mercredi 30 septembre 2009

#33

Heil,

On est le 30 septembre 2009, il est bientôt 23h00. Je pourrais attendre encore une heure pour poster mes conneries, mais non. J'ai besoin de sommeil. Demain je n'aurais probablement pas le temps de faire ce que je suis en train de faire maintenant. D'où anticipation. Première fois que je suis en avance sur mon planning. Première fois que j'écris mon édito un jour avant sa publication. En ce moment-même, j'écoute le nouvel album de DO AS INFINITY. Y'a du très bon et du bien dégueu. Un groupe comme j'aime. Marrant, j'y pense : au moment où tu seras en train de lire ces bêtises, un jour sera passé et la pertinence de ces quelques mots se sera envolée. Question : le sont-ils plus (pertinents) le jour même de leur création ? J'en doute. Je n'écris que de la merde, c'est de notoriété publique. La preuve.

Le Tattoo The Mind s'est lamentablement ramassé la gueule et je ne sais si je dois m'en réjouir. J'avais très envie de voir SHINING, mais pas de payer 38 euros pour une demie-heure (aussi magistrale soit-elle) de set. Dans le même temps, j'apprends qu'AD HOMINEM jouera au 412 en novembre. Ce soir-là, faudra prévoir un attentat anti-cons. Je me rends compte enfin que j'ai oublié de chroniquer l'album d'AFFLICTIS LENTAE. En repensant à mon dernier échange de mails, je me dis qu'après tout... Putain, c'est quand même dur d'être fan de métal quand tu as un peu plus de 2 neurones valides en Lorraine (phrase trve elite).

Envoyez moi vos productions afin que je les donne au premier venu dans la rue :

Ca devient de plus en plus difficile de trouver le temps d'écrire. Je vais cependant trouver la force de m'accrocher. Témoignez moi un peu de tendresse, bordel !

La bise,

Buddy Satan x Noir Fluo

(bien entendu, je me suis encore moins relu que d'habitude, alors s'il y a des fautes, faites signe et je corrige)



THE ANALS Total Anal LP

Telle une pieuvre sicilienne, la Triple Grande Alli…, nan, la Grande Triple Alliance de l’Est… Internationale… la Grande Triple Alliance Internationale de l’Est (putain !) étend un peu plus son influence sur le petit monde du bruit avec cette nouvelle offrande. Nafi et Guillaume (nan chut faut pas dire les vrais prénoms) exaltent dans ce projet leur amour d’un krautrock à la fois bruitiste et déviant. Le synthé est en fin de vie et meurt sur le dernier morceau. Les guitares crissent et sifflent pires que des ouvriers du bâtiment. Les sons de batterie sont tellement mal enregistrés qu’on les dirait bidouillés sur ordinateur. Les voix, tu les connais. Par delà le chaos, le duo parvient à insuffler un groove plutôt contagieux, qu’il fleurte avec l’afro beat de tonton macoute (sur She’s A Man, par exemple) ou la no wave no New New Yorkaise (Vaginal Death Tunnel, Love Lives In The Street, I Prefer Her Dead repris de chez les NORMALS). Yep. En bref, ce Total Anal constitue une nouvelle pierre aussi passionnante qu’impressionnante de pertinence à l’édifice « Metz ville de freaks ». (Permanent) http://lesfillesdelest.free.fr

AN ORANGE CAR CRASHED Ich Bin Ein Berliner, The Texas Sessions Volume 2 CD

J’avais plutôt aimé leur concert en première partie de FRUSTRATION l’année dernière. Par contre là, sur numérique, ça a du mal à passer. La faute à une voix complètement forcée, écueil perpétuel des formations qui tendent vers la poésie noire et urbaine de l’originel JOY DIVISION. C’est con, leurs morceaux sont pas mauvais, parfois proches des EDITORS et THE NATIONAL dans ce qu’ils ont de plus pop et accessible, bien qu’encore un peu tro scolaires (voir quand même à éviter le recopiage trop évident d’INTERPOL cf Innocence). Mais la voix (et son accent anglais approximatif), je peux vraiment pas. Dommage. (DIY) www.myspace.com/anorangecarcrashed

APSE Climb Up CD

On dirait de la soul sous xanax (premier morceau). On dirait de l’indie pop sous xanax (deuxième morceau). On dirait du Tom Waits sous xanax (troisième morceau). On dirait du PORNO FOR PYROS (quatrième morceau). On dirait du AIR sous xanax (cinquième morceau). Pouf, arrêt cardiaque. (ATP) www.apsemusic.net

AU REVOIR Keys Of Misery CD

Le métal asiatique réserve parfois de très bonnes surprises (surtout celui qui trashe). Ce n’est malheureusement pas le cas ici. AU REVOIR est un duo malais qui envoie donc un métal insipide avec un son de merde et des compos chiantes comme trois disques de post-rock. A la limite pour rigoler quand t’as bu deux litres de Zubrowka, ok. (Faithcraft) www.myspace.com/thetrueaurevoir

BARAD-DUR Under The Curse CD-R

La simplicité de l’accord qui fait chier dans son froc. Nathan Watson sait. La simplicité de la chanson thrash mid-tempo enregistrée en pyjama dans son home-studio. Nathan Watson sait. La simplicité du black doom aux accords qui font un peu chier enregistrés en pyjama dans le home-studio juste à côté de la chambre de ses parents. Nathan Watson sait. La simplicité d’une suite de riffs mélancoliques joués en son clair avec les tripes du diable sur la table. Nathan Watson sait. (DIY) www.myspace.com/baraddurblackmetal

BBYB Debbybutt CD

Déplié, le livret du CD se transforme en robot. Impressionnant. Un peu à l’image de ce métal technoïde. Mélange d’ambient, de trance goa, de gabber ultra violent et de goregrind inaudible. Les Tchèques sont vraiment pas biens dans leurs têtes. Je les vois bien se marrer comme des baleines derrière leurs machines de guerre. Version extrême et slave du GUY GEORGES PROJECT. (Khaaranus) www.myspace.com/bbyb

THE BLACK HEART PROCESSION Six CD

Les dieux de la musique sont de retour. Pall Jenkins réactive son projet et signe avec ses potes de San Diego un sixième album qui mérite le qualificatif de chef d’œuvre dès les deux premiers morceaux. When You Finish Me plombe d’entrée l’ambiance tandis que Wasteland s’acharne à faire danser les morts. Ceux encore en vie iront se noyer, une Witching Stone au pied. Rats, premier single, aurait pu être joué dans un bar à Twin Peaks. Mazette, c’est pas humain d’écrire pareils morceaux. Et Heaven & Hell qui rappelle outrageusement I Put A Spell On You, et Drugs qui se paye le luxe de faire aussi bien que Leonard Cohen, et All My Steps qui tape dans un délire orchestral cadavérique américain. Je pensais connaître ce groupe par cœur, et depuis Amore Del tropico il me surprend à chaque nouvelle sortie. Si The Spell avait mis du temps à se faire une place au creux de mes oreilles (mais y était parvenu, soyons clairs), ce Six (Six Six) me séduit direct par sa pâle immédiateté et ses tubes mortifères, ses ballades lugubres et son rock de cowboy drogué. J’attends avec impatience la sortie officielle en vinyle. Et dire que j’aurais pu les faire jouer le 19 décembre, bordel. FAVORI. (Temporary Residence) www.myspace.com/theblackheartprocession

BLANCHE NEIGE S/t K7

La suite de MON DRAGON (disque chroniqué plus bas, feignasse). Le son est aux fraises, avec le pantalon remonté jusqu’aux genoux. Les morceaux envoient bien mais sont joués à la nawak totale, j’ai l’impression. Moi j’aime ce mélange entre émo 90’s et punk arraché. Moi j’aime quand les deux ne font qu’eux. Moi je dis qu’on aurait jamais dû les séparer. Les textes sont toujours aussi particuliers, politisés et imagés, « poétiques » n’est pas le mot mais je me comprends. (DIY) egienehcnalb@gmail.com

CAFETERIA DANCE FEVER Man The Life Boats ! 7’

Les copains de Portland reviennent avec un nouveau 7’. Des morceaux expéditifs et pop définitifs, punks et pas accordés. Un trip enfantin et régressif rafraîchissant. La quatuor sauvera le monde de la déliquescence. L’artwork est excellent mais à ne pas mettre entre toutes les mains. Estomacs fragile s’abstenir. (Hovercraft) www.hovercraftpdx.com

CÂLIN Sûrement Pas De La Harpe ! CD

Base KRAFTWERK sur lit de POP CORN à la sauce ZOMBIE au carré. Les types jouent également dans RIEN. Le chant (quand il y en a, mais c’est franchement mieux sans) rappelle DEATH TO PIGS ou LE SINGE BLANC. Ouais, je suis chauvin, régionaliste et sectaire. Et alors ? CÂLIN est un bon groupe qui ne m’impressionne qu’à moitié. Je suis curieux de voir ce que ça peut donner sur la longueur. (L’Amicale Underground) www.myspace.com/calincanin

CASPIAN Tertia CD

Casse-pieds (comme dirait ma grand-mère). (The Mylene Sheath) www.myspace.com/caspiantheband

CLUES S/t CD

CLUES mélange avec bonheur ambiances post-rockeuses et tricotis émopop. En résulte une confrontation intense entre voix doublées, riffs catchy bien qu’alambiqués, textures barrées en fond sonore et grandiloquence de l’ensemble (dès la fin de Remember Severed Head). Et on progresse vers un truc de plus en plus personnel, de plus en plus grandiose, de plus en plus classique (dans le sens « woah, ce disque a tout d’un classique », pas « ouais ok c’est bon j’ai déjà entendu ça mille fois »). In The Dream, et déjà CLUES me perd dans le dédale de son esprit malade en ébullition. Déboulent les cordes de You Have My Eyes Now puis le tube Perfect Fit. L’immersion est totale. Le sentiment de perdition, également. La suite, un poil en dessous, évoquera RADIOHEAD ou HAL AL SHEDAD avant une fin intimiste. Voix et piano. Un Tom Waits sans nodules. Excellent disque, pas assez Florian Schallesque pour devenir favori (putain, qu’est-ce qu’il m’arrive aujourd’hui ???) mais très très bon quand même. (Constellation) www.cclluueess.com

CRYPTACIZE Mythomania CD

Cet album de CRYPTACIZE démarre comme une folie douce. Le chant de la jeune demoiselle rappelle étrangement celui de Nedelle, une sirène que j’ai découvert il y a quelques lunes de ça chez Matador. Renseignement pris, c’est bien elle. Oh bordel… Sa voix et ses chansons me hantent encore. Croiser son chemin à nouveau, complètement par hasard, au détour d’un échange de mails, me file des frissons. Littéralement. Le ventre des filles bouillonne au contact de l’organe (vocal) de Jon Spencer. Ben moi c’est Nedelle. Bon bref, je ne vais pas à nouveau faire une déclaration d’amour ici-bas. Y’a aussi un mec de DEERHOOF dans le merdier mais on s’en cogne. La voix de Nedelle (rraaahh ce nom) suffit à rendre ce disque (fait de bric 60’s et de broc lo-fi noisy) tout bonnement passionnant. Un petit côté psyché freakbeat (à chant féminin, différence majeure) qui le fait bien. Quoi, je fais une fixette. Et alors ? En plus de ça je me répète à longueur de chronique ! Oh et puis merde, j’ai des obsessions, autant les assumer. Nedelle, je te kiffe. Viens vite jouer à l’Emile ! (Asthmatic Kitty) www.myspace.com/cryptacize

BART DAVENPORT Palaces LP

Sur ce quatrième album, Bart Davenport parvient à faire fusionner sans aucune faute de goût le génie de Burt Bacharach, la folie sexuelle du George Michael de Listen Without Prejudice, la virtuosité pop des HOUSEMARTINS, le charme désuet de Jonathan Richman et la moiteur soul d’Otis Redding. Cet album est aussi discret (sorti dans une confidentialité rare alors qu’il met à l’amende tous les petits cons Anglais en terme de tubes qui restent dans la tête pour le reste de l’éternité à venir) qu’il est énorme. C’est un favori tout ce qu’il a de plus naturel. (Antenna Farm) www.myspace.com/bartdavenport

DEAD CHRIST CULT Your Absurd Life CD

Death/black russe bien haineux comme il faut. Le son est plutôt bon et les compos tiennent la route. Ca ne révolutionne d’octobre pas le sacrifice de poulets vierges mais ça passe comme une lettre à la Faust. Une Vie Absurde pas exempte d’un feeling thrash absolument indispensable par les temps qui courent (ça permet d’alléger un peu la sauce tout en faisant croire qu’on connaît ses classiques sur le bout des doigts alors qu’en fait c’est juste parce qu’on n’arrive pas à jouer aussi vite et fort que MARDUK). Certains riffs se répètent (impression de déjà-entendu sur le premier et le troisième morceau) mais bon, who gives a shit ? Le label soutient l’underground black métal et bizarrement j’ai bien envie de le croire. (The Kether Crown) www.kethercrown.nightmail.ru

THE DEAD MUSICIAN / ARCANE XVII Split CD-R

Fallait oser le crossover black metal / hip hop. Chaque artiste se relaie pour nous proposer sa vision de la colère destructrice. ARCANE XVII verse dans le rap blasphématoire, souvent proche de DALEK et ANTIPOP CONSORTIUM, une version groovy et minimaliste du black métal pratiqué par THE DEAD MUSICIAN sur cette galette. Preuve que les deux extrêmes se complètent plutôt bien. TDM justement et ces cinq morceaux terriblement aboutis, à la fois catchy as fuck et effrayants. Le projet de ce bon vieux Jeff est arrivé à maturité. Dommage que l’on en entende plus parler à l’avenir. Très bon split, très bonne idée, en plus l’artwork est réalisé par New Work City et le GOAT a fourré son nez dans le mastering. Cool que ça reste dans la famille. (Altsphere/Skyzominus) http://skyzominus.over-blog.com

DIABLERIKTUS / HAVARAX Split K7

DIABLERIKTUS : BURZUM goes death metal avec des paroles probablement orientées cul si l’on se réfère aux titres ainsi qu’aux samples. Feeling punk (ça reste musical). Je suis pas plus fan que ça. HAVARAX : tristesse glaciale. Riffs somptueux, raclements de gorge délicats, arrangements simples mais pertinents. Tempête black comme je les aime (même si bon, le début de Burn Till est ridicule). Et en plus le type kiffe The Devils. Pochette bondage et joli papier doré. (Infernal Kommando) www.myspace.com/havarax

DOMOTIC & MY JAZZY CHILD Chansons d’Eté CD-R

Les joies du téléchargement (légal ou pas). Deux vieux (au moins CENTENAIRE) prennent la poudre d’escampette au sein d’une petite auto à toit sans toit. De cette escapade résulte un étrange résultat, cinq chansons d’été psychotimides et pas si éloignées d’une version krauty de leur présente formation. J’avais loupé leur concert à l’Emile pour cause de Villette Sonique, je m’en bouffe encore les doigts de pied. Là j’apprends qu’ils squattent les Trinitaires pour la Nuit Blanche avec SECTION AMOUR. Ben merde alors, serais-je plus visionnaire qu’aveugle ? (L’Amicale Underground) www.amicale-underground.org

DOOMED TO FAILURE Disgraceful Generation CD-R

Collaboration réussie entre ZBT et TDM. DOOMED TO FAILURE verse dans le drone psychédélique maladif (avec un soupçon de mélodie bien noyée sous la masse de folie barrée). Ca m’a fait penser à une version primitive de NADJA ou à un JESU crucifié dès sa naissance. Les deux cadavres derrière ce projet ont bien capté que la variation dans le son était leur meilleur atout (rendant l’enchaînement Gaz Mask Area / Disgraceful Generation difficilement supportable si tu n’as pas le ventre bien accroché). Te souviens-tu de cette scène dans Frayeurs de Lucio Fulci où une jeune fille vomit tripes et boyaux ? Beh DOOMED TO FAILURE m’a fait le même effet… (Altsphere) www.altsphere.com

EL REDROP ROCK Death To Santafe CD-R

Un WELLDONE DUMBOY se fait plaisir en impro solo. Se fout pas de nous, l’animal. Le skeud dure presque soixante minutes. Une œuvre vaste et profonde faite de drones paysagers et de larsens suffocants. Laisse parler le Lee Ranaldo qui sommeille en toi (I Told You So). Le dyptique Fuck You Machiner pourrait illustrer un film sur la pédophilie au Texas. Y’a même des morceaux chantés (Ten Bucks, complètement anecdotique). La démarche est intéressante et le disque passe plutôt bien. Bien entendu, ça dépend de l’humeur. Tout dépend toujours de l’humeur. (DIY) http://elredroprock.perso.sfr.fr

GATES OF CARPATHIA To Watch Them Burn In Their Own Lies K7

Démo deux titres d’un nouveau one man band gallois fortement influencé par IMMORTAL. Exécution sans faille, son excellent, dynamique de groupe (et pourtant le type est bien seul aux manettes). Les solos sont terribles et rappellent le meilleur de Chuck Schuldiner. Tout bien batard. (Thorn Laceration) www.myspace.com/gathesofcarpathia

KALDUR Echoes Of The Killed Life K7

La Russie, l’autre pays de la dépression. L’alcoolisme et la connerie y font des ravages. Le black métal y règne en maître. Beaucoup de bons groupes, plein de trucs infects et puants aussi. J’imagine bien les mecs de KALDUR dans leur bunker de répétition, sérieux comme des tombes en train de jouer ce Forgotten Road lancinant et électrique, avec une espèce d’absence dans les yeux, puis finir le morceau et éclater de rire en trinquant à la gloire du dernier LEVIATHAN. Si tu aimes ton black hypnotique, répétitif et déférent vis à vis de ses paris (reprise de NARGAROTH), fonce. (Kether Crown) www.kethercrown.nightmail.ru

KIM Mary Lee Doo CD

Suite de l’excellent Don Lee Doo paru il y a deux ans de ça. La Jeanne d’Arc de l’indie pop français (rapport à la coupe de cheveux, pas à la schizophrénie) continue sur sa lancée onaniste et pond dix nouveaux titres succulents. Les années 80 sont le thème central de cette nouvelle œuvre (la 18e, si la bio ne ment pas honteusement… Vanina vient de me confirmer que non, elle ne ment pas, la bio). Et putain, je dois admettre que ça le fait plutôt vachement bien. On pense souvent aux TALKING HEADS ou à un doublé DEVO/OINGO BOINGO moins hystérique. Plus près de nous, quelque chose de Daho, voire de Jacno plus qu’Elli. Le loustic connaît ses classiques indés mais n’oublie jamais de parer ce bon goût musical d’une grosse couche de saloperie mainstream (les claviers, certaines vocalises). Et c’est ça qu’est bon chez le gars Kim. Cette dichotomie tantôt subtile, tantôt grossière mais jamais vulgaire car toujours respectueuse de ses influences (qu’elles soient avouables ou non) est bien le sel de son talent. Big up, respect and greetings, man. (Vicious Circle) www.myspace.com/kimlive

LAATZ The Broz CD

Groupe du Bitcherland. Bitche, Sarreguemines (enfin presque), tout ça. Pas la région mosellane la plus funky du monde. Raison de plus pour faire du bruit. Un maximum de bruit. Ces quatre jeunes gens pratiquent donc un hardcore incisif et moderne. On y trouve un poil de BOTCH, du MODERN LIFE IS WAR, une pincée de BLACKLISTED (même envie de varier les ambiances). Feeling rock’n’roll (Drain, Go Spartak). Ca ne révolutionne rien mais ça le fait vachement bien. Peut-être avec un autre artwork et un son moins carton-pâte ? A travailler mais en bonne voie pour tout péter. (DIY) www.myspace.com/laatzmusic

LATE NIGHT VENTURE Illuminations CD

Pop music et post-rock font bon ménage chez ce quintet danois. Ces quatre titres me rappellent MOLLY MCGUIRE et certains groupes de chez Doghouse. Bonne époque. Bon disque. (Quartermain) www.latenightventure.dk

LAUTER The Age Of Reason DoCD

Je pensais me faire chier. Imagine : un mec et sa guitare sortent un double CD. La corde au bout de trois chansons. Sacrés préjugés, je suis con parfois. C’était sans compter le talent et la musicalité intrinsèque du gars Boris, sa facilité à arranger ses morceaux comme si ceux-ci lui tombaient du ciel et sa voix ni trop profonde ni trop chevrotante. Il sait aussi demander de l’aide à ses potes cf la liste des participants. Une fois la touche Play enclenchée, mange-toi donc ta baffe. Les fantômes de SEBADOH, CLINIC et DEAD MEADOW dansent un boogaloo endiablé avec SMOG et Jason Molina. Classe et pas chiant une seule seconde. Vraiment impressionnant. Les louanges sont justifiées. (Clapping Music/Herzfeld) www.myspace.com/_lauter

LIFE ILLUSION Into The Darkness Of My Soul CD

Les yeux fermés, j’aurais reconnu la Suède. Ancien membre de DPOS et PROSECUTOR, le gars Grenstam alias Golgara se la joue dictateur solo de son propre projet. Sa vision du black est froide, figée dans une marche tête baissée vers le cimetière. Le spectre d’IMMORTAL, de BLODSRIT et d’HYPOTHERMIA rôde. On pense parfois à un ARCKANUM qui aurait constamment le blues du dimanche soir. Le tempo invite au suicide. Les guitares chialent. Laisse toi aller. C’est beau comme un soleil qui ne s’est jamais levé. (Blacksaw) www.myspace.com/lifeillusionsweden

MOLOCH A Journey To The Vyrdin CD

Je n’arrive pas à dire si c’est « Vyrdin » ou « Byrdin » (ou « Dyrdin »). Saloperie de police. Elle n’est pas spécialement illisible, en plus. Et je n’arrive pas à dire non plus s’il y a une batterie enregistrée sur ce disque ou s’il n’y que de la guitare tellement le son est crapuleux. Ah si attends, j’entends une cymbale au loin, bien cachée derrière l’effet scie sauteuse de Garage Band. Putain, heureusement que l’artwork et les vocalises sauvent le tout. Je veux bien croire que MOLOCH fait du trve black de puriste nihiliste (y’a une reprise de DARKTHRONE version dream music), il n’empêche, il aurait pu se démerder pour se taper un son à peu près correct et dynamique (même XASTHUR y parvient, c’est dire). Bon allez, je vais manger un yahourt. (DIY) www.myspace.com/molochukr

MOLOCH Depression Of Surtr K7

Tape regroupant l’album dont on parle ci-dessus ainsi qu’une chiée de morceaux inédits et quelques extraits de réalisations passées. Marrant, ces excavations futures passent beaucoup mieux. Le son est bien meilleur et les compos naviguent entre Burzumeries cheaps mais intéressantes (Elivagr, Echoes Of Nidd) et saloperies pestiférées diaboliques (Depression Of Surtr, Sylgr From Essence). Le type a compris comment faire fonctionner son logiciel, je l’en remercie du fond de l’estomac. (Kether Crown) www.kethercrown.nightmail.ru

MON DRAGON S/t CD

Moi qui n’écrit jamais et préfère rester terré dans mon sordide terrier, j’aime bien recevoir du courrier. Si si, c’est vrai, Jennie pourra en témoigner. Ok, j’arrête avec les rimes, ça ne fait rire que moi. Bref, j’ai reçu ce disque (sorti en 2007) en début de mois. Les mots de son auteur m’ont fait chaud au cœur. Un peu comme quand Cyril du PARTI m’a envoyé la démo de son groupe. J’ai mis un peu de temps avant de le mettre dans mon lecteur. Mais une fois dedans, impossible de l’en déloger. MON DRAGON (joli nom) est un groupe de punk rock splitté qui a le cul entre plein de chaises. Un coup on dirait BALLAST, un coup on dirait ANOMIE. Mais un coup on dirait surtout CRIATURA. C’est fou comme on dirait Pepa au chant. J’aime également beaucoup l’ouverture d’esprit musical dont font preuve ces musiciens expérimentés. On peut être punk et cultivé, ben ouais c’est pas incompatible. Leur émo épineux s’acoquine donc avec des ambiances froides tantôt industrieuses, tantôt folk sombre, voire même swinging insouciant. Le bon gars CALAVERA fait une apparition remarquée en début de disque. Les textes, quant à eux, abordent des sujets très politiques d’une façon personnelle que j’apprécie beaucoup. Le doute et les questionnements sont toujours présents, comme sur 343 Salopes par exemple. La lecture de Petite Trousse fait l’effet d’un direct à l’estomac. Pis si tu t’en fous de ce qu’ils/elles racontent, y’a du tube pour te faire oublier ta misérable existence (3x45, incroyable). Nan franchement, j’ai l’air de pas savoir quoi raconter mais plus je l’écoute plus je me dis : 1. J’aurais aimé les connaître de leur vivant 2. Je ferais mieux de fermer ma gueule et de me le remettre encore une fois. FAVORI. (FZM) http://kapitainekomandant.free.fr

MUCKRACKERS / THE AUSTRASIAN GOAT La Destruction Est Aussi Création Volume 4 Split CD-R

Moins de deux minutes pour te fumer la gueule. Quarante-trois secondes de pilonnage industriel pour MUCKRACKERS. Tournevis dans l’œil et fils électriques en lieu et place de veines. Une minute et sept secondes pour THE AUSTRASIAN GOAT. Petite comptine du soir pour enfants malades de la peste. EARTH peut aller se rhabiller, le Bouc en connaît aussi un bout sur la maîtrise des émotions funèbres. (Forces Alliées) www.forces-alliees.org

NDIDIO Move Together CD

Ca a failli commencer comme ce disque de Stan Getz et Bill Evans que j’écoute souvent. Mais passée cette fausse impression (de quelques secondes), ça part vite en orgie soul, en festin pop, en carnage chaud et moite. La jeune Ndidi Onukwulu aime le blues et le rock, ça se sent. Si elle n’hésite pas aussi à mettre quelques cordes en avant pour le bien de la communauté, la guitare reste l’instrument dominant. Superbe reprise limite folk du He Needs Me d’Harry Nilsson. Ce Move Together, sans être un chef d’œuvre transcendant, s’écoute plutôt bien en cette rentrée scolaire ensoleillée. En tout cas, je te le conseille chaudement. (Naive) www.ndidio.com

ONEIDA Rated O TriCD

Y’a une chanson des BEE GEES que j’adore par dessus tout (et que je place au même niveau que leur chef d’œuvre Massachussetts), c’est I Started A Joke (sur l’album Idea). Marrant comme son texte s’applique à décrire parfaitement ce nouvel album d’ONEIDA. (Jagjaguwar) www.myspace.com/oneidarocks

OPITZ Globalni Orgie, Striktni Protokol CD

Gros métal grindisant tchèque. Ca file droit. Moins de vingt minutes de complexité autoroutière et de fureur qui me rappelle parfois DIE MY WILL dans le genre attaque frontale et dissonante. Je capte pas trop l’artwork (des meufs à poil, Napoléon, la fin du monde). Par contre, le découpage du livret est sublimement ludique. Michal s’est fait grave chié pour proposer un objet CD intéressant (malgré la rigidité du boîtier cristal). Voilou. (Khaaranus) www.myspace.com/khaaranus

ORIGINAL FOLKS Common Use CD

Je suis désolé, les mecs. Ca fait deux mois que je me passe et repasse votre disque. Y’a rien qui sort. Pas une seule phrase correcte à part « j’aime bien mais cet accent français est vraiment à chier ». (Herzfeld) www.myspace.com/originalfolks

PART CHIMP Thriller CD

Ca joue fort et noise avec un gros côté stoner. Oui mais voilà, SOUNDGARDEN ont déjà tout dit. Jolie pochette, ceci dit. (Rock Action) www.partchimp.com

PATTON Hélénique Chevaleresque Récital CD

Pas un mauvais groupe, ni un mauvais disque. La fratrie belge a le mérite de taper dans l’original là où beaucoup de faiseurs de sons se contente de suivre la mode de l’instant. Eux préfèrent prendre leur temps. Certaines ambiances créées sont particulièrement envoûtantes (Macarons Montgolfières Ballons) et la tonalité des morceaux me ramène (dans l’ensemble) à toute cette période de ma vie où je bouffais du Copper Press à longueur de journée. D’ailleurs, encore aujourd’hui, je pense fermement que ce zine est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis un obscur A4 photocopié en provenance de Belgique un soir de 1996. Mais je reste quelque peu hermétique à ces sons de guitare acoustique qui partent dans tous les sens (version pop de L’OCELLE MARE ?) et le cut-up me laisse complètement froid. Qualité conviction moitié déception. Insomnie rédaction nicotine. Radiateur dance music rédemption. Kamoulox. (Prohibited/matamore) www.prohibitedrecords.com

JAY REATARD Watch Me Fall CD

It Ain’t Gonna Save Me et Hang Them All sont deux énormes tubes. Le reste s’écoute d’une oreille distraite et s’oublie aussitôt. Ferait mieux de continuer à sortir des singles à 300 euros pour la retraite plutôt que des albums à 15 euros aussi fades que ce Watch Me Fall. (Matador) www.matadorrecords.com

RUBUFASO MUKUFO / DESTRUCTIVE EXPLOSION OF ANAL GARLAND Split CD

Pliage improbable et rondelle transparente, merci Khaaranus ! RUBUFASO MUKUFO envoie huit missiles goregrindisant à la puissance de feu nucléaire et au groove d’acier. M’ont fait parfois penser à ASSUCK, le côté groin groin en plus. Même recette pour leur collègues de DEOAG mais dans un style plus proche d’EXCRUCIATING TERROR (avec les vocalises d’animal non repertorié dans la grande famille des êtres vivants). Bon, c’est pas tout ça mais où est-ce que j’ai mis le dernier remix de Kylie Minogue… (Khaaranus) www.myspace.com/khaaranus

LES SANS NOM S/t CD-R

La suite de GOLEM OF FLESH. Hip-hop athée acide et sulfureux. Les textes sont un bonheur à lire et à écouter. L’équivalent littéraire d’un film tel qu’EVENT HORIZON (malgré la référence à Balaguero, c’est bien vers la science-fiction de chair et de son que l’on se désoriente). Je suis resté en apesanteur durant les vingt petites minutes du disque. Seule critique : faut arrêter de sortir des CD-R et passer fissa au 33 tours. Ce serait tellement mieux. (DIY) www.myspace.com/skyzominus

THE TERRORDACTYLS S/t LP

Leur concert en septembre dernier avec les BUNCH avait surpris tout le monde. Chanson après chanson, les deux jeunes dinosaures avaient fini par conquérir l’attention et le cœur du public présent, à coup de blagues pas drôles et de fulgurances poétiques, de passion et de tension mêlées. Bien entendu, ce disque ne rend pas justice à ce que nous avons vécu live avec eux. Néanmoins, quelques perles subsistent : la comptine Zombie Girl, les tubes I Want To Cry, Decoration Daniel et Fall (enchaînement terrible), le duo avec Kimya Dawson sur Devices, le punk lo-fi de Shipping… En fait, tout l’album tue mais je ne les ai pas devant moi, leurs sourires et leurs rires. C’est ça qui me trompe. Ouah, comment j’écris bien comme je parle. (Bachelor) www.myspace.com/theterrordactyls

V/A One Foot On The Grave CD

Un pied dans la tombe. Un seul. Normal de titrer ainsi une compile ne réunissant que des one man bands. Blues, garage, rock’n’roll. Les amis sont là (SHERIFF PERKINS, THE FEELING OF LOVE, KING AUTOMATIC, MR VERDUN, MISS-IPI) et c’est le principal. Y’a aussi DECHEMAN, REVEREND BEATMAN et THE VENUS FLY TRAP qui le font carrément. Petit dessin de Nico Moog en bonus. Le bonheur est simple comme un coup de crayon. (Kizmiaz) www.myspace.com/kizmiazrds

THEE VERDUNS Damn 6 Songs CD-R

Six titres. Les VERDUNS c’est la joie. C’est tout simple et c’est ça qu’est beau. J’ai du mal à décrire leur musique avec des mots. Certes, y’a des termes évidents qui viennent à l’esprit. Blues, rock’n’roll, duo mixte, roots, vaudou, rue des Allemands. Mais derrière ces facilités descriptives se cache un univers tellement plus riche en émotions que cette énumération rapide le laisse supposer… Chaque morceau te fend le cœur. La voix de Nico semble tellement fragile que ça en devient crucial et déchirant pour l’âme (L’Eau Ecarlate). La transe mystique n’est jamais loin (comme sur Men Men Men) et lorsque le tempo s’emballe (sur J’Attends, par exemple), tu te prends sans t’en rendre compte pour un poulet à qui l’on aurait coupé la tête. Quand Madame donne de la voix sur Outlaw, on frôle le bonheur d’un club enfumé au fin fond de l’arrière pays Lynchien. Bref, si, à ce point de la chronique, tu ne vois toujours pas de quoi je veux parler, mieux vaut passer à la suivante. FAVORI. (Bang Bang) www.myspace.com/theeverduns

WHEN ICARUS FALLS Over The Frozen Seas CD

Un habitué d’Emofrance qui m’envoie un disque, je dis « cool » ! Trois titres de post-rock suisse avec un chant black métal littéralement dégueulé. Ca le fait plutôt bien même si je suis pas fan du genre (les grosses montées toujours au même rythme… je préfère largement écouter des mixes de Carl Cox, perso). Je préfère le morceau-titre, longue plage ambiante se terminant en apothéose de cordes synthétiques. Alors ouais, j’apprécie ce genre de morceaux mais je déteste MONO. Je ne suis pas à une contradiction près, j’en ai conscience. Et je t’emmerde de toute façon, si t’es pas content t’as qu’à faire ton propre blog ! Ouah, comment je m’énerve tout seul… (Get A Life) www.getaliferecords.com

SHANNON WRIGHT Honeybee Girls CD

Septième opus pour la fougueuse Shannon. A mesure qu’elle vieillit, sa musique rajeunit. Elle n’a pas perdu « the edge » que tant d’autres ont paumé en route (mes vieilles copines Juliana, Heather ou Tanya). Trente et quelques minutes pour aller droit au but. Et elle y fonce tête baissée, défonçant tous les obstacles se brandissant sur son passage. Cet Honeybee Girls est lourd et menaçant (Ember In Your Eyes, Honeybee Girls) malgré son ouverture intimiste poignante. Il s’évapore dans des volutes de piano ivre (Sympathy On Challen Avenue) et d’arpèges faussement rieurs (Black Rain, à l’ambiance trompeuse) avant d’exploser dans un final tétanisant (Strings On Epileptic Revival et Asleep). Lyrisme, quand tu nous tiens. Rien d’exceptionnel, cependant. N’oublie pas que l’on parle ici du nouvel album de Shannon Wright. (Vicious Circle) www.myspace.com/shannonwright

YETI LANE S/t CD

J’avais pas trouvé leur concert du début d’année aux Trinitaires (en première partie d’ELYSIAN FIELDS) plus passionnant que ça. Ce premier album est donc d’autant plus surprenant qu’il me scotche la gueule dès First-Rate Pretender (single potentiel au refrain entêtant). Merde, on parle bien du même groupe là ? Apparemment oui. Twice enchaîne directement avec une orgie de tricotage guitaristique foudroyant (chanter les mêmes mélodies que son instrument c’est con mais ça marche toujours). Black Soul temporise et t’expédie dans une dimension parallèle faite de pochettes de disques couleur pastelle. Comme si SPY VERSUS SPY avait fumé Syd Barrett. Le reste est du même acabit que ce démarrage en trombe. Le trio parvient à confondre dans une même chanson orfèvrerie pop (ils doivent l’entendre tous les jours, ce terme-là), psychédélisme folk et personnalité propre. Les comparaisons revenant le plus souvent (THE FLAMING LIPS, PAVEMENT) me gonflent un peu, je préfère donc jouer la carte du « aurait sa place à l’aise sur Jagjaguwar ou Absolutely Kosher ». Ouep, on a la classe ou on ne l’a pas. Lonesome George est un tube interplanétaire, tout le monde sera d’accord. Ouep, on a la classe ou on ne l’a pas. Les types viennent de placer la barre tellement haute qu’il va être difficile de la sauter, même avec une perche de dix mètres de long. FAVORI. (Clapping Music) www.myspace.com/yetilane

mardi 1 septembre 2009

#32

Salut la compagnie,

1er septembre, jour de rentrée. Les toits de Metz dégoulinent de grisaille et d'humidité, j'ai le ventre noué à l'idée de publier mes nouvelles chroniques. Tout va bien. Plaisir de retrouver des groupes improbables et des fautes de frappe, des tournures alambiquées et des sentences de deux lignes. Enfin toi je ne sais pas mais moi ça me fait encore rigoler. Alors autant continuer.

Petit mot d'excuse à l'attention des copains du PARTI : j'ai pas eu le temps de bafouiller sur votre chef d'oeuvre. Je l'ai pourtant écouté jusqu'à l'overdose (avant de ressusciter, en bon zomblard affamé) mais les bons mots ne me sont pas venus à temps. ce sera pour octobre. Pareil pour les promos que l'on m'a envoyé dernièrement. Je ne vous oublie pas, je suis juste un peu lent en ce moment.

On sort des travaux de l'Emile (pas encore terminés, je précise) et on attaque déjà la nouvelle saison en fanfare. N'hésite pas à passer boire un verre, c'est un endroit simple et sympathique, un lieu un peu unique à Metz. Ouais bon je prêche pour ma paroisse, ça fait batard mais si je n'en profitais pas au moins un petit peu sur mon propre blog, où irait le monde ?

Direct aux chiottes, d'ailleurs je prépare un gros numéro pour la fin d'année. 1 an aux chiottes, donc. On (je ?) fêtera la sortie en grandes pompes en début d'année prochaine.

En attendant, une seule et même adresse pour le courrier :

Bon appétit.

Buddy Satan x Noir Fluo


400 COLPI Homo Homini Lupus CD

Chorus Of One ayant décidé de m’envoyer d’un coup d’un seul une partie de sa discographie, on peut dire que c’est « lumière sur » le label italien. Du coup, je me lance avec 400 COLPI. Hardcore métallique brutal et holyterrorisant. Deux voix (graves, arrachées), deux guitares (adroites et complémentaires) et dix chansons rappelant à la fois INTEGRITY, MORNING AGAIN et KEEPSAKE (en beaucoup plus bourrin, ceci dit). Le tout est chanté en italien. Ca passe plutôt bien. Musicalement, on ne sort pas des sentiers battus mais 400 COLPI joue avec sincérité, amour et passion. Ca s’entend. Ca se sent. Hibakusha est même un morceau de choix. A découvrir. (Chorus Of One) www.myspace.com/400colpi

BOOZED One Mile CD

Rock’n’roll glamisant. Du hard-rock, en fait. Et tous les morceaux déboîtent. Normal, y’a l’aval du sieur Nicke Andersson qui vient branler du manche sur un morceau. Très bon, tout ça. La classe allemande. Rien à dire. Mes baffles apprécient. (Chorus Of One) www.boozed-rocks.com

BURMESE / CADAVER EYES Split CD

BURMESE : toujours plus psychotique, absurde, violent et déliquescent. Bruit blanc, dégueulis, spoken words. Entre NAPALM DEATH et GEROGERIGEGEGE. Impressionnant d’extrémisme musical. CADAVER EYES : le même délire, mais sur des morceaux plus longs. Rythmiques de plomb, aigus qui niquent les gencives. No doom total qui penche vers le bruitisme de NEW-YORK AGAINST THE BELZEBUTH. Shit lo-fi avec un gros son. Mange ta merde. Mange tes morts. Souvenir ramené du Canada par les 213, j’aime ce genre de cadeau ! (HCB/New Scream Industry) http://newscreamindustry.blogspot.com

THE CRAWLERS Level The Forest LP

Excellentissime petit disque de punk rock qui sonne instantanément comme un classique dès la première écoute. Le trio de Portland continue sur sa lancée. Jusqu’où s’arrêteront-ils ? En bas de chez moi pour un petit concert sauvage, j’espère. Rien à dire de plus, les types ont un Shitspace, suffit d’écouter puis de commander. (Blind Spot) www.myspace.com/thecrawlers

THE DADDS Idées Choc & Propos Chic CD

Excellent skeud de 60’s beat chanté en français. Je suis impressionné. J’ai ri à la première écoute, puis je me suis agenouillé en priant Saint Brian Auger. Les textes sont de la véritable science-fiction pop culturelle, mélangeant allègrement des références à TF1, Théophile Gautier, Ebay, François Truffaut et les PRETTY THINGS. Un fourre-tout bordélique et sensé pour ces cinq jeunes postmodernes fans de MUSIC MACHINE, YARDBIRDS, CREATION et MONOCHROME SET (enfin quelqu’un de sensé). Musicalement, relis ce que je viens d’écrire et tu auras déjà une petite idée de la musique pratiquée par notre quintet extraordinaire. Perso, je trouve leur disque excellent. (Green Cookie) www.greencookie.gr

THE FEELING OF LOVE S/t CD-R

Guillaume m’a gentiment passé ce CD-R avec le tish de son groupe. Merci mec. Aujourd’hui, tout Metz adore THE FEELING OF LOVE. C’est le syndrome CHAPELIER FOU. Un jour, la ville endormie se réveille enfin et prend conscience du trésor qu’elle tient entre ses mains. La hype à l’œuvre. N’interprète cependant pas mal mes propos. Je pense sincèrement que Louis et le désormais trio méritent cette attention impromptue. Quid de ces six nouveaux titres ? Maturité, tubes, richesse mélodique, tubes, univers en expansion, tubes. Aux confins du garage, du psyché, du blues, du freakbeat et de la noise, THE FEELING OF LOVE explose les espoirs portés en lui à la sortie de son premier LP et emmène l’auditeur consentant dans les tréfonds de son âme détraquée (The First Dead man, morceau-somme de toutes les peurs rappelant le meilleur de SONIC YOUTH). Impressionnant. M’est avis que son prochain album risque de faire très très mal. (DIY) www.myspace.com/thefeelingoflove

FUCK OFF AND THRASH S/t CD-R

Nouveau projet éphémère de l’ami Jeff. Comme le Port-salut, c’est marqué dessus. Huit morceaux de thrash métal à l’Allemande. Pas pour rien que The Conqueror de SODOM et Tormentor de KREATOR sont repris en fin de galette. Faire de la musique, dans le cas présent, est plus qu’une thérapie. C’est quelque chose de vital à l’équilibre de mon pote. Faut que ça sorte. Que ça explose. Coûte que coûte. Quitte à pas placer le chant correctement ou à bâcler parfois ses morceaux. Quitte aussi à prendre l’auditeur à la gorge pour lui faire avaler sa pilule (Shift Your Arse, qui synthétise un peu ces deux tendances). J’aime beaucoup l’artwork, surtout la back cover. Le Jeff rock’n’roll sexy, celui qui aime le cinéma, les filles, le foot, le métal. Celui aussi qui bout de colère et de révolte, qui se remet constamment en question. J’ai hâte d’écouter son groupe de doom avec Régis, Faz et le Goat. (Altsphere) www.altsphere.com

THE FURTHERMOST All Against The World CD

Disque de hardcore moderne numéro 589214. Au secours. (Chorus Of One) www.chorusofonerecords.it

VERA GOGH Blue Pearl Of Happiness CD-R

Heather Nova et Kate Bush se sont réincarnées en Vera Gogh. C’est assez fou d’écrire ça mais je ne vois pas d’autres comparaisons possibles plus justes pour décrire la belle. Grâce, folie et douceur cohabitent en musique au sein de cet être venu d’ailleurs. Compositrice et interprète hors-pair, la miss s’est adjointe les services, pour la réalisation de ce disque, de (tiens donc) Kacey Johansing, avec qui elle est également partie en tournée en Europe cet été. Résultat, une grosse baffe dans ma gueule lors de leur passage à l’Emile Vache. Impressionnante de bizarrerie, d’humour et de charisme, la Vera. Voix féline, arpèges fragiles, moog omniprésent. Le disque tourne en boucle à la maison, comme celui de sa copine. Bref, encore une chronique de merde écrite avec les pieds pour dire que j’aime. C’est plus facile de casser du sucre sur el dos des groupes (encore que). FAVORI. (DIY) www.myspace.com/veragogh

GONZALES Checkmate CD

Rock’n’roll glamisant. Du hard rock, en fait. Et tous les morceaux se ressemblent. Je préfère encore me taper vingt-sept heures de piano que cette demi-heure insipide. (Chorus Of One) www.myspace.com/thegonzales

GUILTY FACES Domestic Bliss LP

Cool, un disque de punk rock pas distordu ! Par les temps qui courent, ça change ! Ici, ça cause ADOLESCENTS et ANGRY SAMOANS le long de dix titres mélodiquement exquis. Voix rauque et tricotis de riffs bien sentis. Tout bien, bâtard ! (Deranged) www.derangedrecords.com

HUMAN MESS Follow You Home LP

Du sang sur les murs. C’est ce qu’indique la très jolie couvrante. Je m’attendais donc à m’ouvrir les veines en entendant les premiers larsens. Mais pas. Punk rock distordu et hurlé, certes, mais super joyeux. Bizarre, le contraste pour un con triste comme moi. Au final, leur mix surprend la première fois mais n’accroche pas suffisamment pour qu’on y revienne. C’est pas grave, y’a plein d’autres bons groupes à découvrir. (No Way) www.nowayrecords.com

JEFF In & Between CD-R

Ce In & Between est sa version de la pop music, dixit son auteur. Le piano est mis en avant, les voix se font claires et profondes, les morceaux sont intelligemment construits sur des thèmes qui ne sont pour une fois pas expédiés en trente secondes (Death Before Birth, Dead Star). La plupart du temps, cependant, ça part soit en couilles (Waste, Whiskey Talks), soit dans des délires hypnotiques étranges (Empty, Another World). J’apprécie le fait que Jeff ose, se lâche complètement (Tell Me Why) et explore des territoires encore vierges en ce qui le concerne. Mais ce nouvel opus reste malgré tout difficile à écouter d’une traite, pas super accessible et souvent proche de l’improvisation. Parti-pris à la fois intéressant et casse-gueule. Je sais que Jeff s’en branle mais s’il me file ses productions avec autant de régularité, c’est qu’il aime, quelque part, avoir mon avis sur la question. (Altsphere) www.altsphere.com

THE JUMPIN QUAILS What’s Your Jump Like ? CD

Garage ! Beat ! Surf ! Ce quatuor italien marie ces trois influences avec bonheur le long de quatorze titres sympas comme tout. Et avec beaucoup d’humour, en plus. « I was born again under her shoes » (sur Moonatic et son thème entêtant), « One more drink, one more broken heart » (Liza) ou bien ces titres prometteurs (Blue Hot sauce, Werewolves In The Sun). Reprise des Sucettes (en français, s’il te plaît) écrit par Gainsbourg pour France Gall. A leur décharge, les JUMPIN QUAILS tapent un peu dans tous les sens, bouffant à tous les râteliers. Jeunesse et passion n’ayant jamais été motifs d’exécution publique, je t’encourage à profiter et savourer cette petite rondelle pleine de fraîcheur. (Green Cookie) www.greencookie.gr

KAMIKATZE Falling Down LP

Nouvel album. Pochette ultime. Se sont plaisir concernant l’artwork. Des chats à deux têtes, du sang, beaucoup d’humour. J’ai toujours préféré les Suédoises à leurs collègues Danois(es). Tapent moins dans le cliché punk, chaos, destruction, patchs partout, respect nulle part. Les filles sortent aujourd’hui l’artillerie lourde, remplacent leur frêle bassiste par un fier Viking et gravent douze morceaux de punk rock à la fois tubesque (Killing Me, Nightmare, Daydreams, Too Good For You), aiguisé (Should I Care) et chaotique (I’m Dreaming). Le D-Beat est même plus que fréquent sur ce nouvel opus (No Dogs No Masters). Je les ai fait jouer à l’Emile à la mi-août, j’ai trouvé leur concert carton (bien qu’un peu brouillon), contrairement à l’avis général (mollasson). Pis les filles sont toujours aussi adorables, ça fait plaisir de voir que certaines choses ne changent pas. (Dirty Faces) www.myspace.com/kamikatze

KILO Front Kick CD

KILO est un groupe français rassemblant en son sein un bien joli line-up. Un ex-CUT THE NAVEL STRING (toute ma jeunesse industrielle), deux actuels HINT et SEXYPOP, entre autres. Le quintet envoie une purée noise hardcorisée qui fait mal : chant papier de verre (qui n’hésite cependant pas à taper dans la mélodie de haut-vol cf le Frantic d’ouverture), rythmiques en béton armé et riffs tranchants. Le tout rappelle les débuts de DROWNINGMAN, UNSANE bien entendu, le KYLESA du To Walk A Middle Course aussi, mais surtout le post-hardcore de HANDSOME (si ces derniers ne te disent rien, imagine un QUICKSAND en plus funky) et l’écurie Wreckage/Exit (STILLSUIT, notamment) à partir de Slow, morceau-charnière de ce Front Kick rageur. Ce con m’a immédiatement donné envie de me replonger dans mes vieux BAD TRIP / MIND OVER MATTER, putain. Disque schizophrène et jouissif aux influences parfaites en ces temps de crise d’inspiration. J’aime et c’est assez rare pour le souligner. (Maximum Douglas) www.wearekilo.com

KUMISOLO My Love For You Is A Cheap Pop Song CD

Joli premier essai pour la petite Kumi, échappée du génialissime trio parisien THE KONKI DUET. Avec quatre mélodies en poche et quelques boucles malicieuses, elle te sort quarante-trois minutes de simplicité électropop imparable. Top niveau de la candeur. « Tu peux avoir confiance en moi », nous dit-elle sur Confiance Absolue. Les yeux fermés, Kumi. Les yeux fermés. Beatleserie électronique sur Triangle, machine à danser (la bien nommée Danse Music), LADY GAGA goes intimiste (I Know What Boys Like, le méga-tube du disque). C’est toujours joyeux sans être niais et simpliste (les mélodies tourbillonnantes de nostalgie de Cheap Pop Song, la progression Mineralesque de Earth). Etrange comme ce mélange m’a directement renvoyé à France Cartigny et Juliana Hatfield, deux artistes féminines pourtant éloignées l’une de l’autre (et qui n’ont, de plus, rien à voir, musicalement parlant, avec la petite Kumi). Des connections zarbies se font dans ma tête, pour pas changer. Pas grave. J’aime ce disque, c’est tout ce qui importe. (Active Suspension) www.kumisolo.com

LINTERNO Take The Train Of Your Soul CD

Hardcore italien. Ca rappelle ENSIGN et BETTER THAN A THOUSAND avec un côté punk-rock un peu plus prononcé. Pas loin de ce que certains coreux français peuvent pratiquer, également. Loin d’être passionnant, en ce qui me concerne. (Chorus Of One) www.myspace.com/chorusofonerecords

LOSER LIFE Friends With A Demon LP

Faut vraiment pas se fier au morceau d’ouverture. Répétitif, bancal, joué n’importe comment et pas passionnant. Les choses sérieuses commencent avec Discontent. Le même mais en mieux. LOSER LIFE, c’est END OF THE LINE, ECONOCHRIST et TORCHES TO ROME réunis. Une espèce de symbiose fabuleuse et surannée. L’Ebullition de la grande époque (pas celle d’ORCHID, donc). Le groupe anti-hype par excellence. Des tempos tachycardiques sur lesquels se posent des riffs à la fois simples, efficaces et mélodiquement au poil, auxquels s’ajoute un chant qui ne triche pas avec les émotions. A la fin de ce Friends With A Demon (clin d’œil à Colin Tappe, chanteur de CRIME DESIRE et responsable de Life’s A Rape ?), j’ai qu’une envie : fouiller ma collection pour ressortir mes disques de MEREL, ARMSTRONG’S SECRET NINE et ICONOCLAST. Définitivement l’un des meilleurs groupes d’emo moderne avec WHAT PRICE, WONDERLAND. Favori. (Life’s A Rape) www.myspace.com/loserlife

LYBIANS S/t LP

Un MINOR THREAT avec chant féminin et un batteur qui rentre correctement ses roulements. Tout à fait juste bien. Le disque est fourni avec un autocollant du label, une sur-pochette transparente sérigraphiée… et un planeur en bois à assembler soi-même. Cool, hein. Bon je te laisse, je vais jouer dehors. (Upstate Chamber Of Commerce) www.myspace.com/thelybiansarecoming

MUTE The Raven CD

Fou comme MUTE me rappelle STRUNG OUT et TEN FOOT POLE. Punk-rock technique et véloce aux antipodes des merdes que l’on nous sert aujourd’hui par wagons entiers (A WILHELM SCREAM, BELVEDERE et tous leurs clones). Alors bon, faut aimer le genre et je t’avouerais que je ne m’y suis plus replongé depuis ma dernière cascade en skateboard il y a plus de dix ans. Ca me passe un peu au-dessus de la tête, même si j’avoue que les Québécois s’en sortent admirablement bien (morceaux solides, quelques tubes, exécution irréprochable). Bref, bon skeud pour les amateurs de roulettes à punk. (Craze/Feuzeul/Fond Of Life/Kickass/ST) www.mutepunkrock.net

THE NERDS Murder Is Now CD

Hardcore rock’n’roll italien. Le groupe cite ANTISEEN et RUPTURE. Malheureusement, le chant est ridicule (Lemmy avec une extinction de voix) et gâche tout. C’est con, les morceaux n’étaient pas mauvais. Basiques mais efficaces. Comme quoi. (Chorus Of One) www.chorusofonerecords.it

NUDE PUBE BANGLERS New Wave Of Norwegian Hard Rock CD

Tout est dans le titre. Excellent disque de hard-rock moderne, dynamique et fun. Moins lourdingue que TURBONEGRO, moins garage que les HELLACOPTERS, tout aussi bien torché que les débuts des HIVES. Le texte du livret sur les abréviations dans la musique est à hurler de rire. Bien vu. Je ne puis que te le conseiller. (Chorus Of One) www.myspace.com/nudepubebanglers

PISSED JEANS King Of Jeans LP

Troisième album. Je n’aurais jamais parié sur une telle longévité. Et pourtant. JESUS LIZARD s’étant reformé pour quelques concerts, ensemble tout devient possible. Marrant de noter qu’après un No Hope For Men en demi-teinte (trois écoutes et puis s’en va), le quatuor revient enfin aux choses sérieuses avec ce magnifique King Of Jeans. Torturé, violent, heavy métallique. Une sainte trinité magnifiée par le doublé Dream Smotherer / Pleasure Race, synthèse parfaite de leurs influences multiples (NIRVANA, MELVINS, SOUNDGARDEN, SCRATCH ACID). Le rock’n’roll est à l’honneur (She Is Science Fiction, Human Upskirt), je ne vais pas m’en plaindre. Chant de possédé, larsens dans tous les sens et tube intégral (Lip Ring). Les types remontent dans mon estime, c’est bien. (Sub Pop) www.subpop.com

PRETTY MARY DIES Put Our Names On The Walls Of Your City CD

Formation bordelaise splittée pour l’heure (avec éventuelle possibilité de reformation). Screamo/post-hardcore plutôt bien branlé mais qui ne me passionne guère. Pour dire, j’ai eu du mal à aller au bout du premier morceau. Vraiment plus ma came, ce genre de trucs. Ca m’a vite-fait fait penser à du MILHOUSE sans la folie furieuse qui animait ce groupe à l’époque. Puis je ne suis pas sûr que marcher sur les traces de METRONOME CHARISMA soit une bonne idée (surtout si c’est pour déboucher sur un nouvel ADAM KESHER). Bon, bref. (Maximum Douglas) www.maximumdouglas.com

REACHING HAND Threshold CD

Là, je dis oui. Si tu ne connais pas le groupe portugais, c’est l’heure de rattraper ton retard. Hardcore moderne moshy mosha female fronté par la sublime Sofia O (bien plus classe que la Karen des OUAIS OUAIS OUAIS). Cinq morceaux classiques et frondeurs, cartons dans les speeds, dansants dans les ralentissements. Une version réactualisée et féminine de JUDGE. Bon, le batteur en met parfois à côté mais c’est pas grave, on s’amuse bien pendant dix minutes et c’est le principal. Très bel artwork, très beau livret, très bons textes. Très bon groupe. Très bon disque. (Chorus Of One) www.myspace.com/reachinghand

RUNNAMUCKS Clawing Back LP

Jamais été fan du trio (et encore moins de ses artworks). Aujourd’hui quatuor, le talent des RUNNAMUCKS m’explosent en pleine figure. Enfin ! Ils sont allés puiser aux sources de la musique heavy (un peu à la façon de leurs potes d’ANNIHILATION TIME) pour transfigurer leur musique. Excellente idée. Ce Clawing Back, c’est du bonheur sur toute sa longueur. Les solis transpirent la classe, les intros de morceaux sont terrifiantes (Mind Of God, Love In Vein) et le chant nique tout. Putain, ça devrait être aussi simple que ça, le rock’n’roll. Un minimum de talent, de bonnes influences et une envie de tout péter en rigolant. Quelques claviers et autres percussions interdites discrètes ajoutent une petite saveur de transgression dogmatique bienvenue. Je doute qu’ils récoltent plus de succès avec ce troisième album mais en tout cas ils ont fait de moi un croyant. Un adepte. Un disciple. (Six Weeks) www.sixweeksrecords.com

SHINING VI : Klagopsalmer DoLP

Tout a plus ou moins été dit dans les stratosphères du journalisme métal suite à la sortie de ce disque. Je n’avais pas eu l’occasion de lire des chroniques aussi longues et détaillées depuis un bon moment, d’ailleurs. Preuve que SHINING est désormais un groupe qui compte. Canonisé. Panthéonisé. Loin d’être mort. Perso, je ne vais pas taper dans le lyrisme de comptoir ou l’analyse sociologique (y’en a qui se débrouillent mieux que moi) mais simplement souligner et appuyer un fait : ce sixième album a tout d’un classique indémodable. C’est un truc qui m’a sauté aux oreilles dès la première écoute. Les Suédois emmènent leur black métal encore plus loin que sur le V, décourageant ainsi les prétendants au trône de meilleur groupe du monde noir. Là, ils sont intouchables. Vas-y pour les rattraper ou ne serait-ce qu’effleurer le même niveau d’excellence, de musicalité et de génie. Ce disque est juste incroyablement évident. Tout y coule de source : les solos déglingués, les prouesses vocales de Kvalforth, les ambiances acoustiques mystiques confinant au grand FLOYD, les matraquages épiques, les expérimentations délétères. Ce disque s’écoute avec le même respect et le même plaisir, que tu le découvres pour la toute première fois ou que tu le connaisses par cœur. Une œuvre maladive, totalement inhumaine mais définitivement bien réelle. Un tour de force absolu. Une bombe sans nom. Tellement bouleversante que je ne sais même pas quoi en dire ni par où commencer. Ce Klagopsalmer se passe de commentaires, voilà tout. Let the music do the talking. FAVORI. (Osmose) www.myspace.com/shininghalmstad

THE SHITTY LIMITS Beware The Limits LP

Punk rock. Post-punk. Post-punk rock. Le quatuor anglais brouille les pistes. Le son de guitare fenderise bien dans les aigus. Petit feeling hardcore SxE (la tension ambiante). Certains morceaux rappellent les CLOROX GIRLS et AUTISTIC YOUTH sans forcément verser dans le tube pop guilleret. C’est dommage, y’avait un bon potentiel (Your Limits Are My Limits, par exemple). Les gaziers semblent plus à l’aise dans la dissonance maîtrisée (Just Like Before et surtout Hardwired, terrible). Pas un mauvais disque, donc. Au contraire. Manque juste le petit truc qui fait la différence. (La Vida Es Un Mus) www.lavidaesunmus.com

SPEEDBALL Three Seconds CD

Ex-FOOTNAILSUCKERS. J’aimais bien le nom de ce groupe. On ne se refait pas. SPEEDABLL donne dans le technicomoshisantmélodicorapide. NO TRIGGER, COMEBACK KID, SATANIC SURFERS, dixit la bio. C’est tout à fait ça. Même remarque que pour leurs collègues de label MUTE : c’est super bien foutu mais ça m’en fait bouger une sans toucher l’autre. Le genre a ses fans, ce n’est pas une chronique qui changera quoi que ce soit. Ceux-ci savent de toute façon que SPEEDBALL assure bien plus que n’importe quelle super production américaine ou canadienne et que ce Three Seconds est indispensable à leur collection. (Don’t Trust The Hype/Oni Red Chords/Craze) www.crazerecords.com

THE TIMEBOMBS I Belong In Hell LP

Ecrire. Décharger sa rage et sa frustration. Evacuer sa haine envers autrui par le verbe. C’est un truc que je faisais souvent. J’étais pas très doué pour ça, mais le but n’étant pas d’intégrer la Pléiade, j’en avais un peu rien à battre. Ca me faisait du bien. Aujourd’hui je n’écris plus. J’écoute les autres se décharger à ma place. Ca fait du bien aussi. Les TIMEBOMBS martyrisent leurs instruments pour en sortir le plus de jus possible. Larsens, distorsion, chaos. Un peu à la manière de leurs collègues de CULT RITUAL ou SEX/VID. Zéro originalité, tout dans le rouge. Sang pour sang pur sang. Punk rock. Y’a rien à comprendre. Tout à ressentir. Bel artwork qui donne la gerbe. 495 copies. (Cowabunga) www.cowabungarecords.com

TRIBE NIHASA S/t CD-R

Une longue plage de quinze minutes divisée en quatre parties. Black métal glauque, froid et très cinématographique. L’intro met dans l’ambiance. Quand les guitares entrent en jeu, un souffle épique s’abat sur les terres dévastées de la tribu Nihasa. Jusqu’à partir en gros bordel en cours de route. Gros travail sur les voix, effectivement. Celle-ci devient un instrument à part entière. J’aime quand ça se calme à huit minutes. Il faut savoir temporiser pour repartir de plus belle, ce qui semble être le cas ici. Et je suis sûr qu’en poussant le délire ambient ritualiste encore un peu plus loin, y’a moyen de sortir un truc complètement fou et autre. Je souhaite en tout cas longue mort à ce nouveau et mystérieux projet. (DIY) pas de contact

V/A Africantape / Sickroom Sampler CD

Sampler qui a la classe. Ca change des merdes hardcore métalemoderne que je reçois généralement. Mathrock, noiserock, pop expérimentale, déglingue à trois bras, instrumenthe à l’eau. Bonne pioche : PUSH-PULL, PASSE MONTAGNE, Alexis Gideon, MASS SHIVERS, BEAR CLAW (entre HARAM et SICBAY, assez énorme) et L’OCELLE MARE (tornade de soie blanche). Le reste me laisse un peu plus froid, mais rien que pour ces découvertes/confirmations, le vieux en vaut la champs d’elle. (Africantape/Sickroom) www.africantape.com

V/A Universal Western Attractions CD

Compilation gentiment offerte par la talentueuse Kacey Johansing. Musique de hippie qui pue le chanvre. Sur vingt artistes, ci-après mes préférés : THE BLANK TAPES et MAGIC LEAVES en ouverture (rêve de la Californie), Indianna Hale (étrange réappropriation de l’univers des CHORDETTES et des ANDREWS SISTERS), Vera Gogh (aussi gracieuse que la Heather Nova de Waste A Day), Colin Ludlow-Mattson (les KINKS tout seul), Kacey Johansing (forcément, avec un tube aussi énorme qu’Angel Island…), THE SWEET SWEET THINGS (qui porte très bien son nom), HONEYBODY MOONBEE (moins énervante que dix COCOROSIE) et CORINNEY & THE DREAMIES (COCTEAU TWINS à la campagne). Moi je dis ouais. (DIY) à télécharger gratuitement sur www.fuzzhouse.com/Recordings/Universal-Western-Attractions

LES WAD BILLYS Hot Brain 10’

Douze minutes de bonheur. Le trio enclenche la machine à tubes, quatre titres durant. J’étais pas super fan avant de les voir sur scène. Là, bonne claque. Carré, fun, humble et efficace. Le groupe de rock’n’roll par excellence. Energie débordante, danse urbaine, refrains fédérateurs à reprendre en cœur. Ce vingt-cinq centimètres traduit bien la folie qui anime le combo lors de ses prestations live. Enregistré par Kevin (batteur du SINGE BLANC, son aux petits oignons) et sérigraphié par la famille Percolation (encore du beau boulot). Le morceau-titre va te hanter jour et nuit. (Schnitz Prod) www.myspace.com/leswadbillys

WALLS S/t One Sided 12’

Quand je vois tous ces beaufs de la musique de France qui essaient par tous les moyens de se la péter violence et gros bras pour imposer leur style de baltringues tatouées et H&Misées, genre moi je suis un danger moi (mais je ne fais peur qu’aux vieilles), j’ai qu’une envie : leur balancer ce disque de WALLS en pleine gueule. Le malaise et l’agression résident en ces six titres littéralement dégueulés par un groupe dont la furie est devenue beauté. COLD SWEAT faisait déjà mal au bide. Le premier album de WALLS m’avait prix à revers avec ses emberlificotements hérités des plus belles heures de DAZZLING KILLMEN. Ce nouveau 12’ fait aujourd’hui la synthèse de ces deux époques en explosant tout sur son pasage. DEADGUY et MILHOUSE sont revenus d’entre les morts. Amen. (Iron Lung) www.myspace.com/lifeironlungdeath

ZERO BOYS History Of LP

Secretly Canadian me fait le plaisir de sortir un bon disque. Il était temps. Premier fois que ce History Of voit la lumière du jour depuis les obscures 80’s. Il était temps. Midwest punk mythique que même les rats de forum français en sont raides dingues. Va comprendre. La musique appartient à tout le monde, remarque. Perso, je préfère mille fois les BIG BOYS à tous les autres groupes essentiels de cette époque. Franchement, entre un We Got Your Money et un Johnny Better Get, y’a pas photo (même si Blood’s Good a tout d’un énorme classique, j’avoue). Bon, je tiens quand même entre les mains un « document », alors un peu de respect. Savais-tu que le groupe existe encore aujourd’hui et continue à jouer ? Beh oui, tout le monde les connaît, désormais. (Secretly Canadian) www.zeroboys.net