lundi 2 novembre 2009

#34

Heil,

Oh putain, la lose que c'te retard. Je m'excuse auprès des trois millions cinq cent cinquante cinq mille internautes pendus aux lèvres virtuelles de mes mises à jour menstruelles. Gag. Je m'excuse sincèrement auprès des cinq geeks qui rient dans leurs barbes (singulier ou pluriel ? fais chier) de mes commentaires sarcastiques même pas drôles.

Non, j'ai pas d'excuse si ce n'est faire une belle update de la mort. Je me suis demandé si j'allais continuer à raconter des conneries par le biais de ces chroniques. D'ailleurs, une petite parenthèse.

(Chronique, adjectif : qui évolue lentement, qui dure longtemps)

J'ai bien dit (parenthèse), pas "guillemets".

Ouais, bon ok je fais ce que je peux pour me rattraper. Car putain, je ne supporte même pas d'être deux minutes en retard, alors un jour... J'ai tellement pensé à ça aujourd'hui que j'en ai frisé l'ulcère. Mais là ça va mieux, je suis en train de torcher l'édito, petite mise en ligne, dix minutes de promo et c'est réglé, je vais pouvoir souffler.

Donc ouais, pour ceux et celles que ça intéresse, après un petit passage à vide, quelques doutes à la con (tous les génies en chient, c'est connu), je me suis décidé à poursuivre l'aventure. Vraiment. Du fond des tripes. Ca me fait marrer. Parce que ça en fait marrer. Et parce que ça en énerve certains aussi (mais ils se gardent bien de le dire). C'est cool.

Deux/trois trucs vite fait : j'emmerde la France; j'emmerde la France; j'emmerde la France.

Le bon gars Jeff Sisquellas m'a envoyé une interview pour le prochain numéro de Up The Zines. Trente-sept putains de questions, cong. Je vais passer mon mois à y répondre, et peut-être publier le tout ici bas, avec son accord. Narcisse. Ca fera une belle update de décembre, en attendant le 12 Mois Aux Chiottes. J'ai aussi réalisé une interview des Verduns. Elle paraîtra peut-être ici aussi, avec quelques chroniques. Faut que ce blog change un peu de gueule. J'ai envie.

Ah oui, toujours la même merde : si tu veux connaître la gloire d'être chroniqué par une future star du show business, envoie ton erreur digitale à l'adresse suivante :

Jamais je n'arriverai à égaler l'impitoyable verbalité de Sir Lelo Jimmy Battiston (remember 1982) mais gitan un peu plus chaque jour.

UP YOURS.

Buddy Satan x Noir Fluo



AALEHX Le Pantin Sans Visage CD-R

Jolie petite démo. Trois titres studio + deux lives. La pochette (style BD poétique pour enfants) ne renseigne en rien sur le contenu musical. Si la première salve évoque le RADIOHEAD d’OK Computer, le second morceau rappelle à l’auditeur qu’il est en présence d’un artiste francophone (cf le riff chansonnier). Le dernier déroute par sa rythmique minimale violente et son piano chopinesque. Les prises live (reprise de Britney Spears, faut arrêter avec les covers décalées, ça commence à fatiguer) ne sont pas super convaincantes. En même temps, ce n’est qu’une démo. Si je me base sur les trois premières compositions, y’a quand même un potentiel certain chez cet artiste nancéen. A voir s’il va transformer l’essai ou l’enterrer définitivement. (DIY) www.myspace.com/aalehx

A BRIDGE TO MANY Weights 7’

Puissance. Le groupe prend le temps pour installer une ambiance de plomb. Un riff de basse qui tourne, des guitares qui déchirent le ciel gris, un batteur qui claque des motifs progressifs. Jusqu’à ce que ton cul décolle violemment du siège. Sans que tu t’en rendes compte, A BRIDGE TO MANY bascule dans la folie. Y’a eu des progrès de faits depuis la démo. De gros progrès. Le son est incroyablement massif, le chant est parfaitement mixé (trop souvent en avant sur la plupart des productions modern hardcore de mes couilles, comme s’il suffisait de geindre à moitié - et bien fort - pour susciter des émotions) et l’exécution est sans faille. Après, faut être fan du style. Si je n’en écoute qu’épisodiquement, je peux néanmoins affirmer compter les Toulousains dans mes groupes favoris en la matière. Merci Julien, tu peux être fier de toi. Maintenant j’attends un vrai bon disque de pop que je pourrai écouter jour et nuit. (Distorted Charly Brown/Eternalis) www.myspace.com/abridgetomany

AMELIE Dina Dinah CD

Bosser à l’Emile Vache m’a vite catalogué comme un fan invétéré de folk music. Ok, j’aime beaucoup ce genre de musique. Mais j’écoute aussi plein d’autres choses. Alors arrêtez de me harceler avec vos quinze propositions par jour. J’ai envie de faire autre chose que des ripoffs de Bob Dylan et des copies carbones de BELLE & SEBASTIAN, CALEXICO et Devandra Banhart. Amélie, fort heureusement, brouille les pistes en injectant un peu d’expérimental dans sa sauce à cordes de nylon. Un poil de soul espiègle également (Someday We’ll Turn To Dust). Pis la jeune fille a une voix de trompette. Et je la vois bien finir comme une Camille des champs, le côté tête à claque en moins (j’aime Camille, je précise). Son disque reste agréable à écouter, même si j’aurais préféré plus de fantaisie plutôt qu’un simple démarquage de ce que font COCOON, MORIARTY ou COMING SOON. En attendant, je me demande toujours si je vais la faire jouer en 2010 ou pas. Un avis sur la question ? (MVS) www.myspace.com/ameleia

APPOLLONIA Blank Solstice LP

Rooohhh le riff de cochon, y’a pas mieux pour commencer un disque. Comble du bonheur et de l’humour, les Bordelais s’arrêtent là où un groupe tel que KEELHAUL commence à devenir chiant. Parfait. Je le dis depuis le début, ces trois jeunes gens ont un talent fou. Ils osent les pires hérésies (chant clair, guitares acoustiques, morceaux longs, arpèges étranges, arrangements extraterrestres) avec majesté, classe et défiance. Pourtant, le petit monde de la musique (nianiania) continue à les ignorer. Du néo métal au black en passant par la pop, l’ambient, le hardcore chaotique, le punk, tous les styles qu’APPOLLONIA pratique sont finement digérés et resservis avec intelligence, maîtrise et intensité. Le chant me fait parfois penser aux premiers SHAI HULUD : expressif, arraché, viscéral. Je me pose une question à l’écoute de ce disque : les types seraient-ils fans de SHINING ? Ce serait vrai que ça ne m’étonnerait même pas. On va mettre les compliments en veilleuse et juste exprimer vite fait notre ressenti envers des tempos un peu trop monotones (en cela, Among Wolves, leur précédent opus, apparaît comme un album beaucoup plus diversifié et surprenant) et un artwork décevant de la part de Jüül, capable de faire beaucoup mieux (cf Among Wolves, encore une fois). Mais c’est faire là la fine bouche. Je préfère l’ouvrir en grand et avaler toute la générosité dont ce Blank Solstice déborde. (Maximum Douglas) www.myspace.com/appolloniageeks

THE AUSTRASIAN GOAT Witch 7’

Ceci n’est pas un teaser de l’album à venir. Il pourrait cependant être accepté comme tel, tant ces deux nouveaux morceaux orientent sur la direction que le GOAT est en train de prendre. Un hommage à toutes les sorcières du monde, un artwork signé Eva Gastro (magnifique, drôle, malsain) et un regain d’espoir au niveau des textes qui m’étonne autant qu’il me fait du bien à lire. Celebration est d’une beauté troublante, notamment son break violoncelle/voix féminine (tiens tiens, qui pousse donc la chansonnette… ?) et sa relance électrique que l’on dirait submergée par la boue et la mélancolie. Froid, touchant, complémentaire. Pas si surprenant que ça pour qui connaît la discographie et les goûts musicaux du bonhomme. Face B, Amenorrhea accélère le tempo, résonnant à mes oreilles comme une ballade industrielle (breaks brûlants et mélodies entrelacées à l’appui). Depuis AFBM, jamais un morceau du GOAT n’avait sonné aussi « catchy ». Sinon, je viens d’écouter le futur 7’ de reprises, c’est juste à se damner tellement c’est beau, original, inventif et génial. THE AUSTRASIAN GOAT continue de construire une œuvre musicale moderne parfaite. La France du métal l’ignore, et c’est tant mieux. (Noxious Noize) www.theaustrasiangoat.com

MATTEAH BAIM Laughing Boy CD

Matteah Baim est connue pour avoir été la moitié de METALLIC FALCONS aux côtés de Sierra Casidy (COCOROSIE). En solo, la belle demoiselle développe une espèce de folk psychédélique planante, tantôt électrisante (He Turned My Mind Around), tantôt mystique et intimiste (Wilderness), n’hésitant pas à verser dans le blues (Birthdays) et la pop (Monkey Chant). Une guitare, un piano, quelques percussions, quelques bidouilles sur un laptop. Et ça fonctionne plutôt bien. Laughing Boy est un disque touffu sans être longuet, toujours surprenant et surtout très apaisant. Je kiffe. (DiCristina) www.matteahbaim.com

BETHLEHEM Dictius Te Necare LP

Ostra a la bonne idée de rééditer l’un des chefs d’œuvres les plus noirs de l’histoire du métal, dans une version remasterisée et augmentée d’un disque de reprises + un t-shirt collector. Je dis ouais ok je prends ! Comment décrire ce groupe ? Collectif mystique allemand et culte, en avance de vingt ans sur son temps. Apôtres du suicide et de la malédiction. Ils sont à la musique ce que Buttgereit fut au cinéma : des visionnaires radicaux et dotés d’un hénaurme sens de l’humour. Merde putain de bordel, tu t’excites sur toutes tes merdes black métal intellos et tu connais même pas ce putain de grand groupe ? Va te pendre, connard. (Ostra) www.ostra-records.com

THE BIG PINK A Brief History Of Love CD

Ce que j’ai d’emblée aimé avec ce disque de THE BIG PINK, c’est que le livret du CD sentait bon le papier peint et la peinture fraîche, en gros les travaux que mon père effectuait quand j’étais gamin. Une odeur familière et rassurante. Une odeur qui occulterait presque la musique de la nouvelle entité hype du jour (avec THE XX, chroniqué plus loin). C’est vrai, je pourrais m’arrêter là et ne pas parler du fait que le groupe soit un énième ersatz (talentueux, mais ersatz malgré tout) du revival pop shoegaze mur du son bouclé légèrement dancey. Dont acte. Bon disque un peu long mais qui sent infiniment bon. (4AD) www.musicfromthebigpink.com

BOB & LISA Rosethorns CD

Avant les BELLRAYS étaient Bob & Lisa. Après un album décevant, il paraît presque évident que l’infatigable couple revienne aux racines de sa musique. Une voix (et quelle putain de voix, quand même), une guitare (avec un son vraiment pas top, faut dire), un tambourin et dix chansons à l’âme blues, gospel, soul et jazz. La simplicité. L’efficacité. La base. Ca fait du bien en ces temps de nawakerie post-mes couilles, où la valeur d’une formation en se mesure plus à la qualité de ses chansons mais bien au nombre de visites sur Myspace ou à l’opiniâtreté avec laquelle on te vend sa musique. Blues is the teacher. Punk is the preacher. Love is the answer. (Vicious Circle) www.viciouscircle.fr

LEONORE BOULANGER Les Pointes & Les Détours CD

Pour une raison qui m’est inconnue, cet album de Léonore Boulanger reste pour moi un mystère insondable. Mais j’aime beaucoup ce que j’entends. De la poésie sonore. Des textes français qui ne me font penser à rien dans le sens où ceux-ci me vident la tête de toute pensée objective. Un feeling jazz constant qui me fait tourner la tête. Piano volatile. Batterie volage. Voix sensuelle et expressive. Profonde et chevrotante. Une véritable révélation. Ce disque n’est pas un favori. Il ne le sera même jamais. Par contre je l’écoute régulièrement, la tête en arrière, les yeux fermés, allongé sur mon canapé. Je divague. Je m’évade. Ce disque n’est pas un favori. Mais il bouleverse mon quotidien en me rappelant à quel point je peux être surpris par ce que je ne connais pas encore. (Le Saule) www.myspace.com/leonoreboulanger

CHICKEN DIAMOND Snake Eat Snake CD-R

CHICKEN DIAMOND est un one man band en provenance de Thionville (ville dortoir, là-bas même le H&M du centre-ville est en faillite). Comme l’ennui ronge, le gazier délivre six brûlots de blues déviant. La corrosion de l’anticonformisme. T’as intérêt à le prendre au sérieux. Après tout, DEAD FOR A MINUTE venait bien de Vitry/Orne. Si la voix de rocaille du poulet diamant évoque la rugosité de l’ours mal léché, le groove de ses instrumentations rappelle à notre bon souvenir de blanc-bec que le blues vient d’Afrique. Beauté et sensualité au milieu d’un déluge de larsens. J’ai bien fait de ne pas me fier à l’emballage artisanal. Cette démo est un petit bijou, brut, noir, original et sans concession. A suivre de très près. (DIY) www.myspace.com/chickendiamond

DISTORTIONS Autoproducted LP

Les types ont tellement pas de « succès » qu’ils donnent leurs disques. Respect. Avec MENY HELLKIN on fait pareil, de toute façon à part quelques amis le reste du monde n’en a rien à branler. On a beau essayer de se faire connaître, d’envoyer des disques à droite à gauche, les oreilles restent fermées. Même problème pour ce trio lorrain. Putain, pourtant leur musique déboîte. Sincèrement. Leurs albums sont peut-être un poil longs mais contiennent toujours de purs morceaux d’extase. Ils explorent des spectres musicaux assez vastes (garage, pop, dub, punk, funk) dans un esprit complètement post (anglais, de préférence), avec une dynamique propre à te faire danser, quelques refrains tubesques, beaucoup de réverb sur la voix, des cris salvateurs, des expérimentations tordues… Pas très loin de la clique à Nafi (AH KRAKEN), mais en plus rock. Hâte de les voir fin janvier à l’Emile (c’est moi ou je termine toujours mes chroniques de la même manière, en ce moment ?). (Electrophone) www.myspace.com/lithiumforyou

DO AS INFINITY Eternal Flame CD

Le premier morceau (en anglais) ne rassure pas vraiment sur la nécessité de ce comeback. Mais bon, le talent de mélodiste de Ryo associé à cette voix puissante, magique, céleste, envoûtante (oui, je suis fan de Tomiko Van, et alors ?) finit par me convaincre de leurs bonnes intentions. Puis, si tu fais bien attention au design de la pochette, tu comprends tout de suite où le duo veut en venir. Les guitares sont mises en avant tout du long et rappellent de ce fait le chef d’œuvre Gates Of Heaven (album inaccessible, incomparable, un sommet qu’aucun groupe de J-Rock ne pourra atteindre). Même dans ses fautes de goût réputées inavouables pour tout fan de musique qui se respecte (sûr qu’il faut un aplomb certain pour assumer apprécier ce genre de came). Je sais cependant que je prêche dans le désert et qu’hormis Sven (pilier d’Emofrance), cette chronique n’intéressera absolument personne. C’est pas grave. Van Gogh est bien mort pauvre. (Avex) www.d-a-i.com

FIELDHEAD Introductions CD–R

Membre de GLISSANDO, Paul Elam est l’une des têtes pensantes de l’excellente agence de booking Sleepsound (avec son pote Richard Knox, également guitariste du quintet de Leeds). En solo, au sein de FIELDHEAD, il s’adonne à la création d’hymnes down-tempos aussi magnifiquement désespérés que mélodiquement labyrinthiques. Ses morceaux sont profonds, denses, originaux et terriblement sensuels. Ils s’écoutent et se réécoutent sans broncher. Le regard perdu dans le vide de cette caverne froide qui te sert de studio d’écoute. Hâte de voir ce que ça donne live en février 2010 à l’Emile (avec THE DECLINING WINTER, le nouveau groupe du chanteur de HOOD) pour le festoche Chez Kito Kat. (DIY) www.myspace.com/fieldhead

FILIA MOTSA Tribute To KC LP

Hydre à deux têtes, la FILIA MOTSA martèle ses peaux et caresse ses cordes avec l’énergie du désespoir, celle-là même qui appelle au dépassement de soi et à l’accomplissement de nos fantasmes sonores. Une expérience musicale et physique totale qui donne enfin naissance à un premier album très attendu. Ce sont les potes de Percolation qui sérigraphient la chose (très belle œuvre, encore une fois) et les intimes de Chez Kito Kat qui se chargent de la sortie et de la distribution. Rien à dire, l’association de ces trois entités donne un résultat vraiment impressionnant. Anthony et Emilie se lâchent complètement, délivrant une musique autre. Quelque chose qui n’existait pas avant et qui continuera peut-être à exister après. Les influences pourraient être nombreuses (Constellation les a à l’œil, ils jouent avec OXBOW et Steve Shelley), elles sont tellement finement digérées qu’il m’est à l’heure actuelle impossible d’en sortir une. FILIA MOTSA se décrit mieux avec des adjectifs : expérimental, noisy, hypnotique, envoûtant, angoissant, beau (comme une prison qui brûle). FILIA MOTSA s’écoute surtout, les tympans à l’affût, les oreilles toutes ouïes. Bien entendu, entre ce qui se retrouve gravé sur ce disque (aura noire, mystique, violente et sensuelle) et ce que les espoirs mis dans le duo augurent, il y a une marge de progression assez folle qu’il me tarde d’expérimenter. En pleine gueule. J’ai encore trop bu, cherche pas la logique dans ma syntaxe. (Chez Kito Kat) www.chezkitokat.com

FRANCOIS & THE ATLAS MOUNTAINS Plaine Inondable CD

C’est lundi, je suis à l’usine, il fait gris, j’ai pas envie de travailler, j’écoute l’album de FRANCOIS & THE ATLAS MOUNTAINS. L’en faut pas plus pour déchaîner ce torrent de mélancolie douce-amère dans lequel j'aime me noyer. (Talitres) www.talitres.com

ALEXIS GIDEON Video Musics CD+DVD

Des images qui mettent dans un état second et des sons qui crament les synapses encore plus rapidement qu’une anthologie d’Attention A la Marche. Le gars Alexis vient de Portland, aime le rose, le psychédélisme, G-UNIT et APHEX TWIN. Son disque, œuvre multimédia réussie, fleure bon le second degré et la passion du travail bien fait. Glitch, twitch, screech sous le soleil glacé de l’Antarctique. Vingt minutes de bonheur abrutissant. (Africantape) www.alexisgideon.com

HUCK Shake, Shoot, Strike CD-R

Deux titres. C’est assez pour se faire une petite idée mais encore trop peu pour se forger une véritable opinion. HUCK est un jeune groupe de Thionville qui tente de mélanger MARS VOLTA et ARCTIC MONKEYS en y insufflant (maladroitement) une énergie hardcore qu’il ne maîtrise pas encore. Les propos sont rock’n’roll (cf les riffs), la rythmique est carrée (très bon basse/batt), le chant est difficilement supportable (indolent, mauvais accent). En concert par contre, j’ai l’impression que les gaillards privilégient le visuel (je saute partout, j’ai une coupe de cheveux étrange) au détriment de la mise en place (hormis le batteur, véritable métronome). C’est dommage. Le chaos naît de la capacité intrinsèque à inverser l’essence de la nature (la virtuosité devient violence incontrôlable) et pas d’un jean slim ou d’un t-shirt trop grand pour soi. On a mis du temps à le comprendre avec DEAD FOR A MINUTE. C’est tout le bien que je souhaite aux petits HUCK. (DIY) www.myspace.com/noisehuck

I AM JOHN SPARTAN / THE BORING Split CD-R

Split sympathique. I AM JOHN SPARTAN fait dans l’émo old-school. Voix hurlées, tempos rapides, riffs directs. De bons blasts grindisants quand il faut, quelques passages orchidiens de rigueur. Un petit feeling FINGERPRINT meets DAITRO pas dégueu. Textes politico-poétiques. J’ai Peur Du Noir est un excellent morceau. THE BORING enchaîne avec quatre petites pépites de hardcore old-school hyper mélodique qui me rappellent fortement les meilleurs moments de BETTER THAN A THOUSAND et BANE. Humble, pas prétentieux, connaissant son affaire sur le bout des doigts. No Sense To Us est le moment fort de leur partie du disque, voire même leur meilleur morceau à ce jour. Bien cool. (DIY) www.myspace.com/theboring

I AM JOHN SPARTAN Démo CD-R

I AM JOHN SPARTAN est un groupe généreux. Tout comme sa musique. Bel objet cartonné très épais, un poster de papier glacé, un livret gavé de textes correctement écrits et imprimés… Manque plus que le badge et le patch, donc. C’est par contre dommage de tirer son blase d’un film avec Val Kilmer. Six titres au son un peu crevette par rapport au split chroniqué plus haut. Les morceaux sont un peu plus hésitants, moins variés, moins catchy aussi. Un galop d’essai imparfait qui a eu le mérite d’avoir été transformé par la suite. (Dreams Come True/Emotionally Unstable/Gehirn) www.myspace.com/dreamscometruerecords

LADY SHOT FROM A TREE The Trouble With O CD-R

Pop belge jouée sans électricité. C’est drôle comme tu peux tout de suite sentir la provenance du groupe dans ses mélodies. Ca me fait la même chose avec les groupes allemands (je pense à OLIVER TWIST, MAGGAT et tous leurs suiveurs). Ici donc, on nage en plein MUD FLOW versus SHARKO avec un soupçon de mélodica et quelques voix féminines bien senties. Au niveau du son, on pense à PARAMOUNT STYLES (même façon de chanter, mais pas la même voix, malheureusement). C’est bien joué, sans aucune faute de goût. Las, ça ne décolle jamais, restant toujours au ras de leurs influences un peu trop voyantes. Manquent la hargne et le stupre inhérents à la musique rock. (DIY) www.ladyshot.be

LIGHTNING DUST Infinite Light LP

Je les fais jouer le 13 décembre à l’Emile Vache. Bonheur. Depuis que je sais, je n’en peux plus. J’attends ce concert avec la plus folle des impatiences. Je peux être très con, parfois. Tout ça parce que Joshua et Amber jouent aussi dans BLACK MOUNTAIN. Mais pas que. LIGHTNING DUST n’est pas qu’un side-project cash machine bouche trou pour combler les emplois du temps de nos deux hippies virtuoses. C'est aussi, et surtout, de la beauté en forme de notes de musique. FAVORI. (Jagjaguwar) www.myspace.com/lightningdust

LOOPZILLA Première Embuscade CD

Faire des chroniques à 5h00 du matin n’est jamais une très bonne idée. Surtout lorsque le groupe s’appelle LOOPZILLA, qu’il fait de la funk scolaire et qu’il enfile les clichés comme les perles d’un collier. Et par pitié, pendez le chanteur par les pieds. (DIY) www.loopzilla-music.com

MAMAGREYO Kind Of Poultry CD

Faut réussir à passer outre une pochette d’un autre temps et d’un goût pas vraiment certain. A l’intérieur du boîtier cristal, un disque. Et sur ce disque, quatre titres qui rappellent furieusement MUTHA’S DAY OUT, DA PRESIDENT, SHOOTYZ GROOVE, voire même un ATOMIC KIDS dans certains riffs « montagnes russes ». Bon, y’a aussi certains côtés LIMP BIZKIT et PLEYMO un poil plus dérangeants. Mais ça va, c’est loin d’être la tehon. Le quatuor s’en sort bien, notamment grâce à une funkiness de tous les instants et un plaisir de jouer non feint que tu peux sentir tout au long de ce petit quart d’heure. Donc si un petit trip nostalgique te tente, n’hésite pas à y jeter une oreille. (DIY) www.myspace.com/mamagreyo

MINA MAY Skylarking CD

Chaque disque que Dorian sort avec Silverstation est un coup de cœur. Ca débute mal avec un titre instrumental que je zappe au bout d’une minute trente, agacé. La suite est, fort heureusement, plus intéressante. Les MINA MAY sont québécois et se cognent contre des murs de guitares opaques tout en surfant sur des nappes de claviers dissonantes. Ils évitent de sonner comme des benêts de la pop, et je les en remercie. Y’a un petit côté glacial chez eux qui me le fait plutôt bien. Mais je ne suis pas totalement convaincu. Ca manque de tubes, tout simplement. Et quand on fait ce genre de musique, ça ne pardonne pas. Bons textes et très bel artwork, ceci dit. (Silverstation) www.silverstationrecords.com

MY LITTLE PONY Think Too Much LP

Fou comme les Scandinaves sont en avance sur le reste du monde. Prends les Norvégiens de MY LITTLE PONY, par exemple. Dix-neuf piges, en tête des charts indie dans leur pays, une première tournée européenne couronnée de succès et des morceaux qui tiennent incroyablement bien la route. Dix-neuf piges, les gaziers. Jamais rencontrés des gens aussi professionnels. Les Français traqueurs de cachets et de déclarations d’intermittence peuvent retourner pousser des caisses dans les Zéniths de notre cher pays, ils ne sont pas prêts d’arriver au niveau d’excellence atteint par mes cinq petits amis du Nord. Si tu ajoutes à cela le fait qu’ils étaient adorables et faciles à vivre (ils ont joué à l’Emile le soir de la Nuit Blanche, pas une grosse affluence mais ils étaient juste heureux d’être là avec nous), tu te retrouves avec un Think Too Much qu’il est impossible de ne pas aimer. Surtout si tu kiffes BELLE & SEBASTIEN, VETIVER, ce genre de came. (Spoon Train Audio) www.myspace.com/mylittleponyoslo

JP NATAF Clair CD

Que ce disque soit bon ou pas, dès les premières secondes le plaisir m’étreint à l’idée de retrouver la voix de ce bon vieux JP, ex-chanteur des INNOCENTS. Elle a pris un coup de vieux, ça s’entend. Ce n’est pas pour me déplaire. Elle s’est fragilisée, quelque peu voilée. La barbe fournie de cette très belle pochette trahit l’âge qui s’empare inexorablement des attributs de l’artiste. Mais JP a de beaux restes. Un peu de George Harrison par ci (Clair), un peu de CAKE par là (Viens Me Le Dire), du Cat Stevens à droite (Monkey), du Delpech à gauche (Après Toi), bref plein d’influences, de spectres, de parrainages plus ou moins conscients pour un disque construit en forme d’hommage déguisé à toute la musique qu’il aime. Cet album n’est à personne d’autre qu’à son auteur. Ne va pas croire au plagiat éhonté ou bien au manque d’inspiration. Au contraire. Preuve en est ce Seul Alone expérimental de près de dix minutes ou les textures sonores minimalistes finement ciselées (Les Lacets). JP se fait plaisir, ça se sent, ça s’entend. Es-tu seulement prêt à en faire autant ? (Tôt Ou Tard) www.myspace.com/jpnataf

NINE ELEVEN City Of Quartz CD

NINE ELEVEN fait du punk-rock estampillé Warmzine (collectif informel, voire inexistant, mais les quelques personnes élues comprendront ce que je souhaite signifier par là). D’énormes prétentions, une connaissance certaine de la culture hardcore, une expérience de la scène qui ne peut être remise en question et des promoshoots. Faut ce qu’il faut pour faire la nique aux Ricains sur leur propre terrain. A ce propos, bien cool l’interview de KICKBACK dans le dernier Noise (celles de Lelo étant hors-compét’, ça faisait du bien de lire quelque chose d’intéressant pendant ma correspondance Metz-Hagondange). Il faut niquer les Ricains sur leur propre terrain. NINE ELEVEN s’y emploie avec maestria, dextérité et application scolaire. On dirait un vieux skeud de newschool (ADAMANTIUM, anyone ?). C’est cool, si ce n’est cette voix over the top qui gagnerait à moduler un peu plus son timbre. (Chorus Of One) www.myspace.com/nineeleven

LE PARTI Excitement As Such LP

Oh putain, comment j’ai miséré pour le chroniquer, cet album. Et putain, bâtard de tes morts, cet album il tue. Je me répète, et je le répète : cet album il tue. Et quand tu dis trois fois la même chose, ne te tripètes-tu pas ? En tout cas, ne te tripote plus sur tes disques de WIRE, GANG OF FOUR et PERE UBU, laisse tes FRUSTRATION au placard, bouge tes CHEVEU surtout si tu es né mauvais et laisse toi emporter par le doux flow de cet album (qui tue). Sans déc’, les gars du PARTI sont des potes, ma chérie et son copain ont réalisé l’artwork, mais même s’ils avaient été de parfaits inconnus, j’aurais quand même trouvé que cet album (qui tue) tue. Y’a déjà deux tubes immortels que tu les écoutes une fois tu les retiens tout de suite et jusqu’à ta mort ils restent collés dans un coin de ton crâne (I Don’t Know et Sufferings, déjà présent sur l’excellent premier maxi). Mais le reste est à l’avenant. Et quel avenant. Collision extraordinaire entre fraîcheur pop (les refrains), tension post-punk (les dialogues entre basse et guitare) et sueur rock’n’roll (ça joue, ça te donne envie de danser, voire de tout péter autour de toi). Les textes sont humbles et intelligemment écrits. L’artwork est beau, rappelant au passages aussi bien PULP que Factory Records. Bref, cet album (qui tue) tape dans le mille, je ne compte plus le nombre d’écoutes depuis que je l’ai reçu, je ne m’en lasse pas, il sera même second de mon top 30 de fin d’année (derrière l’album de CULTURE REJECT, faut pas délirer non plus). FAVORI. (Facto) www.myspace.com/leparti

RAILCARS Cathedral With No Eyes 12’

Saignée électronique complètement expérimentale. Ces Californiens sont cinglés et le font savoir à grand renfort de sons cintrés, de saturations déglinguées et de mélodies défigurées. Happy hardcore légumineux. Un PARTS & LABOR de freak party. Bricolage extrême toujours sur le fil du rasoir. Clap your hands say Aaaarghhhh. Va y avoir du sport. Va y avoir des morts. (Stumparumper) www.myspace.com/railcarsmusic

THE REAGANS Super You Super Me Super Everybody CD

Parfois, écouter de la musique à l’usine ça me fait le même effet que boire du café réchauffé au four à micro-ondes (ouais ok c’est une obsession chez moi, et alors ?). J’ai un sale goût dans la bouche et un vieux mal de bide qui apparaît. Les REAGANS font du rock un peu particulier sitôt écouté sitôt oublié avec un chanteur qui rappelle Jello mais en pire (plus chevrotant). Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. (DIY) www.myspace.com/reagansband

ANDREA ROTTIN Songs About Nightmares CD

Disque tordu. Je ne saurais dire à quoi la musique d’Andreas me fait penser. Une espèce de folie douce parcourt ses morceaux (l’Italien fait même la poule sur Austria). « Psyché » semble être le maître mot de cet album. « Lo-fi » aussi. Bref, encore un apôtre de ce bon vieux Syd (rien qu’à voir le nom du label). Et ces douze chansons bricolées avec amour passent plutôt bien par les temps qui courent. (Madcap) www.maledetto.it

(THE) SILENT DAYS I’m Nothing CD

Ouh la vache. J’ai 14 ans et je passe tous mes étés en Angleterre. J’écoute les POSIES et TEENAGE FAN CLUB à fond la caisse, je traîne avec les outcasts grunge du quartier de ma famille d’accueil à Londres, je passe mes après-midi à fouiller les petites boutiques de Camden à la recherche de live pirates. Je me prends mes premières cuites, j’ai un sale goût de Marlboro froide dans la bouche, l’herbe du dealer local me file le tournis. Bon, ce groupe lorrain est quand même un poil plus abrasif que ce qui se faisait dans les années 90. Et à ce jeu-là (la nostalgie), je dois avouer que le quatuor s’en sort plutôt bien. Pas encore assez pour me donner envie de les faire jouer ou d’aller les voir mais suffisamment pour transformer une pauvre journée de bureau à l’usine en voyage dans une machine à remonter le temps. C’est déjà pas si mal. (Anorak Supersport) www.myspace.com/thesilentdays

MATHIAS STEN Avaray CD

Qu’est-ce qui différencie Mathias Sten des millions d’autres songwriters ? Sa voix. Voilé et fragile, cet organe protéiforme (soniquement parlant) est la force de son propriétaire. Sa musique, elle, ne se distingue pas des masses de la masse des néo-cowboys à jouer de la folk par amour pour les westerns de la Dernière Séance. Mais elle se situe tout en haut du panier. Mathias est un très bon guitariste, un mélodiste aguerri et un arrangeur brillant. Ses chansons sont bonnes. Mais on est encore loin du frisson qu’Elliott Smith ou IRON & WINE font parcourir sur mes bras à chaque fois que j’écoute un de leurs disques. (Silverstation) www.mathiassten.net

THE SWAMP Back To The Swamp LP

J’ai toujours cru que THE SWAMP tapait dans le rock’n’roll lourdingue à la QUEENS OF THE STONE AGE / EAGLES OF DEATH METAL, qui sont, comme chacun sait, les deux seuls groupes de rock 70’s (lol) que la jeunesse chauve de France connaît. Mais au fait, qu’est-ce donc ? Le jeune chauve de France est un type qui a passé la trentaine, s’habille chez Gémo, aime à la fois le rock et la variété (sans trop l’avouer de manière ostentatoire, faut pas déconner), répète avec son groupe tous les samedis après-midis dans le garage de ses parents, sort avec la même meuf depuis le lycée… Tu dépeins le désastre ? Même si mes amis Strasbourgeois se retrouvent parfois au bord du gouffre (Save My Soul ou The Ripper par exemple), leur vision de la musique est vachement plus bluesy et roots que le clinquant dont fait preuve Josh Homme et ses fidèles aujourd’hui. Une version plus heavy que sheavy d’Elvis. Reprise du Death Letter Blues de Son House, histoire d’enfoncer un peu plus le clou. Ouep, c’est un bon disque réalisé par un bon groupe. Faut juste arrêter avec les pochettes affreuses. (Up For The Crack) www.myspace.com/withtheswamp

TICKLEY FEATHER Hors d’Oeuvres CD

Annie Sachs semble enfin avoir trouvé le parfait équilibre entre improvisation et songwriting. L’écriture même de son nouvel album s’en ressent. Celui-ci n’a de lo-fi qu’une apparente indolence dans l’exécution et le chant de sirène alcoolique. Le reste (textures sonores, mélodies contagieuses) place la jeune demoiselle à la droite de ses sauveurs ANIMAL COLLECTIVE. Je suis curieux de voir ce que ça donne en live. Ah ben tiens, elle joue le 11 novembre à l’Emile avec TOHU BOHU. (Paw Tracks) www.paw-tracks.com

TURZI B CD

Le premier morceau de ce nouvel album se finit comme l’hymne Black Sabbath de qui tu sais, en apothéose et toutes guitares dehors. Marrant d’enchaîner directement sur une pièce kraut synthétique puis sur une KING CRIMSONerie jazzy oriental. J’apprécie énormément la musique de TURZI. Elle est fine, lettrée, subtile, jamais vulgaire. J’ai par contre parfois la désagréable impression d’avoir entre mes deux oreilles un déballage de tout ce qu’il faut jouer en ce moment pour choper des articles dans les magazines de rock. Les bonnes influences dans l’air du temps. Je ne mets pas en doute la sincérité du bonhomme. C’est juste ma méfiance naturelle à l’encontre des éloges qui veut ça (encore que, avec XX dernièrement, je me suis bien fait avoir). Bon, y’a un morceau qui s’appelle Baden Baden, mon préféré sur ce second opus, donc je lui pardonne volontiers cet excès de bon goût. (Record Makers) www.myspace.com/turzi

V/A Opuces CD

Travailler à l’Emile vache me permet de faire des rencontres précieuses. Je vais pas citer tout le monde mais c’est grâce à ce bar que j’ai pu tomber amoureux des VERDUNS, découvrir Romain (SHAKE THE DISEASE), Julien (mon agent immobilier) ou Antonin (prochain sur la liste des mecs à passer absolument sur scène) et faire connaissance avec d’autres amoureux de la musique. Les Baka Sama sont venus me voir au concert de TRESPASSERS WILLIAM. Le courant est tout de suite passé. Au bout de cinq minutes, j’avais déjà envie de leur proposer une date. Des trentenaires qui abordent le hip hop avec philosophie et intelligence, j’aime. Cet Opuces est leur premier méfait. Méga compilation regroupant vingt-et-un titres de hip hop et d’expérimentations électroniques, de breaks un peu fous (26 Years, entêtant) et de tubes bien huilés (24 Heures) qui n’hésitent pas à taper dans la pop (Mister Jackguile) ou le rock (No Limits). Ouverture d’esprit bienvenue, instrus aux petits oignons, textes intelligents (les MC naviguent constamment entre conscience politique et humour laid back), franchement j’ai rien à redire. Si les gaziers parviennent à retranscrire le bouillonnement créatif que dégage cette heure et vingt minutes de musique, y’a moyen de passer un excellent moment sur scène. (Baka Sama) www.myspace.com/bakasamaprod

V/A Schatten Aus Der Bethlehem, A Tribute To Dictius Te Necare CD

CD accompagnant la réédition limitée du chef d’oeuvre des Allemands psychotiques de BETHLEHEM. Six formations y reprennent à leur compte, dans la joie et le suicide, les chansons du dit-album. MAIEUTISTE, VOODOO PLANET, ATARAXIE, MINDAIN, MOURNING DAWN et MAGNUM OCCULTUM INNOMINANDUM (fallait le déchiffrer, celui-là) composent la tracklist. La lame de rasoir n’est pas livrée avec le CD. (Ostra) www.ostrarecords.com

VERGOGNE S/t CD

Rock instrumental (‘fin presque) français. Ce qui n’a rien à voir avec la chanson française. Le terme « chanson française » convoque à ton esprit des images et des sons bien précis (des paroles connes, des mélodies niaises qui se ressemblent toutes, un humour d’étudiant en arts plastiques). C’est comme le « rock français » (textes sociaux-démagos réjouissants, gros pulls en laine, riffs que même les Ramones refuseraient de jouer). Mais le « rock instrumental ('fin presque) français », cela n’évoque rien à personne. Et pour cause. Je ne sais plus dans quels autres groupes jouent les types de VERGOGNE. En tout cas, je sais d’où vient leur musique. Le tricotis de guitares rappelle l’écurie 5440 Or Fight Records (que de bons souvenirs à écouter ces disques avec Romain et Phil) ainsi que certaines influences affichées gaillardement (RUMAH SAKIT, OXES et Sickroom Records en règle générale). Ca joue compliqué et vicelard, des fois tu ne sais pas bien où le groupe veut en venir, et juste au moment où il commence à te perdre, hop il retombe sur ses pattes ! Y’a bien un peu de chant mais on s’en fout, honnêtement. C’est pas ce sur quoi l’on se concentre en premier. Bien vu, la clarinette. Je dirais pas que je suis fan, mais ce disque a eu le mérite de me rappeler de bons et heureux souvenirs. Rien que pour ça, je l’en remercie. (Théâtre/Désormais) www.myspace.com/vergogne

THE XX S/t LP

Hé bé, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas aveuglément fié à une chronique de disque pour en acheter un (de disque). En l’occurrence, après avoir lu la dithyrambe du dernier Magic et être tombé comme de fait exprès sur le dit-disque à la Face Cachée, je n’ai même pas réfléchi deux secondes. Et c’est vrai qu’il est bon. Il tombe pile-poil au bon moment. Il est doux, léché, spontané et pétri de bonnes influences (Chris Isaak, THE CURE, JOY DIVISION… les rocks critics sont abrutis par leurs reprises d’Aaliyah et voient du R’n’B partout, il est enfin respectable d’avouer qu’on aime s’envoyer un petit Beyoncé entre deux WIPERS, en gros c’est comme avec le métal dans les années 90). Seul problème : ces petits cons ont annulé leur prestation Luxembourgeoise trois jours avant la date fatidique sous prétexte de grosse fatigue. Les mecs (et meufs), si vous n’êtes pas prêts à supporter la vie de rockstar et les ponts d’or que l’on va vous faire pour votre bien précieux (et futile), lâchez l’affaire de suite. Ou choisissez un autre agent. (XL) www.myspace.com/thexx