dimanche 21 décembre 2008

6 MOIS AUX CHIOTTES #4

Photobucket

* 56 pages mises en beauté par Jennie New Work City !
* 178 chroniques laxatives qui ne pètent jamais plus haut que leur cul !
* « Tonton Louis, qu’as-tu donc sous ton grand chapeau ? » : un entretien crucial avec Le Chapelier Fou !
* Interview-vérité : plus flamboyant que John Philip Law dans Danger Diabolik, Lelo Jimmy Batista nous fait des révélations sur ses collègues de Tsugi et Noise !
* Le roman photo de l’hiver : Energy Drink !
* Le DIY pour les nuls : le top de fin d’année à faire soi-même !
* Concours « la phrase qui tue » : retrouve l’auteur de la maxime dissimulée dans les pages du fanzine et gagne ton poids en disques promos !
* Bonus exclusif : Simon Aux Chiottes !

Prix libre, échanges bienvenus.

Envois promos, lettres d'insultes :

SCHALL Florian
16 rue des Huiliers
57000 Metz


Mails d'insultes :

the_dead_kid@hotmail.com

mardi 4 novembre 2008

#23

YÖ !

De retour de tournée et plus à la bourre que jamais ! Pour un maniaque de la ponctualité, un obsédé du temps qui passe, ça le fait pas des masses. Mais bon, je fais ce que je peux... J'ai déjà une pile de disques en retard à chroniquer pour janvier, ça tombe bien, j'ai plus d'argent pour m'en acheter des neufs ! Si ça te branche de faire un don, n'hésite surtout pas à m'envoyer du son à l'adresse suivante :

Il me reste encore un mois à tirer aux archives d'ArcelorMittal avant de profiter de mon temps libre pour bosser sur le numéro 4 de 6 MOIS AUX CHIOTTES. Hier, mes futures ex-chefs m'ont puni parce qu'elles se sont rendues compte que j'avais abusé de leur confiance durant mes deux années et demie passées en leur compagnie. "A partir de maintenant tu ne touches plus un seul ordinateur du service ! Fini Internet, les messageries et le téléchargement !" Pauvres connes... On arrête pas un nerd qui a décidé de rien branler comme ça ! Je suis d'ailleurs en train de préparer mon départ, ça risque de chier bien comme il faut... Mais ceci est une autre histoire à lire dans le prochain épisode de CLICHé.

Merci à Fabio pour ce surnom de Noir Fluo, il me va à ravir !

Have fun reading that shit.

Buddy Satan Noir Fluo.


ABYSSE Le Vide Est Forme CD-R

J’ai plus trop de références en métal moderne. Soit j’écoute des vieux trucs, soit j’écoute des nouveaux trucs qui sonnent vieux. MESHUGGAH, je t’en parle même pas. ABYSSE, par contre, c’est pour maintenant tout de suite. Deux titres sur ce disque dans une veine métallique progressive et instrumentale, où les tempos sont posés, les solos appropriés et où tu comprends tout ce qu’il s’y passe. Les types prennent le temps de développer des motifs mélodiques intéressants (notamment sur le second morceau). Et ça j’aime bien. Pas comme MESHUGGAH. (DIY) www.myspace.com/abyssegroupe

LA BESTIOLE B Comme… CD

J’avais beaucoup aimé leur précédent maxi. Passée la bonne surprise, ce nouvel opus me déçoit quelque peu. Ca joue sur les terres d’un rock français un peu suranné (certains riffs sont d’un classicisme absolu) tout en faisant parfois preuve d’une mélancolie mélodique qui fait mouche (Caméléon est un bijou). Malheureusement, trop de morceaux posés et trop de guitares électroacoustiques font que je lâche vite l’affaire. Ca me fait même vite fait penser à une version sage des RITA MITSOUKO, et j’aime pas trop cette comparaison. C’est dommage, j’aurais vraiment aimé être plus emballé. (DIY) www.la-bestiole.com

BLOOD CEREMONY S/t CD

Putain on dirait vraiment COVEN avec un son 2008, des riffs trademark BLACK SABBATH et un flutiau à la JETHRO TULL. Le genre de zik qui te donne envie de danser cul-nu dans ton jardin avec un bonnet rouge sur la tête. T’as pas l’air con, tiens. Les pisse-froids qui trouvent ce groupe banal sont des CONS. (Rise Above) www.myspace.com/bloodceremony

CAFETERIA DANCE FEVER Heck On Earth LP

Sacré bordel, ce groupe. Deux frangins férus de rock’n’roll associés à une furie qui ne tient pas en place derrière sa batterie et un guitariste/chanteur autiste (qui compose d’ailleurs tous les morceaux de l’album). Ca ne ressemble franchement à rien de connu et au croisement de tout ce que la Terre peut compter de formations pop barrée à 15000 lieux sous la mer. Entre DEERHOOF, SONIC YOUTH et les SHAGGS, on va dire. Chants faux, larsens dans tous les coins, mélodies bancales, bref tout ce qu’il faut pour bien te faire mal aux oreilles. Pars pas en hurlant, y’a aussi des « tubes » (Pig Sty, Robot Bird). L’artwork est signé Cain (le gentil weirdo au micro) et il fait terriblement PEUR. (Hovercraft) www.hovercraftpdx.com

DEFEATER Travels CD

Bon disque de hardcore moderne qui a parfois tendance à se perdre dans les méandres de la mélodie banale limite progressive. Les types y gagneraient à aller droit au but au lieu de se la jouer VERSE (dont le dernier album se nomme Aggression ; je le rappelle car ça me fait toujours hurler de rire). Mais non, le batteur veut quand même en foutre partout (on a compris que t’arrivait à faire des flaps et des roulements mec, c’est bon) et les guitaristes se regardent jouer. Malgré cela, je trouve ce disque plus attachant que bien d’autres œuvres dans le même genre (lol VERSE et son dernier album, Aggression lol), distillant des idées de génie (y’a quand même des riffs mortels ainsi que des passages qui tabassent grave) et commettant des erreurs grossières avec la même passion. Bon, c’est pas encore demain que BLACKLISTED sera emmerdé par les groupes de seconde zone mais sait-on jamais, DEFEATER pourrait surprendre avec son prochain album. (Topshelf) www.myspace.com/defeater

EIGHT LEGS Searching For The Simple Life LP

Un groupe qui s’abrite derrière les culs de Carl Barat et Eddie Argos. Un groupe qui vient de Londres et qui sonne on ne peut plus anglais. Un groupe qui n’apporte strictement rien de nouveau sur la table des négociations, si ce n’est une poignée de pop songs efficaces et mélodiques, entre le meilleur des LIBS (Freaking Out The Neighbour, Simple Life) et un ART BRUT qui aurait trop écouté les RAKES (Pass The Bucket). Un groupe sans prétention dont j’aurai oublié l’existence dans six mois mais qui me le fait bien à l’heure où j’écris ces lignes. (Weekender) www.myspace.com/eightlegs

EINNA Les Angoisses d’Arcadie CD

J’aime vraiment pas le son de batterie. Tout étouffé, manquant cruellement de puissance. Le gazier derrière son kit a pas l’air d’être un manche en plus, il joue bien et sait emmener le reste du groupe dans le déluge. Y’a aussi de très bons riffs mélodiques, des arpèges qui s’entremêlent pour former de véritables pièces guitaristiques épiques. Mais dans l’ensemble j’ai du mal à apprécier ces cinq titres à leur juste valeur. Leur hardcore chaotique est vraiment pas mauvais pourtant, se situant aux confluences de BURNT BY THE SUN et KISS IT GOODBYE (je vois large), avec une pincée d’influences Lyonnaises qui le font bien (CELESTE). Peut-être que le problème vient de moi, en fait. Peut-être que mes oreilles se fatiguent. Peut-être que j’ai juste envie d’écouter autre chose à l’orée de mes trente piges et que ce genre de musique ne m’excite plus autant qu’il y a dix ans (je pourrais en dire de même du screamo et de l’emo). Et peut-être que c’est pas si grave, au final. (Communication Is Not Words/Swarm Of Nails) www.myspace.com/einnarock

EVERGREEN TERRASSE La Question Des Murs CD-R

Quatre titres de pop électronique. Très joli disque. Le chant rappelle celui de Keke BLOC PARTY alors que les mélodies m’évoquent de vieux groupes d’emo pop des 90’s. Faudrait juste peut-être penser à remplacer la boîte à rythmes par un vrai batteur car l’ensemble manque cruellement de chaleur. Et y’a un bon truc à développer avec l’emploi de l’accordéon (instrument trop vite catalogué comme ringard dans notre communauté de geeks obsédés par le bon goût). Bref, je suis pas totalement convaincu mais j’attends la suite de pied ferme. (Suntorii) www.evergreenterrasse.com

EXTREM CHEROKEE Cocktail Cobra CD

Ultime missile pour le quatuor Rouennais. Eux vont me manquer, c’est certain. Leur mixture de powerviolence, de thrash, de métal et de hard-rock joué avec un humour bien sérieux me l’a toujours fait. C’est con d’arrêter maintenant. J’aurai au moins eu la chance de partager un concert avec eux. Chanteur tête à claque, guitariste virtuose et section rythmique de plomb. Me suis pris une grosse baffe. Bon sinon les titres sont toujours aussi évocateurs (Marduk Ellington, Whale Of Death, Planet Metal… merde ça me donne envie de reformer LAURENT BOYAU rien que pour en écrire des pareils), le son est maousse, l’exécution impressionnante et le plaisir de courte durée (un petit qu’art d’heure). A télécharger au plus vite sur leur Scheissespace. (DIY) www.myspace.com/extremecherokee

FOOTNAIL SUCKERS Angel Of Dance CD

J’aime beaucoup leur nom. Six titres de punk mélodique et violent qui me rappellent GUERILLA POUBELLE (au pire) et QUEERFISH (au mieux), avec un petit quelque chose du 666 Motor Inn des SATANIC SURFERS. Belle énergie déployée. Leur disque est pas chiant, même si ça me passionne pas plus que ça. Le métal du morceau titre (leur meilleur, celui qui synthétise à la perfection leurs influences) me cause bien. L’artwork est phénoménalement moche. Je comprends pas, là. Peut-être qu’ils ont pas osé dire à leur pote que c’était laid. Ok y’a Bob l’Eponge, mais ça ne justifie pas tout le reste. (Craze) www.myspace.com/footnailsuckershxc

FUCKED UP The Chemistry Of Common Life CD

Les Canadiens persistent et signent. Le monde est aujourd’hui à leurs pieds. Les magazines se branlent sur leurs ganaches. Tous les tocards trentenaires fans de doom, d’electro et de folk sont en admiration devant leur talent. Leur punk ressemble à du rock progressif. Wouah. Attends, je vais mettre mes lunettes pour relire. Leur punk ressemble à du rock progressif. Wouah. Le tocard trentenaire est pas loin de se faire dessus. Sur tous les forums il va désormais prétendre traquer la discographie complète de son nouveau groupe préféré sur Ebay (bonne chance mon pote) alors qu’en fait il va juste tout télécharger sur Soulseek (mais c’est un con, faut pas l’oublier). A part ça, ce disque est moins transcendant et immédiat qu’Hidden World (je parle même pas des maxis, le temps où ce groupe était valable est révolu). Tourne trop souvent autour du pot au lieu d’aller à l’essentiel. Les passages synthétiques sont indigestes. Quelques morceaux de bravoure, cependant (Son The Father, Black Albino Bones). Un joli gâchis. (Matador) lookingforgold.blogspot.com

GABLE Seven Guitars With A Cloud Of Milk CD

Ca sent le buzz autour de GABLE. Et je comprends que ça le fasse flipper. Victoire d’un tremplin CQFD, et les vautours de rappliquer. Bande de connards. GABLE fait ce que le journaliste branché appelle de l’antifolk (de l’anti Dylan, si tu préfères). Genre oh combien fourre-tout et terme pratique quand tu veux faire le kéké pour impressionner tes lecteurs. En gros, une idée = un morceau. Chez GABLE, un morceau = deux à trois idées, au moins. Ses titres sont imprévisibles, bricolés, fignolés avec amour pour certains, crachés à la figure pour d’autres. Ecoute. C’est limpide. C’est clair. Mathieu a du talent. Faudrait être sourd pour affirmer le contraire. A présent je ferme ma bouche. Car son disque se passe de commentaires. (Loaf) www.myspace.com/gableacute

ALBERT HAMMOND JR Como Te Llama ? DoLP

J’éprouve de l’affection pour le petit gratteux frisé des STROKES. C’est vrai, c’est plutôt dur de porter l’héritage de son visionnaire de père sur les épaules. Je plaisante. Ce second opus me le fait moins que le précédent. La faute à ces morceaux indigestes mous du genou et dégoulinants de mauvaises idées Lou Reediennes et Bowiesques. Beurk. Par contre, lorsque l’Albert daigne s’exciter un tant soit peu sur sa six cordes, il nous offre de si jolies pépites (In My Room, par exemple) qu’il devient difficile de ne pas craquer. Jusqu’au moment où je me mets à taper machinalement avec mes doigts sur le bord du bureau. Tou ka toutou ka, c’est l’heure d’écouter MOB 47 (Chute de merde à part, mieux vaut se (re)pencher sur son premier album). (Rough Trade) www.alberthammondjr.com

HANGIN’ OUT In Common Solitudes CD

Je suis aussi largué en punk mélodique de maintenant qu’en métal moderne. Je me suis arrêté au Unleashed de TEN FOOT POLE et à celui de STRUNG OUT au titre compliqué. Bon ok, j’ai aussi acheté la Short Music For Short People qui, pour moi, représentait le truc définitif en la matière. Tu me diras, j’aurais peut-être dû jamais commencer, et je te dirai que t’as peut-être pas tort. Malgré un artwork abominable, HANGIN’ OUT est un groupe qui sonne à mes oreilles comme totalement sympathique. Mid-tempo tout du long, refrains évidents, textes de révoltés à roulettes. Point fort du groupe : sa voix. Très expressive, touchante, toujours au bord de la cassure. Avec un organe pareil, faut absolument qu’il fasse de la new new wave. (Craze) www.crazerecords.com

HEY LOVER Piranha 7’

They’ll fuckin eat you. Nouveau 7’ spécialement confectionné pour leur dernière tournée européenne. Le duo diabolique te masse la gueule à grands coups de pop déglinguée et de punk sucré. Juste imparable. Bon apetizer avant un second album qui s’annonce monumental (et que je ne devrais pas tarder à recevoir dans les prochains jours). Pour l’anecdote, ils ont fait leur premier concert le jour de leur mariage. Merde, je les aime ces gens. (Hovercraft) www.myspace.com/heylovermusic

JEX THOTH S/t CD

La même que BLOOD CEREMONY en plus roots aka toujours cette lourde influence COVEN (un chant féminin presque à l’identique) avec en plus ce petit côté vieillot/moderne (je m’y perds) à la DEAD MEADOW du premier album. Psyché dans les règles de l’art. Juste superbe. Les pisse-froids qui trouvent ce groupe banal sont des ABRUTIS. FAVORI. (I Hate) www.ihate.se

KAZAN / AFTER TASTE Split CD

Deux formations dijonnaises besogneuses et discrètes se réunissent le temps d’un disque. Ce sont des copains qui le sortent alors j’écoute. Post hardcore maousse du côté d’AFTER TASTE. Z’ont bien changé depuis la démo sortie il y a quelques lunes de ça. On oublie HELMET, aujourd’hui ça joue clairement sur le terrain de DAITRO, MIHAI EDRISCH et consorts. Travail sonore d’orfèvre, je regrette juste des pièces un peu trop longue pour totalement capter mon attention. Les KAZAN développent une approche plus métal de la chose tout en restant accro à la mélodie qui le fait bien. Ca double de partout, ça beugle avec les veines qui ressortent, ça fait aussi quelques pains pas trop dérangeants, et dans l’ensemble ça me passionne un peu moins que leurs collègues. Ils passent souvent à Metz et je ne suis jamais allé les voir. Honte sur moi. (Radical Dreamers/Dreams Come True/Orchid Scent) dreamscometrue.over-blog.net

JESSICA LEA MAYFIELD With Blasphemy So Heartfelt CD

Découvert la petite par hasard. Commandé son disque dans le foulée. Pris une grosse tarte dans la gueule. Si tu te retrouves dans les cordes de guitare de l’univers d’Hope Sandoval (en solo ou avec MAZZY STAR), ce disque va t’envoyer direct à la droite de la créatrice en chef. Il s’écoute religieusement, sans résistance, le sourire jusqu’aux oreilles et la larme à l’œil. Si les morceaux de bravoure sont nombreux, je retiendrai surtout le tristoune I Can’t Lie To You (le tube du disque), le crépusculaire Greater Heights (pour regarder le soleil se lever aux côtés de tes amis morts) et le très Heather Nova Bible Days. Dans tous les cas, plus j’écoute cet album, plus je deviens accro. Et dire que la belle n’a même pas vingt piges. Putain. Putain de FAVORI, ouais. (Polymer Sounds) www.myspace.com/jlmayfield

MEL TEAM PLUGS Be Poor & Die CD

Y’a un petit côté KID DYNAMITE pas dégueu dans leur son. Une touche de rock’n’roll qui le fait bien aussi. Dans le même genre (ou presque), ils fument sans aucun problème les TWISTED MINDS et compagnie. Merci les mecs ! Les tempos bastonnent sans relâche et dans l’ensemble je crois que c’est un très bon disque. J’en suis même certain. (Chanmax) www.chanmaxrecords.com

MORKOBOT Morto CD

Ca ressemble à une bonne grosse impro. Un long morceau de quarante minutes découpé en trois mouvements bien distincts. Première partie, round d’observation, ça part un peu dans tous les sens au début (mur du son, cymbales fracassées) pour se calmer par la suite. Seconde partie, MORKOBOT révèle son véritable visage : un groupe de doom instrumental à deux basses. Ca manque un peu de variété dans les sonorités (ça fuzze à donf dans les aigus pendant dix minutes, super). Je préfère la fin de l’acte, plus bruitiste. Troisième partie, je commence à rentrer dans leur délire. Pas de surprise, on retrouve les ingrédients précédemment développés mais vachement mieux maîtrisés (larsens, batterie qui s’emballe). Pas loin de l’industriel barbare. Joli final bruitiste. Bon disque à écouter au coin du feu, pour regarder ses amis partir en fumée. (Supernatural Cat) www.supernaturalcat.com

MORNE Demo 2008 CD

Z’ont bien choisi leur nom, ceux-là. Ok, le line-up fait rêver les gens qui ont découverts ces groupes y’a six mois (ex-FILTH OF MANKIND, GRIEF et DISRUPT) mais la musique ne ferait même pas bander un crust bourré au Todos Es de Luzy. Enfin si, peut-être. Ces gens-là écoutent vraiment n’importe quoi. Entre UK Crust et salooneries toujours à la mode aujourd’hui, ces sept titres ne me passionnent guère (malgré deux-trois riffs redoutables) et s’étirent en longueur jusqu’à l’abstraction (neuf minutes pour Sorrow). A ce prix-là, je préfère encore écouter un mix de Carl Cox. Ou me remettre le Final Chapter des Polonais. (DIY) www.myspace.com/mornecrust

MUTATORS Secret Life LP

Une Bohumilerie, comme on dit par chez nous. Je les avais découvert par le biais de leur split avec SHEARING PINX (comme un con j’avais confondu les deux groupes, merci Pavel). Lo-fi noise punk déglinguée. No-wave, forcément. J’aime bien le son de Fender légèrement saturé, ça me rappelle celui de DR GEO quand il fait du bruit. Pis la chanteuse semble bien possédée, genre Kathleen Hannah sous l’emprise de Pazuzu. Treize plages répétitives mais pas chiantes pour un bon disque de sauvage qui devrait plaire aux Darty Punks de Metz(Nominal) www.recordsnominal.com

THE NIGHT CRASH S/t LP

Avec Leigh, le merveilleux batteur des SCUL HAZZARDS. Duo d’impro emo noise metal bruyant, dansant, chaotique et décomplexé. Tout ça en même temps. Enregistrés à l’arrache, les quatre morceaux font preuve d’une patate assez phénoménale. Le gratteux est pas un manche. Bon c’est pas joué à la perfection mais ça on s’en fout. Les types se sont faits plaisir et c’est le principal. J’aime particulièrement la dernière pièce et son introduction 90’s emo progressive. (Tenzenmen/Appliance & Cars) www.tenzenmen.com

ONE SECOND RIOT S/t CD

L’artwork (signé par la petite Marion d’OVERMARS) me remplit de bonheur. Du noir, du blanc, de la beauté. Par contre, l’intérieur est très moche. Musicalement, le duo Lyonnais ne cesse de progresser. Ce premier album dépasse en effet les espérances qu’ils avaient su faire naître en moi par le biais de leurs splits avec NEPTUNE et SOFY MAJOR. Leur noise minimaliste a étrangement gagné en grain, en puissance et en massivité ce qu’elle a perdu en folie furieuse. Les nouveaux morceaux prennent le temps de s’imbriquer les uns dans les autres pour construire un univers où tout n’est que frissons d’effroi (ces cris inhumains) et température en baisse constante (la basse, le travail sonore saisissant sur la batterie), jusqu’à un final qui met sur les genoux tellement il fait froid dans le dos. Difficile de sortir un titre du lot tant le tout se doit d’être écouté dans la continuité chronologique. Chapeau bas, les mecs. (Music Fear Satan) www.musicfearsatan.com

KATY PERRY One Of The Boys CD

Prends garde à toi PINK ! La relève de la pop sucrée faussement subversive pour adolescents rebelles est assurée en la personne de la jeune Katy qui sort là un premier album presque parfait. Les tubes s’enchaînent à une vitesse folle (One Of The Boys, I Kissed A Girl, Waking Up In Vegas = pas entendu une ouverture aussi mortelle depuis le dernier Vanessa Carlton), les ballades mielleuses de rigueur se fondent parfaitement dans le décor, y’a juste cette horrible faute de goût qu’est Hot’N’Cold qui, en milieu de parcours et malgré un gros refrain, gâche un peu la fête. Sinon, la petite a une voix légèrement éraillée qui se révèle parfaitement séduisante et jamais irritante (ce qui n’est pas le cas de la plupart de ses concurrentes), surtout après une centaine d’écoutes. C’est important. Faut voir maintenant combien de temps elle va durer. En tout cas, je lui souhaite le même parcours que la frangine Simpson dont je cause plus loin. Pour la petite histoire, elle a déjà joué au Vans Warped Tour. Pan dans les dents, les punks ! (Capitol) www.katyperry.com

PUTIFERIO AteAteAte CD

Putain, on dirait DIE PRINCESS DIE. Je sais pas si ces Italiens sont aussi intenses que les Ricains en live, en tout cas sur disque la ressemblance est parfois frappante. Et ça me dérange pas du tout, à dire vrai. Je préfère ce genre de clones aux tâcherons qui copient MODERN LIFE IS WAR, FRANZ FERDINAND ou les ADOLESCENTS. Pis ferme ta gueule Flo, parle même pas de clones, les PUTIFERIO ont leur personnalité propre. Une propension à partir dans le nawak et l’improvisation décalée qui touche au sublime. Un sens de la mélodie qui confine à la mélancolie de cercueil. Des idées folles, comme sur ce Putiferio Goes To War, pièce maîtresse de treize minutes complètement folle. Bowie, TRICKY, KORN et THE FLYING LUTTENBACHERS dans une lutte sans merci pour te défoncer les oreilles à coups de hachoir. Danse sur du verre pilé, eux s’occuperont de te lécher les plaies une fois que tu seras tombé dans les pommes. « On demande AM THAWN à la caisse numéro 666 pour faire un split avec ces quatre malades ». (Robot Radio) www.myspace.com/putiferio

ROYBOT There Is No Disko CD

ROYBOT est un bon groupe. There Is No Disko est un bon disque. Très allemand (riffs, tempos, chant, je vais pas te la refaire quinze fois non plus, j’ai un truc avec les groupes allemands, je sais les reconnaître dès les premières notes, et même quand ceux-ci chantent dans un anglais parfait, j’y peux rien, ça me fait ça depuis que j’ai écouté MAGGAT pour la première fois). Normal, ces jeunes gens habitent à Mainz. Indie rock mâtiné d’electro décadente et de sonorités très POP CORN dans l’esprit. Vocalises mixtes, riffs qui restent en tête, on s’en fout si on rate un roulement vu qu’on est pas là pour trop se prendre la tête. C’est cool, j’aime bien cette attitude. C’est frais et ça fait du bien, un groupe dénué d’ambitions carriéristes. (DIY) www.roybot.de

RQTN We Were… We Are CD

Je vais arrêter de radoter (non, je ne le répèterai pas) et plutôt essayer de parler de ce disque. C’est du post-rock. Voilà. Le mot est lâché. J’aime pas le post-rock. Merde. En fait, ce cinq titres de RQTN me donne à remettre en question tous mes a priori par rapport à ce style de musique. Si je regarde ma discothèque, j’ai une paire de disques de post-rock que j’apprécie. Il y a même des groupes que je respecte énormément. En plus, depuis que je chronique régulièrement de la musique en ces pages, je me rends compte que je n’ai jamais vraiment bâcher un skeud de post-rock en disant que c’était de la merde. Bref, je suis enfermé dans mon rôle (cette phrase fera probablement plaisir à certains guignols de forums). Bref, à l’écoute de ce disque, je suis obligé d’avouer que c’est bien. J’en suis pas fana au point de l’écouter quinze fois dans la journée mais je lui reconnais des qualités intrinsèques : sens de la mélodie aux petits oignons, arrangements soignés et maîtrise des ambiances qui montent et qui descendent. Le gars Mathieu a bien bossé ses gammes. Maintenant, s’il pouvait composer des titres de 3.30 minutes avec couplets et refrains, j’en serais encore plus fondu. (Swarm Of Nails) www.swarmofnails.com

SERPENTCULT Weight Of Light CD

Sludge doom (pléonasme) à chant féminin, ma marotte du moment. Content de pouvoir enfin écouter autre chose que des vieux groupes de psyché obscurs. Je suis amoureux des formations à voix de fifilles. Pendant un moment, je n’ai acheté que ça, et ce dans tous les styles possibles et imaginables. Aujourd’hui encore, à choisir, je me tourne plus volontiers vers WALLS OF JERICHO que TERROR, ou SERPENTCULT en lieu et place d’EYEHATEGOD dans le cas présent. Allez-y, tirez moi dessus, je suis prêt à recevoir vos balles. Y’a des gens de THEE PLAGUE OF GENTLEMEN dans le merdier, pour info. (Rise Above) www.myspace.com/serpentcult

ASHLEE SIMPSON Bittersweet World CD

Troisième album pour la sœur de Jessica. Comme les deux précédents, celui-ci est passé complètement inaperçu à sa sortie en Europe. Merde, la jolie brune mériterait pourtant une reconnaissance internationale. Non, au lieu de ça elle reste cantonnée aux talk-shows du matin et aux Kids Choice Awards. Dommage. J’apprécie ce qu’elle fait depuis le début. Faut pas que je le crie trop fort sur les toits cependant, la pop adolescente c’est pas un truc qu’on approuve dans les milieux autorisés. Bande de pisse-froids, vous feriez mieux d’y jeter une oreille attentive, tant ce Bittersweet World regorge de tubes insensés qui se révèlent impossibles à oublier au bout de trois écoutes. Merde, ces refrains, quoi… J’aime le fait que la guitare soit devenu un élément omniprésent dans la construction de ses chansons (et cela même sur les titres plus Timbalandesques) et je fonds toujours comme un chocolat au soleil dès que j’entends résonner sa voix pleine de whisky. Point noir : un Little Miss Obsessive honteux qui évoque le pire de Britney Spears et Stacie Orrico réunies (et faut y aller pour se rabaisser jusqu’à ce niveau). Mais comme je suis gentil, je le lui pardonne volontiers. Voilà, maintenant tu peux me lapider. FAVORI. (Geffen) www.ashleesimpsonmusic.com

SISTERHOOD ISSUE Démo CD-R

Hardcore punk au féminin. Trois nanas qui jouent quatre morceaux simples et mélodiques sans se la péter. Je suis pas plus emballé que ça. A mon avis, avec du travail (la batterie est molle, les riffs sont pas mémorables) et de nouvelles influences y’a moyen que ça donne un truc carrément carton. C’est tout le bien que je leur souhaite. (Chabane’s) www.myspace.com/sisterhoodissue

SOCIALCIDE Unapproachable LP

Douze morceaux, douze minutes. Pourquoi faire dans le superflu ? 1982 in 2008, leur hardcore découenné rappelle Boston (GOVERNMENT ISSUE, JERRY’S KIDS, NEGATIVE FX) avec une pointe de modernisme (ouais enfin c’est vite dit) à la GOVERNMENT WARNING. Y’a pas à dire, c’est putain d’efficace et le son est fidèle au matériau d’origine. Si je les avais découvert à treize ans sur une compile Lost & Found, je crois que je n’y aurais vu que du feu. Bref, un très bon disque de H.A.R.D.C.O.R.E. (Even Worse/Kangaroo) www.geocities.com/evenworserecords

THE VIRGINS S/t CD

Elvis Costello s’est mis à la dance music. Incroyable. Incroyable comme ce chanteur me rappelle le petit à lunettes. Parfois sa voix me fait aussi penser à Chris Martin et là c’est pas cool. Mais c’est rare. Bref. Sérieux, si tu dois choisir une merde parmi le wagon de bouses sorties durant l’été 2008 (LATE OF THE PIER, METRONOMY, THE CAZALS, bref suffit de lire Tsugi pour savoir), je te conseille humblement ce petit chef d’œuvre instantané des VIRGINS, funky en diable (les STROKES avec le bassiste d’INDEEP), tubesque (tout l’album), 80’s (les synthés qui dégoulinent) et sincère dans leur quête du succès. Si t’as touché le fond avec MGMT, vlà enfin une chance de te ressaisir. (Atlantic) www.thevirgins.net

FRANCOIS VIROT Yes Or No CD

Si tu ne connais pas encore François, il te suffit simplement d’écouter les trente premières secondes de ce Yes Or No pour être conquis. Pour savoir qu’il a la classe. Pour en tomber follement amoureux. Petite voix, grand talent. Lorsqu’il se fait tard et que j’écoute son disque, seul dans mon bureau, dans le noir presque complet, c’est comme s’il était à côté de moi. J’entends les cordes taper le bois de sa guitare, j’entends les fausses notes, je tape dans mes mains en rythme, sans m’en rendre compte. Sa folk dépouillée est résolument pop (les arrangements vocaux sont imparables) et c’est ce que j’aime surtout chez lui. Reprise d’un morceau de Billie Holiday, comme ça, parce qu’en plus de toutes ses autres qualités le gazier a aussi du goût. Ben merde. Hâte de le revoir par chez nous en février. (Clapping Music) www.clappingmusic.com

WOLVES IN THE THRONE ROOM Two Hunters CD

Dia Artio, le premier morceau, donne clairement pas envie d’écouter le reste. Trop festif et mélodique. Pas assez AUSTRASIAN GOAT. Heureusement, les true grim ecowarriors se rattrapent par la suite. Leur black métal breaké aux amphétamines naturelles me donne envie de planter une hache en travers de la gueule à ma chef. Comme dans Friday The 13th. Et même lorsque le tempo s’apaise sur Cleansing, que les voix féminines font leur apparition, l’on reste à errer sur des terres calcinées par leurs riffs de guitare lance-flammes. Le feeling est limite industriel, comme sur la dernière pièce, morceau-somme qui résume bien l’univers des ces hippies. J’aime beaucoup. Ouais, faut vraiment pas se fier à l’intro doucereuse, donc. Bon, ce disque est sorti l’année dernière mais ce n’est pas une raison pour ne pas en causer vite fait. (Southern Lord) www.myspace.com/wolvesinthethroneroom

THE ZONNHAIDER’S CLUB Galao CD

Fou comme ce groupe allemand ressemble à IMMENSE. Une espèce d’électro organique post-quelque chose qui te donne envie de fermer les yeux pour apprécier le paysage mental qui s’offre à toi. Lorsque le train démarre et que les rythmiques s’emballent, on pense aussi bien à FOUR TET qu’à JEANS TEAM (mais pour ces derniers c’est vraiment moi qui délire). Les chants (masculin en avant, féminin en retrait), se complètent plutôt bien et sont très agréables à l’oreille. Malgré ses cinq titres et sa courte durée, la richesse de ce disque est assez confondante et révèle ses trésors sonores au fur et à mesure des écoutes. Cette phrase ne veut strictement rien dire mais on s’en branle. Il faut absolument que tu écoutes ce groupe. (Discorporate) www.discorporate-records.com

mercredi 1 octobre 2008

#22

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lundi 1 septembre 2008

#21

On est déjà le premier septembre, je rends mes chroniques à l'heure. Comme un bon bubulle. Demain c'est la rentrée. Sans le mal de ventre. J'ai même pas fait de cauchemars. Je me suis aussi mis à bosser sur un nouveau numéro de Cliché. Le douzième. Y'aura des interviews au menu (THE ESTRANGED, CRIME DESIRE, des gens d'ici) et quelques textes bien débiles. Je sais pas trop quand ça sortira. Quand j'aurai le temps, on va dire. Ouais, les prochaines semaines vont être chargées (des concerts à organiser, à aller voir, une tournée à préparer, des disques à sortir, un nouveau boulot à dénicher), s'agit pas de trop déconner.

Une pensée aux personnes qui m'ont envoyées des enveloppes avec des disques dedans. Je vous donne rendez-vous ici dans un mois, même jour, même heure... Les autres, prenez exemple et écrivez moi :

Le crédo reste le même :

FUCK FLUO, THINK BLACK

Ton Buddy.



A BRIDGE TO MANY Démo CD-R

Les couvrantes ripoffent des oeuvres de SUPERTRAMP, PINK FLOYD, ROLLING STONES et RATM. Bien vu. La zik tape dans le hardcore moderne. Cinq bons titres (The Last Word est un tube) desservis par un batteur au jeu tout plat (spécialement sur les parties rapides). Il t’effleure au lieu de te rentrer dans le lard, dommage. Sinon, le reste est carton (riffs catchy, maîtrise des tenants et aboutissants du style présenté). Sauf les textes. Les idées sont bonnes (ça cause peine de mort, religion, écologie) mais la forme suit pas (faut revoir son Anglais). Néanmoins, cette démo promet des jours heureux pour ces Toulousains, surtout s’ils parviennent à corriger ces quelques défauts. On change de batteur et on ouvre un dictionnaire bilingue, ok ? (DIY) www.myspace.com/abridgetomany

ADAM KESHER Heading For The Hills, Feeling Warm Inside CD

Ce disque me permet aujourd’hui de réévaluer celui des TEENAGERS sorti en début d’année. Sorte de mix entre boom boom new age à la Française et repompage intégral de ce qui a fait le succès des ROBOCOP KRAUS, les Bordelais ont malheureusement un sacré handicap en la présence de leur chanteur. Sérieux, ses vocalises sont risibles, complètement forcées, parodie de tout ce que tu peux aimer dans la new wave et chez ces chers Allemands cités plus haut. C’est con car musicalement y’a quelques trucs à sauver (une ou deux bonnes chansons). Forcément, la blogosphère et les magazines « spécialisés » ne tarissent pas d’éloges à leur sujet. Ah les cons ! Tiens, je viens de voir sur leur site que les types étaient endorsés par Le Coq Sportif et Sixpack. Cool. (Disques Primeurs) www.adamkesher.com

ALGERNON CADWALLADER Some Kind Of Cadwallader LP

Grâce à ce jeune groupe, les noms d’AMERICAN FOOTBALL et CAP’N’JAZZ sont à nouveau sur toutes les lèvres. Kinsella is the new cool (JOAN OF ARC a même sorti un nouvel album cette année). On ne va pas nier l’influence tant elle apparaît comme évidente. Y’a aussi un peu des premiers CASKET LOTTERY et du Such Blinding Stars de CURSIVE (le maître étalon du genre, dois-je le rappeler ?). Plus près de nous encore (l’Allemagne), CYAN et OLIVER TWIST. Chant à côté de la plaque, guitares qui font des bulles (les arpèges partent dans tous les sens), section rythmique heureusement présente pour solidifier le tout (et leur éviter ainsi de tomber dans le nawak). Musique du soleil qui manque encore un peu de refrains accrocheurs (c’est toujours le même problème avec le Kinsellacore). Jolie pochette sérigraphiée et textes qui me passent complètement au-dessus de la tête. Je te tire mon chapeau, Rémi. (Marika/Security Blanket/Chupacabra) www.chupacabrarecords.com

ANTI-PLAYAX Valencia Marca Registrada LP

Le punk son clair en dix-sept missiles. Bon ça rame un peu parfois mais c’est ça qu’est bon. On cherche pas la précision du millimètre. Le hardcore tel qu’il devrait être joué. Pas par des professionnels de la musique. Le rock’n’roll bien digéré. Reprise de REAGAN YOUTH. Les textes abordent des sujets aussi divers que les émeutes en France, l’invasion des touristes, la revanche des méduses sur ces mêmes connards, la recette du seitan au chorizo (putain, j’ai faim) et d’autres trucs plus sérieux. Sympa, sans prétention et bien cool. (Trabuc) www.mypace.com/antiplayax

A PROMISE IS A PROMISE TO A PERSON OF THE WORLD… YOURS
S/t CD-R

Bon, si je tique sur le prix du CD-R, on va dire que je cherche la merde. Donc je vais rien dire. Merde, trop tard. Line-up de rêve (les VERDUNS + Fred A + Agathe Max et le Navette échappé du bateau BLUES BUTCHER CLUB) pour huit titres fantasmatiques rappelant aussi bien Tom Waits et Robert Johnson que KLETKA RED. Une fanfare à l’énergie débridée n’ayant pour seul motivation que l’envie de te faire danser, pieds nus sur la table. La fatigue aidant, les cris de ferveur se transforment en murmures d’une tristesse envoûtante. Schizophrénie bienvenue qui prouve que cette chorale est à n’en point douter possédée par le diable. Les textes invitent au voyage, de sentiers en routes désertes, de bars en bars, une valise à la main. J’avais décroché de leur concert épique aux Trinitaires la dernière fois mais ce disque me le fait carrément. (DIY) www.myspace.com/apromiseisyours

THE ASSASSINATORS Sigt Efter Hjertet LP

J’avais beaucoup aimé leur démo K7. Punk rock ultra mélodique avec une grosse dynamique « métal qui s’ignore » (« j’ai écouté IRON MAIDEN et ça s’entend »)et un chant féminin qui emmène tout avec lui. Sur ce premier LP, douze morceaux. Ca tourne vite en rond, je trouve. Manque de variété et de relief flagrant. M’enfin, je me plains alors que ça me dérange pas du tout d’écouter SPAZZ. Dans le genre (mais pas tout à fait), je préfère largement SIGNAL LOST. Fort heureusement, ici les textes sont plus intéressants que la musique. Douze morceaux donc, et autant de réflexions sur l’activisme et la scène punk militante qui ont, certes, parfois tendance à se prendre un peu trop la tête. Néanmoins, le ton n’est jamais moralisateur, l’optimisme est privilégié au cynisme. En ces temps de « punker than you », ça fait du bien de ne pas tomber encore une fois sur des cons. (Alerta Antifascista/Rebel Scene) www.myspace.com/theassassinators

AUTISTIC YOUTH Landmine Beach LP

Pluvieuse La Vie, 1259e épisode. J’ai arrêté de chercher à comprendre le pourquoi du comment à Portland. Je me contente d’ouvrir les bras, de sourire comme un gros niais et de me prendre les kilos de bons disques de punk rock dans le plexus. J’ai que ça à faire, de toute façon. La moyenne d’âge des jeunes autistes ne dépassant pas la vingtaine, la mettre en rapport avec l’extrême qualité de ce Landmine Beach fait presque peur. Impossible de ne pas penser à THE OBSERVERS aussi (le spectre émotionnel est le même, sans la voix de Gordon), sauf qu’ici c’est la basse qui mène la danse. Juste énorme de dynamique et de catchiness. C’est donc le pied de sauter sur ces onze mines tubesques, petits classiques du genre en devenir. Je suis juste vert de les avoir loupé (z’auraient dû jouer à Nancy mais ça s’est finalement pas fait). Crotte. (Taken By Surprise/Sabotage) www.autisticyouth.com

BLUDWULF Cryptic Revelations LP

BLUDWULF compte deux membres de TOXIC HOLOCAUST, pour situer. Hard rocking thrashpunk toujours borderline (Slave Of The Night, virtuose), très cultivé derrière son accoutrement over the top (jolie référence au film de Bob Clark sur Children Shouldn’t Play With Dead Things) et ses excès textuels (esquisse de réflexion Dischargienne sous le vernis de la prose horrifique). Donc en gros, si t’aimes pas la réverb, GISM, les solos à quatre mains, la NWOBHM, les voix de mâles en rut, RIISTETYT, les bracelets de force et les clous, ça ne sert strictement à rien de t’attarder sur ce chef d’œuvre. Scream for me, AmnEVIL !! (Charged) www.myspace.com/bludwulf

CHRONIC SEIZURE Ancient Wound LP

Chef, la recette. Tu prends des gars de REPOS et FOURTEEN OR FIGHT, tu demandes au batteur de jouer comme un furieux, au chanteur de s’arracher la gorge et au gratteux de se taper le répertoire de NEGATIVE APPROACH à l’envers. T’obtiens dix titres de hardcore à l’américaine, « all meat, no fat ». Tout ça ne nous ramènera pas URBAN WASTE, mais bon on est pas là pour jouer les nostalgiques non plus. (No Way/Fashionable Idiots) www.nowayrecords.com

CRIME DESIRE S/t LP

Putain d’album. J’attendais rien de ce nouveau CRIME DESIRE. Je veux dire, rien de plus qu’un bon disque (tout comme l’était Id Music To Combat The Superego, leur précédent LP). Et là en l’occurrence, en 2008, sur Life’s A Rape de surcroît, on touche au génie. Terminées les cavalcades incontrôlables (Confront Them constituant la seule trace de ce glorieux passé de furieux) et ce chant nasal qu’on aurait dit une fille (me suis laissé avoir, d’ailleurs), place au lourd. Au niveau du son, impossible de dater l’œuvre. Certaines compositions versent aussi bien dans le hardcore 80’s lent que dans celui plus métallique des 90’s, d’autres encore dans le doom traditionnel (Your Perdition, limite cold wave) ou le thrash (un phénoménal Shake The Temple en fin de course), le tout étant joué avec tellement de classe et d’humilité (y’a même un clin d’oeil à Jess Franco) que l’écoute répétée de ce S/t me met à chaque fois sur le cul. C’est assez rare pour être signalé. Bon je me fais pas d’illusion, le groupe de San Diego est destiné à affronter l’obscurantisme de mes pairs dans l’obscurité de leur repaire pourtant ensoleillé. Je vais finir par monter un fan club tellement j’en suis FAVE. (Life’s A Rape) www.myspace.com/crimedesire

CSS Donkey LP

J’avais reçu un promo tout pourri (tous les titres n’étaient que boucles de trente secondes répétées pendant trois minutes) qui donnait vraiment pas envie d’acquérir ce Donkey nouveau. Too much, too soon. Au lieu de prendre leur temps et de se remettre de leur phénoménal succès, les Brésiliens ont préféré enchaîner avec un deuxième album dans la foulée de leur (j’avoue) génial éponyme. Mauvaise idée. Je vais donc garder la face A, imparable (la sublime ouverture qu’est Jager Yoga, le single Rat Is Dead, Let’s Reggae All Night prochainement dans tous les reportages de M6, le tube electro Left Behind) et rayer la face B (du remplissage pur et simple, six fois le même morceau). Bande de feignasses. (Sub Pop) www.subpop.com

DEAN DIRG Raus LP

Ecoute le en 33t, on dirait le groupe du Cookie Monster (si tu connais pas le Cookie Monster, va te pendre). Merci à PP de m’avoir fait découvrir ce groupe. Hardcore punk qui voudrait se la jouer garage et qui y parvient relativement souvent (sauf quand il verse dans la parodie pas drôle cf Dean Dirg’s Bored Part 2). Je ne peux m’empêcher de penser à une version raccourcie des HIVES, quand ceux-ci avaient encore un peu de niak (l’époque Aka Idiot/Barely Legal). Le disque est court mais le chant est tellement monotone qu’il me les broute au bout de cinq minutes. Sinon c’est pas mal du tout (mention spéciale au layout de l’insert, über schön). (Prügelprinz) www.deandirg.net

DISASTER The Battle Escalates CD

Avec Titi et Ben de DESECRATOR. Gage de qualité, mon pote. Bon j’ai jamais trop aimé les voix de gorets, et là le copain Ben s’en donne à cœur joie. La zik derrière envoie du gros CRYPTOPSY, rythmique de fou furieux et défourraillage de manche en règle. Les textes rentrent tout autant dans le tas (Sarko fils de pute, nazi punks fuck off, médias, néocolonialisme, religion), certains te prenant même carrément aux tripes (Pedophile Executioner, sans ambiguïté aucune). Un disque dense, violent et intelligent qui ravira à coup sûr les fanatiques de tabassage death-grind. (Rewolucja) www.disaster.fr

DJ KND MN Limited Edition CD

Mixtape digitale gentiment offerte par Médé. Hip hop and you don’t stop. Regroupe des trucs que j’aime bien (le Whatever de JERU THE DAMAJA, 1999 de COMMON, le classique Platform des DILATED PEOPLE) avec d’autres que je ne connaissais pas (ROYAL FLUSH, LIGHTHEADED, RUBIX), ainsi qu’une rencontre improbable entre Kanye West, NAS, KRS 1 et RAKIM. Bien cool en ce mois d’ennui mortel qu’on appelle plus communément « août ». (DIY) pas de contact

THE ESTRANGED Static Thoughts LP

Classique instantané. Ce disque tient à la fois du miracle et de l’évidence. Je l’écouterai encore probablement dans trente ans (si je ne suis pas mort d’ici là) avec le même plaisir renouvelé (et la petite larmiche qui va avec). Pour synthétiser (parce que j’ai pas envie de faire trois pages et que ce chef d’œuvre se passe de tout commentaire superflu) : les ex-REMAINS OF THE DAY (sans la violoniste) nous démontrent qu’ils n’écoutent pas que du crust et qu’ils ont eux aussi un cœur noir qui saigne rouge (clin d’oeil). Mélange le meilleur des WIPERS et de MISSION OF BURMA à WARSAW et au CURE d’A Forest (sans oublier les appels du pied heavy as fuck). Tu obtiens cette BOMBE monumentale, véritable orgasme musical, direct dans le top 5 de mes disques de l’année. J’en fais trop ? Je t’emmerde. FAVE (Dirtnap) dirtnaprecs.com

THE FAINT Fasciinatiion CD

Wet From Birth avait été bien décevant après la bombe Danse Macabre. Fasciinatiion réussit l’exploit d’en être de même par rapport à son prédécesseur. On dévale quelques escaliers de plus vers la nullité. Sorti des guitares de Psycho, des mélodies étrangement délétères d’A Battle Hymn For Children et d’un jeu de batterie incroyablement fin, rien à sauver. Disque banal, sans identité, qui ne mérite aucune attention particulière. En clair, une merde de plus. (Blank.Wav) www.thefaint.com

GAUZE Binbou Yusuri No Rizumu Ni Notte LP

Pour sa centième sortie, Prank s’offre le dernier GAUZE. Dix titres, treize minutes, dix tartes. Du GAUZE Classique, furieux, efficace. Enregistrement lo-fi réhaussé par le mastering de George Horn, pressage en 45 révolutions par minute d’un disque sorti l’année dernière. GAUZE est une institution, vingt-sept ans de bons et loyaux services, merde ces mecs sont increvables. (Prank) prankrecords.blogspot.com

HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE / SOLSTIS Axis Of Evil Split CD

SOLSTIS : cinq boucheries grind métallique. Leurs morceaux sont dix fois trop longs et me donnent mal à la tête. HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE : treize tueries grind noise. On dirait ARSE DESTROYER avec un bon son. Du bruit, encore du bruit, toujours du bruit. J’aime pas du tout leur délire porno. (DIY) hxcxf.free.fr

HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE / XAROS Split CD

HERPES DE CRACHAT DE FILLETTE : leur esthétique provoc’ à deux balles me fait bailler, leur crédo musical me réveille. Six titres extrêmement violents à ne pas foutre dans toutes les oreilles. Agression constante. On en ressort complètement épuisé. XAROS : punk lent, sans son, mou et chiant. Je vois pas l’intérêt d’un tel groupe. (DIY) www.myspace.com/dallasgrindcore

INSOMNIO Happy Loneliness LP

L’Espagne est en passe de devenir le nouveau Danemark. L’on assiste à une véritable INVASION de groupes ÜBER cools, du genre à te filer des INSOMNIO… Pour ces derniers en l’occurrence, ça va plutôt vite. Deuxième album topé après leur concert au Pink, huit morceaux dans la veine de leur précédent LP, punk 80’s d’obédience ADOLESCENTS/plein-de-groupes-en-YOUTH, la Californie pour tous sous le soleil de Zaragoza. Ca le fait bien en live quand tu te fais pas emmerdé par des relous de punks qui veulent montrer qu’ils sont plus forts que toi pour bousculer l’assistance, la bassiste est toute mimi et le batteur a l’air d’avoir dix ans. (Trabuc/The Pression) www.myspace.com/insomniozgz

INYS Enkrateia CD-R

Je suis généralement pas client de ce genre de zik (postcore, postmetal, appelle ça comme tu veux). Mais INYS me le font bien. Ouep. Y’a une crudité punk que je retrouve rarement ailleurs (chez ICOS, récemment… mais qu’on ne vienne pas me parler de FACEDOWNINSHIT, hein), de l’idée dans la riffaille (de jolis arpèges classiques accolés à des riffs limites death) et un batteur fin comme les roulements qu’il déroule. Bien entendu, on n’échappera à la comparaison avec NEUROSIS. Je crois pas que ce soit le but ici, d’ailleurs. Les petits gars de Chambéry sont des gens intelligents et saupoudrent donc leur recette de base de quelques touches screamo pas déplaisantes (Derrière Ces Murs, l’Orage). Que La Lumière représente le morceau de choix de cette démo. Une longue fresque épique d’un quart d’heure, passionnante de bout en bout. Avec un niveau de qualité tel, je ne comprends toujours pas pourquoi on entend pas plus parler que ça de ce groupe… (DIY) www.inys.fr

JUCIFER L’Autrichienne CD

Va te faire avec tes promos de merde, Relapse. Comme pour l’album de BARONESS : bon groupe, bon disque, mais je vais certainement pas me faire chier à chroniquer un truc à 99 pistes. (Relapse) www.jucifer.com

MADE OUT OF BABIES The Ruiner CD

Putain, quelle voix ! (The End) www.madeoutofbabies.com

MENTAL HYGIENE TERRORISM ORCHESTRA Fall Of Tyrants CD-R

Ce bruit est d’une beauté aussi fascinante que celui distillé par THE AUSTRASIAN GOAT. Une forme de primitivisme qui s’adresse aux fins gourmets. Les instruments y sont torturés sans relâche. Les voix se vomissent dans un fracas métallique assourdissant. Les ambiances sont glaciales (on est loin des gimmicks guignolesques de COLD WORLD, ici tu meurs véritablement de froid), se rapprochant quelque part des premiers BURZUM ou du travail harsh noise de BUG CEREBRAL BUG (A Message Of Hope & Terror, terrifiant). Un drone nucléaire qui renvoie les baltringues de SUNNO au monastère. Merde, je vais faire écouter ça à Julien, il va adorer. (Crackwhore Totalitarism) www.myspace.com/mentalhygieneterrorismorchestra

MENTAL HYGIENE TERRORISM ORCHESTRA
Path Of Dignity / Post Apocalyptic Endless Summer CD-R

Approche nettement plus grind/noise que sur le Fall Of Tyrants précédemment chroniqué, même si toujours aussi bruitiste, voire encore plus free (Blood Of Traitors). J’y décèle un certain second degré détonnant qui m’évoque désormais clairement NAKED CITY. De ce fait, je trouve que le projet perd toute sa patine industrielle et glauque en route. Dommage, je suis pour le coup un peu moins fan. Bon, je te rassure, ça plaira quand même à tous les tordus qui aiment saigner de la bite en musique. (Idle Hands Destroy Lives/NHDIYST/Underground Pollution) nhdiystrec.free.fr

THE NY-HILL STILLNESS The Last Disgust Never Comes CD-R

C’est quand même moins chiant que VERSE. Quatre titres de hardcore destructeur pour émotifs burnés (faut pas déconner), screamo-borderline même (le batteur). Influences multiples, j’aime bien, j’arrive pas trop à dire chez quel groupe ils ont piqué telle ou telle idée. J’aime aussi beaucoup le travail sur le(s) chant(s). Musicalement donc, ça sent la maturité. Par contre, au niveau des textes, tu peux lire que les types n’ont que 18 piges (cf leur « pamphlet » sur Internet, consultable sur leur Shitspace). C’est bien beau de citer les penseurs. Ca donne une consistance. Faut juste pas oublier en route de penser par soi-même. Mettant ça sur le compte de la jeunesse, je ne leur en tiendrai pas rigueur, pis comme disait ce célèbre situationniste (tiens, je m’y mets aussi) : « Il faut laisser le temps au temps ». (DIY) www.thenyhillstillness.org

PRESSGANG S/t 12’

Avec des membres de SHORT FUSE. Pas dans le même genre, mais le même ennui qui m’étreint à mesure que le diamant se balade nonchalamment dans les sillons de ce 12’. En live, le groupe reproduit tout plein de clichés (on se crache dessus, on se tape dessus, on prend des poses de pantins désarticulés) qui m’ont amusé pendant cinq minutes. Les textes volent bas, quelques riffs sentent le post-punk, bref c’est pas le disque de l’année (THE ESTRANGED, j’te dis !). (Hardware/Radio 81/P.Thrash) www.myspace.com/pressgangpunks

RAXINASKY The Anti-Apopathodiaphulatophobicoustical Days CD

Quel gros bordel. Nouvelle fournée math-grind futuriste encore plus grave et sévère que la précédente. Je trouve que le duo s’est bonifié avec le temps. Loin de s’assagir, sa puissance de feu s’est au contraire intensifiée. Ces six morceaux complètement free et sauvage (de 39 secondes pour le plus court jusqu’à 18 minutes pour le plus long) te fument la gueule sans prévenir. Violence opératique. Ca me fait vite fait penser à ASTERISK, MISS HIGH HEEL et APES OF WRATH. Pas le truc le plus accessible du monde, quoi. Y’a même Herbert ELISYUM qui vient gazouiller, cool. (Shifty/Ocinatas/Skyr et plein d’autres, le problème étant que les noms sont illisibles tellement ils sont écrits petit) www.raxinasky.tk

RUDIMENTARY PENI No More Pain 12’

RUDIMENTARY PENI revient avec un nouveau 12’. Joie. Si les textes versent dans la poésie macabre, la musique va droit au but. Punk lourd, gras, monolithique, avec un petit quelque chose d’intensément hypnotique. Les types savent couper court dès que ça commence à devenir chiant et c’est tout à leur honneur. Interprétation d’un morceau de Pachelbel en piste dix. Artwork affreux signé Nick Blinko (le type est plus doué avec un micro dans les mains qu’avec un pinceau). Conseil perso pour entrer dans l’univers du groupe : le LP Death Church sorti en 1983 ou le EP Farce de 1981 (chez Crass Records). (Southern) www.southern.com

SKITKIDS Besoket Vid Krubban LP

J’ai jamais aimé ce groupe. J’ai été d’autant plus surpris en tombant sur ce troisième LP, acquis à force de lire dithyrambes sur dithyrambes en parcourant les forums spécialisés. D-Beat rock’n’roll, on rejoue tous les riffs d’Ace Of Spades avec le batteur de DISCHARGE derrière les futs. Qu’est-ce que je raconte ? Toi le punk tu sais tout ça ! Bon j’avoue, ce disque a ses moments, un son titanesque et une bonne rage, d’excellents solos et chorus, des trucs biens quoi ! Sauf que ça l’est trop (bien) pour être honnête. Qu’est-ce qui me fait dire ça ? Je sais pas, c’est juste une impression. Je vais plutôt aller écouter INEPSY, ça ira mieux après. (Hate) www.haterecords.net

STATE POISON S/t CD-R

« Punk is argh », mais aussi « ouille », « bof », « schlack », et tellement d’autres qualificatifs. Distort Saint-Etienne, wall of noise, le Japon dans ton salon. Le chant est abusément jouissif, fantômatiquement réverbéré, douloureux comme un coup de ceinture cloutée en faux cuir sur les fesses. Je m’attendais à ce que ça larsène méchamment plus dans les guitares, en fait ces dix titres sont largement écoutables pour une oreille non-avertie pas experte en crètes de trois mètres de haut (DEATH SIDE). Textes politico-nucléaires, rien de nouveau sous le soleil de la décharge. Featuring le Cousin et Alex Ratcharge. Un groupe qui a de l’avenir. (DIY) innoisewecrust.blogspot.com/2008/07/state-poison-st.html

V/A All Ages, A Tribute To Kid Dynamite CD

Tout est dans le titre. J’ai toujours aimé KID DYNAMITE. A boire et à manger sur ce tribute, mais la plupart des groupes s’en sortent avec les honneurs, délivrant des versions fidèles aux originales. Mention spéciale à ESCARRES et SANTA CRUZ (les seuls à sortir des sentiers battus) et au medley offert par les FLYING DONUTS. Sinon les GUERILLA POUBELLE offrent un Pacifier traduit en Français. J’ai ri. (Oni Red Chords) www.myspace.com/oniredchords

V/A A Tribute To 88 Fingers Louie CD

Tout est dans le titre. J’ai jamais aimé 88 FINGERS LOUIE, c’est donc pas aujourd’hui que je vais m’y mettre. Punk mélo = Haine + Mort. (Eternalis/My First) www.eternalisrecords.com

V/A Support Your Local Punk Scene CD

Punk is dead. « Think globally, act locally », merci on sait comment ça marche. Des analphabètes de SKIMO (qui ne savent même pas écrire le mot « comptine » correctement) aux hipsters de WARSAW WAS RAW (j’aime de moins en moins ce que j’entends aka de la powerviolence pour fans de chaos hardcore), en passant par les hordes de punks engagés à la Française, la relève des PLASTICINES (en la présence des DECIBELLES), une espèce de Tom Gabel qui se prendrait pour Laurent Gerra (FRED FRESH, un artiste, un vrai) et une reprise de RANCID par GENTLEMAN (seul bon morceau du disque), y’en a pour tous les goûts. Ce n’est pas cette compilation qui me donnera envie de la soutenir, la scène punk locale. Pour un STATE POISON ou un STRONG AS TEN, combien de MISS AMERICA et de CHARLY FIASCO ? Trop. Putain, rien que d’y penser ça me déprime. (Guerilla Asso) www.guerilla-asso.com

VAST AIRE Dueces Wild CD

L’anti ATMOSPHERE par excellence. Avec ce nouvel album, la meilleure moitié de CANNIBAL OX confirme tout le bien que je pense d’elle depuis le début. Le gars VAST AIRE a un flow bien à lui, à la fois léger (le type s’amuse, ça s’entend) et lourd (grâce son timbre grave et profond), reconnaissable entre mille et mis en valeur par de superbes prods évoquant le meilleur de MF DOOM (le Dynamic Duo produit par ASPECT ONE, par exemple) et dominés par les beats électriques de MELODIOUS MONK ou LEPARASITE. Les textes font sans cesse référence à la culture geek que j’affectionne. GEECHI SUEDE, COPYWRITE, VORDUL MEGA, GENESIS et quelques autres s’invitent le temps de featurings ravageurs. Treize titres, treize tubes. Album hip hop de 2008 pour l’instant, et FAVE bien évidemment. (GCE) www.myspace.com/vastaireofcanox

WELLDONEDUMBOYZ White Cunt Hippie CD-R

Hardcore noisy destructeur un peu nawak et virtuose. Humour qui vole au ras des pâquerettes. Quand on a rien à dire, mieux vaut se taire que passer pour un con. Eux font tout le contraire. Let the music do the talking, instead. Ici présents, donc, quatre titres impressionnants de maîtrise et d’inventivité, évoquant aussi bien DAZZLING KILLMEN que les VICTIMS FAMILY, voire THE FUCKING CHAMPS à quelques reprises. Du tout bon, en ce qui me concerne. Maintenant, va falloir travailler le fond. (DIY) welldone.dumboyz.free.fr

vendredi 1 août 2008

#20

Salut toi,

T'en as rien à foutre mais notre déménagement s'est bien passé. Merci donc à tous les copains et copines qui nous ont filé un coup de patte pour bouger les 30 caisses de disques, les bureaux, les grosses armoires... Sans eux on y serait encore.

Première update en direct du 16 rue des Huiliers (non en fait là je suis toujours au boulot, faut pas déconner), sous les combles, dans ma nouvelle grande chambre d'adolescent. Bordel, il fait chaud. Normal on est en août. Bientôt les congés, je vais en profiter pour m'attaquer au numéro 12 de Cliché.

Il me reste encore plein d'exemplaires du numéro 3 de 6 Mois Aux Chiottes, n'hésite pas à en commander 15 pour ta famille à l'adresse suivante :

Bon courage, bonne lecture.

B.S.



AH KRAKEN Elle Avait 19 Ans Mais Pour Moi Elle En Aura Toujours 12 LP

Je m’attendais à une nawakerie sans nom mais en fait les gaziers ont bien fait les choses. Ce premier long pour In The Red est une réussite impressionnante. Noise sauvage, rampante et protéiforme. Moins stridente que celle d’ARAB ON RADAR mais tout aussi répétitive, et dans un esprit pas tout à fait éloigné du dernier DIE PRINCESS DIE. Dance, GSL, dance ! Le chaos et les émotions qui en découlent sont parfaitement contrôlées, il n’y guère que dans le chant que le quatuor se permette quelques petites fantaisies. Rien ne dépasse, ça fait bizarre. Niveau textes, ça plane entre ciel et caniveau, du Sex / Murder / Art cher à mon copain Buttgereit jusqu’à la mise en scène dadaïste des graffitis du Bunker de la Dernière Vague. En même temps, les types sortent d’écoles d’art. Non, le truc malsain du disque, pour la peine, c’est l’artwork. M’étonnerait pas que la photo ait été prise chez la tata à Rosselange. Bon, y’a un CD en prime, preuve que les Messins sont vraiment des gars sympas et qu’ils pensent à tout. Un des meilleurs disques à être sorti de cette ville de merde. (In The Red) www.myspace.com/ahkraken

AMEBIX No Sanctuary LP

Si AMEBIX avait été un personnage d’Asterix, nul doute qu’il t’aurait défoncé la gueule avec un menhir. Blague du jour : le groupe se reforme. (Alternative Tentacles) www.alternativetentacles.com

AN AFFAIR Migrar CD

Old-school emo ultra mélodique, quelque part entre BELLE EPOQUE, STILL LIFE et la démo d’AMANDA WOODWARD. Comme ces jeunes gens ne sont ni américains, ni suédois, encore moins allemands ou anglais, tu risques de ne pas entendre parler d’AN AFFAIR ici bas. C’est con, tu pourrais passer à côté d’un très bon disque, certes classique du début à la fin (leurs collègues d’ASAMBLEA INTERNACIONAL DEL FUEGO nous ont déjà fait le coup) mais beaucoup plus frais et moins ampoulé que certains groupes français dans le même genre. Textes en espagnol, je capte rien. L’un des gratteux a une jolie casquette Wayne’s World. (Burn Me Inc/Discard This) www.anaffair.cl

ANCESTORS S/t CD-R

Un groupe comme je les aime. Difficile à situer. Mystérieux. Un disque qui se démarque de la pile « à chroniquer ». Sept titres qui tentent de construire un pont entre la noise de SHOTMAKER / THREE PENNY OPERA (les inséparables), l’emo d’EMBRACE, le post-punk de THE FALL et la noirceur sonore de JOY DIVISION. Arpèges mélancoliques, rythmiques à la fois arides et souples, chant atypique (Ian McKaye meets Glenn Danzig meets Guy Piccioto). Une colère sourde gronde tout du long. Et quand ça pète, crois-moi, ça fait mal. Ces Canadiens sont des potes aux METH & GOATS, et bizarrement ça ne m’étonne même pas. Je suis plus qu’impatient d’écouter la suite. (DIY) www.ancestors.tv

ANNIHILATION TIME Tales Of An Ancient Age LP

Bel objet. Couvrante comic-strip, photos de beaufs à l’intérieur du gatefold et zik qui lynche. Le pendant hardcore d’INEPSY, c’est à dire que les potards IRON MAIDEN (jusqu’à Killers) sont poussés dans le rouge et que la moustache de cette bonne vieille tête de Lynott est érigée en modèle esthétique pour garçon de bonne famille. Style over substance, c’est une mode comme une autre, ici elle nous apporte un excellent disque de rock’n’roll à l’ancienne, alors ça va. Bien mon genre de came, alors je dis FAVE. (Reflections) www.reflectionsrecords.com

ATMOSPHERE When Life Gives You Lemons, You Paint That Shit Gold DoLP

J’ai beau insister, ce sixième ATMOSPHERE me le fait pas du tout. Y’a du tube pourtant, et du lourd. Peut-être un peu trop justement, à la limite de la guimauve parfois (Dreamer = tu meurs d’une crise de foie). Je retourne écouter You Can’t Imagine How Much Fun We’re Having. (Rhymesayers) www.rhymesayers.com

AUSTRIAN DEATH MACHINE
Total Brutal CD

Un disque qui ne vaut que pour ses interludes. Et encore. (Metal Blade) www.myspace.com/austriandeathmachine

BILLY BAO Dialectics Of Shit LP

Non non, c’est pas un problème d’ampli, y’a pas d’orage dehors. Ca gronde, ça fait du bruit, ça crisse mais ça vient bien de ton disque. C’est marrant la première fois. Ca saoule au bout de la seconde. Un exercice de style qui fait du bien quand il s’arrête. (Parts Unknown) www.mattin.org/billy_bao

BLANK STARE S/t 12’

Leur concert à Metz en juin dernier a calmé tout le monde. Un quart d’heure et puis s’en va, même pas la politesse de nettoyer les traces de pieds au plafond et le sang sur les murs. Sur cire, ça file tout aussi droit. Hardcore straight-edge surpuissant, un poil noisy et surtout TRES énervé, à l’image de la pochette (qui me fait penser au Targets de Bogdanovich avec Boris Karloff). Better Odds, qui ouvre la seconde face, est un petit bijou. Les textes donnent pas envie de sourire. Très bon disque. (Refuse) www.refuserecords.prv.pl

BLOOD RED SHOES Box Of Secrets LP

Rock chant mixte qui danse, qui chante, qui grunge, qui le fait bien pour l’été et qui me gavera peut-être en novembre, mais d’ici là j’ai encore le temps de me prendre des murs de doom sur le coin de la tronche. ‘tain, ils remercient Q & NOT U. Je les aime d’autant plus. (V2) www.myspace.com/bloodredshoes

BOXING ELENA
Yallah 12’

Un joli sept titres qui m’évoque les BUSHMEN et les GOO GOO DOLLS du début avec un petit côté SONIC YOUTH genre Kim Gordon quand ça lui arrive de pas tirer la gueule. Une certaine façon de concevoir le rock indé en France qui a fait fureur dans les années 90 (façon de parler, c’était pas un raz-de-marée non plus) et qui a malheureusement disparu aujourd’hui. J’ai bien envie de faire un peu de namedropping là maintenant, et puis non en fait. Utilise ton cerveau. Faudrait que je pense à me remater le film de la fille Lynch, tiens. (DIY) http://boxing.elena.free.fr

CRIATURA Verde LP

Un comeback qui devrait faire plaisir à Sébastien Risser. Mes copains de Zaragoza reviennent au meilleur de leur forme avec un nouveau line-up et un disque qui claque du début à la fin. Pas trop de changements depuis que je les ai connu, toujours ce chant mixte qui te file des frissons sur tout le corps (Pepa et Jaime assurent comme jamais) et cet emopunk à la fois tristoune et énergique, mélodique à en crever. Les textes en espagnols (et traduits en anglais, merci) me donnent limite envie de chialer. Rage, lucidité, espoir. Y’a que l’artork qui me fasse tiquer (tellement photoshopé de tous les côtés qu’il en devient laid). Mais quand même : FAVE. (Mala Raza/ODT/Tofu Guerilla) www.myspace.com/criaturaband

DAN LE SAC VS SCROOBIUS PIP
Angles LP

Ce disque est aussi généreux en beats cartons que le SCROOBIUS PIP a de poils au menton. Putain, quel blase. Mais quel putain de flow (et d’accent, pour ça que j’adore le hip hop anglais). Et quel album, bordel de merde. Textes et instrus font preuve d’une intelligence et d’une culture tellement rare qu’ils enterrent immédiatement 99% de la production mondiale. Tu peux donc remballer tes rimes à deux francs et ton hop hop de p’tit blanc, l’univers n’a pas besoin d’une énième resucée de TTC. Pis va apprendre à tenir une scène comme ces deux gaziers avant de venir te la raconter. Ouais. FAVE. (Sunday Best) www.lesacvspip.co.uk

THE DARVOCETS
Are New Wave 12’

Retour des DARVOCETS dans un délire punk toujours aussi barré. Ces cons me font de plus en plus penser aux DEAD KENNEDYS qui rejoueraient la BO de Forbidden Zone. Vocalises fantasques, constructions de morceaux à l’ouest et textes science-fictionnels. Neuneu et cool, comme j’aime. (Fashionable Idiots) www.fashionableidiots.com

DEMONIC HALOCAUST
Shadows Of Possession

Les boîtes à rythmes, en remplacement d’une vraie batterie, ne me gênent pas lorsque celles-ci sont programmées correctement. N’étant malheureusement pas le cas ici, on frise assez rapidement le nawak grand format. Vocalises omniprésentes à la limite du ridicule (Ghoulies, ça te dit quelque chose ?) et un sens de la composition façon char d’assaut (ça fait « frrrrrrrrrr » avec quelques « trrrrrrrr » et autres « prrrrrrrr » de temps à autre) pour quatre morceaux d’unholy black métal ricain franchement pas inoubliables. Dommage. Petite déception mais je compte sur l’ami Thierry (AFFLICTIS LENTAE) pour me sortir de futures tueries de derrière les Fargeots (potentiellement, on doit être trois dans le monde à pouvoir comprendre cette blague). (Panzer Head) www.myspace.com/panzerheadrecords

EVERY SECOND WEEK S/t CD-R

Toutes les chroniques que j’ai pu lire sur le Net tissent des références à RUINER et SINKING SHIPS. Impossible pour moi de confirmer ou d’infirmer ces comparaisons, étant donné que je n’ai jamais écouté ces deux groupes. Je pose donc une oreille vierge de toute influence sur la démo des Caennais. Ce que j’entends me plaît bien. Hardcore rapide, chant aboyé, riffs épiques et mélodiques. Un peu comme si EYELID reprenait le Lori Meyers de NOFX. Ou comme si tous ces groupes de modern hardcore (style MODERN LIFE IS WAR) accéléraient franchement le tempo. Ou comme si… Les textes sont bercés d’une douce mélancolie et sont plutôt agréables à lire. Bref, un excellent début. (DIY) www.myspace.com/everysecondweek

THE FEELING OF LOVE
Petite Tu Es Un Hit LP

Je suis complètement novice en rock’n’roll bluesy du delta de machin truc, pas vraiment mon rayon à vrai dire. Mais j’aime bien ce disque. Une gentille déglingue dominée par ce chant nasillard et ranafout’ qui tempère parfaitement le joyeux bordel ambiant. Le malaise est palpable derrière le gling gling de la guitare (Tongue Tattoo, Yeah Baby Yeah), le tube aussi (Fat Bottom, Rapeman, Hand Clap Girl). Fait bon vivre à Metz, finalement. (Yakisakana) www.yakisakana.org

FOALS
Antidotes LP

Encore un autre héritier de SUPERSYSTEM qui déboule. Plus organiques et moins portés sur l’électronique que leurs illustres modèles, ces FOALS. Mais le corps entier voué à la dance. Rien à jeter sur ce disque, les bonnes influences au bon moment (l’Afrique, tout ça) et je me laisse de toute façon avoir encore une fois. Paraît que ça avoine en live. Je veux. FAVE. (Sub Pop) www.wearefoals.com

GAS
1982-1986 LP

Excellent disque de punk japonais. Ca devient redondant de toujours dire la même chose, mais c’est vrai. Ils ont un truc que les autres n’ont pas (pas ce à quoi tu penses, sale pervers). Bruit, violence, métal et interludes d’une beauté tranchante comme un pas de danse de PP. Discographie (les flexis, le split avec NIKU-DAN et deux lives). Histoire. Béatitude. (Partners In Crime) www.partnersincrimerecords.com

KHOLD VALLEY Fensch Valley Thrashing Attack K7

Fensch thrash. Nul doute que le Lavilliers doit se retourner dans sa tombe. Comment ça il est pas mort ?! Bon j’aime pas des masses ce que j’entends sur cette bande analogique, c’est beaucoup trop brouillon pour emporter mon adhésion. Déjà, faut arrêter de mixer le chant à perpète en avant, ça bouffe tout le reste. Y’a quand même de bons riffs (notamment sur les parties les plus heavy) malheureusement trop souvent noyés dans une façon de composer alambiquée. Ca manque d’une simplicité inhérente à ce style de zik et de refrains « accrocheurs » (non ce n’est pas un gros mot). Voilà, je suis pas fan. Et l’artwork style provoc d’ado me parle pas du tout. (DUKE) pas de contact

LASCOSAS
S/t CD

Rock instrumental argentin qui me rappelle fortement SLINT et d’autres trucs. Musique mélodique et cinématographique. Pas trop ce que j’ai envie d’écouter là, tout de suite. (Prius Discos) www.priusdiscos.com.ar

MR GERRYMANDERS
Surf Vendetta CD-R

Six titres de surf messin, fuck yeah ! Si t’as envie de te taper un ride Outre-Seille, ce disque est fait pour toi. J’ai pas beaucoup de références dans ce style de zik (pour ne pas dire aucune), donc bon je ne saurais te dire si c’est « mieux que » ou « moins bon que » je sais pas quel autre groupe. Toujours est-il que la pointe de mes pieds frotte le sol avec frénésie et que mes hanches se déhanchent sans que je puisse contrôler quoi que ce soit. Bon signe, donc. (Hound Dog) www.myspace.com/mrgerrymanders

MUCKRACKERS
Uckange 4 CD

En l’espace de quelques disques, l’entité MUCKRACKERS se sera métamorphosée pour devenir aujourd’hui le monstre métallique incontrôlable que l’on connaît, déployant ses chenilles de distorsion tel un panzer lancé à vive allure dans un champ de mine en ruines, champ à l’image de la région qu’il a choisi de défendre jusqu’à la mort (la Lorraine, son patrimoine culturel et social). Avec Uckange 4, le collectif réalise là son plus beau disque : boîtier DVD classieux, livret couleur aux photos magnifiques, son dense et titanesque. Rien n’est laissé au hasard tout au long de ces dix titres d’harsh punk noise industriel. Une œuvre aboutie et cohérente qui donne envie de brûler les bourreaux de notre belle patrie une bonne fois pour toute. (Les Disques Des Forces Alliées) www.muckrackers.org

OESTROGENA ORCHESTRA
Pendant C’Temps Là CD

Si je dis du mal de ce disque, Tatiana va me péter la gueule. Elle m’a prévenu en me le filant. Je la crois sur parole. Néanmoins, je vais pas avoir à me forcer pour en dire du bien. J’aime beaucoup les groupes de filles en général, et les OESTRO en particulier. Des nanas pétillantes et drôles pour qui ça marche plutôt bien en ce moment et qui me rappellent fortement LES ELLES (j’avoue avoir beaucoup écouté leur album live sorti en 2001). En clair, de la chanson féminine à l’humeur vagabonde qui valse entre douce mélancolie et absurdité festive. Je suis pas client généralement, mais là elles me jouent le même tour qu’ADISSABEBA. Le prochain album sort début janvier et les rumeurs prédisent une bombe en bonne et due forme. J’ai hâte d’y être. (DIY) www.oestrogenaorchestra.com

PORD
S/t CD

Hardcore métallique moderne, post-quelque chose. Quelque part entre RUBBISH HEAP (le chaos s’en approche), NEUROSIS (le phrasé) et KEELHAUL (progressisme). Saccades mathématiques, omniprésence parfois envahissante de la basse. Les mélodies de guitare s’en trouvent noyées dans la masse rythmique, diminuant la force de frappe du trio. Comme un coup de marteau sans pilon. Néanmoins, ça reste excellemment bien joué pour qui aime le genre et c’est à rapprocher d’un groupe comme SUPERSTATIC REVOLUTION. (DIY) www.myspace.com/pord

SLIVER
Kamikaze CD

Je les ai revu y’a pas longtemps en concert et j’ai trouvé leur set plutôt cool. Par contre, je passe complètement à côté de ce disque. Les bidouilles électroniques et autres scratchs, je capte pas. Le chant clair souvent faux, j’ai du mal à y croire (faut s’appeler Kinsella pour que ça me cause). Sept titres de rock hybride (un peu de métal, un peu d’emo, un peu de nawak) avec un gros son signé Tony De Block (du Midas Studio, toute ma jeunesse) illustrant ces thèmes chers à Ben, toujours clairement influencé par la littérature moderne américaine (Palahniuk & co, depuis We Live We Die Nobody Cares, quand même). Voilà, pas du tout ma came, désolé. (We Are All Liars) www.myspace.com/slivering

SUGARTOWN CABARET
The First Time I Lost The Road Map CD

De l’emo à la française qui n’a pas oublié d’être varié, intelligent, musical et pertinent. C’est rare. Morceaux classiques ponctués de jolis moments (riffs écrasant limite stoners sur How Much Does The Plane Cost, le début d’Assis A Regarder, puis le carton All The Same She Said qui s’excite enfin). Je suis par contre moins fan de tous leurs plans post-rock (les montées-descentes censées te tirer les larmes, très peu pour moi). Les mecs, pensez à injecter plus de violence (ou de pop) dans votre mixture. Sinon, le son est bon, l’artwork un peu torché à la va-vite (désolé Hugues) et les textes se lisent comme autant de petites histoires. Bon disque. (Abstraction/Paranoid) www.sugartowncabaret.com

SYPHILITIC VAGINAS S/t LP

Tu t’attends à quoi, avec un nom pareil ? Des textes ? Bah nan, même pas. Grosse influence GISM dans le merdier pour ce repressage (remasterisé par Bob Weston) d’un disque originalement tiré à 135 exemplaires (lol). Hardcore à la Japonaise avec une grosse louche rouillée de métal et deux doigts coupés de rock’n’roll. Ca fait bizarre au début (la grosse voix qui dégueule) mais on s’y fait bien. Très bonne boucherie satanico-nucléaire dans les, hum, règles. (Hardcore Holocaust) www.hcholocaust.com


SYSTEMATIC DEATH Systemania Vol. 1 & 2 DoLP

Les archivistes de Partners In Crime font du joli travail. Après la discographie de GUDON (indispensable) et celle de GAS (chroniquée plus haut), une autre boulette te tombe sur le coin de la gueule. Pas moins de quatre disques sertis dans deux superbes gatefolds pour te causer de SYSTEMATIC DEATH, énième légende du punk japonais. Une de plus, tu me diras, mais comme la barre est toujours placée très haute à chaque fois… Formé en 1983, le groupe est encore en activité aujourd’hui. Comme quoi, le punk conserve. Artwork, textes, photos, souci du détail, tout dans ce projet respire la perfection. Et moi, je kiffe ma race. (Partners In Crime) www.myspace.com/systema045

THE TAN CASE
Est Notre Seule Liberté CD

THE TAN CASE se permet des mélanges impardonnables en temps normal. Mais comme ils le disent si bien, ce groupe est leur seule liberté. Rien à branler des codes, des standards et du bon goût officiel. On fait ce qu’on veut, comme on le veut. Leur emo rocke et surprend constamment, un peu comme si les AMPOOLS avaient plus passé de temps à écouter AMANDA WOODWARD que QUEENS OF THE STONE AGE. Les chants expriment pleinement cet état d’esprit frondeur, imprimant durablement l’inconscient de l’auditeur mélomane. On approche même à plusieurs reprises le REFUSED du Songs To Fan The Flames Of Discontent, voire les SMASHING PUMPKINS de Siamese Dream (sur Solemnization World, notamment). Merde, seconde fois qu’ils me font le coup, ou comment (cherche pas, c’est du patois mosellan). Excellent groupe à découvrir absolument. (Karaoke 666/Impure Muzik/Kawaii/Orchid Scent/Perpetual Motion) www.myspace.com/thetancase

TOMATO DJIHAD S/t CD-R

Math-rock hurlé de Nancy. J’aime bien, c’est varié et sauvage, ça me fait vite fait penser à OFF MINOR et ROCKETS RED GLARE. Le bassiste tient tout le merdier en place, c’est flagrant. En live ça fait montre d’un humour pas drôle et ça m’a pas plus impressionné que ça. Par contre, à écouter là tout de suite j’aime bien, et j’ai bien envie de leur donner une seconde chance en vrai. (Le Couscous De Ma Mère) www.myspace.com/tomatodjihad

TROB
Garde Moi Une Place… En Enfer CD

Ce bon vieux TROB revient avec un nouvel album. Ca respire toujours autant le spleen, âmes sensibles ne pas se retenir. Il s’est pour la peine entouré d’Emilie Bold (une présence physique et vocale sublime) et Gilles Meyer (enchanté) pour nous concocter neuf titres de folk pop lo-fi bien cools. Seul regret : ça manque de rythme. A défaut de batterie, un peu de bricolage avec les doigts, la bouche, des casseroles ou je ne sais quoi l’aurait bien fait. Ambiance Pennyroyal Tea, j’aime beaucoup l’harmonie créée entre la voix fluette d’Emilie et celle plus profonde d’Olivier (son identité dans le civil… ‘fin à TROB, pas à Emilie… ‘fin tu m’as compris). Pis y’a une chanson qui s’appelle Rombas et qui me touche particulièrement, forcément. Bref, un joli disque, mais la prochaine fois j’espère que tu me feras un peu danser aussi. (Pour Te Battre) www.trob.fr

UFOMAMMUT
Idolum CD

J’ai lu çà et là des réactions extasiées à propos de ce disque. Les mecs, faut arrêter de prendre des champotes (surtout si vous n’avez jamais entendu SHALL NOT KILL de votre vie). A la fois indigeste et chiant, c’est en tout cas une oeuvre parfaite pour te donner envie d’écouter autre chose. (Supernatural Cat) www.supernaturalcat.com

V/A Home Is Not Land, It Is People CD-R

Je vais pas me lancer dans des explications de texte, le titre de la compile se suffisant à lui-même. Une tracklist en forme de carnet de rencontres nous présentant les coups de cœur de Gilles, l’initiateur de ce joli projet (et qui m’avait déjà gâté avec les disques de Drew Danburry). A boire et à manger durant ces soixante-cinq minutes (forcément), je vais donc juste citer mes faves : THE FLEX (grosse boucherie bien fun), ELSD (post-punk zarbi), ISAIE BURIED MEMORIAL (toujours une grosse tarte dans la gueule), WARSAWWASRAW (qui nous la joue complètement DAS OATH), VALLEY OF THE DINOSAURS (emo vieillot et putain de beau) et REVOK (du lourd, du vrai). Le reste est cool (emo bancal, hardcore chaos, crust propre) mais me touche moins que ces six là. En tout cas, j’espère que mon gars Gilles n’en restera pas là. (Greedier) www.myspace.com/greedier

THE WHIP
X-Marks Destination DoLP

Première écoute, j’ai eu envie de le jeter par la fenêtre. NME approved. NME is the enemy. Seconde écoute, j’ai eu envie de me jeter par la fenêtre. En fait c’est un très bon disque. Il y a juste parfois des évidences qui ne me sautent pas forcément tout de suite aux yeux. Ici, joli mélange de dance rock moderne et d’indie froid classieux (trucs anglais passés/présents/futurs). Ne pas se fier à sa première impression, donc. C’est comme le jour où je suis allé à la… (Southern Fried) www.southernfriedrecords.com

XANADOO
Blood Is Dirt CD-R

Trio de Singapour qui te balance un thrash old-school ultra véner qui rappelle fortement le Bonded By Blood d’EXODUS ainsi que le Hell Awaits de SLAYER. Certes, les solos frisent l’amateurisme, la voix est monotone, mais la fraîcheur de ces quatre morceaux et la volonté de te faire headbanger à tout prix l’emportent sur le reste. Pis la pochette rappelle Canon Fodder, et ça, ça pète. (Panzer Head) www.myspace.com/wanadoosg

ZE REVENGERS La Foi Des Morues Soulève Des Montagnes CD-R

Les petites meufs de Grenoble enfoncent le clou dans ta sale tête de con. Marrant comme leur zik a tendance à me faire penser à des groupes qui n’ont strictement rien à voir avec ce qu’elles font. Entre hardcore métal bruyant mais sans guitare (quelques étranges réminiscences de SONS OF ABRAHAM) et punk génial à la SUBMISSION HOLD (bon là ok ouais j’hallucine pas), la dance pédale enfoncée à donf, un petit côté grind bastringue super plaisant aussi. En fait, on les met pas aussi facilement dans des cases, les REVENGERS. Disque enregistré chez Le Sourd (son très personnel, gage de qualité) et featuring saxologique de Mathilde PLAINE CRASSE sur N’Être Humain. Un pur produit artisanal DIY au contenu dont la sincérité renvoie tous les poètes à mèche dans le ventre de leurs coiffeuses. Je kiffe. (DIY) www.dogmazic.net/zerevengers

ZOMBIE ZOMBIE A Land For Renegades LP

Ce disque, c’est comme du scotch double-face. Y’a un côté (face A) qui accroche, du genre à plus pouvoir t’en décoller, et un autre (face B) qui t’emmerde à chaque fois que t’y passes à proximité. Ce Land For Renegades aurait pu donc être un énorme maxi, mais il n’est au final qu’un album moyen. Dommache. Ces quatre premiers titres me donnent quand même grave envie de me prendre une rouste en live, chose qui devrait théoriquement arriver dans quelques jours, place Saint Louis à Metz (ils jouent avec MARVIN le vendredi 1er août, à 100 mètres de chez moi). Je te raconterai. (Versatile) www.myspace.com/therealzombiezombie