mercredi 5 mars 2008

#16

Un Mars et ça repart.

Comme j'ai plus trop d'argent pour m'acheter des disques depuis quelques mois, j'essaie de me faire envoyer un maximum de promo, histoire de maintenir en vie ce blog de merde. Ca marche plus ou moins. Les réactions sont diverses :

"T'es qui toi ?"

"C'est quoi ce blog de merde ?"

"Ouais, c'est ça."

Mais parfois, de gentilles personnes consentent à m'envoyer leurs productions afin que je contribue au flux d'information continu de ce cher réseau global en postant chaque mois mes avis obsolètes. Et rien que pour ça, je tiens à les remercier.

L'adresse reste donc la même jusqu'à ce qu'on déménage :

SCHALL Florian
7 rue de la Monnaie
57000 Metz

Have fun reading or fuck off.



ALOHA Light Works CD

Depuis le début, ce groupe est une aventure. Sous mes yeux et mes oreilles s’est construite une œuvre cohérente et passionnante. Un premier album imparfait, un Sugar magique (leur masterpiece), un Here Comes Everyone dessinant de nouvelles possibilités, un Some Echoes installant de plus en plus ALOHA dans un registre pop psyché 70’s qui leur sied désormais à merveille à l’aube d’appréhender cette nouvelle offrande au dieu du sublime. Light Works est d’une beauté incroyable. D’une douceur enivrante. D’une musicalité difficilement descriptible avec des mots. Stellaires intemporelles, ces sept pépites te transportent direct dans un autre univers. Je rêverais de les voir jouer dans une chapelle. Ca aurait autrement plus de gueule que Bjork ou SIGUR ROS. Un groupe unique, précieux, essentiel. FAVE. (Polyvinyl) www.polyvinylrecords.com

AUKTION Spader Ess CD

Je reçois de plus en plus de disques par email. Je me plains pas, faut bien se mettre à la page. En plus, ce disque n’est toujours pas sorti suite à des couilles avec le label. Merde, la musique doit circuler. Surtout si elle est de cette qualité. Carrément dix crans au dessus de leur précédent LP. From Umea bien entendu, cet excellentissime crust’n’roll est joué avec l’énergie et la fougue de la jeunesse. Les vois sont donc juvéniles et les tempos envoient du bois, les morcifs s’enchaînent sans répit, de Charybde en Solos (courts, efficaces, dans ta gueule). Exécution funambulesque et périlleuse. Tu t’es toujours pas remis des derniers AVSKUM, GENOCIDE SS et SKITKIDS ? Beh viens en reprendre une pelletée, va ! (DIY) www.myspace.com/auktion

THE AUSTRASIAN GOAT / NEVER PRESENCE FOREVER Split 10’

Première livraison du GOAT en cette année 2008 de malheur. Après une intro guillerette et champêtre, celui-ci nous pond un putain de tube inhabituel pour qui aime se lover dans un linceul mortifère. Anti Fascist Black Metal. Le message est on ne peut plus clair. Ad Nauseam explore des sphères plus mélodiques (ce synthé…) pour un résultat dantesque, épique et désespéré. Le final me laisse sur les rotules. NEVER PRESENCE FOREVER est le projet ambient lugubre d’Andrew (le webzine Aversion). Il déroule ici un long titre qui respire la joie de vivre et évoque les soirées passées au coin de dans le feu, à te consumer lentement mais sûrement. 300 copies. (Small Sacrifice) www.smallsacrifice.net

BATTLETORN Terminal Dawn LP

Je les croyais morts. Ils ont perdu une chanteuse en route, par contre de la hargne, ça ils en ont toujours autant. Ca fait presque peur. Leur powerviolence thrashe dans l’excès sans s’arrêter une seule seconde. Leur son me tronçonne les tympans. La pochette fait mal aux yeux. Tiens d’ailleurs faudra que je pense à les ramasser. (Mad At The World) www.matwrecords.com

BOKANOVSKY S/t 12’

Y’a quelque chose de bizarre dans le mastering ou le mix qui donne au final un rendu pas dégueu. Ca sonne pas clinique et froid comme tous ces groupes de screamo violent de merde. Ici ça joue vrai, avec des breaks qui crient leur amour pour ORCHID, des speeds qui ne versent pas dans la surabondance de nawak et une voix qui aurait fait trop d’afters éthyliques sur Lyon. Six titres, une jolie sérigraphie, un zine et des textes sincères qui se la pètent pas. J’attends peut-être un poil plus d’aventure au niveau de la musique, mais ça on en reparle au prochain disque. (Blessed Hands/Cité De Chenilles/Desertion/Sons Of Vesta et quelques autres) www.desertion-records.com

THE BUGS S/t LP

Garage pop primitive. Ca joue direct, sans fioritures, c’est bancal et touchant sans oublier d’être tubesque. Ouais, y’a quelques bonnes petites bombes. En plus d’avoir une voix de crécelle, Mike est le sosie officiel d’Harry Hamlin. Paul, quant à lui, se charge du doublage cascade pour les prochaines aventures d’Harry Potter. Je fais des blagues d’insiders même pas drôles. Je vais me coucher. (Hovercraft) www.hovercraftpdx.com

CAT POWER Jukebox CD

La petite Chan s’est prise au jeu des reprises. Vlà qu’elle nous ressort un Covers Record-bis. Dix hommages, une nouvelle version de Metal Heart et un inédit (Song To Bobby… Bobby McFerrin ?). Les interprétations sont inégales (le superbe Ramblin’ Woman de Hank Williams, le soporifique Lost Someone de James Brown). Elle excelle parfois (sur la reprise de Billie Holiday) ou se gauffre misérablement (celle de George Jackson), c’est selon. Je n’en ferai pas mon disque de chevet et vais plutôt retourner écouter The Greatest. (Beggars Banquet) www.catpowerthegreatest.com

CHAOS IS S/t CD-R

La suite de NOIR. Bobo et Simon sont dans un bateau et balancent six morceaux (+ une intro) à la fois mélodiques et cartons. Chants doubles plutôt cool pour musique intense et chaotique. Screamo. Emo. Ouais. Parfois proche de THE SADDEST LANDSCAPE, MIHAI EDRISCH ou des premiers ENVY. Arwork bien cool et textes directs. (Cité De Chenilles/Gehirn/Dreams Come True) chaosis.free.fr

CRYSTAL CASTLES Remixed Rewired CD

Comme son nom l’indique. Compilation de remixes anecdotiques. Ca fera même pas patienter en attendant l’album mais bon c’est pas grave, faut bien capitaliser sur le succès croissant du groupe canadien. (DIY) www.myspace.om/crystalcastles

DEAD MEADOW Old Growth CD

Sixième livraison (si tu comptes le Got Live atomique). Avec ce Old Growth, les ex-IMPOSSIBLE FIVE (un album magique sur Gern Blandsten, dois-je le rappeler ?) font le bilan, calmement, en se remémorant chaque instant. Des débuts acides sur Planaria et Tolotta (Ain’t Got Nothing To Go Wrong, The Great Deceiver) jusqu’aux délires folk de Shivering King (Down Here) en passant par ce petit LED ZEPPELIN illustré intitulé Feathers (Seven Seers), la boucle semble désormais bouclée. Ou comment balayer dix ans de carrière en douze chansons. J’avoue toujours avoir un faible pour ce S/t magistral (la version vinyle sur Planaria a un son PHENOMENAL), mais ce nouvel album passe bien, loin de le détrôner dans mon cœur de rocker, et il n’est de toute façon pas là pour ça. Par contre, les digressions pop hippie (I’m Gone, Keep On Walking), je m’en passe facilement. Faute de goût. J’aime bien Beck mais faut pas déconner. (Matador) www.deadmeadow.com

DIE PRETTY/CRASH TASTE Split LP

Y’avait un vieux groupe qui s‘appelait DIED PRETTY que j’aimais beaucoup. Rien à voir avec celui qui nous intéresse cependant ici (puis de toute façon il leur manque une lettre). Power trio qui met l’accent sur le « power », et ça c’est bien. On sent le DRIVE LIKE JEHU planer au-dessus de leurs frêles têtes blondes, avec en plus un petit quelque chose de Luxembourgeois (seuls mes compatriotes mosellans me comprendront). Pas mal de GIANTS CHAIR également (le son, certains riffs et mélodies vocales foudroyantes). Merde ouais c’est de l’emo un peu noise quoi, rien à voir avec la merde qui se fait de nos jours. Bon, quelques plans craignent un peu (les réminiscences punk mélo French Touch des 90’s sur Perfect Crime) mais dans l’ensemble c’est plus que cool. CRASH TASTE, j’ai eu le plaisir de les voir à la sortie de leur album c’était plutôt sympa. Très DRIVE LIKE JEHU-esque également. Bon hé y’a pire comme influence. Je sais pas, ça pourrait ressembler à THURSDAY. Un poil plus d’excentricité que leurs collègues de face, peut-être. Un chant fantasque, du rock qui roule. Je reconnais l’effort, même si au final j’accroche carrément plus sur DIE PRETTY. Ils ont pensé à nous inclure un CD avec le disque. Bien. Par contre, y’a pas de textes. Pas bien. (Migouri/Rejuvenation/Theatre) www.rejuvenationrecords.com

THE DUKE SPIRIT Neptune CD

J’aime bien cette pop de bar enfumé à voix féminine gorgée de single malt. Quelque part entre GOSSIP et les DOORS. Tranquille et badass à la fois. Le son est chaud, le piano pleure. Certains refrains font parler les morts (Dog Roses, Wooden Heart) tandis que d’autres accélèrent l’avènement du printemps (My Sunken Treasure, énorme tube). Tous les faux groupes se la racontant vintage « j’ai des origines, moi » (KASABIAN, THE KILLERS) peuvent sauter de la falaise, personne ne les regrettera. Bon disque. (You Are Here) www.dukespirit.com

ERADICATE Contrastes CD-R

Métal moderne, open tuning. Cette saloperie d’accordage aura fait beaucoup de mal aux chevelus. Uniformisation du son. ERADICATE tente de se faire passer pour un groupe surprenant et novateur, mais au final ça ressemble exactement au produit de la rencontre entre PSYKUP, X-VISION et NECK. Avec des chœurs féminins aériens. Chugga chugga avec de la double et un chanteur qui fait « Oaaarhhhh ». Super original, quoi. L’artwork est abominable. Bref, treize titres chiants comme un bouquin de Marc Lévy. (DIY) eradicate.free.fr

FAST MUSIC MEANS LOVE Wehrmacht Was Not A Beer Mark CD-R

Wow, on dirait HOLIER THAN THOU en vachement plus métal et rigolo. Ou l’intro du LP de STRONG AS TEN sur dix pistes (d’ailleurs, Dex y va de son plus beau tremolo sur la belle bonus track). Bref, des potes qui s’amusent comme des petits fours, quoi. Du calembour et des samples débiles à tous les étages, de vraies réflexions dans le texte, comme quoi allier krosse rikolate et pertinence du propos n’est pas donné à n’importe quel groupe. Eux y arrivent sans problème (dogmatisme, virilisme, autoritarisme et stupidités ambiantes). Reprise de LIMP WRIST (comme leurs copains du TEMPS DES MOBYLETTES… J’attends maintenant la contribution des bandana stars) et sacrée putain de maitrise des mosh terrassantes (c’est un poil brouillon quand ça accélère, mais bon c’est pas bien grave). J’aime bien. (Acide Folik/213) www.213records.com

FOXY SHAZAM Introducing CD

THE BLOOD BROTHERS, HOT HOT HEAT, MIKA. Ma chronique pourrait s’arrêter là. Y’aussi un gros quelque chose de PANIC AT THE DISCO dans l’opportunisme et la pose. Ces types manquent de talent et de discernement, c’est certain. La voix fantasque et déglinguée, les claviers mis en avant, les riffs acérés, les chœurs, les changements de tempos… FOXY SHAZAM transforme tout ce qu’il extraie de son influence principale (BLOOD BROTHERS, donc) en clichés ronflants. Où est l’intérêt ? Pourquoi vouloir ériger les particularismes faisant l’originalité d’un groupe en genre à part entière ? Est-ce que ça veut dire que d’autres vont prendre le train en marche et qu’on va se retrouver envahi par les clones ? Y’a de fortes chances. Pour rire, on peut aussi penser au GRAND ORCHESTRE DU SPLENDID avec la section rythmique de MADNESS, une Vanessa Carlton qui ne saurait pas jouer du piano et un Cedric Bixler débutant au chant. Nan, vraiment ce disque tient autant de l’erreur que de l’horreur. (Ferret) www.ferretstyle.com

GIRL IN A COMA Both Before I’m Gone CD

Ce groupe me fait penser aux LONG BLONDES et à WE ARE SCIENTISTS. Un peu plus loin de moi, PULP et ECHOBELLY aussi. Sympathique fusion des quatre. Ca joue simple, sans se prendre la tête. C’est plein de chœurs délicieux et de mélodies déjà entendues ailleurs. Les lignes de basse rappellent les SMITHS. L’album passe très bien, tu l’apprécies un peu plus à chaque écoute. A dire vrai, tu l’apprécieras tellement qu’il deviendra un FAVE sans que tu t’en sois rendu compte. Et ça c’est très bien. (Blackheart) www.blackheart.com

GLASS CANDY B/E/A/T/B/O/X CD

C’est marrant, ce « syndrome Italians » Do It Better. C’est le même délire qu’avec les CHROMATICS. Il suffit désormais de sortir un disque sur le nouveau label de Mike Simonetti pour que les journaleux prennent conscience du retard qu’ils ont en matière de musique. Un peu de mauvaise foi, et hop « c’est moi qui les ai découverts » ! GLASS CANDY en fait aujourd’hui les frais. Et c’est pas faute pourtant d’avoir par le passé sorti une chiée de galettes sur Troubleman (l’ancien label de Mike). M’enfin, à décharge, le buzz est amplement mérité. Ce disque bute. Bon, loin de moi l’envie de te faire un éloge du bon goût, c’est juste limpide à l’écoute. Rétro et moderne, kitsch et classieux, cold et funky. Le BLONDIE du 3e millénaire. La reprise du Computer Love de KRAFTWERK est démentielle. Une grosse bombe, quoi. Un FAVE des grands jours. (Italians Do It Better) www.myspace.com/glasscandy

GOLDFRAPP Seventh Tree LP

Vache, c’te virage de malade. Si t’avais accroché à la disco mutante de Supernature, tu vas vite déchanter à l’écoute de ce Seventh Tree qui démarre de la plus douce des manières qui soit. Tout l’album est du même acabit que ce Clowns d’ouverture. Aérien, relaxant, presque ambient. La part belle est faite aux envolées de synthés et aux vocalises doucereuses de la petite Alison. Ca me fait parfois penser à Linda Hoyle et aux morceaux les plus cools de son ancien groupe AFFINITY (avec un son néanmoins plus clinique). Une approche électronique de la folk assez originale et qui a toujours le cul entre Kylie Minogue et LED ZEPPELIN. Ouais, l’écart est grand. Mais ce sont vraiment les deux noms qui me sont venus à l’esprit en l’écoutant pour la première fois. En tout cas, ces quarante minutes passent parfaitement bien, surtout un lendemain de cuite. (Mute) www.goldfrapp.co.uk

CALVIN HARRIS I Created Disco CD

Bordel, cette basse… Tu connais l’expression « ants in your pants » ? Ben c’est exactement ça. Elle te donne envie de danser. Le démarrage est donc foudroyant (de Merry Making At My Place jusqu’à The Girls), puis ça s’essouffle. Merde. Mais bon ça reprend de plus belle avec le morceau-titre, alors ça va. Et puis ça s’essouffle encore. Re-merde. J’avais de la sympathie pour le bonhomme mais là il commence à me mettre les nerfs. Bon, il se sauve de justesse avec un pur moment de bonheur en clôture (Untitled). L’honneur est sauf, il était moins une. Quoi, « et sinon ça ressemble à ? » ? Euh, tu veux bien relire le nom de l’album, s’il te plaît ? Merci, t’es gentil. (Sony) www.calvinharris.tv

HEADLIGHTS Some Racing, Some Stopping CD

SATURDAY LOOKS GOOD TO ME. Sunday aussi. Pis le reste de la semaine, tant que j’y suis. Parfait manuel de pop moderne et Polyvinylesque. Dix titres qui n’auront pas pris une seule ride, même dans dix millions d’années quand on sera tous morts. (Polyvinyl) www.headlightsmusic.com

HEY LOVER / CAFETERIA DANCE FEVER Split 7’

HEY LOVER : trois titres de garage déglingué fulgurants, chants mixtes et grosse patate, incartades noise dissonantes et refrains de collégiens. Cool ! CAFETERIA DANCE FEVER : la même avec du xylophone. Tournée commune en Europe à l’automne, bon carnage en perspective. (Hovercraft) www.hovercraftpdx.com

IDA Lovers Prayer CD

Le meilleur groupe de folk du monde entier sort un disque en 2008. D’une beauté trouble, diaphane, stellaire, et tous ces adjectifs à la con qui font bien dans une chronique. Mais au final tout ceci n’est que de la merde en barres. Faut juste écouter ce disque (ainsi que la discographie complète de la petite famille) sans à priori débiles sur ce qui est ou pas à la mode / punk / revival de merde, et chialer comme une madeleine devant tant de sensibilité et de génie musical. Putain de FAVE de bordel de… (désolé, quand j’aime, je jure). (Polyvinyl) www.myspace.com/idamusic

THE KILLS Midnight Boom CD

Si ce disque ne fait pas un carton cette année, je veux bien qu’on me passe au sanibroyeur. Tiens c’est marrant, le correcteur orthographique ne reconnaît pas ce mot. Bref, troisième album pour l’ex-chanteuse de DISCOUNT, toujours accompagnée de son partner in crime (anciennement SCARFO). Grosse fusion entre la furie de Keep On Your Mean Side et le minimalisme de No Wow. Le groove est infernal (Getting Down, assommant), PEACHES n’est jamais bien loin (Sour Cherry). Moins de d’héroïne, plus de poppers, quoi. Ah tiens, il le reconnaît pas non plus, celui-là. Bon, le dernier morceau évoque Lou Reed mais en bien, alors rien que pour cet exploit (mais pour tout le reste aussi, faut pas déconner) : FAVE. (Domino) www.thekills.tv

LOS CAMPESINOS Hold On Now, Youngster CD

Le nouveau futur du rock de la semaine. Sérieusement. Ce groupe a tout pour me plaire, entre autres de jolis dialogues entre guitares et claviers me rappelant au bon souvenir de THE ANNIVERSARY, un chant mixte délicieux, une énergie juvénile débordant de folie douce. On peut parfois penser aux WOMBATS croisant le fer avec DEERHOOF avec un petit quelque chose de DEFIANCE OHIO (le violon). Les chœurs sont beaux, pis y’a une bancalité (ne cherche pas ce mot dans le dico) exceptionnellement touchante. Bref, je kiffe ce nouveau groupe de Cardiff. Pis finir son album avec un titre tel que 2007, The Year Punk Broke (My Heart), merde quoi. Ni fluo, ni punk as fuck, on va encore me prendre pour un teubé. (Wichita) www.loscampesinos.com

MANINKARI Le Diable Avec Ses Chevaux DoCD

Duo parisien qui ne rigole pas. Remise de couvert après un maxi déjà sublime. Double disque. Musique de film. Multi-instrumentiste. Parfaite pour la méditation et le recueillement. Ca me fait vaguement penser à un RROSELICOEUR shooté à la morphine. C’est à la fois glauque et enivrant. Premier disque ambiant, second disque tribal. Richesse hallucinante, et ce n’est sûrement pas une chronique qui pourra rendre compte de la profondeur sonore matérialisée par ces deux génies. (Conspiracy) www.conspiracyrecords.com

MICROFILM Stereodrama LP

Attention, ce dimsque n’est pas un dimsque sur le post-rock. C’est bien plus que ça. C’est déjà un incroyable premier morceau qui résume à peu de choses près tout ce qu’est MICROFLIM. Des mélodies entêtantes, une dynamique furieuse, un sens du songwriting instrumental qui confine au génie. C’est aussi une suite qui n’est pas en reste, une utilisation intéressante et ludique de samples cinématographiques, une facilité déconcertante à jouer avec mes émotions. C’est encore une paire de lunettes 3D pour regarder la ténébreuse pochette en relief. Au niveau des influences, y’a un petit quelque chose de ROCKETS RED GLARE ou d’un ENVY qui aurait retrouvé l’envie d’avoir envie. Bref, c’est un très bon disque qui surpasse son prédécesseur. Puis y’a le fabuleux Mamat à la batterie, quoi. (Paranoid/Rejuvenation/Migouri/Theatre) www.microfilm.tv

MISS KITTIN Bat Box CD

La Miss vient de sortir l’un des meilleurs albums de l’année 2008. Point barre. Deuxième gros effort, deuxième carton. Production titanesque dans le subtil, treize hymnes à l’épicurisme, ravalement de façade du dancefloor façon electro 80’s direct et sans fioritures. Son accent est pourri mais franchement, ça passe carrément mieux que chez ces gros abrutis de métalleux. Ce Bat Box pue à la fois le sexe (Barefoot Tonight, gaaahhhh) et l’innocence (Play Me A Tape). ELECTROCUTE et LE TIGRE peuvent raccrocher (pour les secondes, c’est déjà quasiment fait), la Grenobloise assure la relève toute seule. FAVE. (Nobody’s Bizzness) www.misskittin.com

MYRA LEE 2 CD

Wow. Y’a un binz qui s’est passé entre les deux albums ? Fab s’est pété la voix et écoute plein de trucs sombres, l’immédiateté qui faisait le charme de leurs premières chansons s’est estompée, et je ne sais pas, en écoutant ce disque, si je préfère la nostalgie aux frissons de l’inconnu. Les moments de grâce sont quand même tout aussi nombreux, une fois accepté ce nouveau postulat musical. DRIVE LIKE JEHU croise le fer avec le YAPHET KOTTO du We Bury Our Dead Alive, pour situer. Des titres de chansons qui laissent pensif (mais pas de textes, oh les gars c’est pas bien, ça !) et un artwork tout en sobriété (oh les gars, rassurez-moi, vous êtes toujours de bons vivants hein !). Bref, c’est un très bon disque même s’il ne surpasse pas son prédécesseur. Puis y’a le fabuleux Mamat à la batterie, quoi. (Rejuvenation/Theatre/La Machoire) loisirsmyralee.free.fr

ROBOTS IN DISGUISE We’re In The Music Biz CD

Elles ont bien fait d’attendre quatre ans entre leur Get Rid tout pourri et ce We’re In The Music Biz nouveau. Entre temps, le monde a redécouvert le talent bien caché des SLITS et CSS ont mis la barre bien haute. Tant mieux, hein. Le duo nous sort donc ses plus belles guitares et quelques refrains bien cools. Ca va pas chier très loin mais c’est rigolo, plutôt bien branlé dans le genre « fuck off, nous on boit tout et on t’emmerde ». I want you on the (dance) floor. (President) www.robotsindisguise.co.uk

SONS & DAUGHTERS This Gift CD

Troisième album. Déjà. Merci chérie de m’avoir fait découvrir ce groupe. Un petit plaisir instantané pour qui apprécie sa pop indé féminine et gouailleuse. Un don pour le tube à la Dion (si tu aimes la musique tu devrais te pencher sur ce chanteur américain culte) soutenu par les guitares de VERUCA SALT. Les chœurs masculins fusent, les refrains foncent droit devant. Résultat, arrivé à la moitié de l’album, j’ai pas relevé une seule faute de goût (bon, si ce n’est l’intro de This Gift). La suite s’avère un peu moins cruciale et mémorable (un petit coup de STROKES par ci, un clin d’œil à SUEDE par là), même si les morceaux tiennent toujours la route. Bon, maintenant j’aimerais bien voir ce que ça donne sur une scène. (Domino) www.sonsanddaughtersloveyou.com

SU LI ZHEN S/t CD

La soupe c’est bon, mais pas dans les oreilles (copyright Jennie). (DIY) www.sulizhenmusic.com

THE TEENAGERS Reality Check CD

Y’a une grosse part de second degré derrière ce groupe (cf l’ignoble accent à couper au couteau). Mais ça tombe plus souvent dans le comique involontaire (cf l’ignoble accent à couper au couteau). C’est con. Les trois clampins ont du talent pour écrire de bonnes petites pépites electro pop 80’s à guitare. Une grande aisance dans l’art de torcher du refrain honteux (la palme revenant à Streets Of Paris… Je crois que même les BILL BAXTER n’auraient pas osé). Une plume mêlant poésie acerbe et cynisme subvers… nan je plaisante, leurs textes sont vraiment nuls à chier. « Kiss me I’m French », tout ça pour tirer sa crampe, je pense pas que ça marche encore en 2008. ‘fin, si c’est le cas tant mieux pour eux. C’est dommage, la musique me plaît vraiment (y’a un petit côté OLIVER TWIST qui le fait super bien), y’a une mélancolie surprenante et intrigante à la fois, mais le ridicule des gimmicks l’emporte sur tout le reste. Scheisse. (Merok/XL) www.theteenagers.net

LE TEMPS DES MOBYLETTES Démo CD-R

Ca c’est du bon true emo hardcore to the bone. Sincère (Spontaneity First), ironique (Décomplexée), lucide (Radical ? Ridicule !) et qui mélange sans scrupule OFF MINOR, AKEPHAL et ORCHID. Les copains ont un cursus de ouf, se déguisent et jouent avec le sourire, reprennent CITIZEN’S ARREST, GORILLA BISCUITS et LIMP WRIST, bref c’est un groupe essentiel qui met minable tous tes connards fluos et tes fausses ambiances de fête. (DIY) www.titaniumexpose.org

VAMPIRE WEEKEND S/t CD

Intéressant. De la pop new-yorkaise aux influences africaines (dixit le groupe lui-même). Je n’irai pas les contredire. J’entends du CORAL d’un côté, du SMITHS de l’autre, THEY MIGHT BE GIANTS également, du STING aussi (fin 80’s, époque The Soul Cages). Après une première écoute mitigée, je me suis pris d’affection pour ce premier album. Frais, varié, toujours surprenant, pont délicieux entre post punk léger et pop anglaise fantasque. Je sais plus quel con a déclaré que le ska était de retour en voyant le clip de A-Punk. Ce jour-là, j’ai eu envie d’avoir une hache pour lui fendre la gueule d’un coup. FAVE. (XL) www.vampireweekend.com

V/A Taenia Solium Vol. 3 CD

Troisième volet des aventures du collectif Taenia Solium. Ici au moins ça se branle pas sur « ça c’est punk, ça c’est pas punk », ça agit avec discrétion sans ouvrir grand sa gueule et ça fait un bien fou. L’artwork est superbe. Sept morceaux gravés dans le digital, sept collaborations entre NO SHANGSA et THINK KASTENDEUTCH (math pop hurlée), CLARA CLARA, KICKBALL et LOUISE MITCHELS (impro déglinguée), REVENGERS, LA PEAU ET LES OS et HOPOPOP (hip pop complètement folk), ABHORA et ses amis (métal progressif décharné), CLARTET et LE NŒUD LOGIQUE (bruit concret), SEED et THE CRUT (un AUTECHRE perdu dans les limbes de la folie), et SZ EXPANDED (emo noise de très grande classe). Je me reconnais totalement dans cette démarche qui vise à dépasser la simple notion de production marchande dans l’univers de la musique DIY (submergés par les vinyles de couleur, on a souvent tendance à l’oublier), donc je t’encourage fortement à écrire aux Taenia pour leur demander de t’envoyer cette compile entièrement gratuite (ou de la télécharger sur le site du collectif). (Taenia Solium) www.taenia-solium.net

WE SHOULD BE DEAD Forget Romance, Let’s Dance CD

Du sous LONG BLONDES meets PAPER MOON meets n’importe quel groupe de garage au rabais. C’est joué petit et sans inspiration, y’a rien à garder hormis le morceau-titre et Zero Point Five. Poubelle. (Pop 4 Pop Recording Group) www.myspace.com/wsbd

YEARS OF DECAY S/t LP

Crust punk français à chant féminin. Ca fait du bien de pas entendre un énième clone de TRAGEDY. J’ai rien contre les stars du punk hein, mais bon à force on a tendance à oublier que cette musique elle se joue aussi du côté de HIATUS, SCATHA ou SEDITION. Les vieux des 90’s, à qui le genre doit pas mal. Bon YEARS OF DECAY c’est aussi un album d’OVERKILL (tu sais, celui avec Elimination dessus) mais on sent moins cette influence thrashouille. Bref, douze titres de croûte qui puent la colère furieuse. Les riffs s’embarrassent pas de fioritures, hormis quelques mélodies un poil plus recherchées ça reste dans l’ensemble putain d’abrasif. Danse Macabre est un superbe titre de métal destructeur. J’aime bien, ça le fait. (Aïnu/Chimères/I Feel Good/Sclérose/Subsociety et quelques autres) yearsofdecay.free.fr

YOU WILL NEVER APPEAR ON TV WITH SUCH A FACE S/t CD

C’est difficile de chanter clair dans des tonalités basses. ‘fin, là je parle pour moi. En tout cas, faut avoir un grain particulier pour que cette façon de chanter devienne à la fois digeste et mémorable. Et c’est pas le cas ici, je trouve. C’est dommage. On sent que ça force un peu trop. Par contre, musicalement c’est tip top. Marrant, ils me font penser à AGORA FIDELIO, le côté « chanson » en moins. Quatre titres, c’est suffisant pour se faire une idée et avoir envie d’en écouter encore quatre de plus. En espérant que le chant s’améliore un peu. (Nihilove/Recap) www.myspace.com/nihiloverecordings

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