jeudi 1 janvier 2009

#24

Hello Fuckface,

Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain, nous sommes dans la merde jusqu'au cou. Qu'est-ce qui pourra sauver l'amour ? La ponctualité, très cher. Raison pour laquelle l'on se retrouve aujourd'hui en ce premier jour de l'an 2009 avec une poignée de chroniques à lire, la gueule encore bien enfoncée dans ton cul mais heureux de constater que tu peux toujours compter sur ton copain Buddy, le chroniqueur de l'extrême.

Maladresse, mauvaise foi, subjectivité, limitation des relectures, assomption de mon goût (douteux, à n'en point douter), tels sont les engagements que je m'..., hum, m'engage à respecter à l'aube de cette nouvelle ère devant vous, mes trois fidèles lecteurs.

Au passage, merci à Gilles de s'être abonné au blog. Vous devriez en faire de même.

Pour figurer sur ce site et dans sa version papier semestrielle, rien de plus simple. Il suffit d'envoyer un disque à l'adresse suivante :

SCHALL Florian
16 rue des Huiliers
57000 Metz


Je te laisse, je suis en plein milieu de la saison 2 des X-Files, y'a encore du boulot avant d'en voir la fin.

Buddy Satan X Noir Fluo



10LEC6 Cannibal To Be LP

DEERHOOF qui aurait mangé des BANANES FONDUES (MELT BANANA, pour ceux qui comprennent pas mes vannes pourries). Malheureusement, ce disque est moins mémorable que son artwork qui me ramène à la putride époque de l’Horreur Est Humaine. (Fiat Lux) www.10lec6.com

AUTUMN PICTURE The Field CD-R

On pourrait comparer la musique d’Hubert à du ONE AM RADIO sans arrangements électroniques. Même sensibilité, même colère retenue. Le traitement est juste différent. Et pour la peine, je la trouve un peu moins passionnante que celle de son collègue Hrishikesh. Dix très jolis titres qui me laissent un peu froid. (Hill Billy Stew) www.myspace.com/autumnpicture

MALCOLM BAULD Covered In Dust CD-R

Le chanteur des FRENETICS (excellent combo post-JAWBREAKER) revient aux affaires avec son projet solo. Si le premier morceau donne le ton (punk as folk), le second remet de suite les choses en perspective. Une superbe ballade country folk, compagne du désert, épouse de la solitude. Et plus tu avances dans l’écoute de ce Covered In Dust, plus tu te rends compte que tu as affaire à un pur disque de lover. Un grand disque de lover, même. Et n’y vois là rien de péjoratif, au contraire. J’ai eu la chance de jouer avec lui et je suis resté sans voix pendant tout son concert, soufflé par la puissance de ses chansons et la sincérité du bonhomme. De bons souvenirs, n’est-ce pas Geo ? Allez, FAVORI. (Art Of The Underground) www.myspace.com/malcolmbauld

THE BELONE QUARTET 1802 CD

Putain. J’ai beau le réécouter, j’ai beau me forcer, me torturer les méninges, me presser le cœur pour en ressortir ne serait-ce qu’une goutte d’encre, je n’arrive pas à écrire quoi que ce soit sur cet album du BELONE QUARTET. Je ne sais même pas si je l’aime ou pas. Je crois que, pour la première fois, je suis absolument et unanimement partagé entre deux sentiments bien distincts l’un de l’autre, m’empêchant de ce fait d’être critique à l’égard de ce disque. Putain. Néanmoins, si tu aimes la new wave et les musiques pour robots en mal de moutons électriques, jettes-y une oreille. (Kythibong) www.belonequartet.org

BLAKE EEE Border Radio CD

DEATH CAB FOR CUTIE produit par Adrian Sherwood = BLAKE EEE. Quel drôle de nom, soit dit en passant. Prononce-le à l’Anglaise, tu passes pour un hystérique. Un doux-dingue, à l’image de ce Border Radio. Tiens donc. Un disque qui devient de plus en plus tribal et ténébreux à mesure que tu progresses dans son écoute. Dub évanescent, country diaphane, pop barrée dans les sphères nuageuses, le tout passé au mixer de l’expérimentation débridée jamais bridée. Un mois plus tard, je ne suis toujours pas parvenu à en percer ses mystères. Il n’y a que chez Disney qu’on apprivoise une bête sauvage avec du chocolat. (Unhip) www.unhiprecords.com

CENTENAIRE The Enemy CD

Un groupe qui a du manger beaucoup d’épinards et boire beaucoup de Bordeaux avant de composer ce nouvel album. Du fer, du vin, la référence ne t’aura pas échappé. Ou si, peut-être. Faut dire, mes vannes tombent souvent à plat. Tout le monde le sait, je suis aussi drôle qu’une gastro un jour de mariage. Bref, je m’égare. Tout ça pour dire que les Parisiens de CENTENAIRE ont probablement beaucoup écouté IRON & WINE avant de s’atteler à l’enregistrement de The Enemy . Voilà, six lignes pour faire une comparaison. Rentre chez toi, Philippe Manœuvre. Re-bref. Tout ça pour dire que ce nouvel opus est de toute beauté. Sept compositions charnelles, envoûtantes et hypnotiques qui tournent inlassablement dans la platine depuis que le facteur me les a apportées. Sept compositions qui élèvent le groupe à la droite de SYD MATTERS. Fa-fa-fa-fafafa-fa-favori ! (Clapping Music/Chief Inspector) www.centenaire.net

CEREBRAL TURBULENCY Segregace K0 CD

Les disques de chez Khaaranus sont toujours aussi laids. C’est une constante. Tout comme les CEREBRAL TURBULENCY sont toujours aussi cérébralement turbulents. Siphonnés, même. Normal quand on joue du techgoregrind futuristicopasséiste, bref quand on fait ce que l’on veut dans la violence la plus décomplexée qui soit. Quinze ans d’existence et le groupe se sépare aujourd’hui sur un dernier coup d’éclat. Comme on dit, ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier. (Khaaranus) www.myspace.com/cerebralturbulency

CHACHI ARCOLA A Terre CD

Wouah, on dirait des inédits de SUBMERGE. Cinq titres posthumes (car le groupe a splitté… Ca aurait pu tomber sur CELESTE mais non, fallait que ce soit CHACHI ARCOLA) qui offrent une suite intéressante au fast thrash chaos de mes Rémois chéris (eux aussi splittés depuis un bail, et qu’est-ce qu’il nous reste aujourd’hui dans le genre ? De la merde !). Ca pue le métal et la mort. Les textes sont toujours aussi beaux, crus et intenses. Uppercut. J’ai hâte de voir ce que va donner le prochain projet de mon cher Jean-Charles. (Los Discos De la Bestia) chachiarcola.free.fr

CVANTEZ Yvettela Musipontaine CD-R

Rock indé classieux chanté fémininement en français. La monolitisme reste le maître mot, un peu comme chez LUNGFISH. Entre NOIR DESIR, ENGINE KID, MAZZY STAR et le VERUCA SALT de 21, ces onze titres se laissent tranquillement écouter (malgré quelques plans limites). C’est pas immédiatement la claque dans la gueule mais y’a moyen que la galette revienne tourner régulièrement dans le mange-disque à l’avenir. Un nouvel album doit sortir début 2009, je suis bien curieux de l’écouter. (Drunk Dog) www.myspace.com/cvantezmusic

DEERHOOF Offend Maggie LP

A se prendre plus que de raison pour SONIC YOUTH, DEERHOOF perd tout ce qui faisait son charme décalé mais gagne son ticket vers le succès public et critique. La vie est une question de priorité. (Kill Rock Stars) www.myspace.com/deerhoof

DEERHUNTER Microcastle LP

Le jour et la nuit avec leur Turn It Up Faggot que je garde encore bien au chaud tout contre moi. Seulement trois années séparent la sortie de ces deux disques. Pourtant, on ne dirait pas le même groupe. Les journalistes appellent ça la « maturité ». Pourquoi pas. Je t’avoue que je m’en fous. Ce nouvel album est bon, et c’est tout ce qui m’importe. Je ne saurais te donner de comparaisons pour parler de DEERHUNTER puisque je ne lis pas la presse spécialisée. Mais j’aime bien passer quelques moments avec eux dans les airs. J’aime même beaucoup. (4AD/Kranky) www.myspace.com/deerhunter

ARRINGTON DE DIONYSO I See Beyond The Black Sun CD

Le chanteur d’OLD TIME RELIJUN en solo, ça donne quoi ? Une gorge qui frémit, un saxo pris de convulsions spontanées et des plages de silence. Trip tellement barré qu’il fait régulièrement planter ma platine et tous les ordis sur lesquels j’ai tenté de lire ce disque. Merci mec ! (K) www.krecs.com

THE DITCH S/t CD

Sept titres de punk hardcore basiques et funs en provenance de Saint-Étienne. Pas loin d’un LOST BOYS en moins carton, cependant. Pas la passion sur disque mais en live ça doit bien le faire. (DIY) www.theditch.fr

ED WARNER’S CAGE Lera Anagrafh CD

Les ED WARNER’S CAGE font du screamo. Du bon. Du vrai. De l’original. Du toujours inattendu. Du jamais honteux. Chose plutôt rare pour être signalée. Je n’en écoute plus depuis SONG OF ZARATHOUSTRA donc je vais pas traîner, juste dire que c’est un excellent disque qu’il faut écouter si on aime bien cette musique moderne émergente. Maintenant, la question qui tue : Jason R est-il toujours en vie ? (Jason R/Bestiality/Sigma/ESB) www.myspace.com/edwarnerscage

ELIOTE & THE RITOURNELLES Goodbye Ghosts CD

Cinq titres d’une délicatesse bouleversante. La vache, comment il m’a pris par surprise, ce disque ! J’en suis tombé raide dingue à la première écoute. En formule trois et emmenée par une voix d’ange sublime, la folk limpide de la petite Eliote et ses deux Ritournelles vise juste. Droit au cœur. Les instruments employés sont des jouets entre leurs mains. On s’amuse, on expérimente, on prend des risques (les chœurs sur Pour Les Enfants Qui Ont Peur De l’Orage). Surtout, on déroule les bonnes influences au bon moment (CAT POWER sur Sweet Hereafters ou PINK FLOYD sur Olof). Et cette voix, juste parfaite… Et cette reprise crépusculaire de Strange Fruit qui se hisse sans mal au niveau de la version qu’en avait donné Billie Holiday en son temps, la douleur en moins (normal). Merde merde merde. Il est trop court, ce disque. Je veux un album. Putain. Je les fais jouer le 27 mai à l’Emile Vache avec GENERAL BYE BYE, inutile de préciser que j’ai grave hâte de les voir. Oui, un peu de prosélytisme ne fait pas de mal. FAVORI. (DIY) www.myspace.com/eliotee

EL PUNTO DEVIL Aprendiendo A Morir CD-R

Punk hardcore thrashy borderline, hargneux et cagneux comme il faut. Espagnol, bièn èntèndou. Reprises de DEFIANCE et VENOM. Aussi bien branlé qu’anecdotique. (DIY) www.myspace.com/elpuntodevil

ESCARRES Plumérid CD

Bel, très bel objet. Enfin un peu d’originalité visuelle dans ce monde de brutes numériques. Si ce Plumérid flatte mes mirettes, il a tendance à un peu trop violenter mes esgourdes. Dans le genre « je capte que dalle à c’qu’il m’arrive », les Nancéens se posent là. Avec toute leur force. En même pas dix minutes t’as l’impression d’avoir écouter douze morceaux alors qu’en fait y’en a même pas trois qui sont passés. Tu piges, mon frère ? Do you speak l’ultraviolence ? Pour être honnête c’est pas trop ma came, même si, j’avoue, leur étrange crossover GU GUAI XING QIU meets DILLINGER ESCAPE PLAN passe plutôt bien après quelques écoutes. J’aime beaucoup les titres des morceaux (mais c’est I’m A 88Bit Boy que vous auriez dû l’appeler, vot’ morceau… Merde, la fierté vosgienne, bordel !). (Oni Red Chords) www.myspace.com/escarres

EUROSHIMA Tant Qu’il Y A De La Vie Il Y A Du Désespoir CD

Cette année, le premier avril tombe un mercredi. (Crash Disques) www.myspace.com/euroshimyspace

FAST MOTION Sailing To Nowhere CD

Bel artwork. C’est donc ça le punk rock Warmzine. Energie et chœurs hardcore, riffs modernes, un poil de rock’n’roll et de jolies mélodies. A ce titre, FAST MOTION semble plus doué que la moyenne et distance sans problème tous les tâcherons qui oeuvrent dans le genre (TWISTED MINDS étant le premier nom qui me vient en tête). Ici au moins les refrains se mémorisent dès la première écoute. Pas besoin de tortures répétées pour au final faire le même constat : « c’est de la merde ». C’est donc pas le cas ici, et les Nordistes m’en voient ravi. Seul défaut du disque : le traitement de la voix. C’est quoi cet réverb à la mord moi l’nœud ? Mais ça va, je vais quand même pas faire mon chieur pour ça. Bon groupe, bon skeud, t’entends ? (Street Machine/Don’t Trust The Hype) www.fastmotion.fr

GENERAL BYE BYE Démo CD

Teaser d’un album qui s’annonce gouleyant. La bio évoque BLONDE REDHEAD. On n’en est pas loin. A défaut de posséder le même talent de composition (mais, à entendre ces quatre morceaux, ça ne serait tarder), les Parisiens ont à leur avantage un goût affirmé pour le psychédélisme et la schizophrénie borderline qui les font parfois pencher du côté de la Belgique (on pense à une version féminine de VENUS ou de MUD FLOW). Et je suis une guiche en la matière, mais leur tube When It’s Gonna Rain m’a également rappelé les BEATLES. Je crois que c’est plutôt un compliment, non ? Bref, je jugerai sur pièce le 27 mai à l’Emile Vache, ils y jouent avec les fabuleux ELIOTE & THE RITOURNELLES. Oui, ceci est un message subliminal. (Brebre Music) www.myspace.com/generalbyebye

GLU Aucun But CD

Aucun Intérêt. (Rekin) www.myspace.com/glubrut

THE HEALTHY BOY Jusqu’à Ce Que Nous Soyons Repus CD

L’artwork est magnifiquement glauque. Peinture d’un personnage shakespearien livide, les yeux rougis, tirant la langue. Au diapason de la musique de THE HEALTHY BOY, qui ne doit pas l’être tant que ça (healthy). Une référence, une seule, revient et suffit à renseigner sur le ton général de ce disque : SMOG. Guitare sèche et fantomatique, voix profonde et spectrale, bienvenue dans la forteresse de solitude du Nantais. Une tristesse minimaliste qui doit faire de l’effet les jours de grisaille, quand tu n’as pas envie de sortir de chez toi, qu’il fait trop froid, trop moche dehors. Alors tu regardes par la fenêtre la pluie tomber, et les silhouettes mouvantes se protéger, tandis que THE HEALTHY BOY égrène ses 47 minutes décharnées avec la plus pure des mélancolies. Jusqu’à ce que toi aussi tu sois repu. (Kythibong) www.kythibong.org

KABU KI BUDDAH Life Is A Picnic CD

Et la Palme d’Or du meilleur pressbook revient à KABU KI BUDDAH. Haut la main. Dans la foulée, je lui attribue aussi celle de l’artwork le plus chargé. J’ai bien wigolé en découvrant ce nouvel album. La recette reste la même (section rythmique en béton sur laquelle viennent se greffer divers instruments à cordes et à vent) et se déguste toujours aussi fraiche (difficile de prédire les trente secondes qui vont suivre l’introduction d‘un morceau), surtout avec ces textes à hurler de rire (la Flèche d’Or, les bloggers et les babos en prennent plein la gueule), entre dadaïsme et private jokes séniles. Tiens allez, je vais me laisser à tenter une comparaison hasardeuse comme tu les aimes tant : ce Life Is A Picnic est un pont lancé entre THE EX, ROBOTNICKA, BODY BAG et PEU-ÊTRE. Joli, non ? Maintenant, commande-leur en une copie. (Rock’n’Roll Masturbation) www.myspace.com/kabukibuddah

KIRUNA Penundaan CD-R

Version promo de leur one sided 12’ tiré à 250 exemplaires. Déjà, la démo parue l’année dernière montrait les signes tangibles d’un grand groupe en devenir. Ce nouveau cinq titres persiste, signe et confirme ce premier constat. KIRUNA a un son à la croisée du screamo et de la noise, light pour les deux ingrédients, juste le bon dosage qui évite au groupe de tomber dans la caricature facile et le Grand Gognol (ceci n’est pas une faute d’orthographe). KIRUNA a également une voix. Une sacrée putain de voix. C’est même son atout majeur. Un organe qui n’en fait jamais trop, toujours juste. Encore le bon dosage entre cri, chant et déclamation. Il donne au groupe toute sa personnalité. Malheureusement, et ça me fait chier de l’admettre, je prédis à KIRUNA une « carrière » dans l’indifférence la plus totale, seulement soutenu par une poignée d’amis et de fanatiques de passage qui auront su reconnaître de son vivant tout le talent et la dextérité de ce quatuor. Être culte avant d’avoir splitté, finalement y’a pire comme statut. (Emotionally Unstable/Dreams Come True/Bigoût) www.myspace.com/kirunanoise

LAFIDKI / ROLAND VOLAPÜK Split CD

LAFIDKI : Saphy (MONOSOURCIL) aux commandes d’un mutant aquatique en liberté. Quinze plages d’electro abstraite et ambiante. Paysages modernes, du bleu partout. Invitation au voyage et au recueillement. ROLAND VOLAPUK : Imran (UPFALL ?!) en fragile équilibre sur une corde de guitare. Il s’amuse avec son instrument et tout ce qui lui passe sous la main. Je passe un peu à côté de son délire mais connaissant le personnage ça doit être bien fun en live. (Steak Au Zoo/Angry Ballerina) www.steakauzoo.com

LONELY DRIFTER KAREN Grass Is Singing CD

Le monde est fou. Fou de ne pas reconnaître à sa juste valeur le talent immense de la jeune Tanja. Ses chansons douces fredonnées, sur toutes les lèvres de ceux et celles qui pensent avec leur cœur. Son premier album m‘avait déjà mis à genoux. Celui-ci finit par m’achever. Guitare espagnole, accordéon espiègle, piano processionnaire et cette voix d’ange bleu tombé du ciel… Ou comment te transporter, en quarante-cinq minutes, hors de ta vie quotidienne. Hors du temps et de l’espace. Entre Marlène Dietrich, Tom Waits et Yann Tiersen, ces treize ritournelles paraîtront anachroniques pour l’amateur de merdes branchouilles electro/noise/metal qui comble le vide de son existence en écrivant trois chroniques par an sur son blog. C’est dommage, car Grass Is Singing s’adresse aussi à lui. Un disque dont l’universalité intemporelle saura résonner au plus profond de l’âme de l’Humanité. Non, sérieusement, c’est un putain de disque. FAVORI. (Crammed) www.lonelydrifterkaren.net

LOVE2LOVE Punk Is Dead, Let’s Go Dance 12’

Je ne sais pas qui se cache derrière ce projet, en tout c’est toujours plus drôle que les soirées Suce Le Beat. Un (des) punk qui fait de la véritable eurodance cuvée 1991. Y’a tout : les mélodies nazes, les paroles débiles, les vocalises à la SCOOTER et surtout un artwork vintage du plus bel effet. Six morceaux, dont un en allemand + le remix du tube Love2Love par AEROSTEAK. Classe américaine, mec. (All Is Blue) love2love@no-log.org

LES MEATLES Hillbillies Are Human Too CD

Putain c’est marrant, les MEATLES c’est les sixties en dix morceaux et vingt-huit minutes. Vraiment. Ces trois allumés parviennent, avec une simplicité aussi candide qu’extraordinaire, à synthétiser une décennie de chansons, comme ça, rien qu’en claquant des doigts. Beat, acid, folk, pop, soul, r’n’b, psyché, tout y passe. Mixé, malaxé et restitué avec autant de déférence/référence que de culot. La périlleuse opération demande talent et courage, deux qualités que les Lensois ont plus qu’à revendre. On pourra même revérifier cela à l’occasion de la sortie de leur nouvel album prévu pour le début de l’année prochaine. Cool. Ah oui, j’oubliais : ils viennent jouer le 10 avril à l’Emile Vache. On te compte parmi nous ? (DIY) www.myspace.com/lesmeatles

MEMORIES OF A DEAD MAN S/t CD

Gros métalcore qui défouraille bien comme il faut. Sauf quand ça chante. Grosse faute de goût, le chant dans le métal moderne. Sinon c’est bien mais ça manque juste un poil de variété. Les tempos sont toujours lourds, ça peut vite devenir aussi chiant que NEUROSIS dans ces cas-là. Pas de doute, ces jeunes gens ont bien écouté CULT OF LUNA. Alors bon, un peu d’urgence et de chaos (d’anarchie ?) ne serait pas du luxe, hein. Ah oui, le chanteur se fait appeler Bones. Wouah. (DIY) www.myspace.com/memoriesofadeadman

PIERO MOIOLI S/t CD

Dans Les Squares et Lolly se sont installées dans ma tête depuis la première fois où je les ai écoutées. Plus moyen de les en déloger. Normal, je suis là en présence de deux petits bijoux dotés d’arrangements orfèvres et d’une assise mélodique affirmée. Je n’avais pas vraiment suivi les aventures de Piero dans LE P’TIT JEZU, je le retrouve donc maintenant aux commandes d’une carrière solo qui s’avère, à l’écoute de ce premier maxi, plus que prometteuse. Sa pop solaire douce-amère est protéiforme, tournée vers le passé (Gina) mais regardant quand même droit devant (Je Sors et son clin d’œil à Marc Minelli). Chose rare, pour une fois le chant en français ne me gène pas (sauf sur It’s Over, le morceau le plus faible du disque). Probablement la faute à des textes mieux écrits que la moyenne (Dans Les Squares, encore et toujours). Connaissant mes goûts mieux que personne, j’en suis donc le premier surpris. Plutôt bon signe, non ? (Casa Nostra) www.myspace.com/pieromoioli

MONNO Ghosts CD

Putain, comment j’aimerais les voir en live, eux. Si une musique doit donner l’envie de se pendre, c’est bien la leur. Ce Ghosts nouveau m’évoque un magma dégueulasse et rampant qui avancerait inlassablement, enveloppant dans sa masse boueuse l’auditeur distrait, annihilant en lui toute trace d’humanité. C’est la musique que l’on jouerait pendant une invocation à Yog Soggoth et qui serait scandée par une horde de morts-vivants à la conscience élevée. Bref c’est une mélopée de fin du monde, et t’as intérêt à prier pour mourir vite. (Conspiracy) www.conspiracyrecords.com

NLF3 Ride On A Brand New Time CD

Sur ce troisième LP, les Parisiens se la pètent africanistes, comme à peu près tous les groupes de rock en 2008. Sauf que les ex-PROHIBITION savent se démarquer de la meute. On ne la leur fait pas. Dix années de maturation n’auront pas servi à rien. Eux, au moins, ont l’intelligence de ne pas rester stationné toute l’année à Bamako. Leur désir de voyage les emmène tout naturellement à New-York (BATTLES, la plupart du temps), Washington DC (SUPERSYSTEM, mais on ne se rachète pas une conduite comme ça), Montréal (berceau du postmodernrock), j’en passe et des meilleures. On pourrait jouer aux devinettes géographiques pendant des heures mais on n’a pas vraiment le temps, ben oui il faut déjà penser à la destination suivante. Tiens, pourquoi pas la conquête des sommets du monde pour le prochain album ? (Prohibited) www.myspace.com/nlf3

OPENIGHTMARE The Harder We Come CD

Les Toulousains persistent et signent. Un pas en avant dans l’horreur. Humour de lycéens (« Trop cool on va mettre nos surnoms dans la démo ! ») qu’on pourrait leur pardonner. Des textes mal écrits et sans intérêt, passe encore. On est pas tous touchés par la grâce de l’inspiration. Non, le véritable problème du groupe réside dans la présence de leur chanteur. Soit ses collègues n’ont pas d’oreilles (ce que je me demande parfois à l’écoute de certains morceaux cf No Buck No Fuck, Deaf Youth Klub, Rock’n’Roll Sucks et quelques autres), soit ils sont vraiment très copains pour effectivement le laisser jouer tout seul avec le micro. Merde, sa voix est insupportable. Putain, je suis le seul à le remarquer ou quoi ? Sérieux, Yves Vai (trop lol) devrait se taire et se concentrer sur son jeu de guitare. Bon, j’ai l’air gratuitement méchant, mais c’est juste parce que je comprends pas OPENIGHTMARE. C’est trop dur pour moi. (Vegas) www.openightmare.net

PAPIER TIGRE The Beginning & End Of Now CD

Les types ont joué au Tunnel à l’arrache devant quinze personnes (parce que les mecs de l’Elixir les avaient planté la veille… Sont toujours aussi cools là-bas) et ils ont tout tué. Concert impérial, technique imparable et sens du groove acéré. Pareil sur galette. Ok, ça sonne absolument comme Q & NOT U, FARAQUET, 31 KNOTS et compagnie. Mais c’est très bien branlé. Et c’est Français, Monsieur. Pis A Killer Gets Ready est un morceau juste sublime qui justifie à lui seul l’achat de ce disque. Schnell ! (Effervescence) www.collectif-effervescence.com

PARTS & LABOR Receivers LP

Là où la dithyrambe pointe le bout de son nez chez les retardataires, la déception se fait sentir chez les fans de la première heure. Mapmaker fut une claque dans la gueule, l’apothéose d’un mélange visionnaire (indie rock 80’s meets indie noise 2000) travaillé depuis les débuts du groupe, une porte ouverte vers le vertigineux vide de tous les possibles. Et Receivers la referme à clé. Comme ça, juste pour se foutre de ma gueule. C’est quoi ce bordel ? Qu’est-ce qui est arrivé à PARTS & LABOR pour se transformer en groupe indé lambda ? L’appât du gain ? L’envie d’être reconnus et d’arrêter de jouer au Tunnel quand ils passent à Metz ? Sorti de Nowhere Nigh (sublime), le reste de l’album donne la nausée : mélodies au rabais, chants plats, dynamique boursouflée. Ben merde hein. Bon, je parie qu’il finira quand même dans certains tops des meilleurs albums de l’année 2008 alors ça va, l’honneur est sauf. (Jagjaguwar) www.jagjaguwar.com

POLITE SLEEPER Seens LP

On a fait le dernier concert du Tunnel en leur compagnie (bip up à PROZACK MAURICE et DEAD BIRDS, au passage). Une soirée blindée d’émotions. Pas l’affluence des grands soirs mais on s’en foutait un peu. Tout ce qu’on voulait c’était se retrouver une dernière fois devant un bon groupe, une bière à la main, et se moquer de l’affiche de Gérard Philippe une dernière fois. A ce titre, Alright, Alright restera gravée dans ma mémoire jusqu’à la fin des temps. Putain de chanson pour la putain de fin d’une putain d’ère avec tous nos putains de copains. A l’heure où je réécoute ce morceau, j’ai juste envie de chialer rien que de penser à tous ces moments magiques qu’on aura passés ensemble. Merci pour tout. (Sabotage) www.politesleeper.com

THE SEASON STANDARD Squeeze Me Ahead Of Time CD

Ces psychopathes m’ont bien calmé. Imagine un instant KING CRIMSON, BATTLES, Jaco Pastorius et Joe Satriani en train de jammer dans la même salle de répet. C’est, au choix : 1. Casse-couilles, 2. Pète-couilles, 3. Génial-couilles. Alors, à ton avis, pour quelles couilles je penche ? Tu te tâtes ? Les couilles ? Bon, en plus de ne pas toucher le sol, ces Allemands sont passés maîtres dans l’art et la manière de modeler le kraut à leur image : profond, fougueux, introspectif et sauvage. Ce qui donne au final un album à la fois épique, inventif, imprévisible (dont surprenant), dont la technique donne le tournis mais qui n’oublie jamais en route la raison d’être de toute œuvre viscérale : procurer de l’émotion. A découvrir d’urgence. (Discorporate) www.theseasonstandard.com

SNEW Snew You CD

Merde, c’est Dex au micro ou quoi ou bien ? Fusion TURBONEGRO/JUDAS PRIEST avec une touche d’AC/DC pour faire bonne mesure. Hardrock’n’roll sévèrement burné comme il ne s’en fait plus depuis les hors-séries Hard Force consacrés aux GUNS. Bon, c’est marrant cinq minutes mais ça rejoint vite la pile des promos qui prennent la poussière sur l’étagère. (DIY) www.snewworldorder.com

BRITNEY SPEARS Circus CD

Porcinette revient de loin. Problème : son nouvel album ressemble au dernier Madonna. Le mimétisme est tout aussi impressionnant que la déception est grande. J’attendais de la moiteur, une tension sexuelle confinant au danger, une dimension trash et violente dans les limites imparties de la musique commerciale de masse. Je peux toujours me brosser. Réaliser un disque de daronne de cinquante balais se voulant encore dans le coup quand on a même pas trente ans, putain mais quel gâchis. (Jive) www.britneyspears.com

STATUES Terminal Bedroom CD

C’est moi ou ils ont un peu trop écouté MAXIMO PARK ? J’ai l’impression d’halluciner : on dirait les Anglais dans un format plus court et avec cette énergie punk propre aux groupes de chez Deranged (SMALLTOWN, au hasard). Putain. Pas besoin d’en dire plus. FAVORI. (Deranged) www.myspace.com/statues

TRANZMITORS S/t 12’

Quatre nouveaux titres pour le meilleur groupe du monde. Oui je sais, je dis ça au moins quinze fois par jour. Disque court, un poil en dessous de leur génialissime premier album. Les UNDERTONES branchés sur du 220 ou SMALLTOWN qui reprendrait le répertoire de DEXY’S MIDNIGHT RUNNERS, telles sont les références que m’évoque ce joli 12’ (qui rippe off au passage la pochette du premier album des CLOROX GIRLS). Reprise des MOONDOGS en prime. (Deranged) www.myspace.com/thetranzmitors

TRISTESS Hog & Lag Blues LP

Les branleurs suédois reviennent avec un deuxième album conjointement sorti par Deranged et Ny Vag (le label-caution punk de ce très cher Dennis Lyxzén). J’aime beaucoup les couleurs de ce disque (du jaune, du noir, du blanc et du presque rose, quel beau mélange). Et dans la course à qui sonnera le plus roots, les TRISTESS mettent la barre très haut (cf la photo à l’arrière du skeud). Les revivalistes de tout poil l’ont bien profond. Et toi tu manges ton Petit Manuel du THE KIDS Illustré (ben oui, les CLASH ça le fait moins maintenant). Jennie me demande d’arrêter de faire des parenthèses. C’est vrai quoi, c’est chiant. (NyVag/Deranged) www.derangedrecords.com

V/A Suburban Home Records Sampler CD

Plutôt habiter à Paris que de réécouter cette compile. (Suburban Home) www.suburbanhomerecords.com

VOETSEK Infernal Command LP

Moins rapide et plus thrash. A l’image de la pochette. Moins de morceaux, plus de cheveux. Ajout d’un guitariste qui nous gratifie de jolis solos. Ca burne. Amy Lawless la sorcière du métal se gène d’ailleurs pas pour te les empoigner à pleines mains et te les arracher dans d’abondantes gerbes de sang. VOETSEK n’a pas été l’auteur d’un Castrator Album pour rien. Bon sinon pour l’instant ça me parle pas des masses mais je lui laisse le temps de se faire sa place. (Tank Crimes) www.tankcrimes.com

VOGUE Dickfaced LP

Le ban san du hardcore belge. J’ai rien contre le H8000 ou toutes les merdes en short édition limitée cinquante couleurs différentes. Au contraire. Sur ce Dickfaced, les quatre fans de Madonna jouent vite, fort et bien. Rapide, lourd, moderne et bruyant. Y’a même quelques morceaux qui tapent dans le DIE KREUZEN gothique. Je préfère d’ailleurs cette face à l’autre plus bourrine. Et comme y’a aucune annotation sur les ronds centraux, t’es bien avancé là ! Ah ces Belges, faut toujours qu’ils se prennent pour des Américains. (Holy Shit) www.holyshitindustries.com

WARCRY Not So Distant Future LP

Te souviens-tu de la pub pour les tronçonneuses Echo dans laquelle Valérie Lemercier déclamait cette jolie ligne accrocheuse « Débite, débite, mêmes les plus grosses ! » ? Oui ? Ben vlà un gros rondin de D-Beat pour ta gueule ! (Feral Ward) www.feralward.com

ZOSCH Ta Gueule CD-R

T’as kampris ?! Quintet allemand qui hésite entre le tout éléctro et le tout éléctrique. Le résultat s’avère intéressant. Une grosse basse pleine d’effets, des synthés à gogo et une vraie batterie qui tape. Les chants féminins sont en complète roue libre. Ce groupe aime la France, comme en témoignent leurs tubes Ta Gueule et Mon Amour, concentrés d’insouciance adolescente et de débilité trentenaire. Pis y’en a un troisième (de tube) en la présence d’I Don’t Know qui finit de calmer l’audience. C’est déjà plus que chez certains groupes sur toute une vie (suivez mon regard). J’adore, j’adhère (et je recycle allégrement les phrases de mes illustres collègues de forum). (Aggressive Plankton) www.myspace.com/zoschgrrrls