mercredi 31 mars 2010

#38

Yo yo yo,

Je sais plus quelle connerie je racontais à l'occasion de l'update d'avril 2009. Probablement la même que l'année précédente. C'est bien, je ne suis pas allé fouillé dans mes archives, du coup j'évite la répétition. Le ciel est bleu ce matin, c'est déjà une blague plutôt bonne, je trouve.

Y'a du changement dans l'air à l'Emile. Believe it or not. Ca va mettre un peu de temps à s'installer mais ça devrait le faire à partir de septembre. Pas un bar tout beau tout neuf, mais les défauts évidents éradiqués. De la bonne bière et du choix, un décor moins glauque, des chiottes propres... Bref, ce qu'il faut pour rendre un lieu agréable. Car merde, ce bar est là pour les amateurs/amatrices de musique.

LIndsay Lohan et Vanessa Carlton sortent bientôt un nouvel album. Satan a entendu ma prière. Je n'ai jamais autant apprécié la musique mainstream qu'en 2010. Je veux bien laissé la musique de goût aux gens qui pensent en avoir.

Donc si toi aussi tu aimes écouter ce que les gens appellent plus communément "de la merde", envoie tes productions à l'adresse suivante :

J'avais écrit un truc sur Céleste et My Own Private Alaska le mois dernier, mais cela a été mystérieusement effacé.

Ptet un poisson d'avril avec un mois d'avance.

Buddy Satan x Noir Fluo



30TAGENACHT Harran Gegen Die Welt CD-R

Emo Luxembourgeois. Moins poseur qu’ETERNAL TANGO, moins métal que DESIDERATA, moins crust que WOUNDED KNEE. Plus franco-allemand, dira-t-on. Entre PEU-ETRE et BUOYANCY (deux références lâchées en pâture aux connaisseurs) . Ca se lance à cris perdus dans la bataille (Sem Semilia, festival de hurlements), ça joue avec la sincérité du premier degré, et même si ce n’est pas parfait, ça fait plutôt plaisir à entendre. Les textes oscillent entre personnel et politique. Ca doit être cool à se prendre dans la gueule en concert. La présentation est pas top mais comme la musique est bonne, je pardonne. (Cuzak) www.myspace.com/30tagenacht

340ML Sorry For The Delay CD

La bio donnait envie, le disque fait déchanter. En lieu et place d’une afropop furieuse et déjantée, on se retrouve face à un groupe sage et lisse donc la musique évoque le pire de Robert Palmer et HOT CHIP sauce world music. Après, si tu kiffes le dernier Yannick Noah, c’est ton problème. (Bi-Pôle) www.myspace.com/340ml

ALPINIST Minus Mensch LP

Le futur du crust de salon s’est réalisé dans l’émo métal allemand. Ou l’inverse. On ne sait plus très bien, à l’écoute de ce Minus Mensch, qui a mangé qui. Gros son (c’est pas le Kuschelrock mais presque), deux voix qui s’opposent fermement (comme si TRAGEDY et FROM ASHES RISE n’avaient fait qu’un, des tassements métalliques de toute beauté (la boue de SYSTRAL et de tous ses suiveurs teutons) et des accélérations crust épiques comme tu as l’habitude d’en écouter à la radio. Pas révolutionnaire mais bien foutu. Les types de Métalorgie ont du devenir fous en découvrant ce groupe. C’est normal, il n’ont pas connu Brème et Portland. (Alerta Antifascista/Phobiact/Contraszt) www.myspace.com/alpinistsucks

ALTAR OF FLIES Permanent Cavity

Je trouve le blase de ce type très poétique. Très évocateur. Ses déflagrations sonores le sont tout autant. Elles me déchirent les tympans comme rarement. Très belle musique de film paranoïaque et craspec, comme si le Polanski du Locataire forniquait dans un cercueil avec Kei Fujiwara. Un chant des baleines agonisant dans le sang d’une vierge atrophiée. (Ideal) www.idealrecordings.com

ATOMIC TANGO S/t 7’

Viens danser avec les punks. Ca me rappelle le doux temps des cassettes que Crustoff et Fab de Lubic/WHAT’S WRONG me copitaient pour ma culture personnelle. Elles étaient gavées d’emochiottes et de punk hurlé à chant féminin. Elles traînent encore dans mon bordel, faudrait que je les retrouve. Voilà ce que m’évoque ATOMIC TANGO. Pas ultra touché par la zik, beaucoup plus par les textes (anarcho-désabusés, travail, hygiénisme, anti-cons). L’artwork est joli. Puis y’a des potes impliqués dans le projet, alors je dis « oui ! ». (Asso Domi/Yvonne Maiden/Taps/Plus Que Des Mots/Etoile Renoi/Tocsin) http://plusquedesmots.free.fr

THE BEAR QUARTET / THE SKULL DEFEKTS Millions Split 7’

THE BEAR QUARTET existe depuis 1989. Beh merde, si tous leurs morceaux sonnent comme ce Millions, je me dois absolument de rattraper mon retard en la matière. Les jeunes cons penseront à VAMPIRE WEEKEND, les vieux cons à THE MONOCHROME SET et les middle cons crieront « TALKING HEADS ! ». Normal, quoi. Les SKULL DEFEKTS en donnent une version beaucoup plus froide, moins tropicale mais toute aussi magnifique. Ca me donne envie de revenir dans le passé pour revivre leur magnifique concert à l’Emile Vache (devant 37 personnes, la honte). Une rencontre marquante de plus. (Deleted Art) www.deletedart.org

BLANK VERSE Karelia Ingria CD-R

Grosse tuerie harsh noise à vagues de bruit blanc et écume de fréquences maladives. Ca sent plus le synthétique que l’analogique. Normal, vu la gueule des instruments utilisés. Kullervo’s Lament est une belle ode à la folie. (Visceral Circuitry) www.myspace.com/blankverseblank

BONE AWL Not For Our Feet LP

Réédition d’un album sorti à l’origine chez Nuclear War Now. BONE AWL est la définition même des mots « primitivisme » et « traditionalisme ». Une machine de guerre difforme qui va puiser aux sources du black métal toute la sève de sa haine pour l’humanité. Très punk dans l’esprit (les riffs, les rythmiques, HELLHAMMER, CELTIC FROST, BATHORY, BLACK FLAG). Bon, faut aimer les trucs répétitifs, basiques, hypnotiques et dégueulasses. Ca tombe bien, c’est mon cas. (Klaxon) www.myspace.com/metaboneawl

BRUME RETINA Agresse Gueule CD

Relis le titre. Le premier morceau résume le génie de BRUME RETINA. Des larsens tapissent le fond sonore, plusieurs voix se font face, un seul riff, un seul rythme. Le chaos naît de petits riens. Ce sont ces petits riens, mis bout à bout, qui forment un grand tout définitif. Ce qui suit nous rappelle donc à la brutale réalité de la situation. Les Parisiens ne sont pas des ex-GAMENESS pour rien (meilleur rip-off français de JOSHUA FIT FOR BATTLE, dois-je le rappeler ?). On sent clairement leur volonté de tout péter sur leur passage (Prestige Et Paravent) et de ressusciter les fantômes d’ORCHID et JEROME’S DREAM (Aquisitions De Moulins Vent) tout en polissant leur aspect rock’n’roll barbare (Une Belle Vitrine De). On ressort de cet Agresse Gueule (qui porte, plus que jamais, très bien son nom) complètement hagard et lessivé. Seul les masochistes se laisseront aller à une seconde écoute dans la foulée. Les autres auront besoin de temps pour accuser le coup, puis le digérer. Avant de s’en reprendre une, là où il faut. (Recap/Impure Muzik/FUX/Emergence) www.myspace.com/brumecontact

BRUXELLES First Step Of Renewal CD

Le loup est dans la belgerie. Jamais un groupe n’aura autant porté ses influences dans son patronyme que BRUXELLES. Premier riff, tu reconnais GHINZU et MUD FLOW. Second morceau, tu reconnais MUD FLOW et GHINZU. C’est très bien fait, probablement un excellent moment à passer pour ceux et celles qui souhaitent patienter entre deux albums des susnommés. En ce qui me concerne, ce n’est clairement pas mon truc. (DIY) www.myspace.com/bruxellesband

CHILDREN / TEKKEN Split 7’

Moi j’aime mes potes. Moi j’aime l’humour. Moi j’aime mes potes qui ont de l’humour. Mes potes ont toujours de bonnes idées. Sortir un split 7’ CHILDREN / TEKKEN, pour moi, c’en est une. TEKKEN reprend Now I Wanna Sniff Some Glue des RAMONES. Ca aussi, c’est une bonne idée. Les t-shirts HELLNATION aussi. CHILDREN s’occupe de démastiquer Absentee Debate d’UNBROKEN. Version live enregistrée à Nancy en 2000. J’y étais. Ca fait tout drôle. On avait réalisé une interview ultra débile des gaziers. Enorme concert d‘ANANDA et INDECISION. Sans déc’, j’adore ma vie aujourd’hui, mais merde j’ai quand même envie de lâcher un bon gros « c’était le bon vieux temps » des familles. Parce que c’est vrai. Merci à Vincent, David, Julien et Christelle pour ce doux moment de nostalgie. (Emergence/WeeWee//213) www.213records.com

COMPLICATIONS S/t LP

La musique c’est une histoire de compétition. Entre musiciens, entre lieux de diffusion, entre égos surdimensionnés. Même entre passionnés. J’ai jamais cherché à rentrer dans ce jeu à la con qui consiste à découvrir tout à tout prix avant tout le monde. Je squatte pas le Net pendant des heures à la recherche de l’info qui tue, de l’anecdote à la con ou du pressage limité en cassette (nouvelle marotte des collectionneurs, c’est bien, au moins l’effet de mode et votre bêtise aura eu le mérite de relancer sur le marché ce joli format sous-estimé). Malgré l’image que je renvoie, je ne suis pas un sale con de nerd. Bon, je vais pas non plus demander aux jeunes punks virtuels de faire preuve de discernement, ils sont encore trop immatures pour cela. Ce disque, je ne l’ai pas acheté aux USA, mais à Phil de Burn Out. Il tient une distro cool à Reims depuis un moment maintenant. Depuis un moment maintenant, je ne passe que par son biais pour choper des disques de punk et de hardcore. Ces disques dont on parle sur les messageboards avant même qu’ils soient sortis, je préfère attendre qu’ils viennent à moi. COMPLICATIONS, c’est donc la suite de BORN DEAD ICONS. C’est de la bonne musique de vieux comme on en faisait dans les années 80 (NEW MODEL ARMY, influence qu’on ne pourra nier), c’est mélodique, sombre, pas violent, plein de bonnes idées très simples et efficaces (les breaks, les chorus, les reprises), bref ça sent bon le projet initié par des types qui ont de la bouteille. Les textes sont au diapason, aussi politisés que désabusés. Le disque a fait sa place naturellement dans le bac des bonnes surprises, il revient régulièrement et je ne m’en lasse pas une seule seconde. C’est même un FAVORI des grands jours. (Feral Ward) www.feralward.com

DELANEY DAVIDSON Self Decapitation CD

Delaney Davidson, c’est un Tom Waits bien coiffé qui a sa propre histoire (pas comme toutes les copie-carbones qui nous jouent du faux-bayou au kilomètre). Le type a mené la barque des DEAD BROTHERS, formation culte et incandescente. Le REVEREND BEATMAN joue de la guitare sur cette automutilation de la tête. Deux faits qui suffisent à placer notre bonhomme à la droite de l’ours grognon. Un troisième ? La reprise de In The Pines, à tomber à la renverse. Un quatrième ? L’artwork, juste sublime (j’ose pas imaginer la gueule du vinyle), une mise en abyme de la mise en scène / mise à nu sur scène. Un cinquième ? Les mots de Delaney pour parler de son disque. A la fois simples et évocateurs, mythiques par essence. Plus tu te plonges dans les méandres de son blues lunaire, plus tu as du mal à en sortir. Il joue dans quinze jours à l’Emile Vache, tous ceux qui le connaissent et l’ont vu m’en ont dit que du bien. J’ai hâte. (Voodoo Rhythm) www.myspace.com/delaneyfdavidson

DRY ROT Philistine LP

La mode étant au hardcore noise qui tâche, chroniquons du hardcore noise qui tâche. Give the people what they want, comme disait CHALLENGER (ou Jimmy Cliff, c’est selon). Les connards de DRY ROT mélangent post-punk déglingué, hardcore chaotique, jazz éphémère et noise brutale pour un résultat à la fois irritant et génialissime. Les types sont clairement d’excellents musiciens, brassant une variété d’influences allant de NAKED CITY à NO TREND (sans déc’) en passant par CONVERGE et JESUS LIZARD. Ils en ressortent une sève assez unique qui les place pas loin de DEADGUY, je trouve. C’est là tout le problème : y’a une différence notable entre jouer au fou et être fou. C’est bien beau de racler de la gorge pour faire genre « j’ai des problèmes », tout ça ne nous ramènera pas Tim Singer du monde des morts-vivants. Allez, dites moi que j’ai des goûts de chiottes, j’ai l’habitude. (Parts Unknown) www.partsunknownrecords.com

ELECTRIC DIVA S/t CD

Je ne peux m’empêcher d’entendre du OINGO BOINGO dans le premier morceau. Impression qui s’estompe au fur et à mesure que je creuse les sillons de cet album. ELECTRIC DIVA a plutôt tendance à verser dans l’acid-jazz psychédélique et progressif. Malheureusement, mon intérêt s’amenuise. Les titres sont longs (six minutes en moyenne), en musique de fond ça passe carrément bien, en revanche dès que je me concentre deux minutes, je trouve ça assez banal. Bon, Déborah a une jolie voix (un peu Nedelle, un peu Jessica Harper, un peu Fa Si La Chanter aussi) et les types derrière jouent comme des malades. Mais je sais pas, ça le fait pas. Et c’est vrai, ça peut pas le faire à chaque fois. (Promise Land) www.myspace.com/electricdiva

ENTRAILS Reborn CD-R

Du gros death suédois boîte à rythmé qui le fait bien. Sortez les bûcherons et surtout les tronçonneuses, y’a du massacre dans l’air. La typo et le son sont typiques (ENTOMBED avant de faire du MOTORHEAD, de Left Hand Path à Wolverine Blues donc ; le reste est de toute façon à chier par terre) et les morcifs rappellent furieusement un certain DISMEMBER. Je suis pas fan jusqu’au bout des ongles noirs mais faut avouer que niveau efficacité, les gaziers se posent là. Triumph Of The Sinners est une superbe pièce que l’on devrait apprendre dans les écoles de guitare. (Nihilistic Holocaust) www.myspace.com/entrailsreborn

EVIL MOISTURE If You Want To Fuck The Sky, Teach Your Cock To Fly

Deux sauvages qui s’amusent avec mes nerfs. Ca hurle, ça bleep, ça cut et ça paste n’importe comment. Ca fait surtout mal au cœur et à la tête. C’est pas désagréable à foutre en fond sonore quand ces tocards de Témoins de mes couilles sonnent à ta porte. (Ideal) www.myspace.com/doomation

FUNEROT And Then You Fucking Die, Man

On croirait avoir affaire à un disque de métal chiant rien qu’à zyeuter la pochette. En fait, pas du tout. Punk à tendance rock’n’roll. Passe tout seul au réveil. Très bon. Rien à ajouter. (Inimical) www.funerot.net

THE GATEWAY DISTRICT Some Days You Get The Thunder

Te laisse pas avoir par un morceau d’ouverture un peu moyen. La vraie pépite se trouve en seconde position. Bad Idea. Au contraire. Ce morceau est une merveille mélodique. Deux chants mixtes. Y’en a un qui j’aime pas trop (ça chevrote, c’est pénible) et l’autre que j’adore. Du coup, c’est la même chose en ce qui concerne leurs chansons. Une sur deux. Je trouve 50% du disque génial. C’est con d’avoir de pareils blocages quand tu aimes la musique. Surtout quand le groupe te sert des chefs d’œuvres de punk rock mélodique tels que Song For Sue ou This Guitar. En résumé, un très bon disque pour qui aime JAWBREAKER et les SOVIETTES, avec une voix à apprivoiser avant d’en apprécier toutes les subtilités et les trésors de saveur. Oui, parce que ça y est, c’est fait. Entre le moment où j’ai démarré cette chronique et celui où je l’ai conclu, il s’est bien passé deux semaines. Bienvenue dans l’envers du décor. (It’s Alive) www.myspace.com/thegatewaydistrict

HUL Den Danske Ungdom

Quand j’écoute du punk danois, je deviens tout vert au bout de trente secondes et je me transforme en… HUL ! (Hjernespind) www.hjernespind.com

KOWLOON Live CD

Disque gracieusement offert par Teppei (qui accompagnait MOUSE ON THE KEYS sur leur récente tournée européenne). Les Japonais sont fous. Pour ça que je les aime. KOWLOON fait du jazz progressif industriel instrumental et futuriste. Batterie, synthés, MicroKorg. On dirait la BO d’un film de Mattei. C’est beau. J’aime quand la vie m’offre de pareils cadeaux. (DIY) www.myspace.com/kxwlxxn

LES LUTINS PATATES DE L’ESPACE Kill Me When I’m Dead CD

Avec un nom pareil, j’avais soit à faire à un super groupe de garage régressif, soit à une énième fanfare festive de merde, soit à un groupe dada math-rock. Pouf, dernière option, je suis à moitié déçu donc (ça aurait pu être de la chanson, donc pire que tout). Duo guitare-batterie. Bon, c’est vraiment pas mauvais hein (y’a un petit côté SONIC YOUTH qui ressort de temps à autre, notamment sur Murphy’s Law, morceau le plus intéressant du disque), c’est juste con pour moi que je ne sache pas apprécier ce style de musique à sa juste valeur. A leur décharge, l’objet est vraiment sublime (assemblage de cartes postales illustrées par différents artistes) et la pochette me rappelle le premier maxi de DFAM (marrant). Rien que pour ça, les LUTINS PATATES DE L’ESPACE méritent que l’on s’intéresse à eux. (Hell Vice I Vicious) www.patateland.com

THE MOHAWK LODGE S/t CD

Passé l’aspect un peu trop Chris Martin-isant de la voix, on a affaire là à un putain de bon skeud. La bio cite Springsteen. Y’a de ça, et aussi pas mal de bon rock des années 90, de l’émo mid 90’s au grunge light (les POSIES) et l’indie à la PAVEMENT (tous les groupes d’aujourd’hui s’en réclament, mais genre pire encore que MY BLOODY VALENTINE, alors qu’à l’époque personne n’en avait rien à battre). Les morceaux qui rockent le font de façon collégiale (sans que ce soit chiant comme du ARCADE FIRE) et les ballades déchirantes se finissent en cavalcades épiques contre le mur du son. THE MOHAWK LODGE est le projet solo de Ryder, manager de Michael O’Connell aka CULTURE REJECT. Les amis de mes amis étant mes amis (parfois), ce disque devient donc par la force naturelle des choses un FAVORI. (White Whale) www.myspace.com/mohawklodge

MY AWESOME MIXTAPE How Could A Village Turn Into A Town ? CD

Qu’on n’aime pas les Italiens parce que ce sont de sales beaufs arriérés, soit. Tous ceux que j’ai eu l’insigne honneur de rencontrer à l’Emile Vache ont été adorables, très civilisés et éminemment chaleureux. Ouep, tous sans exception. C’est donc bien le Français le sale beauf arriéré perclus de préjugés. Ca, tu peux le constater tous les jours, que ce soit dans la rue ou sur les forums. Bref, tout ça pour dire que je n’attends rien de ce disque ni de ce groupe. Je trouve ça sympathique, sans plus. Rock moderne sautillant, pont réjouissant entre électronique organique, indie gentiment barré et tropicalisme new generation. En revanche, je suis sûr qu’en live ça défonce tout. Ils sont d’ailleurs réputés pour ça. Cette réputation, et le fait d’être Italien, ça m’a convaincu de les faire jouer. Wait & see, c’est le 2 avril à l’Emile. (42) www.myspace.com/wearemyawesomemixtape

OCTOBERMAN Fortresses CD

Encore une bien belle pièce en provenance de l’écurie White Whale (HANDSOME FURS, CULTURE REJECT, Eamon McGrath). De la folk délicatement composée et jouée avec une sensibilité rock à fleur de peau (I Know A Nurse, Temptation Is A Bloody Mess). Rien de profondément transcendant (je veux dire, il n’y a qu’un seul CULTURE REJECT sur cette planète, et personne n’arrivera jamais à sa cheville) mais une bonne grosse poignée de chansons qui s’écoutent sans déplaisir. Textes tongue-in-cheek que j’apprécie particulièrement (The Backlash, Trapped In A New Scene). Pis la pochette est classe. Franchement, c’est mieux que n’importe quel SPARKLEHORSE (désolé si cette phrase froisse la sensibilité des gardiens du temple). (White Whale) http://whitewhale.ca

PEAU Première Mue CD

Putain, c’est peau. Perrine te caresse de sa voix suave le long de onze titres relaxants et délicatement mis en son. La jeune demoiselle reprend à son compte les préceptes popularisés par Camille et Anaïs pour l’adapter à sa sauce trip pop électro (Kyle). Le résultat impressionne, séduit, envoûte, que notre hôte sorte les guitares (Enola Gay) ou imite sans vergogne (mais avec goût) VERUCA SALT (sur Guerre Longue, qui ressemble quand même beaucoup à Fly). Les textes sont écrits en français et en anglais. Ils sont chantés avec un accent qui, pour une fois, joue en la faveur de son interprète. Ouep. Franchement, on sent le potentiel énorme, le truc prêt à sauter à la gueule du public (comme avec le premier Camille, en fait). Va pas falloir prendre le train en marche, faire preuve d’intelligence et d’opportunisme (le sens noble) et la faire jouer fissa à Metz. (Iris Music) www.myspace.com/peaumusic

POLLUTION Nasty DNA LP

Avec des membres d’UNEARTHLY TRANCE. Ca s’entend sur les parties les plus sourdes, lourdes et menaçantes. Pour le reste, on est en terrain connu et conquis. Mais le conduit commence à sérieusement être obstrué. Hardcore violent entre métal et bruit, tu connais la recette. CRIME DESIRE reste intouchable. POLLUTION se défend plutôt bien. Un début un peu mollasson (les deux premiers morceaux, trop classiques) mais une suite qui tient toutes ses promesses (dans le rouge, on entendrait presque un peu de KREATOR de la bonne époque), limite black parfois. Pas une révolution, ni un coup de cœur, juste un bon groupe de plus. C’est pas assez pour faire la différence, on est d’accord. (Feast Of Tentacles) www.myspace.com/pollutionpollutionpollution

RATAS DEL VATICANO Mocosos Pateticos LP

Siltbreeze nous fait le plaisir de rééditer ce disque initialement sorti en digital sur un label mexicain. ‘fin plaisir, je ne sais pas. Le groupe se veut une blague sous peyotl, leurs chansons sont donc au diapason. Effectivement, c’est très drôle quand t’as bu, tu bouges les meubles et tu pogotes genre c’est 1989 à nouveau. Mais une fois que t’as décuvé, c’est une autre histoire. (Siltbreeze) www.siltbreeze.com

REGULATIONS To Be Me

Ils auront mis le temps. Je suis pas particulièrement fan de REGULATIONS. Jamais trop compris l’engouement autour du groupe. Je suis pas plus con qu’un autre hein, j’écoute. Entre eux et MASSHYSTERI, y’a pas photo. Cependant, y’a du mieux sur ce nouvel album. Y’a des refrains qui tiennent la route et des morceaux qui prennent l’auditeur par les épaules pour le faire danser. Ca s’appelle un tube, et y’en a plusieurs sur le disque (par exemple, cinq sur la face A ; idem pour l’autre côté). Impressionnant. Ca s’appellerait normalement un favori, mais compte tenu du lourd passif de groupe emmerdant, je me retiens. Ce sera peut-être pour la prochaine fois. Ah oui, y’a un 7’ avec la grosse rondelle. Sympa. (Deranged) www.derangedrecords.com

THE SKULL DEFEKTS / THE SONS OF GOD Split

Enferme quelques psychopathes dans un local de repet, drogue les à mort, mets leur à disposition du matériel d’enregistrement, éteins la lumière et reviens dans une heure. Le résultat sera ce disque à écouter avec un sac plastique sur la tête. (Utech Records) www.utechrecords.com

SOFY MAJOR 5 Years Of Freaks CD

Doucement mais sûrement, SOFY MAJOR s’impose comme LE groupe de musique brutale en France (juste derrière KICKBACK, soit). C’est que les Endives Clermontoises ont pris de la bouteille de Single Malt depuis leur tout premier maxi suintant bon l’AKEPHAL des familles et le Kuschelrock nauséabond. Les gaziers mettent aujourd’hui la tarte à quiconque possède trois tatouages sur le bras et un t-shirt KYLESA trop moulant. Sans exception. Ca m’étonne d’ailleurs que Kongfuzi ne leur aie pas encore déroulé le tapis rouge. Oui c’est vrai, ils ne sont pas américains. Mais merde, plutôt que de faire tourner des groupes de troisième zone, vaudrait mieux prendre des risques et investir dans une valeur sûre bien eud’chez nous. Non ? Bon, je ne suis pas là pour faire du mauvais esprit et commenter des choix de programmation douteux (même si c’est bien drôle). Juste pour dire, ce disque bute forcément vu qu’il regroupe des compositions (boueuses) déjà sorties sur disques vinyles (nauséeux), dont les splits avec HER BREATH ON GLASS, ONE SECOND RIOT et leurs deux maxis 12’. La dernière salve est une jolie reprise de TANTRUM (jamais compris l’engouement autour de ce groupe, mais soit). Bon allez Kongfuzi, je sais que tu me lis (parfois), propose leur un deal. Parce que MOUTH OF THE ARCHITECT et DARK CASTLE, c’est quand même bien kikoo. (Irae) www.sofymajor.com

THE STALIN Sakhalin Smile

Vache de bon disque. Vache de bon groupe. Ex-TYPHUS (beurk) et futur GAUZE (miam). Entre les deux, c’est bien THE STALIN que je préfère. Punk expérimental (post ?) super intense et catchy, en avance sur son temps pour l’époque. Rien à redire, cette réédition tip top (livret et artwork qui butent) se suce jusqu’à la moelle. FAVORI. (Fan Club) www.burnoutzine.net

SYSTEMATIC DEATH Systema Six LP

Doivent avoir quoi, bien 45 piges ? C’est marrant, ça s’entend pas du tout. Mort systématique à chaque coup de caisse claire. Ca me rappelle à mort STRONG AS TEN. Hardcore rapide, juvénile, ultra furieux, qui ne s’arrête jamais. Je trouve les morceaux sur la disco plus intéressants. Me demande si ce retour en force se justifiait. Les nouveaux crusts vont me rétorquer que je ne connais rien. Ca mériterait un lynchage à coups de flexi. (Feral Ward) www.feralward.com

THE TATIANAS Verses & Verve Or The Lost Causes CD

Trio parisien qui fait de la brit pop moderne. Premier album super bien produit, avec de bons morceaux catchy, juste la durée qu’il faut, une jolie pochette et un titre incompréhensible. Mais pour je ne sais quelle raison, ça me laisse complètement froid. Y’a quelques réminiscences PULP bien vues noyées dans un océan de DIRTY PRETTY THINGS. Forcément, je préfère largement les premiers aux seconds. Cependant, je ne doute pas un seul instant de l’avenir radieux qu’il leur est offert sur un plateau (si la promo suit, s’entend). Je suis sûr que j’en serai raide dingue dans six mois. (Moby Dick) www.thetatianas.com

TYPHUS Insect Terrorist LP

Groupe pré-THE STALIN et GAUZE. Grosse bouse. (Fan Club) www.burnoutzine.net

VIDEOVILLE S/t CD

Surprenant petit six titres en provenance de la belle province. VIDEOVILLE est un trio instrumental (pas de chant lead, juste quelques chœurs). Basse, batterie, guitare et effets. On pense à tout et à rien en écoutant leurs morceaux, à SONIC YOUTH et SEBADOH, à I LOVE YOU BUT I’VE CHOSEN DARKNESS et aux CHAMELEONS, au minimalisme de JOY DIVISION et à la saignée bruitiste de SHELLAC. Très bel artwork sérigraphié. Manque juste les textes, dommage. Hin hin c’était pour voir si tu suivais. (L’œil Du Tigre) www.loeildutigre.com

NATE YOUNG Regression CD

A ne pas confondre avec Neil Young. Ce serait con, quand même. Remarque, en plus d’être con effectivement, ce serait aussi plutôt drôle. Bon, en même temps, c’est le type de WOLF EYES en solo… Hop, plus besoin de dire quoi que ce soit, je viens d’écrire LE truc qu’il fallait. (Ideal) www.wolfeyes.net

YRSEL Requiem For The 3 Kharites CD

Réunion au sommet de deux monstruosités musicales. A ma droite, CJ Larsgarden, connu pour son terrorisme sonore au sein d’ONDO et ses écritures folk éthérées sous l’identité A PERFECT FRIEND. A ma gauche, Julien Louvet, l’humain derrière le bouc noir (THE AUSTRASIAN GOAT). Ils ne se sont jamais physiquement rencontrés, pourtant l’impression de les voir composer ce disque mystique dans la même pièce est palpable. L’alchimie des grands disques. Trois mouvements bruitistes et progressifs pour plus de cinquante minutes de musique appelant à la trance du corps et de l’esprit. Bouillonnement d’idées et de fréquences terriblement angoissantes (The Last Visions Of Aglaea), ritualisme Lovecraftien évoluant en apothéose brutale (The Tears Of Euphrosyne) et ascétisme confinant au minimalisme Bis italien le plus austère (Thaleia’s Neurasthenia). Bande originale du film qui n’existe que dans leurs têtes, ce premier album fait véritablement froid dans le dos. (Aurora Borealis) www.aurora-b.com

WHITE SHIT Sculpted Beef 12’

Fais péter le CV. Andy Coronado (WRANGLER BRUTES, MONORCHID), Jared Warren et Coady Willis (BIG BUSINESS) + un type qui s’appelle Tétons. Ca va, j’ai vu plus pouilleux dans le genre. La zik tape dans le hardcore bruitiste et bruyant, rappelle forcément un mélange adroit des autres groupes de nos illustres musiciens, part parfois chasser sur le terrain de Parts Unknown et No Way. L’artwork est particulièrement laid et fendard. Bon, c’est un disque Post Present Medium, ça sent l’arty hype à plein nez (même si je doute que WHITE SHIT connaisse le même succès que WAVVES, BEST COAST ou LIARS). M’en fous, j’aime bien. (Post Present Medium) www.postpresentmedium.com

ZOSCH ! S/t 7’

Dernier 7’ en date. Quatre morceaux moins furax que les bombes présentes sur le LP. Les deux chants fonctionnent à merveille. Ca flotte toujours à la batterie mais c’est vraiment pas gênant. Bon, sûr que si ça filait droit, ce serait juste ultra carton. Cependant, j’aime ce côté un peu fragile. Ca fait tout le charme de ces jeunes Teutons. Zubroter est un bon gros tube. J’aime. (Kids In Misery/Spastic Fantastic/Asymmetrie/Aggressive Plankton) www.myspace.com/zoschgrrrls

lundi 1 mars 2010

#37

Oï oï,

Quoi de neuf ? Rien ? Tant mieux.

Comme d'habitude, mes excuses aux personnes qui attendent le bon mot, si votre disque n'y est pas ce mois-ci, ce sera pour la fois suivante. Une seule adresse, à ce propos :

Je file, j'ai des archives à trier et plein de concerts à organiser.

Buddy Satan x Noir Fluo



ADISSABEBA Sous La Lune CD

Je suis pas le plus grand fan de ce que l’on appelle la chanson française. Je suis en revanche d’accord pour affirmer qu’à Metz (et plus généralement en Lorraine), on a une paire de tueurs en la matière. Les OESTROGENA ORCHESTRA, LA MANUTENTION, LA SALTIMPLANQUE, GUEULES D’AMINCHE ou ANNA C & LES MECHANTS GARCONS, la liste est longue. ADISSABEBA en fait partie. Deuxième album après un premier uppercut qui m’avait littéralement ému, notamment grâce à la voix unique de Vincent, entre Mano Solo et un chanteur de hardcore émotionnel circa 94. ADISSABEBA mélange beaucoup d’influences variés, du klezmer à la chanson traditionnelle en passant par le rock, la pop et le tzigane. Sous La Lune passe tout seul, sans que l’on s’emmerde une seule seconde. C’est con, je suis pas un Francofans, je n’ai pas orcément les mots justes pour décrire correctement ce que j’entends. Mais j’aime. C’est le principal. Ce nouvel opus va asseoir un peu plus le groupe comme l’un des nouveaux incontournables de la scène, c’est amplement mérité. (Eben) www.ebenprod.com

ALOHA Home Acres LP

Les Dieux de la Musique sont de retour avec un cinquième album. Loués soient ALOHA. Dire que ce groupe revêt une importance capitale pour moi est un euphémisme. Leur Sugar fait partie des dix disques que j’emporterais avec moi sur une île déserte. J’avoue en toute honnêteté qu’ils n’ont rien fait de mieux après (même si je suis enclin à rajouter qu’un seul morceau moyen des américains vaut toute la production anglaise à claviers de ces dix dernières années). Mais chaque disque est reçu, écouté, décortiqué et apprécié avec autant de plaisir que ce chef d’œuvre ultime et indépassable. On fête ici la mise en avant du xylo, le retour d’une certaine forme de psychédélisme perdu avec le très recommandable Ep Light Works (une expérimentation acoustique plutôt réussie) et d’une catchiness exemplaire (Moonless March, Microviolence et Searchlight envoient le bois après l’introduction aérienne Building A Fire). Les Américains parviennent à réunir urgence dans l’interprétation et classicisme dans le son, faisant de cet opus l’un des meilleurs du groupe (juste derrière le maître-étalon) et cela dès la première écoute. Evidemment, les passages répétés sur la platine révèlent des trésors d’ingéniosité, des trouvailles sonores complexes et des refrains qui libèrent leurs arômes tubesques à retardement. Je n’ai toujours pas de réponse à apporter quant à la question de leur confidentialité. Plus els disques passent, plus le mystère s’épaissit. Un groupe pareil devrait remplir des Maroquinerie et faire la couverture de Noise ou Magic à chaque sortie. Mais non, c’est les MELVINS et Daniel Darc. Monde de merde. FAVORI (Polyvinyl) www.myspace.com/aloha


DIE ANTWOORD SOS CD

Merci le web 2.0, grâce à toi je découvre des groupes aussi essentiels et éphémères que ces Sud-Africains barrés. Certains crient au coup monté, moi je m’en branle, je n’ai pas de standards élevés en musique, j’écoute juste. Si ça me plaît, j’écoute encore plus. Et là, ça me plaît beaucoup. Marrant que tous ces tocards de webzineux définissent le style du groupe comme du rap parodique. M’enfin, s’il fallait être cultivé pour écrire et l’ouvrir, on en serait encore à l’heure du Minitel. (Magnetron) www.dieantwoord.com

THE DITCH Ghost Audience CD

Nouveau six titres pour les Stéphanois. Toujours ce même punk hardcore pas trop rapide, assez rock’n’roll dans l’esprit, très californien à la TSOL / ADOLESCENTS / DEAD KENNEDYS en plus heavy. C’est plutôt cool dans l’ensemble, malgré ce Gas Food Murder un peu ridicule (hommage à The House Of 1000 Corpses). Jolie couvrante dans un esprit Creepshow meets Independant Skateboarding. Le morceau-titre est vraiment celui qui se dégage du lot. (Crapoulet/Vitamin Bomb/Guerilla Vinyl) www.theditch.fr

DR GEO S/t CD-R

Geo n’a pas envie que je raconte ma vie dans cette chronique. Encore moi que je dise du bien de lui, à quel point je l’apprécie, etc. Il y a cependant des faits : on a joué ensemble au sein de DEAD FOR A MINUTE, MENY HELLKIN, aujourd’hui TWIN PRICKS. On bosse tous les deux à l’Emile Vache. J’ai toujours apprécié sa musique (oui, même celle de JOSHUA TREE QUINTET). Alors bon, je ne vais pas le descendre juste pour le plaisir. Surtout que ma chronique de ce nouvel album sera probablement la seule (ça c’est pour le mauvais esprit, voilà Geo t’es content ? Maintenant je peux en dire du bien). Disque solo pour homme torturé avec guitare en picking et bruits divers. Onze pistes à écouter dans le noir, très tard le soir. Voilà pour le principe. J’ai l’impression de toujours avoir entendu ces morceaux, comme à chaque nouvelle sortie du bonhomme. Dear You et Old Friends sont les deux gros tubes du disque, Baby Girl se la joue lo-fi emo déviante entre CURSIVE et MINERAL, les riffs de Travel rendent fou, Climb A Mountain crie son amour pour Jonah Matranga, Life After You revient aux bases (le blues). Camaraderie Limited risque de le prendre sous leurs ailes. C’est tout le bien que je lui souhaite. Ca et le sortir en LP (si ça se fait, tu sais que j’en suis). Fuck yeah, mes potes ont du talent. (DIY) www.myspace.com/geothedoctor

EMBRACE OF THORNS Atonement Ritual LP

J’ai pas trop commandé de nouveautés métalliques dernièrement, me concentrant plutôt sur le creusage de mon back catalogue. Heureusement, Nuclear War Now me sort de ma torpeur avec ce nouvel album des Grecs d’EMBRACE OF THORNS. PROCLAMATION et TEITANBLOOD font des émules. La scène death terroriste moderne se radicalise, son pendant black se maquille avec de la merde, prie ARCHGOAT pour que son âme repose en paix et envoie du riff à se chier littéralement dessus (Tombs Of The Desecrated Zealots). Vlà l’ambiance que ça doit être en concert. Bon, les types n’arrivent pas à la cheville des créateurs de Seven Chalices mais distancent largement tous les guignols peinturlurés (‘ttention, je respecte le folklore) et les pseudos nazillons de campagne (une bombe sur le 412, please). Pis l’artwork de Chris Moyen est superbe. Cétacé pour en faire un FAVORI. (Nuclear War Now) www.myspace.com/embraceofthorns


FATABO Démo CD-R

Ex-UNEVEN, PREGNANT et DIE PRETTY. Tu peux donc t’attendre à quelque chose de bien noise, punk et dynamique. Sauf qu’avec le poids des années, les gaziers s’assagissent. Pas la déflagration à laquelle je m’attendais. Plutôt un truc pépère à la RED MONKEY meets FUGAZI. Musique mature pour vieux con en devenir. J’aime bien. (DIY) www.myspace.com/fatabo

FEELING OF LOVE OK Judge Revival LP

La vache, comment il fait mal le nouveau FEELING OF LOVE. Les OBITS ont halluciné en l’entendant le matin au réveil. C’est vrai qu’il a de quoi faire sursauter et ébahir les oreilles les plus aguerries et blasées. Prends toi Nght Cold Dance dans les gencives, sale punk. Un tube no wave des années 30 avec son riff foudroyant CHINESE STARS sur place. Mechanical Lamb rappelle SONIC YOUTH et Beyond The Dirt exhorte Robert Johnson de sortir de sa tombe pour marcher avec les morts. Toute tronçonneuse dehors, le trio élague ses influences et creuse un peu plus le sillon de son originalité. J’aime quand ça passe du coq à l’âne, de la violence la plus frustre à la beauté diaphane et psychotique (l‘enchaînement Leader Of The Cops et Go Willing). Non franchement, les mecs viennent encore de me mettre une grosse mandale ainsi qu’une amende à toute la scène rock hexagonale. Vivement leprochain AH KRAKEN. FAVORI. (Kill Shaman) www.myspace.com/thefeelingoflove


FIELDHEAD They Shook Hands For Hours CD

Tête de champs. Chants de tête. A la fois sombres et lancinants, ces dix nouveaux morceaux tapent dans le drone électronique envoûtant et le field recordings de luxe. Je kiffe, surtout que la personne responsable de ce maelstrom de sensations fortes est un musicien talentueux (au sein de GLISSANDO et THE DECLINING WINTER, notamment) doublé d’un chic type. (Home Assembly) www.myspace.com/fieldhead

HAVOEJ Kembatinan Premaster LP

Un peu de brutalité dans ce monde de douceur. Je ne me souvenais pas d’un HAVOEJ aussi barré dans la noise et l’industriel. Paul Ledney a pété une veine au cerveau. Son black est le reflet de cet accident vasculo-cérébral : complètement tordu, sinistre, violent et sombre. Parfaitement digeste aussi. Faut juste se laisser happer par la folie du gazier. (Hell’s Headbangers) www.hellsheadbangers.com

IRON LUNG / WALLS / PIG HEART TRANSPLANT Public Humiliation

500 copies. Magne toi le fion, ça va vite devenir collector. Collaboration entre deux des plus grands groupes bruyants de la Terre (IRON LUNG et WALLS) et un troisième que je ne connaissais pas (PIG HEART TRANSPLANT). Bon, y’a du partage de membres dans l’air. Enregistrement live, massage cardiaque obligatoire à la sortie. Gros bordel hardcore noise, larsens à tous les étages, malaise maladif. Le son est excellent. L’artwork est sublime. Les trois formations ne déçoivent pas et proposent LE ride musical de la mort. Font passer toute cette vague noise hardcore pour ce qu’elle est, une trend de plus fomentée par la bourgeoisie punk américaine et ses quelques opportunistes de labels. Les vieux remettent l’église en feu au milieu du village dévasté. (Iron Lung) www.myspace.com/lifeironlungdeath

JEFF Broken Heart Beats Again

Belle entrée en matière métallico-mélancolique. Les notes sont précises, le son est cristallin, merde Jeff t’es sûr que ça va ? Ca a l’air. Relis le titre du skeud. Indus new wave pop avec guitares agressives et chants de moines schizophrènes. You’re My Nightmare oscille entre NIGHTWISH, MY BLOODY VALENTINE… et Jesse Garon. Je suis rassuré, l’amour n’a pas transformé mon boulimique préféré en ringard prévisible. Ca préfigure de bien belles surprises hautes en couleurs pour la suite. (Altsphere) www.altsphere.com

JEFF Noise & Passion

Premier disque de l’année, premier pavé dans la mare. Seulement deux titres sur ce nouveau CD-R. Le premier fait trente-quatre minutes et part dans tous les sens. Psyché, indus, expérimental, SOFT MACHINE, MAGMA, KING CRIMSON, KRAFTWERK… Jeff pète un plomb, tout comme sur cette reprise singulière de GHINZU. Du coup, je ne sais pas si l’on peut vraiment dire que ça va mieux… (Altsphere) www.altsphere.com

JIMI WAS GAIN Ik Heet Jimi ? CD

Duo qui aime le gros son de guitare crado et les chansons basiques. On dirait des chutes de studio du premier album des LIBERTINES croisées à du RAMONES sous testostérone. Sympa mais pas inoubliable. L’artwork est, quant à lui, ultra classe. (Nova Express) www.myspace.com/jimiwasgain

KE$HA Animal CD

Je sais que je passe souvent pour un étrange personnage aux goûts musicaux oscillant entre l’original et le pathétique. J’avoue. Toutes les merdes encensées par Noise, Tsugi ou Métalorgie me laissent généralement froid comme le souvenir. Tout le contraire de ce disque, donc. Kesha, c’est un peu Katy Perry en blonde, vive la fête, on se bourre la gueule en usant et abusant de l’autotune. La teuf, la baise et l’hédonisme sont les thèmes abordés par la petite américaine aux pieds sublimes (cf le clip de Tik Tok). Je kiffe ma race. On ne sort pas du cliché du blockbuster (le dancefloor crame, le quota de morceaux plus mièvres est respecté) mais putain de bordel, qu’est-ce que c’est bien fait. Y’a du tube au kilomètre et ceux-ci sont tous dévastateurs, dans une veine electropop à la LADY GAGA meets l’electroclash de SPANK ROCK version teen. Je ne vais pas me mettre à tous les énumérer, je vais vite manquer de place. Je ne vais pas non plus tourner autour du pot : ce disque est un incontournable de la musique mainstream de 2010. Si Kesha disparaît de la circulation après ce coup d’éclat, ce n’est pas bien grave. En revanche, si elle peut m’en sortir un par an, je serais le plus heureux des geeks. FAVORI. (RCA) www.keshaparty.com


KIDS & KNIFE S/t CD-R

Ils sont venus, ils ont joué devant dix personnes, ils sont repartis avec le sourire aux lèvres. Ca m’a fait chié pour eux, c’était le premier bide de l’année qu’on se prenait à l’Emile (la faute à l’absence de groupes locaux à l’affiche, j’te jure…). Pas grave, ils vont revenir. Sur ce premier disque, cinq morceaux qui susurrent leur amour pour la techno minimaliste et l’italo disco dingo. CHROMATICS, GLASS CANDY, DESIRE, ok tu as compris où je voulais en venir, je crois. J’aime bien le côté bricolé des deux premiers morceaux et l’ambiance qui s’installe progressivement. Sensualité dangereuse, headbang au ralenti. Le duo est assez malin pour casser brutalement cette dynamique avec leur troisième chanson (j’ai pas les titres dans le disque, alors je me contenterai d’être vague), petit brûlot qui invite à la danse de salon. Le quatrième titre sonne limite comme du remplissage, mais celui-ci est rapidement éclipsé par un ultime coup d’éclat d’une martialité à la fois souple et glaciale. Danse, robot, danse. J’attends l’album sur Italians Do It Better. (DIY) www.myspace.com/kidsknife

KIMMO Bolt & Biscuit CD

« Musique ouvrière distinguée ». Voilà comment les KIMMO définissent leur style. J’aime ce genre d’humour. Je capte la distinction (les riffs qui s’entrelacent, le chant féminin faussement innocent à la WHALE) mais pas trop la racine prolétaire. Ce nouvel album est composé de douze morceaux à la fois accrocheurs et difficilement datables. Serait-on en présence du lost studio album de DRIVE BLIND ? J’aime bien le petit côté math-rock de certaines chansons (After The Show), les envolées épiques faussement lo-fi (Clac Son) et les clins d’œil aux KILLS et à SONIC YOUTH (Flowers Eater). Bon j’en ferai pas non plus mon album de chevet, j’ai trop mauvais goût pour ça. Je préfère de toute façon écouter du black crapuleux et de la guimauve mainstream. (Rejuvenation/Les Disques Du Hangar 221/My Kimono/Karaoke666) www.positiverage.com/kimmo

THE LAST MORNING SOUNDTRACK
S/t CD-R

Jolie présentation. Enveloppe rouge et petit carton pour musique de chambre d’étudiant en Bretagne par un dimanche après-midi pluvieux. Le son est très bon pour un home recording. Quatre morceaux, moins de dix minutes, timing parfait pour de l’indie folk (genre qui peut vite tourner en rond si tu n’es pas un génie incompris). Très sympathique, donc. C’est juste con qu’IRON & WINE ait déjà tout dit. (DIY) www.myspace.com/thelastmorningmusic

LEO(88MAN) From Speaking Parts To Blazing Rows CD

Pas très healthy, ce boy. ‘fin, façon de parler. Le Leo semble très proche de son collègue Nantais à la voix profonde comme les gorges de l’Enfer. Dans la dépouille musicale et l’approche sépulcrale d’une folk étrangement guillerette. C’est vrai, tout n’est pas si noir à l’écoute de ces dix morceaux. On pense fréquemment à Fédérico Pellegrini et son alter ego LONESOME FRENCH COWBOY (tiens, un autre Nantais). Evidemment, la comparaison avec SMOG semble inévitable (faut dire, y’avait déjà un gros indice en début de chronique avec le clin d’œil à THE HEALTHY BOY). Le Nordiste s’en sort plutôt bien, invite ses potes (Pierre de FORDAMAGE et ARCH WOODMANN, Chiara de L’ENFANCE ROUGE, Laetitia Sheriff) et envoûte doucement l’auditeur à mesure que le disque se déroule. Morceau de choix : Focus et son ambiance étrange, hors du temps. (Kythibong) www.leo88man.com

LIARS Sisterworld CD

Oh la belle grosse merde que voilà ! (Mute) www.liarsliarsliars.com

LOBOTOMIA Extinçao LP

350 copies. Version vinyle du troisième album de la légende brésilienne. Hardcore sauvage et rapide, métal dans l’esprit et le son (les solos, la voix). RATOS DE PORAO, FORCA MACABRA (bon, sont pas Brésiliens mais c’est tout comme), ce genre de choses. Un style balisé, classique et prévisible mais toujours rafraîchissant. Il y a une urgence chez les groupes sud-américains que tu retrouves rarement ailleurs. Probablement parce que là-bas c’est vraiment la merde. Merci Phil pour ce beau cadeau ! (Shogun) www.burnoutzine.net

LOKKA Gold & Wax CD

Je ne sais pas comment je dois prendre le Kit Pour Bien Chroniquer qui accompagne ce disque. Même si je capte l’humour de la démarche (j’ai parfois ri en le lisant), ça me fait chier car je me dis que le type du label n’a pas dû souvent lire mes chroniques pour penser que je pourrais en avoir besoin. Ou alors c’est juste un envoi automatique, ce qui justifierait l’absence d’un quelconque mot l’accompagnant (« salut, ça va ? », je sais pas, je travaille pas aux Inrocks). Finalement, j’ai abandonné l’écoute de ce disque à la fin du premier morceau, longue cavalcade post-rock qui aura suffi à ma peine. Pauvre chroniqueur larbin tocard que je suis, je ne mérite pas une telle punition. Et encore, j’aurais pu recopier mot pour mot un des trois exemples qui m’était proposé dans le Kit. Heureusement, j’ai le dernier VAPID sous la main. (Joint Venture) www.jointventurerecords.org

MANSFIELD TYA Seules Au Bout De 23 Secondes

Jamais j’aurais pensé un jour dire ça, mais je préfère quand les filles de MANSFIELD TYA chantent en français. Ben merde. Je me fais vraiment vieux, là. Du coup, je trouve l’ouverture un peu longuette. On passe aux choses sérieuses avec Lointaine, et là j’ai de suite envie de me remettre le chef d’œuvre éponyme de ma chouchoute France Cartigny. MANSFIELD TYA fait du rock de façon personnelle, s’inspirant de Françoise Hardy (un peu à la façon de Marianne Dissard) et de SEBADOH, aimant souffler le chaud (Sur Le Plafond) et le froid (Je Ne Rêve Plus et ses textes à retourner le bide) avec une espièglerie toute féminine. Le base est à la fois squelettique et souple (une voix, un piano, un violon), permettant ainsi au duo de se lâcher sur de nombreux morceaux rythmés maladroitement (ce qui fait partie du charme de la bête), multipliant les collaborations heureuses (avec Vale Poher, Antoine Bellanger ou Etienne Bonhomme). Par contre, dès que ça chante en anglais, le soufflet retombe, rendant le tout aussi pathétique que ridicule. Etrange. Les filles, les quotas on s’en branle hein, mais franchement y’a pas photo, vous êtes plus douées et passionnantes quand vous vous exprimez dans votre langue natale. Hey putain de merde, je radote quand même pas mal. (Vicious Circle) www.mansfieldtya.com

NIGHT FEVER New Blood LP

Superbe pochette. Très crossover. La zik servie par ces Danois tape dans le Scandipunk et le Cali style. Etrange mélange qui sonne à merveille. Rapide, avec une ride qui claque et un son de gratte bien gavé de basse. Le chant en fait beaucoup. Huit morceaux, seize minutes. (Adult Crash) www.adult-crash.com

OBITS I Blame You LP

Je voulais attendre de les voir sur scène avant d’en parler. C’est fait, ils sont venus jouer hier à l’Emile Vache. Verdict : OBITS est bien le meilleur groupe de rock de 2009, de 2010, voire même de 2011 s’ils sortent un nouvel album, en live c’est juste de la tuerie (ex-DRIVE LIKE JEHU, HOT SNAKES, EDSEL), en privé ce sont des amours, bref je kiffe ma race. Ils m’ont redonné foi en la musique après une journée de merde. Ce disque bute, procure le toi toute affaire cessante. FAVORI. (Sub Pop) www.myspace.com/obitsband


ORANGE BOREALE S/t CD

La démarche est osée et rappelle les funestes MENDELSON. Du rock expérimental déclamé. J’ai du mal à rentrer dedans. Je reconnais la qualité et l’originalité de la démarche mais ça ne me parle pas plus que ça. Pas grave, je suis sûr que ça va beaucoup plaire à d’autres moins connards que moi. A noter que les morceaux sont sous licence Creative Commons. Preuve que les types ont tout compris. (DIY) www.myspace.com/orangeboreale

ORDINATION OF AARON Discography DoLP

Faut arrêter les conneries et la panthéonisation (ce mot n’existe pas, pas la peine de vérifier) maladive de groupes de seconde zone tout juste bons à faire mouiller trois blogs malais. Quand je lis sur quelques forums qu’ORDINATION OF AARON est considéré comme un groupe culte de la scène emo des 90’s, j’ai juste envie de manger de la viande. La honte d’avoir vingt-trois ans et d’être passé à côté d’un truc, surtout de ne le vivre que par procuration et le biais de Wikipédia fait écrire et dire parfois n’importe quoi à tous ces jeunes gratte-papiers virtuels. C’est quoi le prochain bozo qu’ils vont me sortir ? JOHNNY ANGEL ? En même temps, chacun ses héros. Moi c’est Vanessa Carlton. (Adagio830) www.myspace.com/ordinationofaaronmi

OS S/t LP

Je veux vivre. (DIY) pas de contact

OSLO SWAN Dreamin’ CD

Je veux mourir. (Joke & Buzz) www.osloswan.com

PANIC QT’S Here They Come From Outer Space

Hello les SATANIC SURFERS, hello STRUNG OUT, hello KID DYNAMITE. Désolé d’avoir des références de vieux (‘fin j’exagère, mais je te rappelle qu’on est en 2010, que les groupes se jettent comme des Kleenex et que n’importe quelle sous-merde ayant sorti un EP en 2003 et fait trente concerts peut être considérée par certains webzines comme un classique intemporel de la musique). Le son est crade mais leur sied à merveille. Seize morceaux qui défilent et défient les lois de la gravité. Ca joue vite, bien et mélodique. Sérieux, pour un type comme moi qui n’écoute plus du tout ce genre de musique, ça fait un bien fou de tomber sur un groupe qui envoie avec humilité, humour, technique et classe. Pas un favori en devenir mais bel et bien un bon teaser qui donne grave envie de découvrir les PANIC QT’S sur scène. (DIY) www.myspace.com/panicqts

PRISMO PERFECT Out Of Nowhere CD-R

Je ne sais pas si c’est du garage, du grunge light ou de la noisy pop à la française. On s’en fout. Moi ça m’évoque un WELCOME TO JULIAN abrasif et MY BLOODY VALENTINEsque, ou encore un SINK qui aurait bouffé ce gros tas de TAD. Violence douce, punk romantique, bancal et sourd. SHIHAD et les LOVES UGLY CHILDREN ne sont jamais bien loin. Summer In The Kitchen a même tout du tube indie underground. Bien cool. (DIY) www.myspace.com/prismoperfect

PROZACK MAURICE Logorrhée Parlementaire CD-R

Fais du bruit pour PROZACK MAURICE, l’homme-sèche-cheveux (cf son incroyable performance à l’Emile début février qui m’a rendu limite malade). Son nouvel album dure cinquante minutes. Et c’est comme se foutre la tête dans un micro-ondes qui tourne à faible puissance. A la fin du cycle, celle-ci ressemble à une orange moisie à moitié pelée. Le gars Eric est tout le temps à bloc, j’aurais apprécié un peu plus de nuance dans son propos (même si le doom mix de Pierre Garnier, Poète Spatialiste apporte un brin de calme dans ce monde de fréquences saigne-gencives, on reste dans des sphères de basses fréquences à te retourner le bide). J’ai écouté l’album en entier au boulot, je suis ressorti complètement lessivé et livide de mon bureau. Tu sais désormais à quoi t’attendre. (DIY) www.myspace.com/prozackmaurice

RAYMONDE HOWARD For All The Bruises, Black Eyes & Peas CD

Celui-là, je le connaissais par coeur avant même de le foutre dans la platine. Ouep, la petite Raymonde m’en avait amené une copie au moment où elle cherchait des labels pour le lui sortir. On (Jennie et moi) n’avait pas pu y participer, à notre grand regret. Le bonheur du jour, c’est qu’il est aujourd’hui dispo partout. Ca fait plaisir. Je ne vais pas me lancer dans de grandes analyses boursoufflées, la musique de Raymonde parle pour elle. Des boucles, quelques beats infectieux, une voix unique. L’influence de Scout Niblett est flagrante (Stay With Me) mais pas gênante. « THE KILLS toute seule » est une comparaison qui est souvent revenue dans ma bouche pour la décrire à mes concitoyens messins. Oui mais non, elle est désormais deux, accompagnée en live et sur quelques morceaux par Fab de LA SECONDA VOLTA. On reste en famille. Sur huit titres, combien de tubes ? Laisse moi compter. The Naked Line, The Raincoats Are Here, Who’s Got The Girls, Great Minds Think Alike. Ca en fait quatre. Bon, tu pourrais aussi rajouter The Sculptress mais il est trop court pour passer en radio (un peu comme le Coat de CHOKEBORE). Bel artwork fétichiste et orange. Les VERDUNS et moi-même sommes remerciés dans le livret. Hell Yeah. FAVORI. (Unique) www.uniquerecords.org


THE REACTIONARIES Ingenuity LP

Première écoute, pas emballé du tout. L’impression d’écouter un truc lourd, chiant, aux plans éculés et à la dynamique de vieux routard du hard rock. M’a fallu une journée reloue à l’usine pour prendre conscience du génie de ces types. Car oui, il en faut une certaine dose pour associer le punk triste de THE OBSERVERS à l’excentricité de SAMHAIN et la dynamique 70’s de KYUSS. On croirait même entendre le Sab 4 du Sabbath Bloody Sabbath sur Walking My Own Way. De la tombe de balle, quoi. Un petit côté MAKE UP qui file droit, aussi. J’ai pas écouté le dernier TOKYO SEX DESTRUCTION mais je pense qu’il doit se rapprocher de ce petit LP (les muscles en moins, l’âme en plus). A ne pas confondre avec le groupe du même nom qui préfigura les géniaux MINUTEMEN. (Deranged) www.myspace.com/wearethereactionaries

THE REBELS OF TIJUANA J’Adore Ce Flic

Cool groupe français qui fait ce que l’on appelle plus communément du freakbeat. Si THE CREATION, THE PRETTY THINGS ou THE ATTACK te causent, jette-toi sur ce quatre titres éminemment sympathique. Humour à la Nino Ferrer, gros riffs de guitare qui dégueulent et claviers hypnotiques. Un LP va bientôt sortir, je vais guetter ça avec intérêt. (DIY) www.myspace.com/therebelsoftijuana

LE REPARATEUR Sortir La Tête De La Poubelle CD

L’artwork très laid fait penser à une compile Rock Lycée. La musique, pas plus jolie, évoque un croisement entre les NEW BOMB TURKS (ok, je n’écoute qu’un groupe, c’est vrai) et du punk de syndicaliste lycéen style GUERILLA POUBELLE avec un son aussi froid qu’une étudiante en Allemand. J’ai tenu trois morceaux avant de balancer le disque par la fenêtre. (La Clak) www.myspace.com/lereparateur

SADE Soldier Of Love CD

Dix ans que j’attendais ce disque. Tu pourras dire ce que tu voudras, je reste fan de la dame. Qu’importe le fait d’avoir patienté pour se retrouver avec une décalque adroite de Lover’s Rock et Love Deluxe. J’adore, j’adhère. Certes, y’a des morceaux moins bons que d’autres, ça sent le gentil remplissage, l’inspiration en berne. Mais merde putain, écoute cette voix… Elle pourrait me chanter l’intégrale des STOOGES et du VELVET UNDERGROUND que je pourrais enfin trouver ces deux tâcherons de groupes dignes d’intérêt. C’est fou, putain. La plus grande chanteuse de tous les temps est de retour, j’espère qu’il y aura une tournée à la clef, car quelque soit le prix du billet j’irai la voir jouer Kiss Of Life histoire de pouvoir mourir tranquille. FAVORI. (Sony) www.sade.com


SURTR Démo CD-R

Doom extrême. Régis et Jeff font du bruit, ils s’amusent bien à nous casser les oreilles avec de bizarres révérences à BLACK SABBATH et ses saints (SAINT VITUS, Messiah Marcolin pour le chant). Normal, ils mettent des bouchons en ciment. Deux extraits de World Of Doom (morceau-concept décliné sur plusieurs disques) et une reprise d’Electric Funeral par qui-tu-sais. Bien cool. Ils ont même une page Facebook. (DIY) www.myspace.com/surtrdoom

SOCIAL CIRCKLE City Shock LP

Cercle Social. J’aime ce nom de groupe. J’ai l’impression d’avoir perdu tous mes amis (ou presque) depuis que je bosse à l’Emile Vache. Réflexion à la con, c’est pas tout à fait le cas mais je suis quand même pas loin de le penser. Bref. Ces jeunes punks me redonnent un peu de baume au cœur. Déjà, la pochette est superbe. La musique évoque des souvenirs new-yorkais et bostoniens ou un croisement improbable entre ZEKE, GOVERNMENT ISSUE et URBAN WASTE avec un gros feeling morveux mais adulte. Pars pas, c’est vraiment bien. Les tubes sont nombreux (City Shock, Drunk Cop, Out Of Focus, Problem Child) et le disque s’écoute et se réécoute sans la moindre once d’ennui. Concis, rapide, catchy et critique, tout ce que j’aime dans le punk. (No Way) www.nowayrecords.com

TAMAGAWA Plus Tard, Le Même Jour… CD

Je ne lui connaissais pas des accointances aussi pop, à ce bon vieux Bertrand. Ou alors j’y avais jamais fait gaffe auparavant. C’est possible. Pour te donner une idée de ce qu’est TAMAGAWA, reporte toi simplement à la pochette et à ses couleurs. Les tons verts dégueulent la détresse, les champignons dardent dans la mousse (ce qui ne veut strictement rien dire), nous sommes bien en présence d’une authentique drug music certifiée 100% chimique. Drones lugubres et arpèges de guitare sibyllins cohabitent en harmonie en son sein. Drug music qui aide à atteindre des sommets de plénitude lorsque le coup de fatigue intervient. J’ai testé, j’ai dormi trois heures, j’ai rêvé la fin d’un autre monde, puis je me suis réveillé en pleine forme, prêt à en découdre avec le reste de la lie (de la société). J’ai très envie de repasser une soirée avec lui, alors je crois qu’un concert à l’Emile s’impose. (No Echo) www.noechorecords.com

TH’INBRED Legacy Of Fertility Volume 1 & 2 LPs

Classe. Le volume 1 est rouge (so is la rondelle) et contient le LP Family Affair (très punk et progressif) ainsi que le Ep Reproduction (un peu plus extravagant et tongue-in-cheek). Le volume 2 est bleu (oui, pareil) et contient le LP Kissing Cousins (toujours aussi progressif mais vachement plus barré, jazzcore diront les spécialistes, et là je dis oui car on cause bien là de l’ancêtre de VICTIM’S FAMILY) ainsi que trois inédits (pas mémorables). Marrant d’écouter ce morceau d’Histoire enfin accessible pour le commun des mortels (aka le groupe d’humains qui n’achètent pas ses disques sur Ebay). Je comprends mieux où DEADGUY ou DIE 116 sont allés chercher leur folie. J’aimerais que plus de gens puissent tomber sur ces deux galettes et les écouter religieusement. Ouais je sais, je peux toujours me foutre ce souhait au cul, ils font pas de hardcore bruitiste à la PISSED JEANS. (Alternative Tentacles) www.myspace.com/thinbred

THIRTEEN DEAD TREES Are Their Roots Still Alive ?

Je me souviens des parties de catch avec son chien, des clopes qu’on fumait dans la cour, de quelques balades épiques à Blair, de son lézard préhistorique, de son amour puis de son aversion pour le black métal, de ses disques de Tom Waits et Mylène Farmer, de ses embrouilles avec les sectes, de ces grosses rigolades sur les bancs de la Faculté de l’Ennui, bref de ce personnage à part qu’a toujours été Barclau. Aujourd’hui, la vie lui a donné une épouse et un enfant, il n’est plus tout à fait celui que j’ai connu. Tant mieux, sa musique n’aurait pas pu être aussi gracieuse et touchante qu’à ce moment très précis où je pose mes oreilles sur son premier album. Rien qu’Every Tear Is A Pray suffit à convaincre du talent incroyable du bonhomme pour l’écriture de chansons à la fois classiques et obsédantes. Balade lumineuse et épaisse, cette entrée en matière te prépare bien à la tuerie que sera You Said It, second morceau du disque et déjà tube ultime. J’ai l’air d’en faire beaucoup, par copinage ou excès d’enthousiasme. Mais merde, je le pense vraiment. Sors-moi un disque lorrain de blues ou de folk qui aie le dixième de la classe de ce doublé d’ouverture, et on en reparle. Bon, la suite est un poil en dessous mais ne déçois cependant pas. J’aime pas l’artwork mais la finition est belle. Je trouve le son un peu froid et impersonnel. M’est avis que les morceaux auraient gagné en profondeur avec un grain un peu crade (surtout les longues parties instrumentales d’Holy Place ou Our Daily Spectacle). Malgré ces quelques défauts, je suis sous le charme. Un peu de copinage (bis) : encore une excellente sortie pour les potos de Chez Kito Kat. (Chez Kito Kat) www.chezkitokat.com

VAPID Practically Dead LP

Vache de claque. On dirait SLEATER KINNEY reprenant du MARTHA & THE MUFFINS à Gilman. Plus proche de moi, ça sonne beaucoup comme les SIOUX avec un chant peut-être moins agressif (VAPID c’est même carrément pop, en fait). C’est beau, c’est mélodieux, infectieux, ça s’immisce dans ton cerveau pour ne plus te lâcher de la journée. Chaque jour, une pensée va à ce disque, entre deux blasts métalliques et trois complaintes folk charnelles. Il squatte le bac des favoris depuis son arrivée en mon humble demeure (avec le disque des OBITS et celui de Léonore Boulanger). Putain de merde, comment je kifferais de les faire jouer… Y’a pas à dire aussi, Deranged est quand même un putain de label de la mort qui tue. Y’a des sorties qui m’ont pas vraiment emballé, mais celles qui m’ont retourné le cerveau le font encore aujourd’hui, et si je devais n’en retenir qu’un parmi tous, c’est bien sur le Canadien que mon choix se poserait. Voilà. FAVORI. (Nominal/Deranged) www.myspace.com/xxxvapidxxx


VICIOUS CYCLE Pale Blue Dot LP

Te souviens-tu d’un groupe jadis bon (sur ses premiers 7’), qui mettait la planète en émoi à chacun de ses méfaits et qui s’appelait FUCKED UP ? Aujourd’hui les gaziers se prennent pour un groupe de post-rock, passent leur vie sur MTV et sont pris en charge par des businessmen de la musique, fric à se faire oblige. Heureusement, la relève est là et elle est loin de faire pitié. Plus punk, moins cryptique (terme et attitude qui font mouiller le trentenaire barbu à t-shirt ENVY) mais tout aussi ingénieux que leurs prédécesseurs, les quatre givrés de VICIOUS CYCLE envoient la sauce le long de treize excellents morceaux. La dynamique est rock’n’roll, le chant jamais chiant, certains refrains évoquent même les OFFENDERS et MINOR THREAT. Cool, quoi. En résumé, fais pas le con, change ton fusil d’épaule et opte pour la nouvelle génération. (Deranged) www.derangedrecords.com

WELLDONEDUMBOYZ S/t CD

Ca partirait presque comme un disque normal. Mais au bout de quelques secondes, les WELLDONEDUMBOYZ sont rattrapés par leur folie intrinsèque comme un coup de trique. Tu m’étonnes qu’ils tuent aussi facilement nos héros locaux avec un bordel pareil. Hardcore malhabile, punk biaisé, métal foutraque et bruit rouge forniquent en totale anarchie. En fait, les types ont le potentiel pour écrire des chansons balisées, prennent d’ailleurs un malin plaisir à te faire croire que ça va être le cas avant de partir dans les hautes sphères de l’improbable. C’est bien là ce qui fait tout l’intérêt et l’originalité de leur démarche. Après quelques déflagrations bruitistes et directes, le groupe balance le tryptique qui tue : The Hole (doom occulte), Bloody Green (drone de campagne) et I Am The Cachalot (clin d’œil aux BEATLES et grand morceau de rock barré). La fin est un ton en dessous de ces treize minutes de fureur, cependant. Je dis quand même « oui, bien joué » et « vivement le prochain ». (Fragments) www.fragments.tk

WILD WOMEN & THE SAVAGES S/t CD

« On dirait les CRAMPS qui couchent avec PIL ». Merci la bio. (DIY) www.myspace.com/wildwomenandthesavages

ZËRO Diesel Dead Machine CD

De la musique exigeante pour gens exigeants. Une révision adroite de l’Histoire du Rock. Un STORM & STRESS qui aurait partouzé avec FUGAZI et DEVO. Bref, un bon groupe qui sort un bon disque. Pas besoin d’en dire plus, il suffit d’ouvrir grand ses oreilles. (Ici d’Ailleurs) www.icidailleurs.com