mardi 1 décembre 2009

TOP 31

Hey hey,

Décembre, le mois du bilan.

Alors que je me contentais d'aligner une liste de favoris lors des années précédentes, en 2009 (on fait du neuf) j'ai envie de développer un peu mon propos (comme dirait mon père, j'utilise mon cerveau). D'où re-publication des chroniques des disques qui auront rythmé la crise. Ma crise. Mon changement de statut et de travail. Sur 31 artistes et groupes portés aux nues, 12 ont déjà joué à l'Emile Vache (dont 3 à 2 reprises). 5 vont bientôt nous rendre visite. 4 ont failli arriver jusqu'à notre porte. Pour les autres, je peux bien me foutre une bouteille de Laphroaig au cul et rêver...

Les favoris de 2010 sont d'ors et déjà les prochaines livraisons d'Austrasian Goat et Culture Reject ainsi que le quatrième et très attendu album de Vanessa Carlton. Tiens d'ailleurs, pas de teen pop dans ce top ? Ben ouais, je suis obligé de faire certains choix rédactionnels, comme tout bon connard de "journaliste de rock" qui se respecte. Du coup, j'ai passé les Demi Lovato, Pixie Lott et autres Miley Cyrus au placard. Ca ne veut pas pour autant dire que je n'ai pas fortement apprécié leurs petites ritournelles acidulées, hein (ce serait mal me connaître, en effet). Puis je ne compte pas toutes les rééditions et les vieux trésors dénichés au détour d'une bourse ou d'un bac obscur que j'ai écouté plus ou moins en boucle (dernier en date : le Hold It Down de Das EFX en DoLP, pas plus tard qu'il y a deux jours à Bruxelles).

Que peut-on espérer pour la nouvelle année ? Une bombe nucléaire, une nouvelle grippe espagnole, le chaos, la violence et l'anarchie, mais surtout un deuxième album solo de Fergie et un signe de vie de Gwen Stefani. Puis le prochain Burzum que je vais guetter avec attention.

Bon j'arrête mes conneries. Tous les disques que j'ai reçu en novembre seront chroniques pour l'update de janvier. Désolé les gens. Les lettres de mécontentement sont à envoyer à la même adresse, toujours :

Si vous êtes sur la région, passez me faire un petit coucou au bar lors d'un concert. Si vous êtes d'ailleurs, passez me faire un petit coucou au bar lors d'un concert.

Keep it grim.

Buddy Satan x Noir Fluo



1.
CULTURE REJECT S/t CD

C’est bon de rattraper son retard, surtout quand le hasard met sur ta route un projet aussi excitant que CULTURE REJECT, le one-man pop-band par excellence. From Toronto, la bête. Cet album est sorti en début d’année dernière mais est trop bon pour que je le passe sous silence. Il te donne envie de claquer les doigts en rythme, de te briser la nuque à force de la bouger, pis je te parle même pas de tes semelles qui s’affolent alors qu’il n’y a même pas de batterie. Le piano fait l’amour à la guitare et c’est juste « woaw bordel » pis je te parle même pas de cette voix démentielle qui renvoie Ben Gibbard au fin fond de son taxi. Je me répète, certes, mais je le répète : c’est pas de la merde, CULTURE REJECT. C’est même tout le contraire. FAVORI. (White Whale) www.myspace.com/culturereject

2.
LE PARTI Excitement As Such LP

Oh putain, comment j’ai miséré pour le chroniquer, cet album. Et putain, bâtard de tes morts, cet album il tue. Je me répète, et je le répète : cet album il tue. Et quand tu dis trois fois la même chose, ne te tripètes-tu pas ? En tout cas, ne te tripote plus sur tes disques de WIRE, GANG OF FOUR et PERE UBU, laisse tes FRUSTRATION au placard, bouge tes CHEVEU surtout si tu es né mauvais et laisse toi emporter par le doux flow de cet album (qui tue). Sans déc’, les gars du PARTI sont des potes, ma chérie et son copain ont réalisé l’artwork, mais même s’ils avaient été de parfaits inconnus, j’aurais quand même trouvé que cet album (qui tue) tue. Y’a déjà deux tubes immortels que tu les écoutes une fois tu les retiens tout de suite et jusqu’à ta mort ils restent collés dans un coin de ton crâne (I Don’t Know et Sufferings, déjà présent sur l’excellent premier maxi). Mais le reste est à l’avenant. Et quel avenant. Collision extraordinaire entre fraîcheur pop (les refrains), tension post-punk (les dialogues entre basse et guitare) et sueur rock’n’roll (ça joue, ça te donne envie de danser, voire de tout péter autour de toi). Les textes sont humbles et intelligemment écrits. L’artwork est beau, rappelant au passages aussi bien PULP que Factory Records. Bref, cet album (qui tue) tape dans le mille, je ne compte plus le nombre d’écoutes depuis que je l’ai reçu, je ne m’en lasse pas, il sera même second de mon top 30 de fin d’année (derrière l’album de CULTURE REJECT, faut pas délirer non plus). FAVORI. (Facto) www.myspace.com/leparti

3.
JESSICA LEA MAYFIELD With Blasphemy, So Heartfelt LP

Le favori de 2008 en CD revient en vinyle en 2009. Favori. Y’a pas d’autres mots. Favori. Ce disque est tout simplement magnifique. Il s’écoute à burnes, quinze fois de suite. Il s ‘écoute les yeux ouverts ou fermés, bien réveillé ou à moitié endormi. Il s’écoute le cœur léger ou lourd de tristesse. C’est un chef d’œuvre de folk contemporaine. Et pourtant, le monde continue à l’ignorer. Combien de chroniques faudra-t-il que je torche pour t’en convaincre ? FAVORI. (Polymer) www.myspace.com/jlmayfield

4.
SAMMY DECOSTER Tucumcari CD

Ils sont rares, les Français à savoir correctement jouer la folk à l’Américaine. Y’a FRENCH COWBOY et aujourd’hui le petit père Sammy qui sort de nulle part ce prodigieux Tucumcari. Premier album chez Barclay, ça rigole pas. Les influences se lisent sur son visage : SPARKLEHORSE, Dick Rivers, CALEXICO, Eddy Mitchell. Un bel équilibre entre americana respectueuse et contrefaçon française de goût. Le type est doué, y’a pas à chier. Sa composition est fine, a le sens du rythme, de l’arrangement et de la retenue. Son chant est profond et sa diction n’est même pas gênante. De plus, je dénombre pas moins de cinq réussites incontestables (Tucumcari, L’Homme Que Je Ne Suis Pas, Savannah Bay, The Drive et Tu Me Hantes qui clôt magnifiquement ce disque) évoluant au milieu de titres plus intimistes et ambiancés servant de ciment à la consolidation d’un talent qui m’a sauté à la gueule au bout d’une seule et unique écoute. Chapeau. FAVORI. (Barclay) www.myspace.com/sammydecoster

5.
THE AUSTRASIAN GOAT Piano & Stump DoLP

Chroniquer un disque du GOAT est la chose la plus compliquée qui soit. Parce qu’hormis verser dans l’hystérie dithyrambique à chaque sortie, je ne vois pas quoi dire d’autre. C’est vrai, putain. J’entretiens un rapport tellement intime avec sa musique (gros pervers, ce n’est pas ce que tu crois). J’ai pu observer l’évolution, les remises en question et les décisions qui ont amené Julien à accoucher de ce nouvel opus. Je ne donnerai cependant pas dans le gossip et l’anecdote, ça ne sert strictement à rien. Je vais simplement souligner à nouveau quelque chose qui me paraît essentiel pour comprendre la portée de son œuvre : la musique d’AUSTRASIAN GOAT, aussi extrême et érudite soit-elle, est capable de toucher au cœur n’importe quel être vivant sur cette planète. Ouais. Sa beauté est universelle. Je pourrais écrire un bouquin sur ce disque (comme sur les précédents), te dire que l’artwork défonce, que le travail sonore est encore plus abouti, que le piano tient une place prépondérante et digresser sur d’autres œuvres qui sont chères à mes yeux, parler de la démarche pure et sans compromis du bonhomme, bref faire comme tout bon journaliste qui se respecte : s’en tenir aux faits. Ben voilà. Le meilleur disque de 2009, sans conteste. FAVORI (Burning World) www.theaustrasiangoat.com

6.
A SECOND OF JUNE The Inside Laws CD

Claque dans la gueule. Directe. Violente. Sans appel. Les Strasbourgeois viennent d’accoucher (sans le savoir ?) d’un très grand disque de pop moderne, à la croisée des chemins d’INTERPOL, OMD et NO KNIFE. L’alchimie est parfaite. Rock acéré et mélodique, avec quelques accidents de parcours et surtout des tubes qui ne se révèlent pas aussi facilement que chez certains. J’apprécie cette fragilité et cette capacité à construire des thèmes qui prennent toutes leurs dimensions pour l’auditeur qui daigne se donner la peine d’y plonger. Malheureusement, m’est avis que beaucoup vont passer à côté de ce splendide album, à cause du nom du groupe, de l’artwork anonyme ou de mes comparaisons foireuses. Belle erreur. Car pour l’instant, le meilleur disque de 2009 sorti en 2008 c’est bien lui ! Et c’est un putain de FAVORI. (Kim) www.myspace.com/asecondofjune

7.
TEITANBLOOD Seven Chalices DoLP

Album métal de l’année. Y’a rien d’autre à dire. Et en même temps, je pourrais écrire quinze pages sur ce disque tellement celui-ci est profond, dense, classique et novateur à la fois. Chaque note t’éclabousse de boue, chaque raclement de gorge provoque un saignement interne. Primitivisme et modernisme s’affrontent dans un même combat à mort. Le duo espagnol convoque le MORBID ANGEL des débuts et le NILE de Black Seeds Of Vengeance, le tout avec un soupçon de POSSESSED (Seven Chalices / Seven Churches, t’as capté la référence ?) et de GRIEF. Alchimie parfaite. Graphiquement, on note une fidèle dépendance à l’univers Lovecraftien et à ses formes uniques. Si la couvrante est sublime, elle n’est cependant rien en comparaison de l’orgie crayonnée t’attendant à l’intérieur du livret. Un travail qui prend le contre-pied des inserts de DEATHSPELL OMEGA (dans le trip chiadé) tout en restant luxueux et soigné. J’apprécie quand le fond et la forme s’unissent pour ne faire qu’un. C’est le cas ici présent. Culte en devenir, parfait de bout en bout, indispensable à tout fanatique de musique pour comprendre ce qu’est le métal aujourd’hui. FAVORI. (Norma Evangelikum Diaboli) www.teitanblood.com

8.
NAIVE NEW BEATERS Wallace CD

Me souviens encore avec émotion de leur concert taré au Tunnel pour l’anniversaire de Tof en 2007. Z’ont tout pété en une heure de temps. Putain de funkiness. Tout e monde sur le cul. Aujourd’hui, ça a l’air de bien marcher pour eux. Pubs pour Nokia, passages remarqués en festivals, et un premier album PARFAIT du début (LA Trumpets, intro bien débile) à la fin (The Last Badaboum, chanson pour enfant pas bien dans sa tête). Entre les deux, du tube (Get Love, Live Good), du tube (Wow Now, Can’t Choose), du tube (Just Another Day, Dual Income No Kids) et encore du tube (Janeiro, Boring David). J’avais jamais calé l’influence STROKES avant. Là, elle me saute aux yeux (en plus de ce côté Prince meets John Frusciante dans les grattes). Rien à dire, rien à jeter, ce disque est fait pour durer. C’est un FAVORI tout désigné. (Cinq7) www.naivenewbeaters.com

9.
SHINING VI : Klagopsalmer DoLP

Tout a plus ou moins été dit dans les stratosphères du journalisme métal suite à la sortie de ce disque. Je n’avais pas eu l’occasion de lire des chroniques aussi longues et détaillées depuis un bon moment, d’ailleurs. Preuve que SHINING est désormais un groupe qui compte. Canonisé. Panthéonisé. Loin d’être mort. Perso, je ne vais pas taper dans le lyrisme de comptoir ou l’analyse sociologique (y’en a qui se débrouillent mieux que moi) mais simplement souligner et appuyer un fait : ce sixième album a tout d’un classique indémodable. C’est un truc qui m’a sauté aux oreilles dès la première écoute. Les Suédois emmènent leur black métal encore plus loin que sur le V, décourageant ainsi les prétendants au trône de meilleur groupe du monde noir. Là, ils sont intouchables. Vas-y pour les rattraper ou ne serait-ce qu’effleurer le même niveau d’excellence, de musicalité et de génie. Ce disque est juste incroyablement évident. Tout y coule de source : les solos déglingués, les prouesses vocales de Kvalforth, les ambiances acoustiques mystiques confinant au grand FLOYD, les matraquages épiques, les expérimentations délétères. Ce disque s’écoute avec le même respect et le même plaisir, que tu le découvres pour la toute première fois ou que tu le connaisses par cœur. Une œuvre maladive, totalement inhumaine mais définitivement bien réelle. Un tour de force absolu. Une bombe sans nom. Tellement bouleversante que je ne sais même pas quoi en dire ni par où commencer. Ce Klagopsalmer se passe de commentaires, voilà tout. Let the music do the talking. FAVORI. (Osmose) www.myspace.com/shininghalmstad

10.
JUNIOR BOYS Begone Dull Care CD

Le disque de l’été ! FAVORI. (Domino) www.myspace.com/juniorboys

11.
CENTENAIRE The Enemy CD

Un groupe qui a du manger beaucoup d’épinards et boire beaucoup de Bordeaux avant de composer ce nouvel album. Du fer, du vin, la référence ne t’aura pas échappé. Ou si, peut-être. Faut dire, mes vannes tombent souvent à plat. Tout le monde le sait, je suis aussi drôle qu’une gastro un jour de mariage. Bref, je m’égare. Tout ça pour dire que les Parisiens de CENTENAIRE ont probablement beaucoup écouté IRON & WINE avant de s’atteler à l’enregistrement de The Enemy . Voilà, six lignes pour faire une comparaison. Rentre chez toi, Philippe Manœuvre. Re-bref. Tout ça pour dire que ce nouvel opus est de toute beauté. Sept compositions charnelles, envoûtantes et hypnotiques qui tournent inlassablement dans la platine depuis que le facteur me les a apportées. Sept compositions qui élèvent le groupe à la droite de SYD MATTERS. Fa-fa-fa-fafafa-fa-favori ! (Clapping Music/Chief Inspector) www.centenaire.net

12.
PIERO MOIOLI S/t CD

Dans Les Squares et Lolly se sont installées dans ma tête depuis la première fois où je les ai écoutées. Plus moyen de les en déloger. Normal, je suis là en présence de deux petits bijoux dotés d’arrangements orfèvres et d’une assise mélodique affirmée. Je n’avais pas vraiment suivi les aventures de Piero dans LE P’TIT JEZU, je le retrouve donc maintenant aux commandes d’une carrière solo qui s’avère, à l’écoute de ce premier maxi, plus que prometteuse. Sa pop solaire douce-amère est protéiforme, tournée vers le passé (Gina) mais regardant quand même droit devant (Je Sors et son clin d’œil à Marc Minelli). Chose rare, pour une fois le chant en français ne me gène pas (sauf sur It’s Over, le morceau le plus faible du disque). Probablement la faute à des textes mieux écrits que la moyenne (Dans Les Squares, encore et toujours). Connaissant mes goûts mieux que personne, j’en suis donc le premier surpris. Plutôt bon signe, non ? (Casa Nostra) www.myspace.com/pieromoioli

13.
THE LOVE ME NOTS Detroit CD

Une fois passé le petit blocage du chant féminin qui peut paraître un peu atypique (une rugosité à la AFFINITY), la soul garage 60’s qui inonde ces treize tubes se révèle on ne peut plus jouissive. L’énergie punk le dispute à la nonchalance yéyé, les grattes surfisent comme c’est pas permis, les claviers te font voir trente-six couleurs différentes, entre la spirale hypnotique et le kaléidoscope si tu vois ce que je veux dire. Tout pour la danse, tout pour la transe. Les LOVE ME NOTS ont la classe. Point barre. J’ai même envie de mettre des jupes blanches et de me faire une choucroute, c’est dire. FAVORI (et en concert à l’Emile le 16 avril). (Atomic A Go Go) www.myspace.com/luvmenots

14.
MASS HYSTERI Var Del Av Stan LP

Putain de bordel ! Voilà enfin le chef d’œuvre que j’attendais ! THE VICIOUS n’était qu’un apetizer. Avec MASS HYSTERI, les Scandinaves ont enfin trouvé la bonne faille temporelle les transportant aux débuts du punk et de la new wave. Tout est parfait sur ce disque. Les bons riffs et les bons refrains aux bons moments avec les bons breaks et les bonnes voix mixtes sur les bons tempos pendant le bon nombre de minutes pour pas que ça devienne chiant. Bon. Si je ne dois en garder qu’un parmi les GORILLA ANGREB, les KNUGEN FALLER et autres je sais plus quoi, ce sera bien celui-là. Comment je kiffe, putain. FAVORI. (Feral Ward) www.feralward.com

15.
LYRINX Ending The Circle Of Life LP

Au risque de passer pour un abruti fini par la trve élite BM, ce nouveau LP de LYRINX (les morceaux sont tirés du split avec AUSTERE) me fait le même effet physique que lorsque j’écoute certains morceaux de Josh Wink et Carl Cox. Un thème, une infinité de montées vertigineuses et de descentes salvatrices. Tout l’art de la techno condensé dans un magma de mélancolie d’un peu plus d’une demi-heure. J’ai rarement eu l’occasion d’écouter une œuvre aussi belle et sombre depuis le dernier AUSTRASIAN GOAT. Les grattes t’arrachent des larmes, le chant te déchire l’âme de part en part et le batteur déroule un jeu aussi simple que subtil, toujours sur le même tempo (ou presque). Les textes respirent la souffrance et le mal de vivre. L’artwork est noir comme le souvenir. Je l’écoute en boucle, même (surtout) quand il fait beau. Grand FAVORI. (Insidious Poisoning/Eternity) www.myspace.com/lyrinx

16.
WILLIAM ELLIOTT WHITMORE Animals In The Dark LP

Plus que ce magnifique cinquième album, ce sont les circonstances de ma rencontre avec le personnage que je retiendrai. Au départ, un message de Martin (driver extraordinaire) qui me demande de lui caler une date en urgence. Sept jours pour réagir. La date est arrangée le lendemain de son appel à l’aide. J’en fais la promotion comme je peux, à l’arrache. J’en parle autour de moi, je balance quelques messages sur les forums. Le soir du concert. J’ai prévu de le faire jouer avant Poney Club, pour l’apéro (19h30). Il est 19h00, il y a déjà quarante personnes à l’Emile et William n’est toujours pas arrivé. 19h15. Il entre dans le bar. 19h20. Il pose ses affaires sur scène. 19h25. Son soundcheck dure trente secondes. 19h30. William démarre son concert. 20h30. Ovation de l’assemblée, en une heure il vient de couper les jambes de toutes les personnes présentes dans la salle. Martin et Paul (merch guy) sont pris d’assaut, ils vendront pour 150 euros de disques. Jamais vu un truc pareil. Son concert m’a tué, j’ai même eu une révélation en entendant Hard Times. On passe le reste de la soirée à boire des coups au bar, puis à la maison on vide deux bonnes bouteilles de whisky tout en se racontant nos vies. Depuis l’expérience 3 Cool Cats, je n’avais plus vécu quelque chose de semblable avec un groupe/artiste. Je crois que ça me manque beaucoup. Mais rien que pour cette soirée, merci Paul, merci Martin (putain, oui) et merci William. FAVORI. (Anti) www.myspace.com/williamewhitmore

17.
JONJO FEATHER Is Or Ok CD

Joli disque fracturé. La pop du gars Jonjo se confectionne à l’aide de bouts de métal divers et variés. La dissonance est une composante indivisible de son mur du son. Certaines mélodies valent carrément le détour. Lo-fi comme pouvait l’être SONIC YOUTH sur son chef d’œuvre Experimental Jet Set Blah Blah Blah, avec une légère touche anglaise genre le BLUR de Parklife et un goût douteux pour le psychédélisme de babeloche (entre BECK et les 13TH FLOOR ELEVATORS). Mais ça marche. Quatre trubes imparables : Taxi, Little Spark, I Suppose et Rickenbacker Baby. C’est plus que sur le dernier Franz Ferdinand. (Dead Young) www.jonjofeather.com

18.
OESTROGENA ORCHESTRA Ni Vues, Ni Connues CD

Aux chiottes, l’éthique. Wondernoise a sorti ce disque, en coprod’ avec les filles. Je ne suis pas peu fier d’y avoir participé avec Jennie. Il est des groupes qui transcendent les genres et qui me foutent directement les larmes aux yeux quand j’écoute leurs disques. Les OESTRO font partie de cette catégorie. Et c’est un métalleux/hardcoreux/punk/grindeux/ce que tu veux qui te le dis. Et c’est pas pour en vendre trente-cinq caisses. On en écoulerait trois exemplaires que j’en aurai de toute façon rien à foutre. Il fallait juste qu’on prenne part à ce beau projet. C’était plus fort que nous, que la raison ou le bon goût. C’est tout. On aime les filles, leur musique, leurs textes, leur humour, leurs prestations scéniques. Ah oui, j’oubliais : c’est de la chanson française. On se foutra probablement de ma gueule dans les milieux autorisés. C’est pas grave, ce sera l’occasion de mettre quelques baffes dans la gueule en signe de bienvenue. Artwork signé New Work City, beh ouais on reste en famille. (Wondernoise) www.oestrogenaorchestra.com

19.
THE CESARIANS S/t CD

Ce disque est un chef d’oeuvre. Pour situer (car les mots manquent pour le décrire), tu prends Frank’n’Furter, Oliver Twist, Nick Cave, Tori Amos, Gatsby Le Magnifique, Tom Waits, tu secoues bien fort et tu bois cul-sec. Comédie musicale imaginaire, cabaret infernal, musicalité à nulle autre pareille. Sérieusement. Je ne sais pas dans quelle mesure mes petites chroniques de merde portent à conséquence, si tu t’intéresses aux groupes que je mets en avant, si tu fais la démarche d’aller y jeter une oreille, voir de télécharger quelques morceaux, ou encore (folie pure) d’acheter leurs disques. Mais merde putain, s’il y a un disque à se procurer d’urgence ce mois-ci, c’est bien celui-là. FAVORI. (DIY) www.thecesarians.com

20.
JESSIE EVANS Is It Fire ? CD

Autant j’ai eu du mal avec la personne lors de son concert au Tunnel (capricieuse, pas très sympathique), autant sa prestation m’a mis sur les rotules tellement c’était bon. Constat similaire à l’écoute de ce premier album. De la bombe, bébé. Is It Fire ? Quelle question ! Toby Dammit déconstruit ses rythmes pour les remonter à la sauce salsa du demon avec la rigueur d’un metronome et l’inventivité d’un Buddy Miles. La diva, quant à elle, invoque les dieux de la danse avec conviction et stupre. La recette fonctionne sur chaque titre (à neuf reprises, donc, sans compter l’horrible résucée DEAD CAN DANCE To The Sun et la version espagnole du morceau-titre), transformant ton salon cosy en dancefloor moite. Impressionnant. Bizarrement, je n’en attendais pas moins. Maintenant, interrogation cruciale : serais-je prêt à la faire rejouer, ne serait-ce que pour me reprendre une gifle monumentale, en faisant abstraction de tous ces côtés qui m’énervent chez elle ? (DIY) www.myspace.com/jessieevansmusic

21.
GOSSIP Music For Men CD

Le disque le plus attendu de l’année démarre gentiment avec un Dimestore Diamond qui marche sur des œufs malgré sa basse qui crépite. Une ouverture plutôt maline pour qui s’attendait à des pétarades à facettes en veux-tu en voilà. Mais faut pas se leurrer, au bout de trois minutes, les filles sortent l’artillerie lourde : Heavy Cross et 8th Wonder (qui rappelle Jealous Girls) explosent de guitares acérées en refrains perturbants. Lessivant. Love Long Distance et Pop Goes The World calment le jeu, synthétisent un peu plus l’univers du trio, tapant allègrement dans la dance music intelligente des années 90. Claviers acérés et refrains perturbants. C’est le mot d’ordre. On n’est même pas à la moitié du skeud que le pari semble déjà gagné. La déception n’est plus qu’un mauvais souvenir, un doute à la con. GOSSIP confirme bien là son statut de machine à écrire du tube. D’ailleurs, tu penses déjà avoir eu ton quota qu’elles t’en envoient encore un peu dans la gueule, histoire de parfaire le carnage. Bon, je dirais pas qu’on a droit là à un album parfait (ça s’essouffle un peu en fin de parcours) mais en tout cas l’affaire se révèle du niveau de Standing In The Way Of Control, ce qui est déjà un exploit en soi. Rendez-vous dans trois ans pour le prochain missile, en espérant que les tournées mondiales et couronnées de succès ne les auront pas rendues connes comme leurs pieds. (Columbia) www.gossipyouth.com

22.
KACEY JOHANSING Many Seasons CD

Il est des disques qui aiment à te tomber sur le coin de la gueule sans crier gare. Comme ça. Boum. Et ces même-disques te laissent bien souvent des marques indélébiles. Comme ça. Schlak. La recette de la jeune Kacey est simple comme bonjour. Feist et Norah Jones par une belle matinée d’été. C’est léger comme un Malteser et onctueux comme le cheesecake de Maman. Cette musique respire la joie de vivre et la mélancolie des jours d’ennui ensoleillé (Angel Island, single évident). Tout ça avec un piano, quelques cordes, un peu de batterie et une voix féminine hors du temps. L’écouter, c’est succomber (m’a fallu une seule écoute pour en tomber amoureux). A noter que la belle sera en concert à l’Emile Vache vendredi 17 juillet avec sa copine Vera Gogh et les potes Morgan Manifacier et Travis Vick, le tout pour 0 euros. FAVORI. (DIY) www.myspace.com/kaceyjohansing

23.
KICKBACK No Surrender CD

Retour aux fondamentaux. CONVERGE, BLOODLET, INTEGRITY. Il était temps que les Parisiens modernisent un peu leur son. Dix ans d’attente, pour une fois je ne suis pas déçu. Le chant est toujours aussi délirant. Le groove est écrasant. Les riffs sont grandioses. KICKBACK (enfin, Stephen Bessac et ses intérimaires) s’est surpassé, réussissant à transcender les espoirs mis dans le groupe avec Forever War (impasse sur le très mauvais 150 Passions Meurtrières ; le titre était joli, cependant). Larsens, douleur, moshparts. La Sainte Trinité du pit en flamme. A côté de ce disque, l’intégralité de la production hardcore française actuelle sonne comme des chutes de studio du dernier GUERILLA POUBELLE. FAVORI. (GSR) www.myspace.com/kickback

24.
RUINS Cauldron LP

Black death moderne. L’Australie accouche de nombreux et immondes talents. Un soupçon de doom dans le bordel. Le résultat impressionne. Les sept titres présents dans ce Chaudron sont passionnants de bout en bout. De superbes riffs black classiques genre torrents de sulfure accouplés à de purs passages heavy death mélodique (Cauldron, modèle du genre) pour de véritables chansons qui ne se contentent pas d’enchaîner les passages terrifiants les uns après les autres comme à l’usine. T’entends ?! Sérieusement, après dix mille heures de musiques et 564 chroniques en trois jours, je suis un peu à cours de vocabulaire pour exprimer tout le bonheur que provoque l’écoute de ce bijou noir. Y’a pas de sac, tu peux t’y jeter les yeux fermés et les cages grandes ouvertes. FAVORI. (Debemur Morti) www.myspace.com/ruinsblackmetal

25.
BART DAVENPORT Palaces LP

Sur ce quatrième album, Bart Davenport parvient à faire fusionner sans aucune faute de goût le génie de Burt Bacharach, la folie sexuelle du George Michael de Listen Without Prejudice, la virtuosité pop des HOUSEMARTINS, le charme désuet de Jonathan Richman et la moiteur soul d’Otis Redding. Cet album est aussi discret (sorti dans une confidentialité rare alors qu’il met à l’amende tous les petits cons Anglais en terme de tubes qui restent dans la tête pour le reste de l’éternité à venir) qu’il est énorme. C’est un favori tout ce qu’il a de plus naturel. (Antenna Farm) www.myspace.com/bartdavenport

26.
YETI LANE S/t CD

J’avais pas trouvé leur concert du début d’année aux Trinitaires (en première partie d’ELYSIAN FIELDS) plus passionnant que ça. Ce premier album est donc d’autant plus surprenant qu’il me scotche la gueule dès First-Rate Pretender (single potentiel au refrain entêtant). Merde, on parle bien du même groupe là ? Apparemment oui. Twice enchaîne directement avec une orgie de tricotage guitaristique foudroyant (chanter les mêmes mélodies que son instrument c’est con mais ça marche toujours). Black Soul temporise et t’expédie dans une dimension parallèle faite de pochettes de disques couleur pastelle. Comme si SPY VERSUS SPY avait fumé Syd Barrett. Le reste est du même acabit que ce démarrage en trombe. Le trio parvient à confondre dans une même chanson orfèvrerie pop (ils doivent l’entendre tous les jours, ce terme-là), psychédélisme folk et personnalité propre. Les comparaisons revenant le plus souvent (THE FLAMING LIPS, PAVEMENT) me gonflent un peu, je préfère donc jouer la carte du « aurait sa place à l’aise sur Jagjaguwar ou Absolutely Kosher ». Ouep, on a la classe ou on ne l’a pas. Lonesome George est un tube interplanétaire, tout le monde sera d’accord. Ouep, on a la classe ou on ne l’a pas. Les types viennent de placer la barre tellement haute qu’il va être difficile de la sauter, même avec une perche de dix mètres de long. FAVORI. (Clapping Music) www.myspace.com/yetilane

27.
APPOLLONIA Blank Solstice LP

Rooohhh le riff de cochon, y’a pas mieux pour commencer un disque. Comble du bonheur et de l’humour, les Bordelais s’arrêtent là où un groupe tel que KEELHAUL commence à devenir chiant. Parfait. Je le dis depuis le début, ces trois jeunes gens ont un talent fou. Ils osent les pires hérésies (chant clair, guitares acoustiques, morceaux longs, arpèges étranges, arrangements extraterrestres) avec majesté, classe et défiance. Pourtant, le petit monde de la musique (nianiania) continue à les ignorer. Du néo métal au black en passant par la pop, l’ambient, le hardcore chaotique, le punk, tous les styles qu’APPOLLONIA pratique sont finement digérés et resservis avec intelligence, maîtrise et intensité. Le chant me fait parfois penser aux premiers SHAI HULUD : expressif, arraché, viscéral. Je me pose une question à l’écoute de ce disque : les types seraient-ils fans de SHINING ? Ce serait vrai que ça ne m’étonnerait même pas. On va mettre les compliments en veilleuse et juste exprimer vite fait notre ressenti envers des tempos un peu trop monotones (en cela, Among Wolves, leur précédent opus, apparaît comme un album beaucoup plus diversifié et surprenant) et un artwork décevant de la part de Jüül, capable de faire beaucoup mieux (cf Among Wolves, encore une fois). Mais c’est faire là la fine bouche. Je préfère l’ouvrir en grand et avaler toute la générosité dont ce Blank Solstice déborde. (Maximum Douglas) www.myspace.com/appolloniageeks

28.
LEONORE BOULANGER Les Pointes & Les Détours CD

Pour une raison qui m’est inconnue, cet album de Léonore Boulanger reste pour moi un mystère insondable. Mais j’aime beaucoup ce que j’entends. De la poésie sonore. Des textes français qui ne me font penser à rien dans le sens où ceux-ci me vident la tête de toute pensée objective. Un feeling jazz constant qui me fait tourner la tête. Piano volatile. Batterie volage. Voix sensuelle et expressive. Profonde et chevrotante. Une véritable révélation. Ce disque n’est pas un favori. Il ne le sera même jamais. Par contre je l’écoute régulièrement, la tête en arrière, les yeux fermés, allongé sur mon canapé. Je divague. Je m’évade. Ce disque n’est pas un favori. Mais il bouleverse mon quotidien en me rappelant à quel point je peux être surpris par ce que je ne connais pas encore. (Le Saule) www.myspace.com/leonoreboulanger

29.
FILIA MOTSA Tribute To KC LP

Hydre à deux têtes, la FILIA MOTSA martèle ses peaux et caresse ses cordes avec l’énergie du désespoir, celle-là même qui appelle au dépassement de soi et à l’accomplissement de nos fantasmes sonores. Une expérience musicale et physique totale qui donne enfin naissance à un premier album très attendu. Ce sont les potes de Percolation qui sérigraphient la chose (très belle œuvre, encore une fois) et les intimes de Chez Kito Kat qui se chargent de la sortie et de la distribution. Rien à dire, l’association de ces trois entités donne un résultat vraiment impressionnant. Anthony et Emilie se lâchent complètement, délivrant une musique autre. Quelque chose qui n’existait pas avant et qui continuera peut-être à exister après. Les influences pourraient être nombreuses (Constellation les a à l’œil, ils jouent avec OXBOW et Steve Shelley), elles sont tellement finement digérées qu’il m’est à l’heure actuelle impossible d’en sortir une. FILIA MOTSA se décrit mieux avec des adjectifs : expérimental, noisy, hypnotique, envoûtant, angoissant, beau (comme une prison qui brûle). FILIA MOTSA s’écoute surtout, les tympans à l’affût, les oreilles toutes ouïes. Bien entendu, entre ce qui se retrouve gravé sur ce disque (aura noire, mystique, violente et sensuelle) et ce que les espoirs mis dans le duo augurent, il y a une marge de progression assez folle qu’il me tarde d’expérimenter. En pleine gueule. J’ai encore trop bu, cherche pas la logique dans ma syntaxe. (Chez Kito Kat) www.chezkitokat.com

30.
LIGHTNING DUST Infinite Light LP

Je les fais jouer le 13 décembre à l’Emile Vache. Bonheur. Depuis que je sais, je n’en peux plus. J’attends ce concert avec la plus folle des impatiences. Je peux être très con, parfois. Tout ça parce que Joshua et Amber jouent aussi dans BLACK MOUNTAIN. Mais pas que. LIGHTNING DUST n’est pas qu’un side-project cash machine bouche trou pour combler les emplois du temps de nos deux hippies virtuoses. C'est aussi, et surtout, de la beauté en forme de notes de musique. FAVORI. (Jagjaguwar) www.myspace.com/lightningdust

31.
THE XX S/t LP

Hé bé, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas aveuglément fié à une chronique de disque pour en acheter un (de disque). En l’occurrence, après avoir lu la dithyrambe du dernier Magic et être tombé comme de fait exprès sur le dit-disque à la Face Cachée, je n’ai même pas réfléchi deux secondes. Et c’est vrai qu’il est bon. Il tombe pile-poil au bon moment. Il est doux, léché, spontané et pétri de bonnes influences (Chris Isaak, THE CURE, JOY DIVISION… les rocks critics sont abrutis par leurs reprises d’Aaliyah et voient du R’n’B partout, il est enfin respectable d’avouer qu’on aime s’envoyer un petit Beyoncé entre deux WIPERS, en gros c’est comme avec le métal dans les années 90). Seul problème : ces petits cons ont annulé leur prestation Luxembourgeoise trois jours avant la date fatidique sous prétexte de grosse fatigue. Les mecs (et meufs), si vous n’êtes pas prêts à supporter la vie de rockstar et les ponts d’or que l’on va vous faire pour votre bien précieux (et futile), lâchez l’affaire de suite. Ou choisissez un autre agent. (XL) www.myspace.com/thexx

lundi 2 novembre 2009

#34

Heil,

Oh putain, la lose que c'te retard. Je m'excuse auprès des trois millions cinq cent cinquante cinq mille internautes pendus aux lèvres virtuelles de mes mises à jour menstruelles. Gag. Je m'excuse sincèrement auprès des cinq geeks qui rient dans leurs barbes (singulier ou pluriel ? fais chier) de mes commentaires sarcastiques même pas drôles.

Non, j'ai pas d'excuse si ce n'est faire une belle update de la mort. Je me suis demandé si j'allais continuer à raconter des conneries par le biais de ces chroniques. D'ailleurs, une petite parenthèse.

(Chronique, adjectif : qui évolue lentement, qui dure longtemps)

J'ai bien dit (parenthèse), pas "guillemets".

Ouais, bon ok je fais ce que je peux pour me rattraper. Car putain, je ne supporte même pas d'être deux minutes en retard, alors un jour... J'ai tellement pensé à ça aujourd'hui que j'en ai frisé l'ulcère. Mais là ça va mieux, je suis en train de torcher l'édito, petite mise en ligne, dix minutes de promo et c'est réglé, je vais pouvoir souffler.

Donc ouais, pour ceux et celles que ça intéresse, après un petit passage à vide, quelques doutes à la con (tous les génies en chient, c'est connu), je me suis décidé à poursuivre l'aventure. Vraiment. Du fond des tripes. Ca me fait marrer. Parce que ça en fait marrer. Et parce que ça en énerve certains aussi (mais ils se gardent bien de le dire). C'est cool.

Deux/trois trucs vite fait : j'emmerde la France; j'emmerde la France; j'emmerde la France.

Le bon gars Jeff Sisquellas m'a envoyé une interview pour le prochain numéro de Up The Zines. Trente-sept putains de questions, cong. Je vais passer mon mois à y répondre, et peut-être publier le tout ici bas, avec son accord. Narcisse. Ca fera une belle update de décembre, en attendant le 12 Mois Aux Chiottes. J'ai aussi réalisé une interview des Verduns. Elle paraîtra peut-être ici aussi, avec quelques chroniques. Faut que ce blog change un peu de gueule. J'ai envie.

Ah oui, toujours la même merde : si tu veux connaître la gloire d'être chroniqué par une future star du show business, envoie ton erreur digitale à l'adresse suivante :

Jamais je n'arriverai à égaler l'impitoyable verbalité de Sir Lelo Jimmy Battiston (remember 1982) mais gitan un peu plus chaque jour.

UP YOURS.

Buddy Satan x Noir Fluo



AALEHX Le Pantin Sans Visage CD-R

Jolie petite démo. Trois titres studio + deux lives. La pochette (style BD poétique pour enfants) ne renseigne en rien sur le contenu musical. Si la première salve évoque le RADIOHEAD d’OK Computer, le second morceau rappelle à l’auditeur qu’il est en présence d’un artiste francophone (cf le riff chansonnier). Le dernier déroute par sa rythmique minimale violente et son piano chopinesque. Les prises live (reprise de Britney Spears, faut arrêter avec les covers décalées, ça commence à fatiguer) ne sont pas super convaincantes. En même temps, ce n’est qu’une démo. Si je me base sur les trois premières compositions, y’a quand même un potentiel certain chez cet artiste nancéen. A voir s’il va transformer l’essai ou l’enterrer définitivement. (DIY) www.myspace.com/aalehx

A BRIDGE TO MANY Weights 7’

Puissance. Le groupe prend le temps pour installer une ambiance de plomb. Un riff de basse qui tourne, des guitares qui déchirent le ciel gris, un batteur qui claque des motifs progressifs. Jusqu’à ce que ton cul décolle violemment du siège. Sans que tu t’en rendes compte, A BRIDGE TO MANY bascule dans la folie. Y’a eu des progrès de faits depuis la démo. De gros progrès. Le son est incroyablement massif, le chant est parfaitement mixé (trop souvent en avant sur la plupart des productions modern hardcore de mes couilles, comme s’il suffisait de geindre à moitié - et bien fort - pour susciter des émotions) et l’exécution est sans faille. Après, faut être fan du style. Si je n’en écoute qu’épisodiquement, je peux néanmoins affirmer compter les Toulousains dans mes groupes favoris en la matière. Merci Julien, tu peux être fier de toi. Maintenant j’attends un vrai bon disque de pop que je pourrai écouter jour et nuit. (Distorted Charly Brown/Eternalis) www.myspace.com/abridgetomany

AMELIE Dina Dinah CD

Bosser à l’Emile Vache m’a vite catalogué comme un fan invétéré de folk music. Ok, j’aime beaucoup ce genre de musique. Mais j’écoute aussi plein d’autres choses. Alors arrêtez de me harceler avec vos quinze propositions par jour. J’ai envie de faire autre chose que des ripoffs de Bob Dylan et des copies carbones de BELLE & SEBASTIAN, CALEXICO et Devandra Banhart. Amélie, fort heureusement, brouille les pistes en injectant un peu d’expérimental dans sa sauce à cordes de nylon. Un poil de soul espiègle également (Someday We’ll Turn To Dust). Pis la jeune fille a une voix de trompette. Et je la vois bien finir comme une Camille des champs, le côté tête à claque en moins (j’aime Camille, je précise). Son disque reste agréable à écouter, même si j’aurais préféré plus de fantaisie plutôt qu’un simple démarquage de ce que font COCOON, MORIARTY ou COMING SOON. En attendant, je me demande toujours si je vais la faire jouer en 2010 ou pas. Un avis sur la question ? (MVS) www.myspace.com/ameleia

APPOLLONIA Blank Solstice LP

Rooohhh le riff de cochon, y’a pas mieux pour commencer un disque. Comble du bonheur et de l’humour, les Bordelais s’arrêtent là où un groupe tel que KEELHAUL commence à devenir chiant. Parfait. Je le dis depuis le début, ces trois jeunes gens ont un talent fou. Ils osent les pires hérésies (chant clair, guitares acoustiques, morceaux longs, arpèges étranges, arrangements extraterrestres) avec majesté, classe et défiance. Pourtant, le petit monde de la musique (nianiania) continue à les ignorer. Du néo métal au black en passant par la pop, l’ambient, le hardcore chaotique, le punk, tous les styles qu’APPOLLONIA pratique sont finement digérés et resservis avec intelligence, maîtrise et intensité. Le chant me fait parfois penser aux premiers SHAI HULUD : expressif, arraché, viscéral. Je me pose une question à l’écoute de ce disque : les types seraient-ils fans de SHINING ? Ce serait vrai que ça ne m’étonnerait même pas. On va mettre les compliments en veilleuse et juste exprimer vite fait notre ressenti envers des tempos un peu trop monotones (en cela, Among Wolves, leur précédent opus, apparaît comme un album beaucoup plus diversifié et surprenant) et un artwork décevant de la part de Jüül, capable de faire beaucoup mieux (cf Among Wolves, encore une fois). Mais c’est faire là la fine bouche. Je préfère l’ouvrir en grand et avaler toute la générosité dont ce Blank Solstice déborde. (Maximum Douglas) www.myspace.com/appolloniageeks

THE AUSTRASIAN GOAT Witch 7’

Ceci n’est pas un teaser de l’album à venir. Il pourrait cependant être accepté comme tel, tant ces deux nouveaux morceaux orientent sur la direction que le GOAT est en train de prendre. Un hommage à toutes les sorcières du monde, un artwork signé Eva Gastro (magnifique, drôle, malsain) et un regain d’espoir au niveau des textes qui m’étonne autant qu’il me fait du bien à lire. Celebration est d’une beauté troublante, notamment son break violoncelle/voix féminine (tiens tiens, qui pousse donc la chansonnette… ?) et sa relance électrique que l’on dirait submergée par la boue et la mélancolie. Froid, touchant, complémentaire. Pas si surprenant que ça pour qui connaît la discographie et les goûts musicaux du bonhomme. Face B, Amenorrhea accélère le tempo, résonnant à mes oreilles comme une ballade industrielle (breaks brûlants et mélodies entrelacées à l’appui). Depuis AFBM, jamais un morceau du GOAT n’avait sonné aussi « catchy ». Sinon, je viens d’écouter le futur 7’ de reprises, c’est juste à se damner tellement c’est beau, original, inventif et génial. THE AUSTRASIAN GOAT continue de construire une œuvre musicale moderne parfaite. La France du métal l’ignore, et c’est tant mieux. (Noxious Noize) www.theaustrasiangoat.com

MATTEAH BAIM Laughing Boy CD

Matteah Baim est connue pour avoir été la moitié de METALLIC FALCONS aux côtés de Sierra Casidy (COCOROSIE). En solo, la belle demoiselle développe une espèce de folk psychédélique planante, tantôt électrisante (He Turned My Mind Around), tantôt mystique et intimiste (Wilderness), n’hésitant pas à verser dans le blues (Birthdays) et la pop (Monkey Chant). Une guitare, un piano, quelques percussions, quelques bidouilles sur un laptop. Et ça fonctionne plutôt bien. Laughing Boy est un disque touffu sans être longuet, toujours surprenant et surtout très apaisant. Je kiffe. (DiCristina) www.matteahbaim.com

BETHLEHEM Dictius Te Necare LP

Ostra a la bonne idée de rééditer l’un des chefs d’œuvres les plus noirs de l’histoire du métal, dans une version remasterisée et augmentée d’un disque de reprises + un t-shirt collector. Je dis ouais ok je prends ! Comment décrire ce groupe ? Collectif mystique allemand et culte, en avance de vingt ans sur son temps. Apôtres du suicide et de la malédiction. Ils sont à la musique ce que Buttgereit fut au cinéma : des visionnaires radicaux et dotés d’un hénaurme sens de l’humour. Merde putain de bordel, tu t’excites sur toutes tes merdes black métal intellos et tu connais même pas ce putain de grand groupe ? Va te pendre, connard. (Ostra) www.ostra-records.com

THE BIG PINK A Brief History Of Love CD

Ce que j’ai d’emblée aimé avec ce disque de THE BIG PINK, c’est que le livret du CD sentait bon le papier peint et la peinture fraîche, en gros les travaux que mon père effectuait quand j’étais gamin. Une odeur familière et rassurante. Une odeur qui occulterait presque la musique de la nouvelle entité hype du jour (avec THE XX, chroniqué plus loin). C’est vrai, je pourrais m’arrêter là et ne pas parler du fait que le groupe soit un énième ersatz (talentueux, mais ersatz malgré tout) du revival pop shoegaze mur du son bouclé légèrement dancey. Dont acte. Bon disque un peu long mais qui sent infiniment bon. (4AD) www.musicfromthebigpink.com

BOB & LISA Rosethorns CD

Avant les BELLRAYS étaient Bob & Lisa. Après un album décevant, il paraît presque évident que l’infatigable couple revienne aux racines de sa musique. Une voix (et quelle putain de voix, quand même), une guitare (avec un son vraiment pas top, faut dire), un tambourin et dix chansons à l’âme blues, gospel, soul et jazz. La simplicité. L’efficacité. La base. Ca fait du bien en ces temps de nawakerie post-mes couilles, où la valeur d’une formation en se mesure plus à la qualité de ses chansons mais bien au nombre de visites sur Myspace ou à l’opiniâtreté avec laquelle on te vend sa musique. Blues is the teacher. Punk is the preacher. Love is the answer. (Vicious Circle) www.viciouscircle.fr

LEONORE BOULANGER Les Pointes & Les Détours CD

Pour une raison qui m’est inconnue, cet album de Léonore Boulanger reste pour moi un mystère insondable. Mais j’aime beaucoup ce que j’entends. De la poésie sonore. Des textes français qui ne me font penser à rien dans le sens où ceux-ci me vident la tête de toute pensée objective. Un feeling jazz constant qui me fait tourner la tête. Piano volatile. Batterie volage. Voix sensuelle et expressive. Profonde et chevrotante. Une véritable révélation. Ce disque n’est pas un favori. Il ne le sera même jamais. Par contre je l’écoute régulièrement, la tête en arrière, les yeux fermés, allongé sur mon canapé. Je divague. Je m’évade. Ce disque n’est pas un favori. Mais il bouleverse mon quotidien en me rappelant à quel point je peux être surpris par ce que je ne connais pas encore. (Le Saule) www.myspace.com/leonoreboulanger

CHICKEN DIAMOND Snake Eat Snake CD-R

CHICKEN DIAMOND est un one man band en provenance de Thionville (ville dortoir, là-bas même le H&M du centre-ville est en faillite). Comme l’ennui ronge, le gazier délivre six brûlots de blues déviant. La corrosion de l’anticonformisme. T’as intérêt à le prendre au sérieux. Après tout, DEAD FOR A MINUTE venait bien de Vitry/Orne. Si la voix de rocaille du poulet diamant évoque la rugosité de l’ours mal léché, le groove de ses instrumentations rappelle à notre bon souvenir de blanc-bec que le blues vient d’Afrique. Beauté et sensualité au milieu d’un déluge de larsens. J’ai bien fait de ne pas me fier à l’emballage artisanal. Cette démo est un petit bijou, brut, noir, original et sans concession. A suivre de très près. (DIY) www.myspace.com/chickendiamond

DISTORTIONS Autoproducted LP

Les types ont tellement pas de « succès » qu’ils donnent leurs disques. Respect. Avec MENY HELLKIN on fait pareil, de toute façon à part quelques amis le reste du monde n’en a rien à branler. On a beau essayer de se faire connaître, d’envoyer des disques à droite à gauche, les oreilles restent fermées. Même problème pour ce trio lorrain. Putain, pourtant leur musique déboîte. Sincèrement. Leurs albums sont peut-être un poil longs mais contiennent toujours de purs morceaux d’extase. Ils explorent des spectres musicaux assez vastes (garage, pop, dub, punk, funk) dans un esprit complètement post (anglais, de préférence), avec une dynamique propre à te faire danser, quelques refrains tubesques, beaucoup de réverb sur la voix, des cris salvateurs, des expérimentations tordues… Pas très loin de la clique à Nafi (AH KRAKEN), mais en plus rock. Hâte de les voir fin janvier à l’Emile (c’est moi ou je termine toujours mes chroniques de la même manière, en ce moment ?). (Electrophone) www.myspace.com/lithiumforyou

DO AS INFINITY Eternal Flame CD

Le premier morceau (en anglais) ne rassure pas vraiment sur la nécessité de ce comeback. Mais bon, le talent de mélodiste de Ryo associé à cette voix puissante, magique, céleste, envoûtante (oui, je suis fan de Tomiko Van, et alors ?) finit par me convaincre de leurs bonnes intentions. Puis, si tu fais bien attention au design de la pochette, tu comprends tout de suite où le duo veut en venir. Les guitares sont mises en avant tout du long et rappellent de ce fait le chef d’œuvre Gates Of Heaven (album inaccessible, incomparable, un sommet qu’aucun groupe de J-Rock ne pourra atteindre). Même dans ses fautes de goût réputées inavouables pour tout fan de musique qui se respecte (sûr qu’il faut un aplomb certain pour assumer apprécier ce genre de came). Je sais cependant que je prêche dans le désert et qu’hormis Sven (pilier d’Emofrance), cette chronique n’intéressera absolument personne. C’est pas grave. Van Gogh est bien mort pauvre. (Avex) www.d-a-i.com

FIELDHEAD Introductions CD–R

Membre de GLISSANDO, Paul Elam est l’une des têtes pensantes de l’excellente agence de booking Sleepsound (avec son pote Richard Knox, également guitariste du quintet de Leeds). En solo, au sein de FIELDHEAD, il s’adonne à la création d’hymnes down-tempos aussi magnifiquement désespérés que mélodiquement labyrinthiques. Ses morceaux sont profonds, denses, originaux et terriblement sensuels. Ils s’écoutent et se réécoutent sans broncher. Le regard perdu dans le vide de cette caverne froide qui te sert de studio d’écoute. Hâte de voir ce que ça donne live en février 2010 à l’Emile (avec THE DECLINING WINTER, le nouveau groupe du chanteur de HOOD) pour le festoche Chez Kito Kat. (DIY) www.myspace.com/fieldhead

FILIA MOTSA Tribute To KC LP

Hydre à deux têtes, la FILIA MOTSA martèle ses peaux et caresse ses cordes avec l’énergie du désespoir, celle-là même qui appelle au dépassement de soi et à l’accomplissement de nos fantasmes sonores. Une expérience musicale et physique totale qui donne enfin naissance à un premier album très attendu. Ce sont les potes de Percolation qui sérigraphient la chose (très belle œuvre, encore une fois) et les intimes de Chez Kito Kat qui se chargent de la sortie et de la distribution. Rien à dire, l’association de ces trois entités donne un résultat vraiment impressionnant. Anthony et Emilie se lâchent complètement, délivrant une musique autre. Quelque chose qui n’existait pas avant et qui continuera peut-être à exister après. Les influences pourraient être nombreuses (Constellation les a à l’œil, ils jouent avec OXBOW et Steve Shelley), elles sont tellement finement digérées qu’il m’est à l’heure actuelle impossible d’en sortir une. FILIA MOTSA se décrit mieux avec des adjectifs : expérimental, noisy, hypnotique, envoûtant, angoissant, beau (comme une prison qui brûle). FILIA MOTSA s’écoute surtout, les tympans à l’affût, les oreilles toutes ouïes. Bien entendu, entre ce qui se retrouve gravé sur ce disque (aura noire, mystique, violente et sensuelle) et ce que les espoirs mis dans le duo augurent, il y a une marge de progression assez folle qu’il me tarde d’expérimenter. En pleine gueule. J’ai encore trop bu, cherche pas la logique dans ma syntaxe. (Chez Kito Kat) www.chezkitokat.com

FRANCOIS & THE ATLAS MOUNTAINS Plaine Inondable CD

C’est lundi, je suis à l’usine, il fait gris, j’ai pas envie de travailler, j’écoute l’album de FRANCOIS & THE ATLAS MOUNTAINS. L’en faut pas plus pour déchaîner ce torrent de mélancolie douce-amère dans lequel j'aime me noyer. (Talitres) www.talitres.com

ALEXIS GIDEON Video Musics CD+DVD

Des images qui mettent dans un état second et des sons qui crament les synapses encore plus rapidement qu’une anthologie d’Attention A la Marche. Le gars Alexis vient de Portland, aime le rose, le psychédélisme, G-UNIT et APHEX TWIN. Son disque, œuvre multimédia réussie, fleure bon le second degré et la passion du travail bien fait. Glitch, twitch, screech sous le soleil glacé de l’Antarctique. Vingt minutes de bonheur abrutissant. (Africantape) www.alexisgideon.com

HUCK Shake, Shoot, Strike CD-R

Deux titres. C’est assez pour se faire une petite idée mais encore trop peu pour se forger une véritable opinion. HUCK est un jeune groupe de Thionville qui tente de mélanger MARS VOLTA et ARCTIC MONKEYS en y insufflant (maladroitement) une énergie hardcore qu’il ne maîtrise pas encore. Les propos sont rock’n’roll (cf les riffs), la rythmique est carrée (très bon basse/batt), le chant est difficilement supportable (indolent, mauvais accent). En concert par contre, j’ai l’impression que les gaillards privilégient le visuel (je saute partout, j’ai une coupe de cheveux étrange) au détriment de la mise en place (hormis le batteur, véritable métronome). C’est dommage. Le chaos naît de la capacité intrinsèque à inverser l’essence de la nature (la virtuosité devient violence incontrôlable) et pas d’un jean slim ou d’un t-shirt trop grand pour soi. On a mis du temps à le comprendre avec DEAD FOR A MINUTE. C’est tout le bien que je souhaite aux petits HUCK. (DIY) www.myspace.com/noisehuck

I AM JOHN SPARTAN / THE BORING Split CD-R

Split sympathique. I AM JOHN SPARTAN fait dans l’émo old-school. Voix hurlées, tempos rapides, riffs directs. De bons blasts grindisants quand il faut, quelques passages orchidiens de rigueur. Un petit feeling FINGERPRINT meets DAITRO pas dégueu. Textes politico-poétiques. J’ai Peur Du Noir est un excellent morceau. THE BORING enchaîne avec quatre petites pépites de hardcore old-school hyper mélodique qui me rappellent fortement les meilleurs moments de BETTER THAN A THOUSAND et BANE. Humble, pas prétentieux, connaissant son affaire sur le bout des doigts. No Sense To Us est le moment fort de leur partie du disque, voire même leur meilleur morceau à ce jour. Bien cool. (DIY) www.myspace.com/theboring

I AM JOHN SPARTAN Démo CD-R

I AM JOHN SPARTAN est un groupe généreux. Tout comme sa musique. Bel objet cartonné très épais, un poster de papier glacé, un livret gavé de textes correctement écrits et imprimés… Manque plus que le badge et le patch, donc. C’est par contre dommage de tirer son blase d’un film avec Val Kilmer. Six titres au son un peu crevette par rapport au split chroniqué plus haut. Les morceaux sont un peu plus hésitants, moins variés, moins catchy aussi. Un galop d’essai imparfait qui a eu le mérite d’avoir été transformé par la suite. (Dreams Come True/Emotionally Unstable/Gehirn) www.myspace.com/dreamscometruerecords

LADY SHOT FROM A TREE The Trouble With O CD-R

Pop belge jouée sans électricité. C’est drôle comme tu peux tout de suite sentir la provenance du groupe dans ses mélodies. Ca me fait la même chose avec les groupes allemands (je pense à OLIVER TWIST, MAGGAT et tous leurs suiveurs). Ici donc, on nage en plein MUD FLOW versus SHARKO avec un soupçon de mélodica et quelques voix féminines bien senties. Au niveau du son, on pense à PARAMOUNT STYLES (même façon de chanter, mais pas la même voix, malheureusement). C’est bien joué, sans aucune faute de goût. Las, ça ne décolle jamais, restant toujours au ras de leurs influences un peu trop voyantes. Manquent la hargne et le stupre inhérents à la musique rock. (DIY) www.ladyshot.be

LIGHTNING DUST Infinite Light LP

Je les fais jouer le 13 décembre à l’Emile Vache. Bonheur. Depuis que je sais, je n’en peux plus. J’attends ce concert avec la plus folle des impatiences. Je peux être très con, parfois. Tout ça parce que Joshua et Amber jouent aussi dans BLACK MOUNTAIN. Mais pas que. LIGHTNING DUST n’est pas qu’un side-project cash machine bouche trou pour combler les emplois du temps de nos deux hippies virtuoses. C'est aussi, et surtout, de la beauté en forme de notes de musique. FAVORI. (Jagjaguwar) www.myspace.com/lightningdust

LOOPZILLA Première Embuscade CD

Faire des chroniques à 5h00 du matin n’est jamais une très bonne idée. Surtout lorsque le groupe s’appelle LOOPZILLA, qu’il fait de la funk scolaire et qu’il enfile les clichés comme les perles d’un collier. Et par pitié, pendez le chanteur par les pieds. (DIY) www.loopzilla-music.com

MAMAGREYO Kind Of Poultry CD

Faut réussir à passer outre une pochette d’un autre temps et d’un goût pas vraiment certain. A l’intérieur du boîtier cristal, un disque. Et sur ce disque, quatre titres qui rappellent furieusement MUTHA’S DAY OUT, DA PRESIDENT, SHOOTYZ GROOVE, voire même un ATOMIC KIDS dans certains riffs « montagnes russes ». Bon, y’a aussi certains côtés LIMP BIZKIT et PLEYMO un poil plus dérangeants. Mais ça va, c’est loin d’être la tehon. Le quatuor s’en sort bien, notamment grâce à une funkiness de tous les instants et un plaisir de jouer non feint que tu peux sentir tout au long de ce petit quart d’heure. Donc si un petit trip nostalgique te tente, n’hésite pas à y jeter une oreille. (DIY) www.myspace.com/mamagreyo

MINA MAY Skylarking CD

Chaque disque que Dorian sort avec Silverstation est un coup de cœur. Ca débute mal avec un titre instrumental que je zappe au bout d’une minute trente, agacé. La suite est, fort heureusement, plus intéressante. Les MINA MAY sont québécois et se cognent contre des murs de guitares opaques tout en surfant sur des nappes de claviers dissonantes. Ils évitent de sonner comme des benêts de la pop, et je les en remercie. Y’a un petit côté glacial chez eux qui me le fait plutôt bien. Mais je ne suis pas totalement convaincu. Ca manque de tubes, tout simplement. Et quand on fait ce genre de musique, ça ne pardonne pas. Bons textes et très bel artwork, ceci dit. (Silverstation) www.silverstationrecords.com

MY LITTLE PONY Think Too Much LP

Fou comme les Scandinaves sont en avance sur le reste du monde. Prends les Norvégiens de MY LITTLE PONY, par exemple. Dix-neuf piges, en tête des charts indie dans leur pays, une première tournée européenne couronnée de succès et des morceaux qui tiennent incroyablement bien la route. Dix-neuf piges, les gaziers. Jamais rencontrés des gens aussi professionnels. Les Français traqueurs de cachets et de déclarations d’intermittence peuvent retourner pousser des caisses dans les Zéniths de notre cher pays, ils ne sont pas prêts d’arriver au niveau d’excellence atteint par mes cinq petits amis du Nord. Si tu ajoutes à cela le fait qu’ils étaient adorables et faciles à vivre (ils ont joué à l’Emile le soir de la Nuit Blanche, pas une grosse affluence mais ils étaient juste heureux d’être là avec nous), tu te retrouves avec un Think Too Much qu’il est impossible de ne pas aimer. Surtout si tu kiffes BELLE & SEBASTIEN, VETIVER, ce genre de came. (Spoon Train Audio) www.myspace.com/mylittleponyoslo

JP NATAF Clair CD

Que ce disque soit bon ou pas, dès les premières secondes le plaisir m’étreint à l’idée de retrouver la voix de ce bon vieux JP, ex-chanteur des INNOCENTS. Elle a pris un coup de vieux, ça s’entend. Ce n’est pas pour me déplaire. Elle s’est fragilisée, quelque peu voilée. La barbe fournie de cette très belle pochette trahit l’âge qui s’empare inexorablement des attributs de l’artiste. Mais JP a de beaux restes. Un peu de George Harrison par ci (Clair), un peu de CAKE par là (Viens Me Le Dire), du Cat Stevens à droite (Monkey), du Delpech à gauche (Après Toi), bref plein d’influences, de spectres, de parrainages plus ou moins conscients pour un disque construit en forme d’hommage déguisé à toute la musique qu’il aime. Cet album n’est à personne d’autre qu’à son auteur. Ne va pas croire au plagiat éhonté ou bien au manque d’inspiration. Au contraire. Preuve en est ce Seul Alone expérimental de près de dix minutes ou les textures sonores minimalistes finement ciselées (Les Lacets). JP se fait plaisir, ça se sent, ça s’entend. Es-tu seulement prêt à en faire autant ? (Tôt Ou Tard) www.myspace.com/jpnataf

NINE ELEVEN City Of Quartz CD

NINE ELEVEN fait du punk-rock estampillé Warmzine (collectif informel, voire inexistant, mais les quelques personnes élues comprendront ce que je souhaite signifier par là). D’énormes prétentions, une connaissance certaine de la culture hardcore, une expérience de la scène qui ne peut être remise en question et des promoshoots. Faut ce qu’il faut pour faire la nique aux Ricains sur leur propre terrain. A ce propos, bien cool l’interview de KICKBACK dans le dernier Noise (celles de Lelo étant hors-compét’, ça faisait du bien de lire quelque chose d’intéressant pendant ma correspondance Metz-Hagondange). Il faut niquer les Ricains sur leur propre terrain. NINE ELEVEN s’y emploie avec maestria, dextérité et application scolaire. On dirait un vieux skeud de newschool (ADAMANTIUM, anyone ?). C’est cool, si ce n’est cette voix over the top qui gagnerait à moduler un peu plus son timbre. (Chorus Of One) www.myspace.com/nineeleven

LE PARTI Excitement As Such LP

Oh putain, comment j’ai miséré pour le chroniquer, cet album. Et putain, bâtard de tes morts, cet album il tue. Je me répète, et je le répète : cet album il tue. Et quand tu dis trois fois la même chose, ne te tripètes-tu pas ? En tout cas, ne te tripote plus sur tes disques de WIRE, GANG OF FOUR et PERE UBU, laisse tes FRUSTRATION au placard, bouge tes CHEVEU surtout si tu es né mauvais et laisse toi emporter par le doux flow de cet album (qui tue). Sans déc’, les gars du PARTI sont des potes, ma chérie et son copain ont réalisé l’artwork, mais même s’ils avaient été de parfaits inconnus, j’aurais quand même trouvé que cet album (qui tue) tue. Y’a déjà deux tubes immortels que tu les écoutes une fois tu les retiens tout de suite et jusqu’à ta mort ils restent collés dans un coin de ton crâne (I Don’t Know et Sufferings, déjà présent sur l’excellent premier maxi). Mais le reste est à l’avenant. Et quel avenant. Collision extraordinaire entre fraîcheur pop (les refrains), tension post-punk (les dialogues entre basse et guitare) et sueur rock’n’roll (ça joue, ça te donne envie de danser, voire de tout péter autour de toi). Les textes sont humbles et intelligemment écrits. L’artwork est beau, rappelant au passages aussi bien PULP que Factory Records. Bref, cet album (qui tue) tape dans le mille, je ne compte plus le nombre d’écoutes depuis que je l’ai reçu, je ne m’en lasse pas, il sera même second de mon top 30 de fin d’année (derrière l’album de CULTURE REJECT, faut pas délirer non plus). FAVORI. (Facto) www.myspace.com/leparti

RAILCARS Cathedral With No Eyes 12’

Saignée électronique complètement expérimentale. Ces Californiens sont cinglés et le font savoir à grand renfort de sons cintrés, de saturations déglinguées et de mélodies défigurées. Happy hardcore légumineux. Un PARTS & LABOR de freak party. Bricolage extrême toujours sur le fil du rasoir. Clap your hands say Aaaarghhhh. Va y avoir du sport. Va y avoir des morts. (Stumparumper) www.myspace.com/railcarsmusic

THE REAGANS Super You Super Me Super Everybody CD

Parfois, écouter de la musique à l’usine ça me fait le même effet que boire du café réchauffé au four à micro-ondes (ouais ok c’est une obsession chez moi, et alors ?). J’ai un sale goût dans la bouche et un vieux mal de bide qui apparaît. Les REAGANS font du rock un peu particulier sitôt écouté sitôt oublié avec un chanteur qui rappelle Jello mais en pire (plus chevrotant). Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. (DIY) www.myspace.com/reagansband

ANDREA ROTTIN Songs About Nightmares CD

Disque tordu. Je ne saurais dire à quoi la musique d’Andreas me fait penser. Une espèce de folie douce parcourt ses morceaux (l’Italien fait même la poule sur Austria). « Psyché » semble être le maître mot de cet album. « Lo-fi » aussi. Bref, encore un apôtre de ce bon vieux Syd (rien qu’à voir le nom du label). Et ces douze chansons bricolées avec amour passent plutôt bien par les temps qui courent. (Madcap) www.maledetto.it

(THE) SILENT DAYS I’m Nothing CD

Ouh la vache. J’ai 14 ans et je passe tous mes étés en Angleterre. J’écoute les POSIES et TEENAGE FAN CLUB à fond la caisse, je traîne avec les outcasts grunge du quartier de ma famille d’accueil à Londres, je passe mes après-midi à fouiller les petites boutiques de Camden à la recherche de live pirates. Je me prends mes premières cuites, j’ai un sale goût de Marlboro froide dans la bouche, l’herbe du dealer local me file le tournis. Bon, ce groupe lorrain est quand même un poil plus abrasif que ce qui se faisait dans les années 90. Et à ce jeu-là (la nostalgie), je dois avouer que le quatuor s’en sort plutôt bien. Pas encore assez pour me donner envie de les faire jouer ou d’aller les voir mais suffisamment pour transformer une pauvre journée de bureau à l’usine en voyage dans une machine à remonter le temps. C’est déjà pas si mal. (Anorak Supersport) www.myspace.com/thesilentdays

MATHIAS STEN Avaray CD

Qu’est-ce qui différencie Mathias Sten des millions d’autres songwriters ? Sa voix. Voilé et fragile, cet organe protéiforme (soniquement parlant) est la force de son propriétaire. Sa musique, elle, ne se distingue pas des masses de la masse des néo-cowboys à jouer de la folk par amour pour les westerns de la Dernière Séance. Mais elle se situe tout en haut du panier. Mathias est un très bon guitariste, un mélodiste aguerri et un arrangeur brillant. Ses chansons sont bonnes. Mais on est encore loin du frisson qu’Elliott Smith ou IRON & WINE font parcourir sur mes bras à chaque fois que j’écoute un de leurs disques. (Silverstation) www.mathiassten.net

THE SWAMP Back To The Swamp LP

J’ai toujours cru que THE SWAMP tapait dans le rock’n’roll lourdingue à la QUEENS OF THE STONE AGE / EAGLES OF DEATH METAL, qui sont, comme chacun sait, les deux seuls groupes de rock 70’s (lol) que la jeunesse chauve de France connaît. Mais au fait, qu’est-ce donc ? Le jeune chauve de France est un type qui a passé la trentaine, s’habille chez Gémo, aime à la fois le rock et la variété (sans trop l’avouer de manière ostentatoire, faut pas déconner), répète avec son groupe tous les samedis après-midis dans le garage de ses parents, sort avec la même meuf depuis le lycée… Tu dépeins le désastre ? Même si mes amis Strasbourgeois se retrouvent parfois au bord du gouffre (Save My Soul ou The Ripper par exemple), leur vision de la musique est vachement plus bluesy et roots que le clinquant dont fait preuve Josh Homme et ses fidèles aujourd’hui. Une version plus heavy que sheavy d’Elvis. Reprise du Death Letter Blues de Son House, histoire d’enfoncer un peu plus le clou. Ouep, c’est un bon disque réalisé par un bon groupe. Faut juste arrêter avec les pochettes affreuses. (Up For The Crack) www.myspace.com/withtheswamp

TICKLEY FEATHER Hors d’Oeuvres CD

Annie Sachs semble enfin avoir trouvé le parfait équilibre entre improvisation et songwriting. L’écriture même de son nouvel album s’en ressent. Celui-ci n’a de lo-fi qu’une apparente indolence dans l’exécution et le chant de sirène alcoolique. Le reste (textures sonores, mélodies contagieuses) place la jeune demoiselle à la droite de ses sauveurs ANIMAL COLLECTIVE. Je suis curieux de voir ce que ça donne en live. Ah ben tiens, elle joue le 11 novembre à l’Emile avec TOHU BOHU. (Paw Tracks) www.paw-tracks.com

TURZI B CD

Le premier morceau de ce nouvel album se finit comme l’hymne Black Sabbath de qui tu sais, en apothéose et toutes guitares dehors. Marrant d’enchaîner directement sur une pièce kraut synthétique puis sur une KING CRIMSONerie jazzy oriental. J’apprécie énormément la musique de TURZI. Elle est fine, lettrée, subtile, jamais vulgaire. J’ai par contre parfois la désagréable impression d’avoir entre mes deux oreilles un déballage de tout ce qu’il faut jouer en ce moment pour choper des articles dans les magazines de rock. Les bonnes influences dans l’air du temps. Je ne mets pas en doute la sincérité du bonhomme. C’est juste ma méfiance naturelle à l’encontre des éloges qui veut ça (encore que, avec XX dernièrement, je me suis bien fait avoir). Bon, y’a un morceau qui s’appelle Baden Baden, mon préféré sur ce second opus, donc je lui pardonne volontiers cet excès de bon goût. (Record Makers) www.myspace.com/turzi

V/A Opuces CD

Travailler à l’Emile vache me permet de faire des rencontres précieuses. Je vais pas citer tout le monde mais c’est grâce à ce bar que j’ai pu tomber amoureux des VERDUNS, découvrir Romain (SHAKE THE DISEASE), Julien (mon agent immobilier) ou Antonin (prochain sur la liste des mecs à passer absolument sur scène) et faire connaissance avec d’autres amoureux de la musique. Les Baka Sama sont venus me voir au concert de TRESPASSERS WILLIAM. Le courant est tout de suite passé. Au bout de cinq minutes, j’avais déjà envie de leur proposer une date. Des trentenaires qui abordent le hip hop avec philosophie et intelligence, j’aime. Cet Opuces est leur premier méfait. Méga compilation regroupant vingt-et-un titres de hip hop et d’expérimentations électroniques, de breaks un peu fous (26 Years, entêtant) et de tubes bien huilés (24 Heures) qui n’hésitent pas à taper dans la pop (Mister Jackguile) ou le rock (No Limits). Ouverture d’esprit bienvenue, instrus aux petits oignons, textes intelligents (les MC naviguent constamment entre conscience politique et humour laid back), franchement j’ai rien à redire. Si les gaziers parviennent à retranscrire le bouillonnement créatif que dégage cette heure et vingt minutes de musique, y’a moyen de passer un excellent moment sur scène. (Baka Sama) www.myspace.com/bakasamaprod

V/A Schatten Aus Der Bethlehem, A Tribute To Dictius Te Necare CD

CD accompagnant la réédition limitée du chef d’oeuvre des Allemands psychotiques de BETHLEHEM. Six formations y reprennent à leur compte, dans la joie et le suicide, les chansons du dit-album. MAIEUTISTE, VOODOO PLANET, ATARAXIE, MINDAIN, MOURNING DAWN et MAGNUM OCCULTUM INNOMINANDUM (fallait le déchiffrer, celui-là) composent la tracklist. La lame de rasoir n’est pas livrée avec le CD. (Ostra) www.ostrarecords.com

VERGOGNE S/t CD

Rock instrumental (‘fin presque) français. Ce qui n’a rien à voir avec la chanson française. Le terme « chanson française » convoque à ton esprit des images et des sons bien précis (des paroles connes, des mélodies niaises qui se ressemblent toutes, un humour d’étudiant en arts plastiques). C’est comme le « rock français » (textes sociaux-démagos réjouissants, gros pulls en laine, riffs que même les Ramones refuseraient de jouer). Mais le « rock instrumental ('fin presque) français », cela n’évoque rien à personne. Et pour cause. Je ne sais plus dans quels autres groupes jouent les types de VERGOGNE. En tout cas, je sais d’où vient leur musique. Le tricotis de guitares rappelle l’écurie 5440 Or Fight Records (que de bons souvenirs à écouter ces disques avec Romain et Phil) ainsi que certaines influences affichées gaillardement (RUMAH SAKIT, OXES et Sickroom Records en règle générale). Ca joue compliqué et vicelard, des fois tu ne sais pas bien où le groupe veut en venir, et juste au moment où il commence à te perdre, hop il retombe sur ses pattes ! Y’a bien un peu de chant mais on s’en fout, honnêtement. C’est pas ce sur quoi l’on se concentre en premier. Bien vu, la clarinette. Je dirais pas que je suis fan, mais ce disque a eu le mérite de me rappeler de bons et heureux souvenirs. Rien que pour ça, je l’en remercie. (Théâtre/Désormais) www.myspace.com/vergogne

THE XX S/t LP

Hé bé, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas aveuglément fié à une chronique de disque pour en acheter un (de disque). En l’occurrence, après avoir lu la dithyrambe du dernier Magic et être tombé comme de fait exprès sur le dit-disque à la Face Cachée, je n’ai même pas réfléchi deux secondes. Et c’est vrai qu’il est bon. Il tombe pile-poil au bon moment. Il est doux, léché, spontané et pétri de bonnes influences (Chris Isaak, THE CURE, JOY DIVISION… les rocks critics sont abrutis par leurs reprises d’Aaliyah et voient du R’n’B partout, il est enfin respectable d’avouer qu’on aime s’envoyer un petit Beyoncé entre deux WIPERS, en gros c’est comme avec le métal dans les années 90). Seul problème : ces petits cons ont annulé leur prestation Luxembourgeoise trois jours avant la date fatidique sous prétexte de grosse fatigue. Les mecs (et meufs), si vous n’êtes pas prêts à supporter la vie de rockstar et les ponts d’or que l’on va vous faire pour votre bien précieux (et futile), lâchez l’affaire de suite. Ou choisissez un autre agent. (XL) www.myspace.com/thexx

mercredi 30 septembre 2009

#33

Heil,

On est le 30 septembre 2009, il est bientôt 23h00. Je pourrais attendre encore une heure pour poster mes conneries, mais non. J'ai besoin de sommeil. Demain je n'aurais probablement pas le temps de faire ce que je suis en train de faire maintenant. D'où anticipation. Première fois que je suis en avance sur mon planning. Première fois que j'écris mon édito un jour avant sa publication. En ce moment-même, j'écoute le nouvel album de DO AS INFINITY. Y'a du très bon et du bien dégueu. Un groupe comme j'aime. Marrant, j'y pense : au moment où tu seras en train de lire ces bêtises, un jour sera passé et la pertinence de ces quelques mots se sera envolée. Question : le sont-ils plus (pertinents) le jour même de leur création ? J'en doute. Je n'écris que de la merde, c'est de notoriété publique. La preuve.

Le Tattoo The Mind s'est lamentablement ramassé la gueule et je ne sais si je dois m'en réjouir. J'avais très envie de voir SHINING, mais pas de payer 38 euros pour une demie-heure (aussi magistrale soit-elle) de set. Dans le même temps, j'apprends qu'AD HOMINEM jouera au 412 en novembre. Ce soir-là, faudra prévoir un attentat anti-cons. Je me rends compte enfin que j'ai oublié de chroniquer l'album d'AFFLICTIS LENTAE. En repensant à mon dernier échange de mails, je me dis qu'après tout... Putain, c'est quand même dur d'être fan de métal quand tu as un peu plus de 2 neurones valides en Lorraine (phrase trve elite).

Envoyez moi vos productions afin que je les donne au premier venu dans la rue :

Ca devient de plus en plus difficile de trouver le temps d'écrire. Je vais cependant trouver la force de m'accrocher. Témoignez moi un peu de tendresse, bordel !

La bise,

Buddy Satan x Noir Fluo

(bien entendu, je me suis encore moins relu que d'habitude, alors s'il y a des fautes, faites signe et je corrige)



THE ANALS Total Anal LP

Telle une pieuvre sicilienne, la Triple Grande Alli…, nan, la Grande Triple Alliance de l’Est… Internationale… la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est (putain !) étend un peu plus son influence sur le petit monde du bruit avec cette nouvelle offrande. Nafi et Guillaume (nan chut faut pas dire les vrais prénoms) exaltent dans ce projet leur amour d’un krautrock à la fois bruitiste et déviant. Le synthé est en fin de vie et meurt sur le dernier morceau. Les guitares crissent et sifflent pires que des ouvriers du bâtiment. Les sons de batterie sont tellement mal enregistrés qu’on les dirait bidouillés sur ordinateur. Les voix, tu les connais. Par delà le chaos, le duo parvient à insuffler un groove plutôt contagieux, qu’il fleurte avec l’afro beat de tonton macoute (sur She’s A Man, par exemple) ou la no wave no New New Yorkaise (Vaginal Death Tunnel, Love Lives In The Street, I Prefer Her Dead repris de chez les NORMALS). Yep. En bref, ce Total Anal constitue une nouvelle pierre aussi passionnante qu’impressionnante de pertinence à l’édifice « Metz ville de freaks ». (Permanent) http://lesfillesdelest.free.fr

AN ORANGE CAR CRASHED Ich Bin Ein Berliner, The Texas Sessions Volume 2 CD

J’avais plutôt aimé leur concert en première partie de FRUSTRATION l’année dernière. Par contre là, sur numérique, ça a du mal à passer. La faute à une voix complètement forcée, écueil perpétuel des formations qui tendent vers la poésie noire et urbaine de l’originel JOY DIVISION. C’est con, leurs morceaux sont pas mauvais, parfois proches des EDITORS et THE NATIONAL dans ce qu’ils ont de plus pop et accessible, bien qu’encore un peu tro scolaires (voir quand même à éviter le recopiage trop évident d’INTERPOL cf Innocence). Mais la voix (et son accent anglais approximatif), je peux vraiment pas. Dommage. (DIY) www.myspace.com/anorangecarcrashed

APSE Climb Up CD

On dirait de la soul sous xanax (premier morceau). On dirait de l’indie pop sous xanax (deuxième morceau). On dirait du Tom Waits sous xanax (troisième morceau). On dirait du PORNO FOR PYROS (quatrième morceau). On dirait du AIR sous xanax (cinquième morceau). Pouf, arrêt cardiaque. (ATP) www.apsemusic.net

AU REVOIR Keys Of Misery CD

Le métal asiatique réserve parfois de très bonnes surprises (surtout celui qui trashe). Ce n’est malheureusement pas le cas ici. AU REVOIR est un duo malais qui envoie donc un métal insipide avec un son de merde et des compos chiantes comme trois disques de post-rock. A la limite pour rigoler quand t’as bu deux litres de Zubrowka, ok. (Faithcraft) www.myspace.com/thetrueaurevoir

BARAD-DUR Under The Curse CD-R

La simplicité de l’accord qui fait chier dans son froc. Nathan Watson sait. La simplicité de la chanson thrash mid-tempo enregistrée en pyjama dans son home-studio. Nathan Watson sait. La simplicité du black doom aux accords qui font un peu chier enregistrés en pyjama dans le home-studio juste à côté de la chambre de ses parents. Nathan Watson sait. La simplicité d’une suite de riffs mélancoliques joués en son clair avec les tripes du diable sur la table. Nathan Watson sait. (DIY) www.myspace.com/baraddurblackmetal

BBYB Debbybutt CD

Déplié, le livret du CD se transforme en robot. Impressionnant. Un peu à l’image de ce métal technoïde. Mélange d’ambient, de trance goa, de gabber ultra violent et de goregrind inaudible. Les Tchèques sont vraiment pas biens dans leurs têtes. Je les vois bien se marrer comme des baleines derrière leurs machines de guerre. Version extrême et slave du GUY GEORGES PROJECT. (Khaaranus) www.myspace.com/bbyb

THE BLACK HEART PROCESSION Six CD

Les dieux de la musique sont de retour. Pall Jenkins réactive son projet et signe avec ses potes de San Diego un sixième album qui mérite le qualificatif de chef d’œuvre dès les deux premiers morceaux. When You Finish Me plombe d’entrée l’ambiance tandis que Wasteland s’acharne à faire danser les morts. Ceux encore en vie iront se noyer, une Witching Stone au pied. Rats, premier single, aurait pu être joué dans un bar à Twin Peaks. Mazette, c’est pas humain d’écrire pareils morceaux. Et Heaven & Hell qui rappelle outrageusement I Put A Spell On You, et Drugs qui se paye le luxe de faire aussi bien que Leonard Cohen, et All My Steps qui tape dans un délire orchestral cadavérique américain. Je pensais connaître ce groupe par cœur, et depuis Amore Del tropico il me surprend à chaque nouvelle sortie. Si The Spell avait mis du temps à se faire une place au creux de mes oreilles (mais y était parvenu, soyons clairs), ce Six (Six Six) me séduit direct par sa pâle immédiateté et ses tubes mortifères, ses ballades lugubres et son rock de cowboy drogué. J’attends avec impatience la sortie officielle en vinyle. Et dire que j’aurais pu les faire jouer le 19 décembre, bordel. FAVORI. (Temporary Residence) www.myspace.com/theblackheartprocession

BLANCHE NEIGE S/t K7

La suite de MON DRAGON (disque chroniqué plus bas, feignasse). Le son est aux fraises, avec le pantalon remonté jusqu’aux genoux. Les morceaux envoient bien mais sont joués à la nawak totale, j’ai l’impression. Moi j’aime ce mélange entre émo 90’s et punk arraché. Moi j’aime quand les deux ne font qu’eux. Moi je dis qu’on aurait jamais dû les séparer. Les textes sont toujours aussi particuliers, politisés et imagés, « poétiques » n’est pas le mot mais je me comprends. (DIY) egienehcnalb@gmail.com

CAFETERIA DANCE FEVER Man The Life Boats ! 7’

Les copains de Portland reviennent avec un nouveau 7’. Des morceaux expéditifs et pop définitifs, punks et pas accordés. Un trip enfantin et régressif rafraîchissant. La quatuor sauvera le monde de la déliquescence. L’artwork est excellent mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Estomacs fragile s’abstenir. (Hovercraft) www.hovercraftpdx.com

CÂLIN Sûrement Pas De La Harpe ! CD

Base KRAFTWERK sur lit de POP CORN à la sauce ZOMBIE au carré. Les types jouent également dans RIEN. Le chant (quand il y en a, mais c’est franchement mieux sans) rappelle DEATH TO PIGS ou LE SINGE BLANC. Ouais, je suis chauvin, régionaliste et sectaire. Et alors ? CÂLIN est un bon groupe qui ne m’impressionne qu’à moitié. Je suis curieux de voir ce que ça peut donner sur la longueur. (L’Amicale Underground) www.myspace.com/calincanin

CASPIAN Tertia CD

Casse-pieds (comme dirait ma grand-mère). (The Mylene Sheath) www.myspace.com/caspiantheband

CLUES S/t CD

CLUES mélange avec bonheur ambiances post-rockeuses et tricotis émopop. En résulte une confrontation intense entre voix doublées, riffs catchy bien qu’alambiqués, textures barrées en fond sonore et grandiloquence de l’ensemble (dès la fin de Remember Severed Head). Et on progresse vers un truc de plus en plus personnel, de plus en plus grandiose, de plus en plus classique (dans le sens « woah, ce disque a tout d’un classique », pas « ouais ok c’est bon j’ai déjà entendu ça mille fois »). In The Dream, et déjà CLUES me perd dans le dédale de son esprit malade en ébullition. Déboulent les cordes de You Have My Eyes Now puis le tube Perfect Fit. L’immersion est totale. Le sentiment de perdition, également. La suite, un poil en dessous, évoquera RADIOHEAD ou HAL AL SHEDAD avant une fin intimiste. Voix et piano. Un Tom Waits sans nodules. Excellent disque, pas assez Florian Schallesque pour devenir favori (putain, qu’est-ce qu’il m’arrive aujourd’hui ???) mais très très bon quand même. (Constellation) www.cclluueess.com

CRYPTACIZE Mythomania CD

Cet album de CRYPTACIZE démarre comme une folie douce. Le chant de la jeune demoiselle rappelle étrangement celui de Nedelle, une sirène que j’ai découvert il y a quelques lunes de ça chez Matador. Renseignement pris, c’est bien elle. Oh bordel… Sa voix et ses chansons me hantent encore. Croiser son chemin à nouveau, complètement par hasard, au détour d’un échange de mails, me file des frissons. Littéralement. Le ventre des filles bouillonne au contact de l’organe (vocal) de Jon Spencer. Ben moi c’est Nedelle. Bon bref, je ne vais pas à nouveau faire une déclaration d’amour ici-bas. Y’a aussi un mec de DEERHOOF dans le merdier mais on s’en cogne. La voix de Nedelle (rraaahh ce nom) suffit à rendre ce disque (fait de bric 60’s et de broc lo-fi noisy) tout bonnement passionnant. Un petit côté psyché freakbeat (à chant féminin, différence majeure) qui le fait bien. Quoi, je fais une fixette. Et alors ? En plus de ça je me répète à longueur de chronique ! Oh et puis merde, j’ai des obsessions, autant les assumer. Nedelle, je te kiffe. Viens vite jouer à l’Emile ! (Asthmatic Kitty) www.myspace.com/cryptacize

BART DAVENPORT Palaces LP

Sur ce quatrième album, Bart Davenport parvient à faire fusionner sans aucune faute de goût le génie de Burt Bacharach, la folie sexuelle du George Michael de Listen Without Prejudice, la virtuosité pop des HOUSEMARTINS, le charme désuet de Jonathan Richman et la moiteur soul d’Otis Redding. Cet album est aussi discret (sorti dans une confidentialité rare alors qu’il met à l’amende tous les petits cons Anglais en terme de tubes qui restent dans la tête pour le reste de l’éternité à venir) qu’il est énorme. C’est un favori tout ce qu’il a de plus naturel. (Antenna Farm) www.myspace.com/bartdavenport

DEAD CHRIST CULT Your Absurd Life CD

Death/black russe bien haineux comme il faut. Le son est plutôt bon et les compos tiennent la route. Ca ne révolutionne d’octobre pas le sacrifice de poulets vierges mais ça passe comme une lettre à la Faust. Une Vie Absurde pas exempte d’un feeling thrash absolument indispensable par les temps qui courent (ça permet d’alléger un peu la sauce tout en faisant croire qu’on connaît ses classiques sur le bout des doigts alors qu’en fait c’est juste parce qu’on n’arrive pas à jouer aussi vite et fort que MARDUK). Certains riffs se répètent (impression de déjà-entendu sur le premier et le troisième morceau) mais bon, who gives a shit ? Le label soutient l’underground black métal et bizarrement j’ai bien envie de le croire. (The Kether Crown) www.kethercrown.nightmail.ru

THE DEAD MUSICIAN / ARCANE XVII Split CD-R

Fallait oser le crossover black metal / hip hop. Chaque artiste se relaie pour nous proposer sa vision de la colère destructrice. ARCANE XVII verse dans le rap blasphématoire, souvent proche de DALEK et ANTIPOP CONSORTIUM, une version groovy et minimaliste du black métal pratiqué par THE DEAD MUSICIAN sur cette galette. Preuve que les deux extrêmes se complètent plutôt bien. TDM justement et ces cinq morceaux terriblement aboutis, à la fois catchy as fuck et effrayants. Le projet de ce bon vieux Jeff est arrivé à maturité. Dommage que l’on en entende plus parler à l’avenir. Très bon split, très bonne idée, en plus l’artwork est réalisé par New Work City et le GOAT a fourré son nez dans le mastering. Cool que ça reste dans la famille. (Altsphere/Skyzominus) http://skyzominus.over-blog.com

DIABLERIKTUS / HAVARAX Split K7

DIABLERIKTUS : BURZUM goes death metal avec des paroles probablement orientées cul si l’on se réfère aux titres ainsi qu’aux samples. Feeling punk (ça reste musical). Je suis pas plus fan que ça. HAVARAX : tristesse glaciale. Riffs somptueux, raclements de gorge délicats, arrangements simples mais pertinents. Tempête black comme je les aime (même si bon, le début de Burn Till est ridicule). Et en plus le type kiffe The Devils. Pochette bondage et joli papier doré. (Infernal Kommando) www.myspace.com/havarax

DOMOTIC & MY JAZZY CHILD Chansons d’Eté CD-R

Les joies du téléchargement (légal ou pas). Deux vieux (au moins CENTENAIRE) prennent la poudre d’escampette au sein d’une petite auto à toit sans toit. De cette escapade résulte un étrange résultat, cinq chansons d’été psychotimides et pas si éloignées d’une version krauty de leur présente formation. J’avais loupé leur concert à l’Emile pour cause de Villette Sonique, je m’en bouffe encore les doigts de pied. Là j’apprends qu’ils squattent les Trinitaires pour la Nuit Blanche avec SECTION AMOUR. Ben merde alors, serais-je plus visionnaire qu’aveugle ? (L’Amicale Underground) www.amicale-underground.org

DOOMED TO FAILURE Disgraceful Generation CD-R

Collaboration réussie entre ZBT et TDM. DOOMED TO FAILURE verse dans le drone psychédélique maladif (avec un soupçon de mélodie bien noyée sous la masse de folie barrée). Ca m’a fait penser à une version primitive de NADJA ou à un JESU crucifié dès sa naissance. Les deux cadavres derrière ce projet ont bien capté que la variation dans le son était leur meilleur atout (rendant l’enchaînement Gaz Mask Area / Disgraceful Generation difficilement supportable si tu n’as pas le ventre bien accroché). Te souviens-tu de cette scène dans Frayeurs de Lucio Fulci où une jeune fille vomit tripes et boyaux ? Beh DOOMED TO FAILURE m’a fait le même effet… (Altsphere) www.altsphere.com

EL REDROP ROCK Death To Santafe CD-R

Un WELLDONE DUMBOY se fait plaisir en impro solo. Se fout pas de nous, l’animal. Le skeud dure presque soixante minutes. Une œuvre vaste et profonde faite de drones paysagers et de larsens suffocants. Laisse parler le Lee Ranaldo qui sommeille en toi (I Told You So). Le dyptique Fuck You Machiner pourrait illustrer un film sur la pédophilie au Texas. Y’a même des morceaux chantés (Ten Bucks, complètement anecdotique). La démarche est intéressante et le disque passe plutôt bien. Bien entendu, ça dépend de l’humeur. Tout dépend toujours de l’humeur. (DIY) http://elredroprock.perso.sfr.fr

GATES OF CARPATHIA To Watch Them Burn In Their Own Lies K7

Démo deux titres d’un nouveau one man band gallois fortement influencé par IMMORTAL. Exécution sans faille, son excellent, dynamique de groupe (et pourtant le type est bien seul aux manettes). Les solos sont terribles et rappellent le meilleur de Chuck Schuldiner. Tout bien batard. (Thorn Laceration) www.myspace.com/gathesofcarpathia

KALDUR Echoes Of The Killed Life K7

La Russie, l’autre pays de la dépression. L’alcoolisme et la connerie y font des ravages. Le black métal y règne en maître. Beaucoup de bons groupes, plein de trucs infects et puants aussi. J’imagine bien les mecs de KALDUR dans leur bunker de répétition, sérieux comme des tombes en train de jouer ce Forgotten Road lancinant et électrique, avec une espèce d’absence dans les yeux, puis finir le morceau et éclater de rire en trinquant à la gloire du dernier LEVIATHAN. Si tu aimes ton black hypnotique, répétitif et déférent vis à vis de ses paris (reprise de NARGAROTH), fonce. (Kether Crown) www.kethercrown.nightmail.ru

KIM Mary Lee Doo CD

Suite de l’excellent Don Lee Doo paru il y a deux ans de ça. La Jeanne d’Arc de l’indie pop français (rapport à la coupe de cheveux, pas à la schizophrénie) continue sur sa lancée onaniste et pond dix nouveaux titres succulents. Les années 80 sont le thème central de cette nouvelle œuvre (la 18e, si la bio ne ment pas honteusement… Vanina vient de me confirmer que non, elle ne ment pas, la bio). Et putain, je dois admettre que ça le fait plutôt vachement bien. On pense souvent aux TALKING HEADS ou à un doublé DEVO/OINGO BOINGO moins hystérique. Plus près de nous, quelque chose de Daho, voire de Jacno plus qu’Elli. Le loustic connaît ses classiques indés mais n’oublie jamais de parer ce bon goût musical d’une grosse couche de saloperie mainstream (les claviers, certaines vocalises). Et c’est ça qu’est bon chez le gars Kim. Cette dichotomie tantôt subtile, tantôt grossière mais jamais vulgaire car toujours respectueuse de ses influences (qu’elles soient avouables ou non) est bien le sel de son talent. Big up, respect and greetings, man. (Vicious Circle) www.myspace.com/kimlive

LAATZ The Broz CD

Groupe du Bitcherland. Bitche, Sarreguemines (enfin presque), tout ça. Pas la région mosellane la plus funky du monde. Raison de plus pour faire du bruit. Un maximum de bruit. Ces quatre jeunes gens pratiquent donc un hardcore incisif et moderne. On y trouve un poil de BOTCH, du MODERN LIFE IS WAR, une pincée de BLACKLISTED (même envie de varier les ambiances). Feeling rock’n’roll (Drain, Go Spartak). Ca ne révolutionne rien mais ça le fait vachement bien. Peut-être avec un autre artwork et un son moins carton-pâte ? A travailler mais en bonne voie pour tout péter. (DIY) www.myspace.com/laatzmusic

LATE NIGHT VENTURE Illuminations CD

Pop music et post-rock font bon ménage chez ce quintet danois. Ces quatre titres me rappellent MOLLY MCGUIRE et certains groupes de chez Doghouse. Bonne époque. Bon disque. (Quartermain) www.latenightventure.dk

LAUTER The Age Of Reason DoCD

Je pensais me faire chier. Imagine : un mec et sa guitare sortent un double CD. La corde au bout de trois chansons. Sacrés préjugés, je suis con parfois. C’était sans compter le talent et la musicalité intrinsèque du gars Boris, sa facilité à arranger ses morceaux comme si ceux-ci lui tombaient du ciel et sa voix ni trop profonde ni trop chevrotante. Il sait aussi demander de l’aide à ses potes cf la liste des participants. Une fois la touche Play enclenchée, mange-toi donc ta baffe. Les fantômes de SEBADOH, CLINIC et DEAD MEADOW dansent un boogaloo endiablé avec SMOG et Jason Molina. Classe et pas chiant une seule seconde. Vraiment impressionnant. Les louanges sont justifiées. (Clapping Music/Herzfeld) www.myspace.com/_lauter

LIFE ILLUSION Into The Darkness Of My Soul CD

Les yeux fermés, j’aurais reconnu la Suède. Ancien membre de DPOS et PROSECUTOR, le gars Grenstam alias Golgara se la joue dictateur solo de son propre projet. Sa vision du black est froide, figée dans une marche tête baissée vers le cimetière. Le spectre d’IMMORTAL, de BLODSRIT et d’HYPOTHERMIA rôde. On pense parfois à un ARCKANUM qui aurait constamment le blues du dimanche soir. Le tempo invite au suicide. Les guitares chialent. Laisse toi aller. C’est beau comme un soleil qui ne s’est jamais levé. (Blacksaw) www.myspace.com/lifeillusionsweden

MOLOCH A Journey To The Vyrdin CD

Je n’arrive pas à dire si c’est « Vyrdin » ou « Byrdin » (ou « Dyrdin »). Saloperie de police. Elle n’est pas spécialement illisible, en plus. Et je n’arrive pas à dire non plus s’il y a une batterie enregistrée sur ce disque ou s’il n’y que de la guitare tellement le son est crapuleux. Ah si attends, j’entends une cymbale au loin, bien cachée derrière l’effet scie sauteuse de Garage Band. Putain, heureusement que l’artwork et les vocalises sauvent le tout. Je veux bien croire que MOLOCH fait du trve black de puriste nihiliste (y’a une reprise de DARKTHRONE version dream music), il n’empêche, il aurait pu se démerder pour se taper un son à peu près correct et dynamique (même XASTHUR y parvient, c’est dire). Bon allez, je vais manger un yahourt. (DIY) www.myspace.com/molochukr

MOLOCH Depression Of Surtr K7

Tape regroupant l’album dont on parle ci-dessus ainsi qu’une chiée de morceaux inédits et quelques extraits de réalisations passées. Marrant, ces excavations futures passent beaucoup mieux. Le son est bien meilleur et les compos naviguent entre Burzumeries cheaps mais intéressantes (Elivagr, Echoes Of Nidd) et saloperies pestiférées diaboliques (Depression Of Surtr, Sylgr From Essence). Le type a compris comment faire fonctionner son logiciel, je l’en remercie du fond de l’estomac. (Kether Crown) www.kethercrown.nightmail.ru

MON DRAGON S/t CD

Moi qui n’écrit jamais et préfère rester terré dans mon sordide terrier, j’aime bien recevoir du courrier. Si si, c’est vrai, Jennie pourra en témoigner. Ok, j’arrête avec les rimes, ça ne fait rire que moi. Bref, j’ai reçu ce disque (sorti en 2007) en début de mois. Les mots de son auteur m’ont fait chaud au cœur. Un peu comme quand Cyril du PARTI m’a envoyé la démo de son groupe. J’ai mis un peu de temps avant de le mettre dans mon lecteur. Mais une fois dedans, impossible de l’en déloger. MON DRAGON (joli nom) est un groupe de punk rock splitté qui a le cul entre plein de chaises. Un coup on dirait BALLAST, un coup on dirait ANOMIE. Mais un coup on dirait surtout CRIATURA. C’est fou comme on dirait Pepa au chant. J’aime également beaucoup l’ouverture d’esprit musical dont font preuve ces musiciens expérimentés. On peut être punk et cultivé, ben ouais c’est pas incompatible. Leur émo épineux s’acoquine donc avec des ambiances froides tantôt industrieuses, tantôt folk sombre, voire même swinging insouciant. Le bon gars CALAVERA fait une apparition remarquée en début de disque. Les textes, quant à eux, abordent des sujets très politiques d’une façon personnelle que j’apprécie beaucoup. Le doute et les questionnements sont toujours présents, comme sur 343 Salopes par exemple. La lecture de Petite Trousse fait l’effet d’un direct à l’estomac. Pis si tu t’en fous de ce qu’ils/elles racontent, y’a du tube pour te faire oublier ta misérable existence (3x45, incroyable). Nan franchement, j’ai l’air de pas savoir quoi raconter mais plus je l’écoute plus je me dis : 1. J’aurais aimé les connaître de leur vivant 2. Je ferais mieux de fermer ma gueule et de me le remettre encore une fois. FAVORI. (FZM) http://kapitainekomandant.free.fr

MUCKRACKERS / THE AUSTRASIAN GOAT La Destruction Est Aussi Création Volume 4 Split CD-R

Moins de deux minutes pour te fumer la gueule. Quarante-trois secondes de pilonnage industriel pour MUCKRACKERS. Tournevis dans l’œil et fils électriques en lieu et place de veines. Une minute et sept secondes pour THE AUSTRASIAN GOAT. Petite comptine du soir pour enfants malades de la peste. EARTH peut aller se rhabiller, le Bouc en connaît aussi un bout sur la maîtrise des émotions funèbres. (Forces Alliées) www.forces-alliees.org

NDIDIO Move Together CD

Ca a failli commencer comme ce disque de Stan Getz et Bill Evans que j’écoute souvent. Mais passée cette fausse impression (de quelques secondes), ça part vite en orgie soul, en festin pop, en carnage chaud et moite. La jeune Ndidi Onukwulu aime le blues et le rock, ça se sent. Si elle n’hésite pas aussi à mettre quelques cordes en avant pour le bien de la communauté, la guitare reste l’instrument dominant. Superbe reprise limite folk du He Needs Me d’Harry Nilsson. Ce Move Together, sans être un chef d’œuvre transcendant, s’écoute plutôt bien en cette rentrée scolaire ensoleillée. En tout cas, je te le conseille chaudement. (Naive) www.ndidio.com

ONEIDA Rated O TriCD

Y’a une chanson des BEE GEES que j’adore par dessus tout (et que je place au même niveau que leur chef d’œuvre Massachussetts), c’est I Started A Joke (sur l’album Idea). Marrant comme son texte s’applique à décrire parfaitement ce nouvel album d’ONEIDA. (Jagjaguwar) www.myspace.com/oneidarocks

OPITZ Globalni Orgie, Striktni Protokol CD

Gros métal grindisant tchèque. Ca file droit. Moins de vingt minutes de complexité autoroutière et de fureur qui me rappelle parfois DIE MY WILL dans le genre attaque frontale et dissonante. Je capte pas trop l’artwork (des meufs à poil, Napoléon, la fin du monde). Par contre, le découpage du livret est sublimement ludique. Michal s’est fait grave chié pour proposer un objet CD intéressant (malgré la rigidité du boîtier cristal). Voilou. (Khaaranus) www.myspace.com/khaaranus

ORIGINAL FOLKS Common Use CD

Je suis désolé, les mecs. Ca fait deux mois que je me passe et repasse votre disque. Y’a rien qui sort. Pas une seule phrase correcte à part « j’aime bien mais cet accent français est vraiment à chier ». (Herzfeld) www.myspace.com/originalfolks

PART CHIMP Thriller CD

Ca joue fort et noise avec un gros côté stoner. Oui mais voilà, SOUNDGARDEN ont déjà tout dit. Jolie pochette, ceci dit. (Rock Action) www.partchimp.com

PATTON Hélénique Chevaleresque Récital CD

Pas un mauvais groupe, ni un mauvais disque. La fratrie belge a le mérite de taper dans l’original là où beaucoup de faiseurs de sons se contente de suivre la mode de l’instant. Eux préfèrent prendre leur temps. Certaines ambiances créées sont particulièrement envoûtantes (Macarons Montgolfières Ballons) et la tonalité des morceaux me ramène (dans l’ensemble) à toute cette période de ma vie où je bouffais du Copper Press à longueur de journée. D’ailleurs, encore aujourd’hui, je pense fermement que ce zine est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis un obscur A4 photocopié en provenance de Belgique un soir de 1996. Mais je reste quelque peu hermétique à ces sons de guitare acoustique qui partent dans tous les sens (version pop de L’OCELLE MARE ?) et le cut-up me laisse complètement froid. Qualité conviction moitié déception. Insomnie rédaction nicotine. Radiateur dance music rédemption. Kamoulox. (Prohibited/matamore) www.prohibitedrecords.com

JAY REATARD Watch Me Fall CD

It Ain’t Gonna Save Me et Hang Them All sont deux énormes tubes. Le reste s’écoute d’une oreille distraite et s’oublie aussitôt. Ferait mieux de continuer à sortir des singles à 300 euros pour la retraite plutôt que des albums à 15 euros aussi fades que ce Watch Me Fall. (Matador) www.matadorrecords.com

RUBUFASO MUKUFO / DESTRUCTIVE EXPLOSION OF ANAL GARLAND Split CD

Pliage improbable et rondelle transparente, merci Khaaranus ! RUBUFASO MUKUFO envoie huit missiles goregrindisant à la puissance de feu nucléaire et au groove d’acier. M’ont fait parfois penser à ASSUCK, le côté groin groin en plus. Même recette pour leur collègues de DEOAG mais dans un style plus proche d’EXCRUCIATING TERROR (avec les vocalises d’animal non repertorié dans la grande famille des êtres vivants). Bon, c’est pas tout ça mais où est-ce que j’ai mis le dernier remix de Kylie Minogue… (Khaaranus) www.myspace.com/khaaranus

LES SANS NOM S/t CD-R

La suite de GOLEM OF FLESH. Hip-hop athée acide et sulfureux. Les textes sont un bonheur à lire et à écouter. L’équivalent littéraire d’un film tel qu’EVENT HORIZON (malgré la référence à Balaguero, c’est bien vers la science-fiction de chair et de son que l’on se désoriente). Je suis resté en apesanteur durant les vingt petites minutes du disque. Seule critique : faut arrêter de sortir des CD-R et passer fissa au 33 tours. Ce serait tellement mieux. (DIY) www.myspace.com/skyzominus

THE TERRORDACTYLS S/t LP

Leur concert en septembre dernier avec les BUNCH avait surpris tout le monde. Chanson après chanson, les deux jeunes dinosaures avaient fini par conquérir l’attention et le cœur du public présent, à coup de blagues pas drôles et de fulgurances poétiques, de passion et de tension mêlées. Bien entendu, ce disque ne rend pas justice à ce que nous avons vécu live avec eux. Néanmoins, quelques perles subsistent : la comptine Zombie Girl, les tubes I Want To Cry, Decoration Daniel et Fall (enchaînement terrible), le duo avec Kimya Dawson sur Devices, le punk lo-fi de Shipping… En fait, tout l’album tue mais je ne les ai pas devant moi, leurs sourires et leurs rires. C’est ça qui me trompe. Ouah, comment j’écris bien comme je parle. (Bachelor) www.myspace.com/theterrordactyls

V/A One Foot On The Grave CD

Un pied dans la tombe. Un seul. Normal de titrer ainsi une compile ne réunissant que des one man bands. Blues, garage, rock’n’roll. Les amis sont là (SHERIFF PERKINS, THE FEELING OF LOVE, KING AUTOMATIC, MR VERDUN, MISS-IPI) et c’est le principal. Y’a aussi DECHEMAN, REVEREND BEATMAN et THE VENUS FLY TRAP qui le font carrément. Petit dessin de Nico Moog en bonus. Le bonheur est simple comme un coup de crayon. (Kizmiaz) www.myspace.com/kizmiazrds

THEE VERDUNS Damn 6 Songs CD-R

Six titres. Les VERDUNS c’est la joie. C’est tout simple et c’est ça qu’est beau. J’ai du mal à décrire leur musique avec des mots. Certes, y’a des termes évidents qui viennent à l’esprit. Blues, rock’n’roll, duo mixte, roots, vaudou, rue des Allemands. Mais derrière ces facilités descriptives se cache un univers tellement plus riche en émotions que cette énumération rapide le laisse supposer… Chaque morceau te fend le cœur. La voix de Nico semble tellement fragile que ça en devient crucial et déchirant pour l’âme (L’Eau Ecarlate). La transe mystique n’est jamais loin (comme sur Men Men Men) et lorsque le tempo s’emballe (sur J’Attends, par exemple), tu te prends sans t’en rendre compte pour un poulet à qui l’on aurait coupé la tête. Quand Madame donne de la voix sur Outlaw, on frôle le bonheur d’un club enfumé au fin fond de l’arrière pays Lynchien. Bref, si, à ce point de la chronique, tu ne vois toujours pas de quoi je veux parler, mieux vaut passer à la suivante. FAVORI. (Bang Bang) www.myspace.com/theeverduns

WHEN ICARUS FALLS Over The Frozen Seas CD

Un habitué d’Emofrance qui m’envoie un disque, je dis « cool » ! Trois titres de post-rock suisse avec un chant black métal littéralement dégueulé. Ca le fait plutôt bien même si je suis pas fan du genre (les grosses montées toujours au même rythme… je préfère largement écouter des mixes de Carl Cox, perso). Je préfère le morceau-titre, longue plage ambiante se terminant en apothéose de cordes synthétiques. Alors ouais, j’apprécie ce genre de morceaux mais je déteste MONO. Je ne suis pas à une contradiction près, j’en ai conscience. Et je t’emmerde de toute façon, si t’es pas content t’as qu’à faire ton propre blog ! Ouah, comment je m’énerve tout seul… (Get A Life) www.getaliferecords.com

SHANNON WRIGHT Honeybee Girls CD

Septième opus pour la fougueuse Shannon. A mesure qu’elle vieillit, sa musique rajeunit. Elle n’a pas perdu « the edge » que tant d’autres ont paumé en route (mes vieilles copines Juliana, Heather ou Tanya). Trente et quelques minutes pour aller droit au but. Et elle y fonce tête baissée, défonçant tous les obstacles se brandissant sur son passage. Cet Honeybee Girls est lourd et menaçant (Ember In Your Eyes, Honeybee Girls) malgré son ouverture intimiste poignante. Il s’évapore dans des volutes de piano ivre (Sympathy On Challen Avenue) et d’arpèges faussement rieurs (Black Rain, à l’ambiance trompeuse) avant d’exploser dans un final tétanisant (Strings On Epileptic Revival et Asleep). Lyrisme, quand tu nous tiens. Rien d’exceptionnel, cependant. N’oublie pas que l’on parle ici du nouvel album de Shannon Wright. (Vicious Circle) www.myspace.com/shannonwright

YETI LANE S/t CD

J’avais pas trouvé leur concert du début d’année aux Trinitaires (en première partie d’ELYSIAN FIELDS) plus passionnant que ça. Ce premier album est donc d’autant plus surprenant qu’il me scotche la gueule dès First-Rate Pretender (single potentiel au refrain entêtant). Merde, on parle bien du même groupe là ? Apparemment oui. Twice enchaîne directement avec une orgie de tricotage guitaristique foudroyant (chanter les mêmes mélodies que son instrument c’est con mais ça marche toujours). Black Soul temporise et t’expédie dans une dimension parallèle faite de pochettes de disques couleur pastelle. Comme si SPY VERSUS SPY avait fumé Syd Barrett. Le reste est du même acabit que ce démarrage en trombe. Le trio parvient à confondre dans une même chanson orfèvrerie pop (ils doivent l’entendre tous les jours, ce terme-là), psychédélisme folk et personnalité propre. Les comparaisons revenant le plus souvent (THE FLAMING LIPS, PAVEMENT) me gonflent un peu, je préfère donc jouer la carte du « aurait sa place à l’aise sur Jagjaguwar ou Absolutely Kosher ». Ouep, on a la classe ou on ne l’a pas. Lonesome George est un tube interplanétaire, tout le monde sera d’accord. Ouep, on a la classe ou on ne l’a pas. Les types viennent de placer la barre tellement haute qu’il va être difficile de la sauter, même avec une perche de dix mètres de long. FAVORI. (Clapping Music) www.myspace.com/yetilane