lundi 1 septembre 2008

#21

On est déjà le premier septembre, je rends mes chroniques à l'heure. Comme un bon bubulle. Demain c'est la rentrée. Sans le mal de ventre. J'ai même pas fait de cauchemars. Je me suis aussi mis à bosser sur un nouveau numéro de Cliché. Le douzième. Y'aura des interviews au menu (THE ESTRANGED, CRIME DESIRE, des gens d'ici) et quelques textes bien débiles. Je sais pas trop quand ça sortira. Quand j'aurai le temps, on va dire. Ouais, les prochaines semaines vont être chargées (des concerts à organiser, à aller voir, une tournée à préparer, des disques à sortir, un nouveau boulot à dénicher), s'agit pas de trop déconner.

Une pensée aux personnes qui m'ont envoyées des enveloppes avec des disques dedans. Je vous donne rendez-vous ici dans un mois, même jour, même heure... Les autres, prenez exemple et écrivez moi :

Le crédo reste le même :

FUCK FLUO, THINK BLACK

Ton Buddy.



A BRIDGE TO MANY Démo CD-R

Les couvrantes ripoffent des oeuvres de SUPERTRAMP, PINK FLOYD, ROLLING STONES et RATM. Bien vu. La zik tape dans le hardcore moderne. Cinq bons titres (The Last Word est un tube) desservis par un batteur au jeu tout plat (spécialement sur les parties rapides). Il t’effleure au lieu de te rentrer dans le lard, dommage. Sinon, le reste est carton (riffs catchy, maîtrise des tenants et aboutissants du style présenté). Sauf les textes. Les idées sont bonnes (ça cause peine de mort, religion, écologie) mais la forme suit pas (faut revoir son Anglais). Néanmoins, cette démo promet des jours heureux pour ces Toulousains, surtout s’ils parviennent à corriger ces quelques défauts. On change de batteur et on ouvre un dictionnaire bilingue, ok ? (DIY) www.myspace.com/abridgetomany

ADAM KESHER Heading For The Hills, Feeling Warm Inside CD

Ce disque me permet aujourd’hui de réévaluer celui des TEENAGERS sorti en début d’année. Sorte de mix entre boom boom new age à la Française et repompage intégral de ce qui a fait le succès des ROBOCOP KRAUS, les Bordelais ont malheureusement un sacré handicap en la présence de leur chanteur. Sérieux, ses vocalises sont risibles, complètement forcées, parodie de tout ce que tu peux aimer dans la new wave et chez ces chers Allemands cités plus haut. C’est con car musicalement y’a quelques trucs à sauver (une ou deux bonnes chansons). Forcément, la blogosphère et les magazines « spécialisés » ne tarissent pas d’éloges à leur sujet. Ah les cons ! Tiens, je viens de voir sur leur site que les types étaient endorsés par Le Coq Sportif et Sixpack. Cool. (Disques Primeurs) www.adamkesher.com

ALGERNON CADWALLADER Some Kind Of Cadwallader LP

Grâce à ce jeune groupe, les noms d’AMERICAN FOOTBALL et CAP’N’JAZZ sont à nouveau sur toutes les lèvres. Kinsella is the new cool (JOAN OF ARC a même sorti un nouvel album cette année). On ne va pas nier l’influence tant elle apparaît comme évidente. Y’a aussi un peu des premiers CASKET LOTTERY et du Such Blinding Stars de CURSIVE (le maître étalon du genre, dois-je le rappeler ?). Plus près de nous encore (l’Allemagne), CYAN et OLIVER TWIST. Chant à côté de la plaque, guitares qui font des bulles (les arpèges partent dans tous les sens), section rythmique heureusement présente pour solidifier le tout (et leur éviter ainsi de tomber dans le nawak). Musique du soleil qui manque encore un peu de refrains accrocheurs (c’est toujours le même problème avec le Kinsellacore). Jolie pochette sérigraphiée et textes qui me passent complètement au-dessus de la tête. Je te tire mon chapeau, Rémi. (Marika/Security Blanket/Chupacabra) www.chupacabrarecords.com

ANTI-PLAYAX Valencia Marca Registrada LP

Le punk son clair en dix-sept missiles. Bon ça rame un peu parfois mais c’est ça qu’est bon. On cherche pas la précision du millimètre. Le hardcore tel qu’il devrait être joué. Pas par des professionnels de la musique. Le rock’n’roll bien digéré. Reprise de REAGAN YOUTH. Les textes abordent des sujets aussi divers que les émeutes en France, l’invasion des touristes, la revanche des méduses sur ces mêmes connards, la recette du seitan au chorizo (putain, j’ai faim) et d’autres trucs plus sérieux. Sympa, sans prétention et bien cool. (Trabuc) www.mypace.com/antiplayax

A PROMISE IS A PROMISE TO A PERSON OF THE WORLD… YOURS
S/t CD-R

Bon, si je tique sur le prix du CD-R, on va dire que je cherche la merde. Donc je vais rien dire. Merde, trop tard. Line-up de rêve (les VERDUNS + Fred A + Agathe Max et le Navette échappé du bateau BLUES BUTCHER CLUB) pour huit titres fantasmatiques rappelant aussi bien Tom Waits et Robert Johnson que KLETKA RED. Une fanfare à l’énergie débridée n’ayant pour seul motivation que l’envie de te faire danser, pieds nus sur la table. La fatigue aidant, les cris de ferveur se transforment en murmures d’une tristesse envoûtante. Schizophrénie bienvenue qui prouve que cette chorale est à n’en point douter possédée par le diable. Les textes invitent au voyage, de sentiers en routes désertes, de bars en bars, une valise à la main. J’avais décroché de leur concert épique aux Trinitaires la dernière fois mais ce disque me le fait carrément. (DIY) www.myspace.com/apromiseisyours

THE ASSASSINATORS Sigt Efter Hjertet LP

J’avais beaucoup aimé leur démo K7. Punk rock ultra mélodique avec une grosse dynamique « métal qui s’ignore » (« j’ai écouté IRON MAIDEN et ça s’entend »)et un chant féminin qui emmène tout avec lui. Sur ce premier LP, douze morceaux. Ca tourne vite en rond, je trouve. Manque de variété et de relief flagrant. M’enfin, je me plains alors que ça me dérange pas du tout d’écouter SPAZZ. Dans le genre (mais pas tout à fait), je préfère largement SIGNAL LOST. Fort heureusement, ici les textes sont plus intéressants que la musique. Douze morceaux donc, et autant de réflexions sur l’activisme et la scène punk militante qui ont, certes, parfois tendance à se prendre un peu trop la tête. Néanmoins, le ton n’est jamais moralisateur, l’optimisme est privilégié au cynisme. En ces temps de « punker than you », ça fait du bien de ne pas tomber encore une fois sur des cons. (Alerta Antifascista/Rebel Scene) www.myspace.com/theassassinators

AUTISTIC YOUTH Landmine Beach LP

Pluvieuse La Vie, 1259e épisode. J’ai arrêté de chercher à comprendre le pourquoi du comment à Portland. Je me contente d’ouvrir les bras, de sourire comme un gros niais et de me prendre les kilos de bons disques de punk rock dans le plexus. J’ai que ça à faire, de toute façon. La moyenne d’âge des jeunes autistes ne dépassant pas la vingtaine, la mettre en rapport avec l’extrême qualité de ce Landmine Beach fait presque peur. Impossible de ne pas penser à THE OBSERVERS aussi (le spectre émotionnel est le même, sans la voix de Gordon), sauf qu’ici c’est la basse qui mène la danse. Juste énorme de dynamique et de catchiness. C’est donc le pied de sauter sur ces onze mines tubesques, petits classiques du genre en devenir. Je suis juste vert de les avoir loupé (z’auraient dû jouer à Nancy mais ça s’est finalement pas fait). Crotte. (Taken By Surprise/Sabotage) www.autisticyouth.com

BLUDWULF Cryptic Revelations LP

BLUDWULF compte deux membres de TOXIC HOLOCAUST, pour situer. Hard rocking thrashpunk toujours borderline (Slave Of The Night, virtuose), très cultivé derrière son accoutrement over the top (jolie référence au film de Bob Clark sur Children Shouldn’t Play With Dead Things) et ses excès textuels (esquisse de réflexion Dischargienne sous le vernis de la prose horrifique). Donc en gros, si t’aimes pas la réverb, GISM, les solos à quatre mains, la NWOBHM, les voix de mâles en rut, RIISTETYT, les bracelets de force et les clous, ça ne sert strictement à rien de t’attarder sur ce chef d’œuvre. Scream for me, AmnEVIL !! (Charged) www.myspace.com/bludwulf

CHRONIC SEIZURE Ancient Wound LP

Chef, la recette. Tu prends des gars de REPOS et FOURTEEN OR FIGHT, tu demandes au batteur de jouer comme un furieux, au chanteur de s’arracher la gorge et au gratteux de se taper le répertoire de NEGATIVE APPROACH à l’envers. T’obtiens dix titres de hardcore à l’américaine, « all meat, no fat ». Tout ça ne nous ramènera pas URBAN WASTE, mais bon on est pas là pour jouer les nostalgiques non plus. (No Way/Fashionable Idiots) www.nowayrecords.com

CRIME DESIRE S/t LP

Putain d’album. J’attendais rien de ce nouveau CRIME DESIRE. Je veux dire, rien de plus qu’un bon disque (tout comme l’était Id Music To Combat The Superego, leur précédent LP). Et là en l’occurrence, en 2008, sur Life’s A Rape de surcroît, on touche au génie. Terminées les cavalcades incontrôlables (Confront Them constituant la seule trace de ce glorieux passé de furieux) et ce chant nasal qu’on aurait dit une fille (me suis laissé avoir, d’ailleurs), place au lourd. Au niveau du son, impossible de dater l’œuvre. Certaines compositions versent aussi bien dans le hardcore 80’s lent que dans celui plus métallique des 90’s, d’autres encore dans le doom traditionnel (Your Perdition, limite cold wave) ou le thrash (un phénoménal Shake The Temple en fin de course), le tout étant joué avec tellement de classe et d’humilité (y’a même un clin d’oeil à Jess Franco) que l’écoute répétée de ce S/t me met à chaque fois sur le cul. C’est assez rare pour être signalé. Bon je me fais pas d’illusion, le groupe de San Diego est destiné à affronter l’obscurantisme de mes pairs dans l’obscurité de leur repaire pourtant ensoleillé. Je vais finir par monter un fan club tellement j’en suis FAVE. (Life’s A Rape) www.myspace.com/crimedesire

CSS Donkey LP

J’avais reçu un promo tout pourri (tous les titres n’étaient que boucles de trente secondes répétées pendant trois minutes) qui donnait vraiment pas envie d’acquérir ce Donkey nouveau. Too much, too soon. Au lieu de prendre leur temps et de se remettre de leur phénoménal succès, les Brésiliens ont préféré enchaîner avec un deuxième album dans la foulée de leur (j’avoue) génial éponyme. Mauvaise idée. Je vais donc garder la face A, imparable (la sublime ouverture qu’est Jager Yoga, le single Rat Is Dead, Let’s Reggae All Night prochainement dans tous les reportages de M6, le tube electro Left Behind) et rayer la face B (du remplissage pur et simple, six fois le même morceau). Bande de feignasses. (Sub Pop) www.subpop.com

DEAN DIRG Raus LP

Ecoute le en 33t, on dirait le groupe du Cookie Monster (si tu connais pas le Cookie Monster, va te pendre). Merci à PP de m’avoir fait découvrir ce groupe. Hardcore punk qui voudrait se la jouer garage et qui y parvient relativement souvent (sauf quand il verse dans la parodie pas drôle cf Dean Dirg’s Bored Part 2). Je ne peux m’empêcher de penser à une version raccourcie des HIVES, quand ceux-ci avaient encore un peu de niak (l’époque Aka Idiot/Barely Legal). Le disque est court mais le chant est tellement monotone qu’il me les broute au bout de cinq minutes. Sinon c’est pas mal du tout (mention spéciale au layout de l’insert, über schön). (Prügelprinz) www.deandirg.net

DISASTER The Battle Escalates CD

Avec Titi et Ben de DESECRATOR. Gage de qualité, mon pote. Bon j’ai jamais trop aimé les voix de gorets, et là le copain Ben s’en donne à cœur joie. La zik derrière envoie du gros CRYPTOPSY, rythmique de fou furieux et défourraillage de manche en règle. Les textes rentrent tout autant dans le tas (Sarko fils de pute, nazi punks fuck off, médias, néocolonialisme, religion), certains te prenant même carrément aux tripes (Pedophile Executioner, sans ambiguïté aucune). Un disque dense, violent et intelligent qui ravira à coup sûr les fanatiques de tabassage death-grind. (Rewolucja) www.disaster.fr

DJ KND MN Limited Edition CD

Mixtape digitale gentiment offerte par Médé. Hip hop and you don’t stop. Regroupe des trucs que j’aime bien (le Whatever de JERU THE DAMAJA, 1999 de COMMON, le classique Platform des DILATED PEOPLE) avec d’autres que je ne connaissais pas (ROYAL FLUSH, LIGHTHEADED, RUBIX), ainsi qu’une rencontre improbable entre Kanye West, NAS, KRS 1 et RAKIM. Bien cool en ce mois d’ennui mortel qu’on appelle plus communément « août ». (DIY) pas de contact

THE ESTRANGED Static Thoughts LP

Classique instantané. Ce disque tient à la fois du miracle et de l’évidence. Je l’écouterai encore probablement dans trente ans (si je ne suis pas mort d’ici là) avec le même plaisir renouvelé (et la petite larmiche qui va avec). Pour synthétiser (parce que j’ai pas envie de faire trois pages et que ce chef d’œuvre se passe de tout commentaire superflu) : les ex-REMAINS OF THE DAY (sans la violoniste) nous démontrent qu’ils n’écoutent pas que du crust et qu’ils ont eux aussi un cœur noir qui saigne rouge (clin d’oeil). Mélange le meilleur des WIPERS et de MISSION OF BURMA à WARSAW et au CURE d’A Forest (sans oublier les appels du pied heavy as fuck). Tu obtiens cette BOMBE monumentale, véritable orgasme musical, direct dans le top 5 de mes disques de l’année. J’en fais trop ? Je t’emmerde. FAVE (Dirtnap) dirtnaprecs.com

THE FAINT Fasciinatiion CD

Wet From Birth avait été bien décevant après la bombe Danse Macabre. Fasciinatiion réussit l’exploit d’en être de même par rapport à son prédécesseur. On dévale quelques escaliers de plus vers la nullité. Sorti des guitares de Psycho, des mélodies étrangement délétères d’A Battle Hymn For Children et d’un jeu de batterie incroyablement fin, rien à sauver. Disque banal, sans identité, qui ne mérite aucune attention particulière. En clair, une merde de plus. (Blank.Wav) www.thefaint.com

GAUZE Binbou Yusuri No Rizumu Ni Notte LP

Pour sa centième sortie, Prank s’offre le dernier GAUZE. Dix titres, treize minutes, dix tartes. Du GAUZE Classique, furieux, efficace. Enregistrement lo-fi réhaussé par le mastering de George Horn, pressage en 45 révolutions par minute d’un disque sorti l’année dernière. GAUZE est une institution, vingt-sept ans de bons et loyaux services, merde ces mecs sont increvables. (Prank) prankrecords.blogspot.com

HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE / SOLSTIS Axis Of Evil Split CD

SOLSTIS : cinq boucheries grind métallique. Leurs morceaux sont dix fois trop longs et me donnent mal à la tête. HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE : treize tueries grind noise. On dirait ARSE DESTROYER avec un bon son. Du bruit, encore du bruit, toujours du bruit. J’aime pas du tout leur délire porno. (DIY) hxcxf.free.fr

HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE / XAROS Split CD

HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE : leur esthétique provoc’ à deux balles me fait bailler, leur crédo musical me réveille. Six titres extrêmement violents à ne pas foutre dans toutes les oreilles. Agression constante. On en ressort complètement épuisé. XAROS : punk lent, sans son, mou et chiant. Je vois pas l’intérêt d’un tel groupe. (DIY) www.myspace.com/dallasgrindcore

INSOMNIO Happy Loneliness LP

L’Espagne est en passe de devenir le nouveau Danemark. L’on assiste à une véritable INVASION de groupes ÜBER cools, du genre à te filer des INSOMNIO… Pour ces derniers en l’occurrence, ça va plutôt vite. Deuxième album topé après leur concert au Pink, huit morceaux dans la veine de leur précédent LP, punk 80’s d’obédience ADOLESCENTS/plein-de-groupes-en-YOUTH, la Californie pour tous sous le soleil de Zaragoza. Ca le fait bien en live quand tu te fais pas emmerdé par des relous de punks qui veulent montrer qu’ils sont plus forts que toi pour bousculer l’assistance, la bassiste est toute mimi et le batteur a l’air d’avoir dix ans. (Trabuc/The Pression) www.myspace.com/insomniozgz

INYS Enkrateia CD-R

Je suis généralement pas client de ce genre de zik (postcore, postmetal, appelle ça comme tu veux). Mais INYS me le font bien. Ouep. Y’a une crudité punk que je retrouve rarement ailleurs (chez ICOS, récemment… mais qu’on ne vienne pas me parler de FACEDOWNINSHIT, hein), de l’idée dans la riffaille (de jolis arpèges classiques accolés à des riffs limites death) et un batteur fin comme les roulements qu’il déroule. Bien entendu, on n’échappera à la comparaison avec NEUROSIS. Je crois pas que ce soit le but ici, d’ailleurs. Les petits gars de Chambéry sont des gens intelligents et saupoudrent donc leur recette de base de quelques touches screamo pas déplaisantes (Derrière Ces Murs, l’Orage). Que La Lumière représente le morceau de choix de cette démo. Une longue fresque épique d’un quart d’heure, passionnante de bout en bout. Avec un niveau de qualité tel, je ne comprends toujours pas pourquoi on entend pas plus parler que ça de ce groupe… (DIY) www.inys.fr

JUCIFER L’Autrichienne CD

Va te faire avec tes promos de merde, Relapse. Comme pour l’album de BARONESS : bon groupe, bon disque, mais je vais certainement pas me faire chier à chroniquer un truc à 99 pistes. (Relapse) www.jucifer.com

MADE OUT OF BABIES The Ruiner CD

Putain, quelle voix ! (The End) www.madeoutofbabies.com

MENTAL HYGIENE TERRORISM ORCHESTRA Fall Of Tyrants CD-R

Ce bruit est d’une beauté aussi fascinante que celui distillé par THE AUSTRASIAN GOAT. Une forme de primitivisme qui s’adresse aux fins gourmets. Les instruments y sont torturés sans relâche. Les voix se vomissent dans un fracas métallique assourdissant. Les ambiances sont glaciales (on est loin des gimmicks guignolesques de COLD WORLD, ici tu meurs véritablement de froid), se rapprochant quelque part des premiers BURZUM ou du travail harsh noise de BUG CEREBRAL BUG (A Message Of Hope & Terror, terrifiant). Un drone nucléaire qui renvoie les baltringues de SUNNO au monastère. Merde, je vais faire écouter ça à Julien, il va adorer. (Crackwhore Totalitarism) www.myspace.com/mentalhygieneterrorismorchestra

MENTAL HYGIENE TERRORISM ORCHESTRA
Path Of Dignity / Post Apocalyptic Endless Summer CD-R

Approche nettement plus grind/noise que sur le Fall Of Tyrants précédemment chroniqué, même si toujours aussi bruitiste, voire encore plus free (Blood Of Traitors). J’y décèle un certain second degré détonnant qui m’évoque désormais clairement NAKED CITY. De ce fait, je trouve que le projet perd toute sa patine industrielle et glauque en route. Dommage, je suis pour le coup un peu moins fan. Bon, je te rassure, ça plaira quand même à tous les tordus qui aiment saigner de la bite en musique. (Idle Hands Destroy Lives/NHDIYST/Underground Pollution) nhdiystrec.free.fr

THE NY-HILL STILLNESS The Last Disgust Never Comes CD-R

C’est quand même moins chiant que VERSE. Quatre titres de hardcore destructeur pour émotifs burnés (faut pas déconner), screamo-borderline même (le batteur). Influences multiples, j’aime bien, j’arrive pas trop à dire chez quel groupe ils ont piqué telle ou telle idée. J’aime aussi beaucoup le travail sur le(s) chant(s). Musicalement donc, ça sent la maturité. Par contre, au niveau des textes, tu peux lire que les types n’ont que 18 piges (cf leur « pamphlet » sur Internet, consultable sur leur Shitspace). C’est bien beau de citer les penseurs. Ca donne une consistance. Faut juste pas oublier en route de penser par soi-même. Mettant ça sur le compte de la jeunesse, je ne leur en tiendrai pas rigueur, pis comme disait ce célèbre situationniste (tiens, je m’y mets aussi) : « Il faut laisser le temps au temps ». (DIY) www.thenyhillstillness.org

PRESSGANG S/t 12’

Avec des membres de SHORT FUSE. Pas dans le même genre, mais le même ennui qui m’étreint à mesure que le diamant se balade nonchalamment dans les sillons de ce 12’. En live, le groupe reproduit tout plein de clichés (on se crache dessus, on se tape dessus, on prend des poses de pantins désarticulés) qui m’ont amusé pendant cinq minutes. Les textes volent bas, quelques riffs sentent le post-punk, bref c’est pas le disque de l’année (THE ESTRANGED, j’te dis !). (Hardware/Radio 81/P.Thrash) www.myspace.com/pressgangpunks

RAXINASKY The Anti-Apopathodiaphulatophobicoustical Days CD

Quel gros bordel. Nouvelle fournée math-grind futuriste encore plus grave et sévère que la précédente. Je trouve que le duo s’est bonifié avec le temps. Loin de s’assagir, sa puissance de feu s’est au contraire intensifiée. Ces six morceaux complètement free et sauvage (de 39 secondes pour le plus court jusqu’à 18 minutes pour le plus long) te fument la gueule sans prévenir. Violence opératique. Ca me fait vite fait penser à ASTERISK, MISS HIGH HEEL et APES OF WRATH. Pas le truc le plus accessible du monde, quoi. Y’a même Herbert ELISYUM qui vient gazouiller, cool. (Shifty/Ocinatas/Skyr et plein d’autres, le problème étant que les noms sont illisibles tellement ils sont écrits petit) www.raxinasky.tk

RUDIMENTARY PENI No More Pain 12’

RUDIMENTARY PENI revient avec un nouveau 12’. Joie. Si les textes versent dans la poésie macabre, la musique va droit au but. Punk lourd, gras, monolithique, avec un petit quelque chose d’intensément hypnotique. Les types savent couper court dès que ça commence à devenir chiant et c’est tout à leur honneur. Interprétation d’un morceau de Pachelbel en piste dix. Artwork affreux signé Nick Blinko (le type est plus doué avec un micro dans les mains qu’avec un pinceau). Conseil perso pour entrer dans l’univers du groupe : le LP Death Church sorti en 1983 ou le EP Farce de 1981 (chez Crass Records). (Southern) www.southern.com

SKITKIDS Besoket Vid Krubban LP

J’ai jamais aimé ce groupe. J’ai été d’autant plus surpris en tombant sur ce troisième LP, acquis à force de lire dithyrambes sur dithyrambes en parcourant les forums spécialisés. D-Beat rock’n’roll, on rejoue tous les riffs d’Ace Of Spades avec le batteur de DISCHARGE derrière les futs. Qu’est-ce que je raconte ? Toi le punk tu sais tout ça ! Bon j’avoue, ce disque a ses moments, un son titanesque et une bonne rage, d’excellents solos et chorus, des trucs biens quoi ! Sauf que ça l’est trop (bien) pour être honnête. Qu’est-ce qui me fait dire ça ? Je sais pas, c’est juste une impression. Je vais plutôt aller écouter INEPSY, ça ira mieux après. (Hate) www.haterecords.net

STATE POISON S/t CD-R

« Punk is argh », mais aussi « ouille », « bof », « schlack », et tellement d’autres qualificatifs. Distort Saint-Etienne, wall of noise, le Japon dans ton salon. Le chant est abusément jouissif, fantômatiquement réverbéré, douloureux comme un coup de ceinture cloutée en faux cuir sur les fesses. Je m’attendais à ce que ça larsène méchamment plus dans les guitares, en fait ces dix titres sont largement écoutables pour une oreille non-avertie pas experte en crètes de trois mètres de haut (DEATH SIDE). Textes politico-nucléaires, rien de nouveau sous le soleil de la décharge. Featuring le Cousin et Alex Ratcharge. Un groupe qui a de l’avenir. (DIY) innoisewecrust.blogspot.com/2008/07/state-poison-st.html

V/A All Ages, A Tribute To Kid Dynamite CD

Tout est dans le titre. J’ai toujours aimé KID DYNAMITE. A boire et à manger sur ce tribute, mais la plupart des groupes s’en sortent avec les honneurs, délivrant des versions fidèles aux originales. Mention spéciale à ESCARRES et SANTA CRUZ (les seuls à sortir des sentiers battus) et au medley offert par les FLYING DONUTS. Sinon les GUERILLA POUBELLE offrent un Pacifier traduit en Français. J’ai ri. (Oni Red Chords) www.myspace.com/oniredchords

V/A A Tribute To 88 Fingers Louie CD

Tout est dans le titre. J’ai jamais aimé 88 FINGERS LOUIE, c’est donc pas aujourd’hui que je vais m’y mettre. Punk mélo = Haine + Mort. (Eternalis/My First) www.eternalisrecords.com

V/A Support Your Local Punk Scene CD

Punk is dead. « Think globally, act locally », merci on sait comment ça marche. Des analphabètes de SKIMO (qui ne savent même pas écrire le mot « comptine » correctement) aux hipsters de WARSAW WAS RAW (j’aime de moins en moins ce que j’entends aka de la powerviolence pour fans de chaos hardcore), en passant par les hordes de punks engagés à la Française, la relève des PLASTICINES (en la présence des DECIBELLES), une espèce de Tom Gabel qui se prendrait pour Laurent Gerra (FRED FRESH, un artiste, un vrai) et une reprise de RANCID par GENTLEMAN (seul bon morceau du disque), y’en a pour tous les goûts. Ce n’est pas cette compilation qui me donnera envie de la soutenir, la scène punk locale. Pour un STATE POISON ou un STRONG AS TEN, combien de MISS AMERICA et de CHARLY FIASCO ? Trop. Putain, rien que d’y penser ça me déprime. (Guerilla Asso) www.guerilla-asso.com

VAST AIRE Dueces Wild CD

L’anti ATMOSPHERE par excellence. Avec ce nouvel album, la meilleure moitié de CANNIBAL OX confirme tout le bien que je pense d’elle depuis le début. Le gars VAST AIRE a un flow bien à lui, à la fois léger (le type s’amuse, ça s’entend) et lourd (grâce son timbre grave et profond), reconnaissable entre mille et mis en valeur par de superbes prods évoquant le meilleur de MF DOOM (le Dynamic Duo produit par ASPECT ONE, par exemple) et dominés par les beats électriques de MELODIOUS MONK ou LEPARASITE. Les textes font sans cesse référence à la culture geek que j’affectionne. GEECHI SUEDE, COPYWRITE, VORDUL MEGA, GENESIS et quelques autres s’invitent le temps de featurings ravageurs. Treize titres, treize tubes. Album hip hop de 2008 pour l’instant, et FAVE bien évidemment. (GCE) www.myspace.com/vastaireofcanox

WELLDONEDUMBOYZ White Cunt Hippie CD-R

Hardcore noisy destructeur un peu nawak et virtuose. Humour qui vole au ras des pâquerettes. Quand on a rien à dire, mieux vaut se taire que passer pour un con. Eux font tout le contraire. Let the music do the talking, instead. Ici présents, donc, quatre titres impressionnants de maîtrise et d’inventivité, évoquant aussi bien DAZZLING KILLMEN que les VICTIMS FAMILY, voire THE FUCKING CHAMPS à quelques reprises. Du tout bon, en ce qui me concerne. Maintenant, va falloir travailler le fond. (DIY) welldone.dumboyz.free.fr